Les danseurs sur glace canadiens sont en tête à la suite du programme court et Chartrand est quatrième dans un Grand Prix junior

RIGA, Lettonie – Les danseurs sur glace MacKenzie Bent, d’Uxbridge, en Ontario, et Garrett MacKeen, d’Oshawa, en Ontario, sont en tête à la suite du programme court de vendredi tandis qu’Alaine Chartrand, de Prescott, en Ontario, a terminé quatrième dans la finale féminine dans la première étape de la saison du circuit du Grand Prix junior de patinage artistique de l’UIP.

Chez les femmes, Chartand a obtenu un record personnel international de 146,95 points. Elle a participé à deux Grands Prix juniors la saison dernière avant de gagner la médaille de bronze aux championnats nationaux senior et de se classer huitième aux championnats du monde juniors.

«Je me suis pas mal plus améliorée dans le secteur de la performance du programme, aujourd’hui, a dit Chartrand, âgée de 17 ans. C’est une routine plus mature cette année, donc c’est un aspect sur lequel je me suis beaucoup concentrée pour cette saison. Je me sens aussi beaucoup plus confiante à la suite de mes succès de l’an dernier. Aujourd’hui, j’ai eu le genre de début que je voulais avec un nouveau programme.»

Evgenia Medvedeva a conduit la Russie à un doublé avec 169,52 points tandis que Maria Sotskova a terminé deuxième avec 166,49.  Karen Chen, des É.-U., a pris le troisième rang avec 154,26 points.

Bent et MacKeen, cinquièmes aux championnats du monde juniors de l’an dernier, ont obtenu 55,21 points pour leur danse courte, à seulement 0,67 de leur record personnel. Lorraine McNamara et Quinn Carpenter, des É.-U., sont deuxièmes avec 52,40 et Alla Loboda et Pavel Drozd, de Russie, troisième avec 50,93.

La compétition en couples a aussi pris bien alors que les deux duos canadiens ont complété leurs débuts internationaux. Dylan Conway, de Toronto, et Dustin Sheriff-Clayton, de Newmarket, en Ontario, se sont classes sixièmes avec un record personnel de 116,05 points. Mary Orr, de Brantford, en Ontario, et Phelan Simpson, de Lunenburg, en N.-É., ont suivi en septième place avec 110,77.

«C’était une occasion fantastique pour nous et c’était un grand honneur de représenter le Canada, a dit Conway, âgée de 15 ans, à sa quatrième saison avec son partenaire de 20 ans. Nous sommes satisfaits de notre performance. Notre Salchow lance et nos vrilles côte-à-côte ont définitivement été les faits saillants.»

Orr et Simpson n’ont uni leurs forces il n’y a que cinq mois.

«C’était définitivement un défi d’être prêts pour cette compétition, a dit Orr, âgée de 16 ans.  Le plus gros problème à l’entraînement a été de ralentir notre synchronisme. Pour notre première compétition, nous sommes heureux de nos deux programmes, spécialement de nos vrilles et de nos portées.»

La compétition se terminera samedi avec les finales de la danse sur glace et des hommes. Roman Sadovsky, de Vaughan, en Ontario, était 16e à la suite du programme court masculin de jeudi.

Julianne Séguin met les bouchées doubles dans le circuit Grand Prix junior ISU

Il semble que du moins aux yeux de l’intrépide patineur en couple junior, Charlie Bilodeau, l’attente en valait bien la peine en ce qui concerne l’énergique patineuse blonde, Julianne Séguin.

Charlie, de Montréal, comptait déjà une partenaire, Kristel Desjardins, avec laquelle il avait concouru à deux Grand Prix juniors au début de la saison 2012-2013 et remporté une médaille d’argent à un championnat canadien au niveau junior. Au mois d’octobre la saison dernière, Charlie a décidé qu’il ne voulait patiner qu’avec Julianne – mais il devait attendre qu’elle termine sa saison.

