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Vingt-six ans après son « moment épique », Elvis Stojko retourne à Halifax en tant qu’ambassadeur des athlètes

Photo : Gladys Orozco

Elvis Stojko ne peut croire que tant de temps s’est écoulé.

Il y a plus d’un quart de siècle qu’Elvis s’est présenté aux yeux du monde entier, à Halifax, en Nouvelle-Écosse, et le triple champion du monde se demande où sont passées toutes ces années.

Cette semaine, Elvis retourne dans la pittoresque ville maritime, à titre d’ambassadeur officiel des athlètes pour la 102e édition des Championnats nationaux de patinage Canadian Tire. Dans le cadre de ce rôle, Elvis prononcera des allocutions, participera à des entrevues avec les médias et des activités de marketing sur place et, comme toujours, réservera un peu de temps pour les athlètes participants et sa légion d’admirateurs.

Halifax, la ville hôte des Championnats du monde ISU de patinage artistique de 1990, aura toujours une place spéciale dans le cœur d’Elvis. Jeune homme au visage juvénile, à deux semaines environ de son 18e anniversaire et venant de remporter une médaille d’argent aux Championnats nationaux à Sudbury, en Ontario, Elvis est arrivé en Nouvelle-Écosse prêt pour ses premiers Championnats du monde seniors.

Cette semaine-là, à Halifax, le monde a fait la connaissance d’Elvis Stojko, âgé de 17 ans. Les championnats terminés, Kurt Browning avait mérité son deuxième de trois titres mondiaux consécutifs et Elvis avait obtenu une très respectable neuvième place.

« Halifax – wow, quelle semaine ce fut », s’est exclamé Elvis, en riant. « Une semaine de rêve pour moi, une expérience absolument incroyable. Il n’y a aucun doute que ce fut un tournant décisif de ma carrière. »

« Je ne l’oublierai jamais. C’était à guichets fermés, les partisans faisaient salle comble et ils s’emballaient (pour le programme libre). C’était tout simplement un de ces moments épiques ».

« Je n’oublierai jamais, l’année précédente aux Championnats du monde juniors, j’avais terminé huitième au classement général. Tout à coup, je patinais contre Kurt, Viktor Petrenko et Todd Eldridge – des patineurs que j’avais toujours regardés à la télévision – et j’étais le neuvième meilleur au monde et sixième pour le programme long. C’était assez surréel. Tout a changé très rapidement après Halifax. Les choses n’ont cessé de s’améliorer et je n’ai jamais vraiment regardé en arrière. »

Après avoir quitté Halifax, Elvis a entrepris sa montée progressive vers le sommet du monde du patinage. Aux Championnats du monde de 1991, il est devenu le premier patineur à réussir la combinaison de quadruple-double sauts. L’année suivante, il a remporté sa première médaille mondiale, une médaille de bronze, qui a été suivie d’une médaille d’argent en 1993.

En 1994, Elvis a atteint l’apogée du patinage, remportant son premier de trois titres mondiaux sur une période de quatre ans.

Pour faire bonne mesure, Elvis est également devenu le premier patineur à réussir une combinaison quadruple-triple à la finale de la Série des champions de 1997 à Hamilton, en Ontario.

Outre ses trois titres mondiaux et ses sept couronnes seniors canadiennes, Elvis compte une paire de médailles d’argent olympiques dans son coffret de trophées (1994, 1998).

C’est après sa deuxième médaille d’argent olympique à Nagano, où il a patiné avec une douloureuse blessure à l’aine – qu’Elvis a connu des moments difficiles. Au cours des quelques années suivantes, Elvis admet qu’il a sombré dans une longue période de dépression. Ayant besoin d’une pause, Elvis est allé rendre visite à un ami au Mexique, en 2001.

C’est ce qu’il avait besoin : une chance de se détendre, de s’échapper des impitoyables hivers canadiens et de préserver sa vie privée.

Il a acheté un appartement sur-le-champ.

En 2009, il a rencontré Gladys Orozco, une ancienne championne de patinage artistique mexicaine, durant une compétition de patinage. Un an plus tard, Elvis et Gladys se sont mariés à Las Vegas. Le couple habitait à Ajijic, un superbe village situé à environ une heure de Guadalajara.

Mais finalement, le Canada l’a rappelé.

« Je ne suis jamais vraiment parti », avoue-t-il à propos de son retour au Canada. « Bien sûr, je vivais au Mexique, mais j’ai toujours été un Canadien. Cela n’a jamais changé. »

« Il était temps de rentrer. »

Depuis son arrivée au Canada, Elvis a travaillé avec Patinage Canada, prenant de jeunes patineurs sous son aile et leur offrant de l’entraînement sur glace et de la préparation mentale. Expert en arts martiaux, Elvis a également donné des leçons de kung-fu à ses jeunes élèves.

