Profil d’olympiens : Tessa Virtue et Scott Moir

Paul MacIntosh aime raconter qu’il était la personne chanceuse qui se tenait près de la bande lorsqu’il a vu Tessa Virtue et Scott Moir patiner ensemble pour la première fois. « Ils ont toujours été capables de bouger ensemble, comme par magie », a-t-il affirmé, se souvenant de la jeune équipe charismatique.

« Au début, c’était tout petit et maintenant c’est énorme », signale-t-il. « Ils ont toujours été la meilleure équipe au monde. »

Il l’a ressenti de nouveau lorsqu’il a assisté aux Championnats canadiens à Ottawa, le mois dernier, et les a regardés bouger. « Ça commence quelque part dans leurs chevilles et leurs genoux et monte dans tout leur corps », affirme-t-il. « Ils semblent avoir une réaction dans le corps entier, qui interprète la musique. C’est ce qu’ils ont fait depuis qu’ils étaient bébés. Ils ont toujours tellement bien entendu et interprété la musique. Je trouve que chaque mouvement a une signification. »

Paul regardait Tessa et Scott, assis avec le père de la première partenaire d’Andrew Poje, un homme de New York qui ignore la différence entre une carre intérieure et une carre extérieure. Lorsque Tessa et Scott ont terminé les 45 premières secondes de leur style libre – sans avoir encore accompli une levée, une vrille ou une pirouette – il a regardé Paul et s’est simplement exclamé : « Oh, mon Dieu ».

Paul lui a répondu : « Regardez, ils ont exécuté plus de pas et plus de choses durant la première minute que les autres équipes en feront en quatre. C’est simplement ce qu’ils font, de subtils petits mouvements, des virages et des interactions l’un avec l’autre. Ils ne font qu’un. »

Bien entendu, ils étaient champions olympiques en 2010, à peine âgés de 20 ans, les plus jeunes danseurs à accomplir un tel exploit. Il y avait une raison pour cette victoire. Et, maintenant, après avoir parcouru plus de kilomètres sur la glace, acquis plus d’expérience et fait plus de travail, ils sont encore plus au diapason.

Que font-ils donc pour être la meilleure équipe de danse sur glace au monde, peut-être de tous les temps? (Robin Cousins les a déjà comparés à Jayne Torvill et Christopher Dean.) Eh bien, la façon dont ils bougent leurs corps, entre autres. Ils étirent leurs corps. Un expert futé explique qu’ils redressent les genoux et pointent les orteils, ils étirent leurs cous vers le haut, ils ouvrent leurs poitrines, utilisant leurs corps entiers pour interpréter la musique. Tessa, en particulier, a un torse très mobile, ils cambrent tous deux leurs dos pour créer des formes et ils ont recours à leurs hanches et leurs épaules comme aucune autre équipe pour produire le mouvement que dictent le style et le rythme de la danse. Leur mouvement est magnifiquement coordonné. Ils complètent leurs mouvements avec une extension des jambes et des bras. La tension dans leurs corps change selon la musique. La tension n’est jamais statique.

Le fox-trot de la danse courte cette saison exige une oscillation – et ils ont une superbe oscillation – et la montée et la descente d’un genou fléchi. D’après Ann Shaw, gourou de la danse sur glace internationale : « Il faut avoir l’air élégant, utiliser ses genoux dans le fox-trot et avoir une approche syncopée. Ils ont une posture droite élégante, légère et désinvolte, la meilleure interprétation des rythmes exigés de toutes les équipes cette année. Ils interprètent le quickstep et le fox-trot comme personne d’autre. »

La vitesse? Elle est sensée provenir du mouvement rythmique des genoux, étant donné que les règlements déconseillent expressément un nombre excessif de pas piqués. Ceci ne présente aucun problème pour Tessa et Scott, parce que selon Ann, ils sont les patineurs les plus puissants au monde. La vitesse n’est que la vélocité sur la glace, peu importe comment on y parvient. Elle est différente de la puissance. Certains sont dupés par la vitesse, mais comment est‑elle générée? Tessa et Scott ont une puissance cachée, produite par de profondes flexions des genoux et ceci leur permet de flotter sur la glace. Leurs poussées-élans sont tellement homogènes et synchronisées, qu’elles ne semblent exiger aucun effort.

