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Balado des anciens de Patinage Canada: Craig Buntin

Dans cet épisode inaugural du nouveau balado des anciens de Patinage Canada, Debbi s’entretient avec le triple champion canadien de patinage en couple, Craig Buntin.

Triple champion canadien de patinage en couple, Craig a tout d’abord connu du succès avec sa partenaire, Valérie Marcoux. Ensemble, ils ont remporté trois titres de patinage en couple aux Championnats canadiens, de 2004 à 2006, et ont concouru aux Jeux olympiques d’hiver 2006, à Turin, en Italie.

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SCI 2014 NOTRE AMBASSADEUR DES ATHLÈTES : CRAIG BUNTIN

Par Debbi Wilkes

Craig Buntin, l’ambassadeur des athlètes des Internationaux Patinage Canada, était âgé de 10 ans quand il a chaussé pour la première fois des patins, à l’époque où sa famille a quitté Vancouver pour s’établir à Kelowna.

Il s’est vite rendu compte que le patinage était LA CHOSE à Kelowna. Toute la collectivité, plus particulièrement ses compagnons de classe, ne semblait vivre que pour le hockey. Bien entendu, comme tout enfant, il voulait faire partie du groupe et l’apprentissage du patinage est subitement devenu sa priorité. Il n’avait jamais mis les pieds sur la glace, mais il était impatient de découvrir en quoi le patinage était si fantastique pour ses nouveaux amis.

Sa mère l’a accompagné à la patinoire locale Memorial Arena où le Kelowna Figure Skating Club était installé.

Et puis, il lui fallait des patins de hockey. En route vers Canadian Tire.

Au cours de la toute première leçon de Patinage Plus, Craig a compris qu’il était différent des autres participants. En plus d’être de plusieurs années plus âgé que les autres, plus âgé et plus grand, il était également plus enthousiaste et motivé. S’il devait apprendre à patiner, il n’avait pas de temps à perdre. À la fin de la première semaine, il patinait déjà à reculons et exécutait des sauts simples pour se mettre à l’épreuve, bien qu’il portait des patins de hockey.

Il se rend compte aujourd’hui qu’il est tombé en amour avec le patinage dès qu’il a posé les patins sur la glace.

Sa passion pour le patinage est attribuable en partie à l’attitude de son entraîneure, Karen Bond, une enseignante patiente et bienveillante dont l’amour pour le patinage était contagieux. (Encore aujourd’hui, lorsque Craig se rend à Kelowna, il en profite pour rendre visite à Karen à la patinoire.)

Il s’en est suivi que Craig a vite reconnu que c’était le patinage artistique, et non le hockey, qui l’enthousiasmait. Un autre voyage au Canadian Tire s’imposait donc pour choisir des patins de patinage artistique… mais ils étaient tous blancs! Il a dû faire la tournée de tous les cordonniers de la ville pour en trouver un qui pourrait teindre les patins blancs en noir. Ils ont tous répondu « Non! » probablement parce que ses patins étaient en plastique plutôt qu’en cuir. Aucune teinture ne tiendrait. Finalement, un cordonnier a dit qu’il verrait ce qu’il pouvait faire.

« Je crois qu’il a utilisé une peinture noire en aérosol, raconte Craig, mais peu m’importait, mes patins étaient superbes. »

Chaussé de ses nouveaux patins noirs de patinage artistique, Craig était sur la bonne voie. Mais l’adaptation aux nouveaux patins était plus difficile que prévu, car il accrochait souvent les dents de patins dans la glace, ce qui, selon lui, lui a appris rapidement à garder l’équilibre et à maîtriser la vitesse et les carres. Il devait, ou apprendre à garder l’équilibre ou risquer de tomber en pleine face sur la glace.

Avec l’arrivée rapide de la première facture de patinage, Craig et sa mère ont réalisé que le patinage était un sport dispendieux. En tant que famille monoparentale, la mère de Craig savait que ce pourrait être un moment décevant pour son fils enthousiaste. Elle a discuté avec Craig de ce que cela voulait dire pour lui la participation future au sport.

Dans son for intérieur, elle désirait qu’il continue à patiner, consciente que le sport enseigne des habiletés qui vont bien au-delà des seules habiletés physiques, car il contribue à forger le caractère et à enseigner la détermination.

À 10 ans, seulement après une semaine de leçons, Craig savait déjà ce qu’il voulait et a immédiatement dit à sa mère « Je vais me rendre aux Jeux olympiques ».

Si les Jeux olympiques étaient vraiment le but qu’il se fixait, sa mère accepterait de le soutenir… mais à une condition. Il devrait travailler fort. Ce fut un moment décisif dans la vie du jeune Craig.