Elvis Stojko trains young skaters.

Pendant ses courts temps libres, Elvis continue à patiner dans des spectacles alors qu’il poursuit une autre de ses passions : le karting professionnel aux niveaux national et international. Elvis s’est aussi récemment aventuré dans le monde du spectacle de Broadway, jouant le rôle de l’avocat manipulateur dans Billy Flynn in Chicago: The Musical.

Malgré son horaire chargé, Elvis souhaite redonner à un sport qui lui a tant donné.

Pendant qu’il gravissait les rangs lorsqu’il était jeune, Elvis soutient qu’il s’adressait souvent au champion du monde de 1987 et deux fois médaillé d’argent olympique, Brian Orser, pour obtenir des conseils.

Elvis n’a jamais oublié que Brian semblait toujours trouver du temps pour lui et il a l’intention de « donner au suivant ».

« Si je peux aider à les guider et les diriger dans la bonne voie et leur enseigner certaines choses que j’ai apprises, voilà en fait de quoi il s’agit. Redonner quelque chose. »

« J’ai eu la chance de compter d’autres personnes que je pouvais consulter, des personnes comme Brian, qui étaient occupées avec leurs propres carrières, mais prenaient toujours le temps d’aider », a ajouté Elvis.

« Les jeunes d’aujourd’hui auront leurs propres obstacles. Il peut s’agir d’un processus intimidant. Vous vous souciez de ce que pensent les gens, vous voulez plaire à tous. »

« Si je peux aider à les guider et les diriger dans la bonne voie et leur enseigner certaines choses que j’ai apprises, voilà en fait de quoi il s’agit. Redonner quelque chose. »

Et, alors qu’Elvis se prépare à arriver à Halifax pour jouer son rôle d’ambassadeur des athlètes, les souvenirs de 1990 referont sûrement surface.

Ce qu’il conseille à ceux qui concourent cette semaine aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire?

« Ça fait un peu cliché, mais simplement de profiter du moment », déclare Elvis.

« Ces jeunes sont les meilleurs au Canada. Ils sont ici pour une raison. Quelques-uns d’entre eux vivront une semaine magique, d’autres pas. Pour beaucoup de ces jeunes, cette semaine sera une expérience d’apprentissage. Vous apprenez, vous vous adaptez et vous revenez plus fort. »

« Il suffit de faire de son mieux. C’est votre chance. Ne négligez rien. »

Et qui sait. Peut-être quelques patineurs quitteront Halifax avec leurs propres souvenirs.

Jeremy Ten nommé ambassadeur des athlètes aux Internationaux Patinage Canada, à Lethbridge

OTTAWA (ONT.) – Le triple médaillé canadien Jeremy Ten, âgé de 26 ans, de Vancouver, en Colombie-Britannique, sera de retour à la patinoire, mais dans le cadre d’un nouveau rôle. Jeremy fera fonction d’ambassadeur des athlètes aux Internationaux Patinage Canada 2015, qui auront lieu du 29 octobre au 1er novembre 2015 à l’ENMAX Centre, à Lethbridge, en Alberta.

Au cours des quatre journées de l’événement, Jeremy prononcera des allocutions, participera à des entrevues avec les médias, fera des apparitions au nom des athlètes participants, chorégraphiera les numéros de groupe pour le gala et réservera aussi du temps pour ses partisans. Il agira également comme juge invité lors des auditions des patineurs qui récupéreront les fleurs, le 10 septembre 2015, à l’ENMAX Centre, à Lethbridge. Jeremy sera disponible pour des entrevues durant sa visite.

« Je suis tellement honoré et reconnaissant d’assister aux Internationaux Patinage Canada 2015 à titre d’ambassadeur des athlètes à Lethbridge, en Alberta. Les Internationaux Patinage Canada ont toujours été l’une de mes compétitions préférées du circuit Grand Prix, en raison des incroyables bénévoles, du soutien incroyable de la foule canadienne et des partisans de partout au monde qui rendent notre sport si merveilleux », a affirmé Jeremy. « J’attends avec impatience de rencontrer les partisans et d’interagir avec eux, d’impliquer la communauté et d’acclamer mes anciens coéquipiers alors qu’ils affronteront quelques-uns des meilleurs patineurs. »