Charlie est resté à la maison, a travaillé son patinage en simple, raté les Championnats canadiens à Mississauga, Ont. et participé à quelques séances de patinage en couple avec Julianne deux ou trois fois par semaine.

Julianne est à présent l’une des patineuses les plus occupées. En tant que patineuse en simple, elle participera au Grand Prix junior, à Mexico, du 4 au 8 septembre (cette compétition ne compte pas d’épreuve de patinage en couple) puis, avec Charlie, elle concourra au Grand Prix junior à Minsk, au Bélarus, du 25 au 29 septembre. Elle se rendra ensuite à Ostrava, en République tchèque, la semaine suivante pour patiner en patinage en couple et en simple féminin.

L’entraîneure Josée Picard voulait un calendrier qui n’obligerait pas Julianne, âgée de 16 ans, à courir partout dans le monde avec plusieurs fuseaux horaires. Vous voyez, cette saison, il y a beaucoup de travail à faire. Josée estime que Julianne est en lutte contre deux autres futures étoiles au Canada : Gabby Daleman, médaillée d’argent aux Championnats canadiens la saison dernière, et Alaine Chartrand, qui s’est classée au troisième rang. Et, il n’y a que deux places libres pour les Canadiennes aux Jeux olympiques de Sotchi.

La fougueuse Julianne a été une jeune patineuse qui a gravi les échelons et on peut clairement voir pourquoi elle est tellement recherchée. Elle patinait déjà au niveau senior à l’échelle nationale la saison dernière, terminant sixième au classement général chez les femmes, derrière Kaetlyn Osmond, après avoir été troisième dans le programme court. Et, aux Championnats canadiens 2012, elle a terminé neuvième avec Andrew Evans en patinage en couple senior, exécutant une énorme triple vrille, un triple Salchow avec lancé élevé à la suite duquel elle s’est posée sur la glace comme un chat, et des triples Salchows côte à côte dans leur première saison ensemble. Cette année-là, Julianne a aussi été troisième au niveau junior derrière Gabby Daleman. En 2010, Julianne ne pouvait accomplir un double flip.

Julianne a fait ses débuts en compétition internationale senior (en patinage en simple) aux Championnats des quatre continents 2013 à Osaka, où elle a terminé 11e au classement général (146,48 points) derrière la double championne du monde Mao Asada. Mais, elle a eu une bonne performance, finissant sixième pour les notes techniques en style libre et recevant des éloges de commentateurs d’Eurosport.

Aux Championnats des quatre continents, dans le programme long, Julianne était 10 points derrière la première place pour l’aspect technique, mais 22 points derrière pour les notes de composantes de programme. Elle a donc beaucoup mis l’accent sur le côté présentation, travaillant avec Julie Marcotte, qui a créé son programme court de patinage en simple, afin de briller sur la glace. Julianne essayera aussi d’ajouter un double Axel – triple saut de boucle piquée et elle compte exécuter un triple saut de boucle piquée – triple saut de boucle piquée comme combinaison de saut pour le programme court. Elle travaille à un triple Lutz – triple saut de boucle piquée, qu’elle ne réussit pas encore avec assez de cohérence pour l’intégrer dans le programme court.

Mais, les sauts et les points ne racontent pas toute l’histoire pour Julianne, qui a commencé à travailler avec Marc Godin, de Longueuil, au Québec. Un jour, Marc a demandé à Josée Picard si elle voudrait prendre en charge la jeune patineuse, parce qu’il croyait qu’elle serait une bonne patineuse en couple.
« Elle n’était qu’une toute petite fille provenant d’un petit club », a déclaré Josée. À ce moment, elle ne pouvait accomplir qu’un Axel et un double Salchow, mais elle était dynamique « et astucieuse ». L’an dernier, Julianne a réussi tous les triples sauts. 