Le reste, c’est de l’histoire. La mère de Craig n’a jamais eu à lui rappeler leur entente.

Le dur travail qu’elle décrit l’a bel et bien mené aux Jeux olympiques de 2006, à Turin, en Italie, puis au sommet du podium national où lui et sa partenaire, Valérie Marcoux, ont gagné trois fois d’affilée le titre de champions canadiens de patinage en couple de 2004 à 2006, puis à quatre Championnats du monde avec Valérie et à deux autres avec sa partenaire Meagan Duhamel.

Fier de ses racines de Kelowna, Craig a continué à représenter le Kelowna Skating Club jusqu’aux championnats nationaux. Même après le changement de club d’appartenance, son ancien club a continué à le soutenir par des mots d’encouragement inspirants.

Quand il repense à sa carrière, Craig dit que le sport a été un phare dans sa vie. C’est le patinage qui lui a enseigné toutes les leçons de vie importantes, l’a aidé à développer les différents aspects de sa personnalité, lui a enseigné à gagner et à perdre avec grâce, et à soutenir tous les participants, y compris ses concurrents. Le patinage lui a aussi permis d’exploiter sa créativité, au point où il croit maintenant qu’il y a un aspect artistique à toute chose.

Craig était âgé de 18 ans au moment de la tenue des Internationaux Patinage Canada à Kamloops in 1998. Il se rappelle qu’il regardait la compétition, assis dans les gradins, désirant être sur la glace tant il était inspiré par la compétition. Il se rappelle aussi ses débuts à 10 ans, âge que l’on considère comme trop avancé en patinage artistique pour croire réellement qu’il est possible de se rendre aux Jeux olympiques.

Mais comme tous les grands champions, il a refusé de laisser les autres lui dicter son parcours, convaincu que peu importe à quelle compétition il prenait part, il se rapprochait plus de ses rêves qu’il ne semblait.

L’olympien Craig Buntin rentre à Kelowna pour faire fonction d’ambassadeur des athlètes aux Internationaux Patinage Canada 2014

OTTAWA (ONT.) – Le patineur artistique olympique, originaire de Kelowna, Craig Buntin, âgé de 34 ans, sera de retour dans sa ville natale pour faire fonction d’ambassadeur des athlètes, lors des Internationaux Patinage Canada 2014. La prestigieuse compétition internationale aura lieu à Prospera Place, du 30 octobre au 2 novembre 2014.

Craig fera un arrêt à Kelowna, cette fin de semaine avant l’événement. Il sera disponible pour des entrevues avec les médias, le vendredi 19 septembre, et assistera au match d’ouverture à domicile des Rockets de Kelowna, le samedi 20 septembre. Craig est tout particulièrement proche de l’équipe; il était la mascotte originale « Rocky » des Rockets de Kelowna.

« L’accueil des Internationaux Patinage Canada est un important jalon pour le patinage artistique à Kelowna et je suis à la fois honoré et fier d’en faire partie. La dernière fois qu’ils ont eu lieu dans la région d’Okanagan, j’étais un adolescent qui avait de grands rêves et regarder l’événement a marqué le début de ce qui deviendrait un incroyable parcours. Il sera inspirant de voir la même étincelle dans les yeux de la prochaine génération d’athlètes, à Kelowna, alors que les meilleurs patineurs au monde se trouveront sur la glace en octobre », a déclaré Craig.

Triple champion canadien de patinage en couple, Craig a tout d’abord connu du succès avec sa partenaire Valérie Marcoux. Ensemble, ils ont remporté trois titres canadiens de patinage en couple, de 2004 à 2006, et ont concouru aux Jeux olympiques d’hiver de 2006, à Turin, en Italie. En 2007, il a fait équipe avec Meagan Duhamel. À leur premier championnat du monde, en 2008, ils se sont classés sixièmes et ont trois fois gravi les marches du podium aux championnats nationaux.

Depuis qu’il s’est retiré du patinage, en 2010, Craig a obtenu une MBA de l’Université McGill et a travaillé à titre d’entrepreneur. Son projet le plus récent est VeriSkate, une application logicielle qui sert à analyser les mouvements des patineurs artistiques : la hauteur de leurs sauts et de leurs lancés, la distance que parcourt le mouvement, la vitesse à laquelle ils se déplacent, l’évolution et la couverture de la glace.

Au cours des quatre journées de l’événement, Craig assumera le rôle d’ambassadeur des athlètes, fera des allocutions, participera à des entrevues avec les médias, fera des apparitions au nom des athlètes participants et réservera aussi du temps pour ses partisans.