« Le rôle d’ambassadeur des athlètes à nos événements est un excellent moyen pour nos anciens de rester en contact avec le sport et pour nos partisans d’interagir avec certains de leurs patineurs préférés. Nous sommes ravis que Jeremy exerce cette fonction », a déclaré Dan Thompson, chef de la direction de Patinage Canada. « Ayant participé à cet événement trois fois auparavant dans sa carrière, Jeremy sait très bien ce qu’il faut pour concourir à ce niveau. Nous nous réjouissons de l’accueillir à Lethbridge. » Jeremy a concouru pendant 11 ans pour le Canada, au niveau international. Il a été trois fois membre de l’équipe nationale, deux fois membre de l’équipe mondiale en 2009 et 2015, en plus d’être aussi un double médaillé canadien junior, ayant remporté le titre canadien junior en 2007. Durant sa carrière, il a concouru trois fois aux Internationaux Patinage Canada (2009, 2010, 2011).

Depuis sa retraite en juin 2015, il a fait ses tout premiers pas pour mener une vie indépendante comme adulte. Ainsi, il s’est installé dans son propre appartement, a appuyé et dirigé des séminaires et des ateliers de patinage, a fait fonction d’entraîneur invité à divers clubs de patinage en Colombie-Britannique et en Alberta, a fait de la chorégraphie et travaillé à sa certification d’entraîneur de niveau 3 du PNCE, tout en maintenant deux emplois à temps partiel. Jeremy détient également un baccalauréat ès arts en sciences de la santé avec mineure en kinésiologie de l’Université Simon Fraser.

BILLETS

Les forfaits de billets toutes épreuves sont maintenant en vente! Les forfaits de billets varient de 150 $ à 180 $, plus frais supplémentaires applicables.

Les billets d’épreuves individuelles seront mis en vente le jeudi 10 septembre, à 10 h (heure des Rocheuses). Le coût des billets d’épreuves individuelles varie de 15 $ à 55 $, plus frais supplémentaires applicables. Les enfants de 12 ans et moins peuvent assister gratuitement aux séances d’entraînement de jeudi. Des forfaits familiaux de quatre billets sont aussi offerts, allant de 125 $ à 200 $, plus frais supplémentaires applicables.

Les billets peuvent être achetés en ligne sur le site Web www.enmaxcentre.ca, par téléphone au 403.329.7328 ou en personne à la billetterie de l’ENMAX Centre. Des rabais de groupe sont offerts pour les groupes de 10 personnes ou plus en composant le 403.320.4225.

GARDEZ À L’ŒIL…

Les partisans à Lethbridge peuvent s’attendre à un événement excitant alors que certains patineurs canadiens favoris, dont Patrick Chan, Meagan Duhamel, Eric Radford, Kaitlyn Weaver, Andrew Poje, Nam Nguyen, Gabrielle Daleman et Kaetlyn Osmond seront en vedette dans leurs groupes. Un certain nombre de patineurs de classe mondiale se joindront à eux, notamment Yuzuru Hanyu, Elizaveta Tuktamysheva, Ekaterina Bobrova et Dmitri Soloviev.

RENSEIGNEMENTS SUR L’ÉVÉNEMENT

Les Internationaux Patinage Canada sont la deuxième compétition de la série annuelle du Grand Prix ISU de patinage artistique. Les autres événements ont lieu aux États‑Unis (Skate America), en Chine (Coupe de Chine), en France (Trophée Éric Bompard), en Russie (Coupe Rostelecom) et au Japon (Trophée NHK). Les patineurs accumulent des points en fonction de leurs classements dans les événements de la série. Les six meilleurs patineurs et patineuses et les six meilleures équipes de patinage en couple et de danse sur glace se qualifieront en vue de la finale du Grand Prix ISU de patinage artistique, qui aura lieu à Barcelone, en Espagne, du 10 au 13 décembre 2015.

Les plus grands ambassadeurs du patinage

Par Debbi Wilkes

Le monde du patinage peut être à la fois étrange et merveilleux.

Un athlète peut se trouver au haut du podium, recherché par les partisans et glorifié pour ses exploits, puis le moment suivant, il peut avoir l’impression qu’on l’a oublié, qu’il n’est pas à sa place et se sent mal à l’aise dans un monde qu’il dominait.

Qu’advient-il de ces incroyables champions une fois que leur carrière compétitive semble avoir été réduite à quelques lignes au palmarès?

Évidemment, certains continuent à participer au sport à titre d’entraîneurs, d’officiels et de bénévoles, mais beaucoup d’autres poursuivent leur vie loin du patinage et les expériences et souvenirs de performances, qu’ils chérissent et qui avaient fait la manchette des journaux, évoquent des réminiscences lointaines.