Julianne est venue au bon moment pour Josée, reconnue pour son succès en patinage en couple et en danse. Elle avait été l’entraîneure d’Isabelle Brasseur, à compter de l’âge de six ans jusqu’aux Jeux olympiques. Et, elle était la première entraîneure de Shae-Lynn Bourne et Victor Kraatz lorsqu’ils ont fait équipe en tant que danseurs sur glace juniors. Josée les a entraînés jusqu’à leur classement en quatrième place aux Championnats du monde.

Elle avait fait une pause comme entraîneure et s’était jurée qu’à son retour, elle voulait de nouveau entraîner un débutant jusqu’au niveau supérieur. « Je vais prendre plaisir à la dernière partie de ma carrière », a-t-elle pensé. Julianne est devenue un nouveau défi : Josée n’avait jamais entraîné une patineuse en simple jusqu’au niveau supérieur auparavant.

Au début, Josée a constaté que Julianne avait une attitude positive et toujours le sourire aux lèvres. « Elle sourit toujours », affirme Josée. « Le sourire qu’on voit est le même cinq jours par semaine. C’est ce qui la rend spéciale, je pense. Et, je crois qu’elle a très vite connu du succès parce qu’elle n’a jamais mis en question ce que je lui disais de faire. Elle est sûre d’elle et fait ce qu’on lui demande de faire. C’est très plaisant de travailler avec quelqu’un qui travaille tellement dur et qui a cette personnalité. »

Josée s’entraîne avec Julianne dans une nouvelle patinoire ouverte depuis un an à Chambly, une ville comptant 25 000 habitants qui se trouve à 25 kilomètres au sud-est de Montréal. « C’est comme un hôtel cinq étoiles », fait observer Josée à propos de la patinoire. « On y trouve trois belles surfaces de glace et un grand gymnase, sous un même toit. »

En tant que patineuse en couple, Julianne est la parfaite partenaire, mesurant 4 pieds 10 pouces, un pied de moins que Charlie. Ils sont de la bonne taille et ont le bon âge : Charlie vient d’avoir 20 ans et ils peuvent tous deux compter deux ans d’admissibilité au niveau international junior. Le plan de cette année est de se concentrer sur le niveau junior, espérant se rendre à la finale du Grand Prix junior et aux championnats du monde juniors.

Mais, Josée regarde avec mélancolie les rangs nationaux de patinage en couple senior, où la troisième place semble ouverte. Et, aux championnats provinciaux d’été, Julianne et Charlie ont obtenu une note plus élevée qu’une autre nouvelle équipe excitante composée de Nastasha Purich et Mervin Tran (du moins dans le programme court – Nastasha et Mervin n’ont pas exécuté le programme long). « Après leur Grand Prix, nous verrons ce qui en est », a signalé Josée.

Beverley Smith

Début de la saison de patinage à Riga, en Lettonie, avec le premier événement du circuit Grand Prix junior 2013-2014

OTTAWA (ONT.) – Patinage Canada comptera huit patineurs, soit un total de quatre inscriptions, au premier arrêt du circuit du Grand Prix junior ISU de patinage artistique à Riga, en Lettonie. Le Canada sera représenté dans les quatre catégories, chez les femmes, les hommes, en patinage en couple et en danse sur glace, à la compétition qui se déroulera du 28 au 31 août 2013.

La médaillée de bronze des Championnats canadiens, Alaine Chartrand, 17 ans, de Prescott, Ont., représentera le Canada dans la division féminine. La saison dernière, elle a concouru aux événements du Grand Prix junior ISU, à Lake Placid et Zagreb, se classant en septième et sixième places, respectivement. Elle s’est aussi classée huitième aux Championnats du monde juniors ISU de patinage artistique 2013. Elle s’entraîne avec Michelle Leigh et Leonid Birinberg au Club de patinage Nepean, à Ottawa, Ont.

Roman Sadovsky, 14 ans, de Vaughan, Ont., est l’inscription canadienne dans la division masculine. Il s’agit de la troisième affectation internationale de Roman. La saison dernière, il a remporté la médaille de bronze au Grand Prix junior ISU, à Lake Placid, aux États-Unis, et obtenu une 10e place au Grand Prix junior ISU à Bled, en Slovénie. Tracey Wainman et Gregor Filipowski entraînent Roman au YSRA Winter Club.