BILLETS

Les billets sont maintenant en vente! Les prix des billets d’épreuves individuelles varient de 15 $ à 60 $, plus frais supplémentaires applicables. L’entrée est libre pour les enfants de moins de 12 ans, jeudi pour les séances d’entraînement. Les billets peuvent être achetés en ligne sur le site Web www.selectyourtickets.com, par téléphone au 250.762.5050 ou en personne à la billetterie de Prospera Place.

GARDEZ À L’ŒIL…

En tête du groupe de patineurs à Kelowna se trouvent quatre membres de l’équipe canadienne médaillée d’argent des Jeux olympiques 2014 : Kevin Reynolds, Meagan Duhamel, Eric Radford et Kirsten Moore-Towers.

Se joignant à eux seront les médaillés d’argent canadiens en titre des championnats du monde en danse sur glace, Kaitlyn Weaver et Andrew Poje, ainsi qu’un certain nombre de patineurs de classe mondiale, dont Javier Fernandez, d’Espagne, Ashley Wagner, des États-Unis, Takahiko Kozuka, du Japon, et de nombreux autres concurrents des Jeux olympiques et des Championnats du monde.

RENSEIGNEMENTS SUR L’ÉVÉNEMENT

Les Internationaux Patinage Canada sont la deuxième compétition de la série annuelle du Grand Prix ISU de patinage artistique. Les autres événements ont lieu aux États‑Unis (Skate America), en Chine (Coupe de Chine), en France (Trophée Éric Bompard), en Russie (Coupe Rostelecom) et au Japon (Trophée NHK). Les patineurs accumulent des points en fonction de leurs classements dans les événements de la série.

Au terme de tous les événements, les six meilleurs patineurs et patineuses et les six meilleures équipes de patinage en couple et de danse sur glace se qualifieront en vue de la finale du Grand Prix ISU de patinage artistique, qui aura lieu à Barcelone, en Espagne, du 11 au 13 décembre 2014.

Craig Buntin se tourne vers la technologie pour faire avancer le sport

Que doit faire un patineur en couple lorsqu’il accroche ses patins à l’âge de 29 ans et contemple son avenir?

S’il s’agit de Craig Buntin, il prend ses affaires en main.

En cinq ans, Craig, maintenant âgé de 34 ans, a connu un cheminement fascinant – dans le monde des affaires – passant d’un connaisseur de thé à un cadre d’une société de logiciels de patinage. Et, il aurait peut-être l’outil parfait pour révolutionner le patinage artistique – peut‑être même mettre un frein à la subjectivité dans le sport.

Craig est un directeur principal d’une entreprise en démarrage de Montréal, qui utilise le logiciel de vision par ordinateur pour analyser les mouvements des patineurs artistiques : la hauteur de leurs sauts et de leurs lancés, la distance que parcourt le mouvement, la vitesse à laquelle ils se déplacent, l’évolution et la couverture de la glace. Ce logiciel s’appelle VeriSkate, à juste titre. La racine « veri » signifie vérité.

« C’est vraiment à la fine pointe de la technologie », soutient Craig, à propos du logiciel de reconnaissance du mouvement, qui a en fait été développé pour des raisons de sécurité, avec une capacité inusitée de reconnaître et de déterminer le mouvement. Craig et ses collègues de l’Université McGill, responsables du développement du logiciel, s’en servent pour reconnaître les mouvements de patinage artistique et les définir d’une manière analytique.

« Dans le sport, il y a très peu de reconnaissance du mouvement en ce moment », a fait remarquer Craig. Mais, on se dirige manifestement vers l’utilisation de l’analytique pour évaluer la qualité de la performance des athlètes. Après tout, le budget de l’équipe de baseball Athletics d’Oakland n’est rien en comparaison de celui des Yankees de New York et l’équipe doit trouver des jeunes joueurs prometteurs, en utilisant une approche fondée sur des éléments probants analytiques, afin de former une équipe concurrentielle. Ceci a fonctionné pour le club.

« Je crois que le patinage artistique a quelque chose que n’a aucun autre sport – nous jugeons les mouvements particuliers », mentionne Craig.

Ce logiciel qui enthousiasme Craig et lui fait passer des nuits blanches peut être utilisé pour évaluer les patineurs à une compétition estivale. Il compte créer une application qui donnera aux patineurs toutes sortes de données à propos de leur patinage. « À l’avenir, vous saurez si vous exécutez l’Axel le plus rapide au Canada », affirme Craig. Et un jeune patineur peut, par exemple, comparer ces renseignements à ceux de Patrick Chan. Il peut voir d’un point de vue scientifique ce qu’il doit faire pour s’améliorer. Le logiciel va au-delà de Dartfish, soutient Craig.