Quelques-uns ont été intronisés au Temple de la renommée de Patinage Canada, fondé en 1990 en reconnaissance des athlètes qui ont connu un succès international exceptionnel et des entraîneurs, officiels et bâtisseurs qui ont fait une contribution exceptionnelle au patinage au Canada. Bien que cette reconnaissance soit bien méritée et réjouisse les personnes concernées, de faibles ressources ont été disponibles pour la planification des « prochaines étapes » de la poursuite du développement du potentiel des talentueux membres du Temple de la renommée ainsi que des champions qui sont montés sur le podium senior canadien.

Ce groupe illustre et élite de personnes, nos anciens champions canadiens et, potentiellement, les plus grands ambassadeurs du patinage, a constitué de silencieuses parties prenantes de la promotion du patinage. Ils ont acquis des habiletés, une rare expertise et de riches connaissances qu’ils peuvent partager, mais Patinage Canada n’avait jamais déterminé comment tirer parti de leur puissance collective pour promouvoir notre sport… jusqu’à présent.

Au cours du 100e anniversaire des Championnats canadiens, la saison dernière, à Ottawa, près d’une centaine d’anciens champions seniors canadiens et membres du Temple de la renommée ont été invités par Patinage Canada à assister à l’événement. Les anciens ont profité de places réservées aux dignitaires et de laissez-passer pour le salon des dignitaires tout au long de la compétition, dont les hôtes étaient le gouverneur général et Mme Johnston, à Rideau Hall, et ont été célébrés à des séances d’autographes pour les partisans et au Gala final des anciens en présence de l’équipe olympique de 2014. Des épinglettes et des foulards de conception ont également été produits pour commémorer l’occasion.

Donald Knight, quatre fois champion canadien et médaillé de bronze des Championnats du monde de 1965, a décrit ses émouvantes retrouvailles avec tant d’anciens collègues et amis. « Nous avons tous en commun d’avoir concouru et représenté nous-mêmes, nos familles et notre pays, quelque chose que nous chérirons et partagerons toujours. »

Pour le patinage, Ottawa a été un jalon important. Seulement trois autres sports ont une aussi longue histoire au Canada. Et, la reconnaissance de l’existence et de l’importance de cette histoire par le biais de ses champions a représenté pour les partisans et les concurrents actuels une occasion d’apprendre de première main comment le sport a évolué.

Comme Don, la médaillée d’argent des Jeux olympiques de 1988, Elizabeth Manley, y a assisté parce qu’il s’agissait d’une formidable occasion de se réunir avec tous les patineurs au fil des ans et ses héros du passé.

« J’ai été tellement impressionnée et c’était tellement excitant de s’asseoir avec des gens que je n’avais pas vus depuis des années et de regarder nos étoiles actuelles et futures concourir. Ce fut aussi très émouvant par moment, lorsque je me suis entretenue avec des patineurs que j’avais admirés toute ma vie », a déclaré Liz.

Le Programme des anciens à Ottawa a certainement remporté un succès retentissant auprès des anciens, des concurrents et des partisans. Tout à coup, le passé, le présent et l’avenir se sont unis et les moments magiques créés ont permis aux anciens de se rendre compte qu’ils étaient vraiment de précieux et importants membres de la famille du patinage… et loin d’être oubliés.

À quoi peuvent s’attendre les anciens à l’avenir?

Cette année, à Kingston, aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire, qui se tiendront du 19 au 25 janvier 2015, un autre programme pour les anciens sera offert afin d’attirer nos anciens champions et de raviver leur intérêt et leur engagement. Le programme de cette année ne sera pas tout aussi grisant que celui du 100e anniversaire à Ottawa, mais il offrira encore la formidable occasion aux anciens d’élargir leur communauté et d’être reconnus pour toutes leurs contributions au patinage. Des places spéciales, un accueil de dignitaire, des séances d’autographes et un brunch de célébrations feront partie du programme. Les anciens pourront aussi célébrer la cérémonie d’intronisation au Temple de la renommée, lors de l’exhibition de dimanche, honorant l’incroyable créativité de la chorégraphe, Lori Nichol.

Pour Liz Manley, l’établissement d’un fort programme pour les anciens donne, aux anciens champions, l’occasion de rester proche de la famille du patinage, quelque chose qui est important d’après elle pour le succès continu. « La reconnaissance de notre histoire fait du Canada un pays plus fort dans le monde international du patinage parce qu’il est bon d’inspirer la confiance et la fierté dans tout ce que nous faisons sur la glace, aujourd’hui et à l’avenir. »

Ce qui a commencé comme une petite idée pour Patinage Canada est devenu un programme croissant avec un potentiel inspirant. Non seulement est-ce le but de l’organisation de célébrer les réalisations des anciens, mais c’est aussi dans les plans à long terme de Patinage Canada d’élaborer une initiative qui permette d’organiser, d’illustrer et de commercialiser l’incroyable histoire que représentent les anciens.