Mary Orr, 16 ans, de Brantford, Ont., et Phelan Simpson, 17 ans, de Lunenburg, N.-É., sont l’une des deux équipes représentant le Canada en patinage en couple. Il s’agit de leur première saison de compétition ensemble après qu’ils sont devenus partenaires durant la période hors saison. Mary et Phelan se sont classés aux troisième et quatrième rangs, respectivement en patinage en couple junior avec leurs partenaires précédents aux Championnats nationaux de patinage artistique Canadian Tire 2013. Ils s’entraînent sous la direction de Kristy Wirtz et Kris Wirtz au Club de patinage Kitchener-Waterloo.

Dylan Conway, 15 ans, de Toronto, Ont., et Dustin Sherriff-Clayton, 20 ans, de Newmarket, Ont., constituent la deuxième inscription canadienne en patinage en couple. Il s’agit de leur première affectation internationale. Dylan et Dustin ont obtenu une cinquième place aux Championnats nationaux de patinage artistique Canadian Tire 2013. L’équipe s’entraîne au 8 Points Centre of Excellence, à Markham, Ont., avec l’entraîneure Monica Lockie.

Mackenzie Bent, 16 ans, d’Uxbridge, Ont., et Garrett MacKeen, 19 ans, d’Oshawa, Ont., sont la seule inscription canadienne dans la catégorie de danse sur glace. La saison dernière, sur le circuit du Grand Prix junior ISU, ils ont remporté la médaille de bronze à Linz, en Autriche et se sont classés au quatrième rang à Zagreb, en Croatie. Ils se sont aussi classés cinquièmes aux Championnats du monde juniors ISU de patinage artistique 2013 et ont atteint le podium junior aux Championnats canadiens, se classant deuxièmes. Ils s’entraînent à Scarboro Ice Dance Elite avec les entraîneurs Juris Razgulajevs et Carol Lane.

Louis Stong, d’Etobicoke, Ont., sera le chef de l’équipe canadienne et la physiothérapeute Meghan Buttle, de Toronto, Ont., accompagnera aussi l’équipe. Susan Blatz, de Troy, Ont., et Jérôme Poulin, de Montréal, Qc, seront les officiels canadiens à l’événement

Patrick Chan déchaîne la musique de Vivaldi au Thornhill Summer Skate

THORNHILL (ONT.) – Patrick Chan recommence à neuf, en quelque sorte.

Il a fait ses bagages à Colorado Springs pour déménager à Detroit pendant l’été. Son entraîneure, Kathy Johnson, et lui ont formé une petite caravane de deux voitures, toutes deux complètement pleines, sa bicyclette perchée sur un toit, avançant tant bien que mal dans les plaines du Midwest aux États-Unis. Il a fini de défaire ses valises qu’à la mi-août.

Patrick et Kathy ont transformé le voyage en vacance, interrompant ce qui serait normalement un trajet de deux jours par des arrêts à Kansas City et Chicago en cours de route. C’est un nouveau début pour Patrick, qui patinera au Club de patinage de Detroit.

Le programme olympique qu’il a présenté le 18 août, au Thornhill Summer Skate, près de Toronto, est aussi nouveau, mais en fait il ne l’est pas vraiment. Il exécute son programme sur une musique de Vivaldi, intitulée Les quatre saisons, un morceau exubérant et éclatant de musique baroque italienne dont il s’est servi pour terminer deuxième aux Championnats du monde juniors en 2006-2007. Et, il l’a utilisé de nouveau pour faire ses débuts aux Championnats du monde en Suède, où il a terminé neuvième durant la saison 2007-2008. Le programme original a été chorégraphié par Lori Nichol, celui-ci par David Wilson.