« Nous mesurons la vitesse globale d’un programme, la rapidité de l’accélération des patineurs, la production de puissance », a-t-il dit. « Nous savons pendant combien de temps les patineurs font des pirouettes dans leurs programmes, qu’ils accélèrent et qu’ils sont immobiles, exécutant des mouvements artistiques.

« Nous pouvons mesurer la couverture réelle de la glace d’une séquence de jeux de pieds. Pouce par pouce, nous savons combien de glace les patineurs couvrent. Ainsi, nous savons plus ou moins comment un programme est difficile. »

Il va sans dire que le logiciel serait un excellent outil pour les médias et diffuseurs et pourrait aussi être un autre outil utile pour les officiels qui font fonction de juges.

Le logiciel ne fait partie de la vie de Craig que depuis les quelques derniers mois. L’idée lui est venue lorsqu’il se trouvait au Grand Prix de Patinage Canada, à Saint John, N.-B., en octobre dernier. Il avait assisté à l’événement en tant que délégué pour l’importante séance de stratégie de changement de Patinage Canada. Après la séance, il a parlé à Patricia Chafe, chef du Sport de Patinage Canada, a rédigé une proposition le dimanche soir et l’a présentée au chef de la Direction générale, Dan Thompson, lundi. Deux jours plus tard, il s’envolait à destination du Royaume-Uni pour une conférence sur l’analytique du sport. Depuis, il n’a pas cessé de courir à toute vitesse.

Craig avait formé une entreprise de thé vers le moment où il mettait fin à sa carrière, ayant raté une place aux Jeux olympiques de Vancouver, dans sa province de résidence. Il savait qu’il avait besoin de prendre du recul. Après un certain temps, il s’est rendu compte qu’il ne connaissait rien des affaires et a décidé de poursuivre ses études. Il avait quitté l’école il y a 12 ans.

Craig, qui a cessé de patiner à l’âge de 29 ans, a contacté deux universités pour connaître les possibilités qui s’offraient. L’Université McGill à Montréal a fait une exception pour Craig, l’acceptant dans son programme de MBA, sans grade de premier cycle, s’il réussissait le Test d’admission de deuxième cycle en gestion. Il s’est avéré que l’Université McGill n’avait jamais fait de telle exception pour aucun étudiant.

Craig a reçu son diplôme, vendu sa compagnie de thé à son distributeur, puis s’est demandé ce qu’il allait faire.

Dans l’intervalle, il a de nouveau ressenti l’attraction du patinage artistique. Durant ses études de MBA, il avait participé à un concours de plan d’entreprise. L’un des juges avait été le président-directeur général d’une société de capital de risque à Montréal, qui s’occupe d’entreprises technologiques en démarrage, pour lancer sur le marché la recherche universitaire.

L’entreprise, investissant dans une nouvelle vision par ordinateur, cherchait des gens pour fonder des entreprises de haute technologie. Durant une réunion avec Helge Seetzen, PDG de TandamLaunch, ce dernier a demandé à Craig de regarder toutes les technologies de l’entreprise pour voir si certaines l’intéressaient.

À présent, Craig est le cofondateur de VeriSkate et a obtenu un financement de 500 000 $ pour l’entreprise en démarrage (qui aurait deviné?). Il travaille avec un étudiant qui vient de terminer son doctorat en vision par ordinateur à l’Université McGill et il a aussi embauché un réalisateur de logiciels. L’entreprise développe une application et embauche actuellement. C’est une industrie en plein essor », affirme Craig.

Craig n’avait jamais pensé qu’il s’intéresserait à la haute technologie. Cette occasion est tombée du ciel. « Je vais à une compétition de patinage maintenant et je me sens comme chez moi », dit-il. « L’odeur de la patinoire, les gens, les lumières. Superbe. »

Ce qui donne la chair de poule à Craig est de penser que s’il avait eu ce logiciel lorsqu’il était un patineur, ceci aurait complètement changé la façon dont il s’entraînait. Son but est de le lancer à quelques compétitions estivales et, si tout va bien, de l’avoir en place pour les événements du Grand Prix junior durant la saison qui vient.

Il aimerait beaucoup que le logiciel soit utilisé aux Internationaux Patinage Canada à Kelowna, C.‑B., sa ville de résidence. Il a de grands rêves. Et il rêve vite.

Beverley Smith