Félicitations aux plus grands ambassadeurs du patinage!

Nous espérons vous voir tous à Kingston.

0270 0448 0463 0851

SCI 2014 NOTRE AMBASSADEUR DES ATHLÈTES : CRAIG BUNTIN

Par Debbi Wilkes

Craig Buntin, l’ambassadeur des athlètes des Internationaux Patinage Canada, était âgé de 10 ans quand il a chaussé pour la première fois des patins, à l’époque où sa famille a quitté Vancouver pour s’établir à Kelowna.

Il s’est vite rendu compte que le patinage était LA CHOSE à Kelowna. Toute la collectivité, plus particulièrement ses compagnons de classe, ne semblait vivre que pour le hockey. Bien entendu, comme tout enfant, il voulait faire partie du groupe et l’apprentissage du patinage est subitement devenu sa priorité. Il n’avait jamais mis les pieds sur la glace, mais il était impatient de découvrir en quoi le patinage était si fantastique pour ses nouveaux amis.

Sa mère l’a accompagné à la patinoire locale Memorial Arena où le Kelowna Figure Skating Club était installé.

Et puis, il lui fallait des patins de hockey. En route vers Canadian Tire.

Au cours de la toute première leçon de Patinage Plus, Craig a compris qu’il était différent des autres participants. En plus d’être de plusieurs années plus âgé que les autres, plus âgé et plus grand, il était également plus enthousiaste et motivé. S’il devait apprendre à patiner, il n’avait pas de temps à perdre. À la fin de la première semaine, il patinait déjà à reculons et exécutait des sauts simples pour se mettre à l’épreuve, bien qu’il portait des patins de hockey.

Il se rend compte aujourd’hui qu’il est tombé en amour avec le patinage dès qu’il a posé les patins sur la glace.

Sa passion pour le patinage est attribuable en partie à l’attitude de son entraîneure, Karen Bond, une enseignante patiente et bienveillante dont l’amour pour le patinage était contagieux. (Encore aujourd’hui, lorsque Craig se rend à Kelowna, il en profite pour rendre visite à Karen à la patinoire.)

Il s’en est suivi que Craig a vite reconnu que c’était le patinage artistique, et non le hockey, qui l’enthousiasmait. Un autre voyage au Canadian Tire s’imposait donc pour choisir des patins de patinage artistique… mais ils étaient tous blancs! Il a dû faire la tournée de tous les cordonniers de la ville pour en trouver un qui pourrait teindre les patins blancs en noir. Ils ont tous répondu « Non! » probablement parce que ses patins étaient en plastique plutôt qu’en cuir. Aucune teinture ne tiendrait. Finalement, un cordonnier a dit qu’il verrait ce qu’il pouvait faire.

« Je crois qu’il a utilisé une peinture noire en aérosol, raconte Craig, mais peu m’importait, mes patins étaient superbes. »

Chaussé de ses nouveaux patins noirs de patinage artistique, Craig était sur la bonne voie. Mais l’adaptation aux nouveaux patins était plus difficile que prévu, car il accrochait souvent les dents de patins dans la glace, ce qui, selon lui, lui a appris rapidement à garder l’équilibre et à maîtriser la vitesse et les carres. Il devait, ou apprendre à garder l’équilibre ou risquer de tomber en pleine face sur la glace.

Avec l’arrivée rapide de la première facture de patinage, Craig et sa mère ont réalisé que le patinage était un sport dispendieux. En tant que famille monoparentale, la mère de Craig savait que ce pourrait être un moment décevant pour son fils enthousiaste. Elle a discuté avec Craig de ce que cela voulait dire pour lui la participation future au sport.

Dans son for intérieur, elle désirait qu’il continue à patiner, consciente que le sport enseigne des habiletés qui vont bien au-delà des seules habiletés physiques, car il contribue à forger le caractère et à enseigner la détermination.

À 10 ans, seulement après une semaine de leçons, Craig savait déjà ce qu’il voulait et a immédiatement dit à sa mère « Je vais me rendre aux Jeux olympiques ».

Si les Jeux olympiques étaient vraiment le but qu’il se fixait, sa mère accepterait de le soutenir… mais à une condition. Il devrait travailler fort. Ce fut un moment décisif dans la vie du jeune Craig.

Le reste, c’est de l’histoire. La mère de Craig n’a jamais eu à lui rappeler leur entente.