« J’ai eu beaucoup de succès avec Vivaldi », affirme Patrick. « La dernière fois que j’ai présenté le programme, je savais que j’allais le répéter aux Jeux olympiques ». La première version du programme sur la musique de Vivaldi a été le dernier cadeau qu’Osborne Colson a fait à Patrick. Osborne est décédé à l’âge de 90 ans, en 2006, et il avait toujours aussi fait fonction de chorégraphe, mais en 2006-2007, il a incité Patrick à laisser Lori Nichol chorégraphier le programme long pour la première fois.

Par conséquent, le programme de Vivaldi sera un hommage à Osborne, qui a enseigné à Patrick ses habiletés de patinage. Patrick appelle sa nouvelle version ses « plus grands succès » étant donné qu’elle intègre des tons et des leitmotivs du passé, même certains mouvements de base qu’Osborne a conçus pour lui il y a plusieurs années.

« Je n’essaie pas de faire des choses incroyables », a fait remarquer Patrick. « Je ne m’efforce pas de repousser les limites cette saison. Ce n’est pas la saison pour faire cela. C’est la saison pour retourner à ce qui me met à l’aise, ce qui rend le patinage agréable et ce qui me fait patiner de mon mieux ». Patrick a choisi la musique et il a pris part à la conception de la chorégraphie, tout particulièrement des tracés et des mouvements confortables qu’il aimait des programmes précédents. D’une certaine façon, c’est comme d’enfiler une paire de vieilles chaussures bien qu’on y retrouve toute une foule de détails, de virages et de mouvements complexes. Étant donné qu’il s’agit d’un programme difficile, Patrick doit toujours apprendre comment régler son allure durant l’exécution et trouver son propre rythme.

Patrick garde son programme court de l’an dernier, et pourquoi pas? Patinant au son d’Élégie en mi bémol mineur de Rachmaninoff, il a obtenu un score mondial record de 98,37 points aux Championnats du monde à London, en Ontario, en mars dernier. Il n’a pas exécuté son programme court à Thornhill, seulement son programme long, simplement pour que le public et les juges en aient un aperçu, de sorte qu’il puisse poursuivre sur la lancée à Sotchi. Compte tenu de la présence d’un Nobunari Oda ravivé au nombre des concurrents (il a remporté l’événement, salué par une ovation), Patrick a eu l’impression que c’était presque que comme un événement du Grand Prix.

Et quand Patrick a patiné, la foule comble a pu constater sa virtuosité avec la lame dans un programme conçu pour mettre en montre tous ses talents. Ce ne fut pas une exécution parfaite – certains de ses triples sauts ont plutôt été des doubles ou des simples – mais Patrick avait uniquement l’intention de présenter des jeux de pieds, des pirouettes et des transitions impeccables. Aucune patinoire n’est assez grande pour la puissance de Patrick; ses sauts étaient collés aux bandes de la petite patinoire de hockey. Il a réussi deux quadruples sauts, un en combinaison avec un triple saut de boucle piquée, rendu plus facile cette année en changeant son tracé pour les quadruples sauts. Oui, il exécute encore plus facilement les quadruples sauts maintenant, affirme Kathy.

Patrick a avoué avoir ses doutes lorsqu’il a présenté son programme olympique pour la première fois. Il était nerveux et se demandait si les gens l’aimeraient. Étant donné qu’il aime lui-même son programme, il savait que les autres l’aimeraient aussi. Et, il avait raison. On lui a fait une ovation.

Sa saison de l’an dernier, durant laquelle il était en proie à des difficultés – avec des tentatives maladroites et incertaines qui l’ont mis en deuxième place en style libre aux championnats du monde avec toute une gamme d’erreurs – était d’après lui une « année expérimentale ». Bien que Patrick n’ait habituellement qu’un nouveau programme chaque saison, la saison dernière il a opté pour de nouveaux chorégraphes, Jeff Buttle et David Wilson, et devait apprendre à fond deux nouveaux programmes. Le premier programme de David pour Patrick était La Bohème et Patrick admet à présent qu’il a eu beaucoup de mal.