Le dur travail qu’elle décrit l’a bel et bien mené aux Jeux olympiques de 2006, à Turin, en Italie, puis au sommet du podium national où lui et sa partenaire, Valérie Marcoux, ont gagné trois fois d’affilée le titre de champions canadiens de patinage en couple de 2004 à 2006, puis à quatre Championnats du monde avec Valérie et à deux autres avec sa partenaire Meagan Duhamel.

Fier de ses racines de Kelowna, Craig a continué à représenter le Kelowna Skating Club jusqu’aux championnats nationaux. Même après le changement de club d’appartenance, son ancien club a continué à le soutenir par des mots d’encouragement inspirants.

Quand il repense à sa carrière, Craig dit que le sport a été un phare dans sa vie. C’est le patinage qui lui a enseigné toutes les leçons de vie importantes, l’a aidé à développer les différents aspects de sa personnalité, lui a enseigné à gagner et à perdre avec grâce, et à soutenir tous les participants, y compris ses concurrents. Le patinage lui a aussi permis d’exploiter sa créativité, au point où il croit maintenant qu’il y a un aspect artistique à toute chose.

Craig était âgé de 18 ans au moment de la tenue des Internationaux Patinage Canada à Kamloops in 1998. Il se rappelle qu’il regardait la compétition, assis dans les gradins, désirant être sur la glace tant il était inspiré par la compétition. Il se rappelle aussi ses débuts à 10 ans, âge que l’on considère comme trop avancé en patinage artistique pour croire réellement qu’il est possible de se rendre aux Jeux olympiques.

Mais comme tous les grands champions, il a refusé de laisser les autres lui dicter son parcours, convaincu que peu importe à quelle compétition il prenait part, il se rapprochait plus de ses rêves qu’il ne semblait.

L’olympien Craig Buntin rentre à Kelowna pour faire fonction d’ambassadeur des athlètes aux Internationaux Patinage Canada 2014

OTTAWA (ONT.) – Le patineur artistique olympique, originaire de Kelowna, Craig Buntin, âgé de 34 ans, sera de retour dans sa ville natale pour faire fonction d’ambassadeur des athlètes, lors des Internationaux Patinage Canada 2014. La prestigieuse compétition internationale aura lieu à Prospera Place, du 30 octobre au 2 novembre 2014.

Craig fera un arrêt à Kelowna, cette fin de semaine avant l’événement. Il sera disponible pour des entrevues avec les médias, le vendredi 19 septembre, et assistera au match d’ouverture à domicile des Rockets de Kelowna, le samedi 20 septembre. Craig est tout particulièrement proche de l’équipe; il était la mascotte originale « Rocky » des Rockets de Kelowna.

« L’accueil des Internationaux Patinage Canada est un important jalon pour le patinage artistique à Kelowna et je suis à la fois honoré et fier d’en faire partie. La dernière fois qu’ils ont eu lieu dans la région d’Okanagan, j’étais un adolescent qui avait de grands rêves et regarder l’événement a marqué le début de ce qui deviendrait un incroyable parcours. Il sera inspirant de voir la même étincelle dans les yeux de la prochaine génération d’athlètes, à Kelowna, alors que les meilleurs patineurs au monde se trouveront sur la glace en octobre », a déclaré Craig.

Triple champion canadien de patinage en couple, Craig a tout d’abord connu du succès avec sa partenaire Valérie Marcoux. Ensemble, ils ont remporté trois titres canadiens de patinage en couple, de 2004 à 2006, et ont concouru aux Jeux olympiques d’hiver de 2006, à Turin, en Italie. En 2007, il a fait équipe avec Meagan Duhamel. À leur premier championnat du monde, en 2008, ils se sont classés sixièmes et ont trois fois gravi les marches du podium aux championnats nationaux.

Depuis qu’il s’est retiré du patinage, en 2010, Craig a obtenu une MBA de l’Université McGill et a travaillé à titre d’entrepreneur. Son projet le plus récent est VeriSkate, une application logicielle qui sert à analyser les mouvements des patineurs artistiques : la hauteur de leurs sauts et de leurs lancés, la distance que parcourt le mouvement, la vitesse à laquelle ils se déplacent, l’évolution et la couverture de la glace.

Au cours des quatre journées de l’événement, Craig assumera le rôle d’ambassadeur des athlètes, fera des allocutions, participera à des entrevues avec les médias, fera des apparitions au nom des athlètes participants et réservera aussi du temps pour ses partisans.

BILLETS

Les billets sont maintenant en vente! Les prix des billets d’épreuves individuelles varient de 15 $ à 60 $, plus frais supplémentaires applicables. L’entrée est libre pour les enfants de moins de 12 ans, jeudi pour les séances d’entraînement. Les billets peuvent être achetés en ligne sur le site Web www.selectyourtickets.com, par téléphone au 250.762.5050 ou en personne à la billetterie de Prospera Place.