« J’ai aimé La Bohème, a-t-il dit, mais ce n’était pas pour moi ». David et lui apprenaient seulement à se connaître. Maintenant, ils se connaissent bien.

La Bohème, Patrick a déclaré, semblait « traîner. Le montage de la musique, le jeu de pieds plus lent que d’habitude et la séquence de pas chorégraphiée à la fin n’étaient pas nécessairement assez vites et dynamiques ». Il exécute à présent sa séquence de jeu de pieds caractéristique à la toute fin du programme pour enthousiasmer la foule et les juges et peut-être lui-même.

À Detroit, il est en paix et se sent libre. Il s’entraîne aux côtés des anciens champions américains Jeremy Abbott et Alissa Czisny ainsi que son coéquipier canadien, Elladj Balde. « Nous nous entendons tous très bien », fait remarquer Patrick. « Nous nous entraidons, ce qui est évident car nous nous améliorons tous ensemble.

« Nous nous poussons les uns les autres. Et, je n’ai jamais tant ri que durant les séances avec Elladj. » Ils vont souper ensemble et jouent à des jeux vidéo. Patrick aime les voitures classiques et musclées et il est déménagé dans la bonne ville à cet égard.

Patrick n’a jamais concouru aussi tôt et il n’a jamais exécuté ses quadruples sauts aussi bien, si tôt dans la saison. « Tout commence à porter ses fruits, ajoute-t-il. « Je vois la lumière au bout du tunnel. » Il sent qu’il a la responsabilité d’être peut-être le premier Canadien à remporter une médaille d’or olympique.

Beverley Smith

Roman Sadovsky à la recherche de résultats sur le circuit Grand Prix junior ISU

THORNHILL (ONT.) — L’humidité pèse lourdement alors que le thermomètre enregistre 33 degrés Celsius par un radieux après-midi d’août, mais dans la patinoire Ed Sackfield, il fait assez froid pour porter des manteaux de duvet et des mitaines, ce qui convient à Roman Sadovsky.

Il se prépare à refaire un triple Axel, maintes et maintes fois. Et ça s’en vient. Voilà en quoi consistent les étés à la York Region Skating Academy.

Roman est un patineur de 14 ans qui déborde d’énergie et il vient de passer sa première journée à une école secondaire spéciale, axée sur le sport dans la région. Et oui, l’école commence en août. C’est tout nouveau, mais Roman prouve qu’il est très capable de faire de grands progrès. Il y a deux ans, il était un patineur novice. L’an dernier, il était un junior, terminant troisième au Grand Prix junior à Lake Placid, N.Y. Cette année, le fils d’immigrants ukrainiens tente le tout pour le tout. Il passe aux rangs seniors malgré sa jeunesse, du moins à l’échelon national.

Il se prépare en vue du Thornhill Summer Skate, qui se tiendra du 15 au 18 août, sans être du tout intimidé par qui il doit y rencontrer. Le triple champion du monde Patrick Chan – un patineur qu’il admire – se trouvait parmi les inscriptions originales. Roman ne se laisse pas décontenancer. Il a hâte.

« C’est tellement bien d’être le plus jeune du groupe et d’être en compagnie de ces patineurs », a-t-il dit. « Je n’ai pas peur du tout. »

Il participe aussi au Grand Prix junior en Lettonie la semaine suivante. Sur la scène internationale, il demeure un junior.

L’an dernier, Roman a remporté la division des hommes juniors de l’événement Défi Patinage Canada, ce qui l’a qualifié pour les Championnats nationaux de patinage artistique Canadian Tire, à Mississauga, Ont. Il n’a pas pris part aux championnats nationaux en raison d’une fracture de stress dans son pied droit, mais il a battu des concurrents qui y ont participé. Et ses points étaient plus élevés que ceux des patineurs qui ont remporté des médailles. Roman a gagné sa division au Défi Patinage Canada avec 172,58 points, tandis que son coéquipier Anthony Kan a mérité le titre junior en son absence avec 167,54 points.