GARDEZ À L’ŒIL…

En tête du groupe de patineurs à Kelowna se trouvent quatre membres de l’équipe canadienne médaillée d’argent des Jeux olympiques 2014 : Kevin Reynolds, Meagan Duhamel, Eric Radford et Kirsten Moore-Towers.

Se joignant à eux seront les médaillés d’argent canadiens en titre des championnats du monde en danse sur glace, Kaitlyn Weaver et Andrew Poje, ainsi qu’un certain nombre de patineurs de classe mondiale, dont Javier Fernandez, d’Espagne, Ashley Wagner, des États-Unis, Takahiko Kozuka, du Japon, et de nombreux autres concurrents des Jeux olympiques et des Championnats du monde.

RENSEIGNEMENTS SUR L’ÉVÉNEMENT

Les Internationaux Patinage Canada sont la deuxième compétition de la série annuelle du Grand Prix ISU de patinage artistique. Les autres événements ont lieu aux États‑Unis (Skate America), en Chine (Coupe de Chine), en France (Trophée Éric Bompard), en Russie (Coupe Rostelecom) et au Japon (Trophée NHK). Les patineurs accumulent des points en fonction de leurs classements dans les événements de la série.

Au terme de tous les événements, les six meilleurs patineurs et patineuses et les six meilleures équipes de patinage en couple et de danse sur glace se qualifieront en vue de la finale du Grand Prix ISU de patinage artistique, qui aura lieu à Barcelone, en Espagne, du 11 au 13 décembre 2014.

Patineur, olympien, artiste, chorégraphe, entraîneur, ambassadeur… qui est Shawn Sawyer?

Étant donné que Shawn Sawyer a été sélectionné à titre d’ambassadeur des athlètes en vue des Internationaux Patinage Canada 2013 du circuit Grand Prix, à Saint John, N.-B. (de manière tout à fait appropriée, dans sa province natale) qu’est-ce que cela veut dire?

Selon la définition du dictionnaire, l’artiste de 28 ans (sur glace et hors glace) est un agent diplomatique du rang le plus élevé, un plénipotentiaire (ce qui semble très important), un internuncio (ce qui semble toujours mieux en italien) ou un délégué apostolique, un chancelier à cette importante compétition préolympique.

Peu importe que Shawn n’a jamais été un champion canadien, n’a jamais remporté un événement du Grand Prix ISU et n’a pas participé aux Jeux olympiques de Vancouver. Il n’a jamais fait fonction de doublure avec son incomparable flair : l’incroyable étirement de ses jambes, sa flexibilité sans comparaison, sa capacité de caméléon de représenter quoi que ce soit sur la glace, ses pirouettes, ses spirales, son art. C’est ce que la légende canadienne, Toller Cranston, a remarqué lorsqu’il a choisi Shawn pour le représenter comme jeune patineur dans un spectacle rendant hommage à Toller en 1997, lorsque Shawn était un jeune patineur inconnu âgé de 12 ans, d’Edmundston, N.-B., une ville de pâtes et papiers.

« À l’époque, Toller ne faisait pas partie de mon passé, de mon présent ou de mon avenir », a signalé Shawn. « Il ne faisait partie de rien et ne me parlait pas vraiment. Mais, il faisait partie de moi. Il a compris qui j’étais et qui j’allais devenir. Il le savait tout simplement. Et je savais qu’il le savait. Il est un homme gentil qui a eu une énorme incidence sur ma vie, sans avoir à être là, sans avoir à constamment me tenir la main. »

Durant sa carrière de patinage, Shawn a été champion novice et junior au Canada, sixième aux Championnats du monde juniors, trois fois médaillé de bronze aux Championnats canadiens et, à ses derniers Championnats nationaux, il s’est classé deuxième, avec un style libre inspiré et prenant en tant que Chapelier fou sur la musique de la piste sonore d’Alice au pays des merveilles. Il a aussi terminé au troisième rang dans le programme court à la Coupe de Russie, derrière Evgeny Plushenko, et a mérité une médaille d’argent à la compétition Skate America 2009, derrière Evan Lysacek.

« La personne la plus surprise de ma carrière est moi-même », a ajouté Shawn. « Je ne peux vraiment croire que j’ai participé aux Jeux olympiques  et je ne peux croire qu’une pirouette a reçu mon nom [c’est celle pour laquelle il lève la jambe à côté de sa tête en ligne droite et position de grand écart.]. » Il a toujours été flexible, mais il est encore plus flexible que jamais. Il s’est exercé. « Disons que j’exécute à un championnat international une spirale de Michelle Kwan, je ne peux pas faire la prochaine année une spirale normale. Je dois passer à une spirale Sasha Cohen », dit-il. Peu d’hommes font des spirales.