Roman aurait pu rester au niveau junior cette année, a raisonné son entraîneure Tracy Wainman. Mais, la seule compétition qu’il a raté toute l’année a été les championnats nationaux et il était le remplaçant pour aller aux championnats du monde juniors : un but important. À un moment donné, il veut dominer le monde junior, mais pour ce faire, il doit égaler les meilleurs patineurs, qui exécutent actuellement des triples Axels et même des quadruples sauts. Il travaille avec diligence à ce dont il a besoin : un triple Lutz – un triple saut de boucle piquée et un triple Axel.

L’an dernier, à l’âge de 13 ans, Roman était le plus jeune patineur sur le circuit junior. Selon les règles de l’ISU, un patineur doit avoir atteint l’âge de 13 ans en date du 1er juillet précédent pour être en mesure de concourir au niveau junior international – et l’anniversaire de Roman est le 31 mai. Nous avons plusieurs années qui nous restent sur ce circuit », affirme Tracy Wainman. Néanmoins, ils n’ont pas eu besoin de penser très sérieusement à propos de la participation de Roman au niveau senior à l’échelon national, pour au moins concourir contre des patineurs qui font les trucs que les patineurs juniors font sur la scène internationale.

Malgré son jeune âge, Roman patine beaucoup plus comme un patineur adulte. « On oublie son âge », a ajouté Tracy. Sur la glace, il est très sérieux et déterminé. Mesurant à peine cinq pieds, Roman comprend ce qu’il doit accomplir. « Il prévoit toujours en conséquence », signale Gregorz Filipowski, son chorégraphe. Il comprend les nuances du système de code de points. Il aime aussi divertir les foules. « C’est un peu comme de se produire et d’essayer de raconter une histoire », fait-il observer.

Les mouvements du corps de Roman sont impressionnants et ses pirouettes sont exquises. « Il a un merveilleux corps », soutient le consultant de Patinage Canada, Louis Stong. « Il est capable de s’étirer et de maintenir le mouvement et ses pirouettes sont rapides. Pour la pirouette arabesque, il se place bien sur la carre extérieure, réussit un étirement incroyablement long et il exécute ses six virages, puis il étend le bras en arrière et exécute une variante, puis il étend l’autre bras et change, pour exécuter une autre variante. Et, on s’exclame : « C’est un mouvement de niveau quatre et, mon Dieu, c’est plus trois. Fabuleux. »

Ses sauts se sont aussi rapidement améliorés. À titre de novice, il exécutait deux triples (Salchow et boucle piquée) et il a appris ces deux sauts avant de réussir son double Axel. La saison dernière, il s’est mis au travail avec diligence – son éthique du travail est légendaire – et a parfaitement exécuté tous les triples sauts, sauf le triple Axel.

Roman était tout à fait prêt pour les Championnats canadiens l’an dernier, mais juste avant l’événement, il a ressenti un peu de douleur dans son pied droit. Il a dit à Tracy qu’il ne pouvait faire le saut flip et le Lutz, parce que c’était douloureux d’exécuter l’appel du pied droit. « Il est très robuste », affirme Tracy. « Il continuait à réussir les sauts. »

S’inquiétant de la douleur, Tracy l’a envoyé passé des examens. Le jour de la réception des résultats de l’imagerie par résonnance magnétique (IRM), Roman avait réussi une combinaison triple-triple et un triple flip – bien qu’il ait une fracture de stress sur une plaque cartilagineuse près de son orteil.