Shawn a fait carrière de cette période incroyable, mais maintenant il poursuit sa carrière dans le spectacle Stars on Ice avec ses concepts. Les gens s’attendent à ce qu’il apparaisse sur la glace « avec quelque chose un peu hors de l’ordinaire », soutient-il et la tournée lui permet de faire montre de ses habiletés. « Chaque année, on me donne carte blanche », affirme-t-il. « On me dit qu’on a confiance en moi, seulement de ne pas aller trop loin. »
Ses programmes caractéristiques en tant que concurrent admissible aux Jeux olympiques étaient tous deux des chefs d’œuvre de chorégraphie de David Wilson, parfaits pour Shawn : son programme complexe d’Amadeus qu’il a présenté pendant deux saisons, puis Alice au pays des merveilles de Danny Elfman.

Le rôle du Chapelier fou occupe une place spéciale dans le cœur de Shawn et le folklore canadien. Shawn avait abandonné le patinage, ayant raté les Jeux olympiques de Vancouver. « Je ne voulais plus avoir affaire au patinage », a-t-il mentionné. Puis un jour, il a vu une photo de Johnny Depp vêtu du costume du Chapelier fou, cheveux rouges en bataille et les yeux encerclés, assez bizarres, vraiment. La photo a immédiatement eu un impact. « Oh non, non, je ne dois pas voir le film ou écouter la musique », s’est dit Shawn.

Le lendemain, il a regardé le film et acheté le CD. Puis, il a commencé le montage de la musique. Il a appelé son entraîneure Annie Barabé et lui a dit : « Devine? Je reviens! »

Son programme du Chapelier fou qu’il a exécuté aux Championnats canadiens 2011 a été mémorable. Il a patiné comme s’il était inspiré.

« Je ne peux le décrire, a-t-il fait remarquer, je ne sais pas d’où j’ai sorti ça. »

Il a reçu une ovation. Chose étrange, Shawn ne se rappelle pas avoir exécuté le programme. Il se souvient seulement qu’il avait l’impression qu’il allait perdre connaissance cinq minutes avant d’aller sur la glace. Il pouvait à peine marcher.

Cette performance l’a qualifié pour les Championnats du monde, malgré qu’il ait fini par céder sa place à la suite des délais qui ont découlé du séisme et du tsunami qui ont secoué le Japon. Il avait déjà des engagements avec Stars on Ice, qui commençait presque au même moment. Mais, en rétrospective, il estime que cette performance était supérieure à sa performance aux Jeux olympiques. « Ce n’était pas à propos de ce qu’allais en tirer », a-t-il expliqué. « C’était simplement moi, qui me donnais corps et âme. »

C’est quelque chose qu’il fait aussi d’autres façons. Hors glace, il est également un artiste. Depuis sa jeunesse, il a toujours dessiné. Il y a environ cinq ans, il a découvert quelque chose d’important. Il n’avait pas vraiment aimé suivre des cours d’art. « J’avais l’impression de peindre avec un balai », a-t-il affirmé. « C’était vraiment difficile pour moi de dessiner les détails. » Puis, il a commencé à voir que les détails n’étaient pas importants. Il se préoccupait déjà des détails au patinage tout au long de la journée. Son art devait être différent. Maintenant, il ressent un équilibre dans sa vie en répandant du vin rouge et du café sur des toiles.

« Ce sont deux de mes choses favorites au monde », fait-il observer. « De toute évidence, tout ce que je possède est taché ». Il est étonné de la diversité de couleurs qu’il peut produire avec ces deux substances; il a même extrait une couleur bleu paon-vert d’une bouteille de vin qu’il a acheté à Paris pour 0,30 $. Il peint principalement des têtes et des cous de femmes avec des cheveux en bataille. Pensez à Lady Gaga, avec plus d’explosion. Il est prêt à faire une exposition d’art, s’il avait seulement le temps. Actuellement, Shawn passe beaucoup de temps sur la route à faire des tournées, entraîner et mettre à contribution son don de la chorégraphie qu’il a appris des meilleurs chorégraphes.

« Je ne recommanderais pas le cheminement que j’ai choisi pour me rendre là où je suis à présent », a-t-il signalé. « Mais, en rétrospective, je ne changerais rien. C’est une question de faire preuve de persévérance et de surmonter les obstacles. Quoi qu’on veuille accomplir dans la vie, il y a toujours des obstacles. »

Beverley Smith