Pourtant, Tracy pouvait voir que quelque chose n’allait pas et avait fait faire les examens d’urgence. Tracy a été la personne qui a dû lui dire qu’il ne pourrait concourir aux Championnats canadiens. « Ce fut difficile pour moi », a-t-elle avoué. « Mais, il n’était pas surpris. »

Un stress continu sur la plaque pourrait avoir eu une incidence sur la croissance de son pied – et le reste de sa vie. « Il a compris », a fait remarquer Tracy. Toutefois, Roman a continué à se rendre à la patinoire – qui se trouvait à ce moment juste à côté de l’école publique où il était étudiant – et à s’étirer, comme s’il se préparait à aller sur la glace. Puis, il partait avec mélancolie. Il a regardé les Championnats canadiens, mais pas l’épreuve des hommes juniors, ce qui aurait été trop difficile. Il s’est concentré sur les hommes seniors – son avenir.

Néanmoins, Roman a continué à faire du Pilates et à nager (il était un nageur de compétition) afin de se tenir en forme pour que ce ne soit pas aussi dur à son retour. Il n’est pas allé sur la glace pendant un moins et a lentement repris ses sauts.

Roman a commencé à patiner à l’âge de cinq ans, mais simplement pour apprendre à patiner, a-t-il dit. « Je voulais vraiment jouer au hockey. Mon entraîneur m’a dit d’essayer le patinage artistique. Je n’aimais pas le choix que j’avais. »

Il voulait être un gardien de but, arrêter les tirs, bloquer les lancers. Ses premiers patins étaient des patins de hockey.

Tracy a commencé à entraîner Roman lorsqu’il était âgé de huit ans et il était très petit, se souvient-elle. Il était toujours très discipliné, a-t-elle constaté. Elle lui donnait de petits projets à faire et il retournait, montrant des améliorations. « De toute évidence, il va apprendre plus rapidement de cette façon », soutient-elle.

Grzegorz Filipowski, médaillé de bronze des Championnats du monde 1980, admet qu’il prend plaisir à être le chorégraphe de Roman. « Il n’est pas du tout timide », affirme Grzegorz. « Il paraît bien, peu importe le mouvement et il est vraiment prêt à essayer diverses choses. » Tracy ajoute que Roman fait 30 minutes de ballet par jour – et il veut le faire, ce qui est inhabituel pour un jeune de son âge.

« On a l’impression qu’il est le genre de gars qui sait ce qu’il veut », ajoute Grzegorz. « Il est encore un enfant, mais lorsqu’il se trouve sur la glace, il est manifestement un gars qui a un plan d’action. Il est intelligent, sait comment calculer et connaît très bien le système. »

Et, ses pirouettes? Grzegorz est son entraîneur pour les pirouettes. Je lui donne peu de leçons, signale Grzegorz. Le secret de la réussite de bonnes pirouettes? S’entraîner maintes et maintes fois.

« Il m’a fallu beaucoup de travail », affirme Roman. « J’ai déployé beaucoup d’efforts pour faire les pirouettes. »

Roman a déjà commencé sa saison, avec un classement en cinquième place, se mesurant à des patineurs seniors à Skate Detroit, à la fin juillet. Il a terminé derrière le Californien Grant Hochstein, qui a réussi une combinaison de quadruple-triple sauts dans son programme court, et le médaillé de bronze (senior) des Championnats canadiens, Andrei Rogozine. Mais, avec 190,54 points, il a terminé seulement trois centièmes de point derrière le patineur chevronné de longue date des Championnats canadiens, Jeremy Ten, et considérablement dépassé Nam Nguyen, âgé de 15 ans, qui est passé à la compétition senior il y a deux ans. Et, maintenant, Roman est arrivé. Ceci augure bien pour l’avenir du patinage masculin au Canada.

Beverley Smith

Patinage Canada produit des retombées économiques de 42,6 millions de dollars à London

OTTAWA (ONT.) – Presque quatre mois se sont écoulés depuis que Patinage Canada a accueilli les Championnats du monde ISU de patinage artistique 2013, du 11 au 17 mars 2013, au Budweiser Gardens et au Western Fair Sport Centre, à London, en Ontario. L’Alliance canadienne du tourisme sportif (ACTS) a effectué une analyse des retombées économiques de l’événement et publié ses résultats aujourd’hui (disponible en anglais seulement). Lire la suite