De plus, Tessa et Scott peuvent varier leur vitesse et changer de direction en douceur, ce qui est important dans la catégorie des transitions de la note pour les composantes de programme et aussi, dans une certaine mesure, dans la catégorie de la chorégraphie. Ils peuvent arrêter, puis reprendre une vitesse maximum en trois ou quatre poussées-élans. La variation de vitesse permet de tenir compte des nuances de l’interprétation. Ils changent fréquemment et aisément de prise de danse, évitant le patinage dans la même direction, ce qui serait beaucoup plus facile. « Leur mouvement d’une prise à l’autre ressemble aux pétales d’une rose qui s’ouvre », ajoute Ann. « C’est superbe. Ils patinent en étroite proximité en tout temps. Mais, on ne se rend jamais compte qu’ils changent de prise. Ils s’imbriquent en quelque sorte l’un dans l’autre – et je crois que ceci est supérieur à toute autre équipe. »

Les jeux de pieds? Tessa et Scott ont des jeux de pieds difficiles avec de grandes courbes. La dimension de la courbe que crée la carre d’un patineur est importante, mais jamais autant que dans les séquences de jeux de pieds. Tessa et Scott tracent d’énormes arcs avec leurs carres, tant dans l’entrée que la sortie de leurs virages. Ils ont des pieds délicats et précis.

Les levées? Dès un jeune âge, lorsque Tessa et Scott ont commencé à apprendre des levées plus difficiles, on a enseigné à Tessa à sentir qu’elle exécutait elle-même la levée, plutôt que ce soit le patineur qui force la patineuse à un moment donné et la patineuse réagit. « Elle bouge d’une position à l’autre et n’attend pas que Scott la fasse bouger », fait remarquer Marijane Stong, reconnue pour ses connaissances en danse, musique et costumes. « Elle l’a appris quand elle était très jeune et l’a maintenu. Les danseuses de ballet n’attendent pas que l’homme les place quelque part. »

Autrement dit, Tessa a la capacité de gérer son propre corps dans les levées. Plutôt que Scott qui soutient Tessa, il y a moins de points de contact entre eux durant une levée et Tessa étire sa jambe libre, sans aide de son partenaire. Les positions de leurs levées exigent beaucoup de force dans le tronc, les hanches et le dos de Tessa. Leur style de poussées-élans est aussi éprouvant pour les jambes, les genoux et les cuisses. Cette équipe est physiquement forte.

Près de la bande, Paul MacIntosh regarde toujours. Il a vu le programme calme et romantique de Tessa et Scott sur une musique de Mahler aux Jeux olympiques 2010. Leur danse libre sur le morceau de musique Les Saisons, par le compositeur russe Alexander Glazunov est aussi lyrique, joli, mais tellement différent. Il n’était pas certain, lorsqu’il les a regardés pour la première fois, que ceci fonctionnerait. Mais, à Paris, le programme s’était amélioré, comme le font les programmes de Tessa et Scott. « J’ai pensé, oh mon Dieu, ceci est exactement ce que vous avez dit que ce serait », a signalé Paul. « C’est magique. C’est complètement différent de Mahler. L’émotion est tout à fait différente à la fin. Mahler est très calme. Je trouve leur programme très dynamique. Il me transporte. J’aime la musique à la fin. » (La chorégraphe Marina Zoueva a utilisé un majestueux concerto pour piano d’Alexander Scriabin pour terminer en force).

Leur levée d’ouverture, affirme Paul, vous fait frissonner. « Personne au monde ne peut faire ce qu’ils font », soutient-il. « Quelqu’un pourrait faire la partie de Tessa. Quelqu’un pourrait faire la partie de Scott. Mais, non pas ensemble. C’est simplement magique et exprimé magnifiquement avec la musique. »

Et, juste pour rendre les choses intéressantes, Tessa et Scott exécutent une séquence de jeux de pieds à la marque de 3 minutes 30 secondes de leur danse libre, ce qui serait pénible. Aux Internationaux Patinage Canada, ils ont obtenu un niveau 2 pour cette séquence. À la finale du Grand Prix, ils ont mérité un niveau 3. Aux Championnats canadiens, ils ont réussi : un niveau 4. « Zoum! », s’est exclamé Paul.

C’est un défi qu’ils relèvent. En effet, ils rendent tout difficile pour eux-mêmes, créant de nouvelles levées chaque année, de nouvelles vrilles, de nouveaux rythmes et de nouveaux styles. C’est simplement qui ils sont, repoussant leurs propres limites, ne se contentant jamais du statu quo.

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Beverley Smith

L’épreuve par équipe de patinage artistique commence jeudi à Sotchi

OTTAWA (ONT.) – Aujourd’hui, à Sotchi, en Russie, le Canada a annoncé ses inscriptions pour le programme court masculin et de patinage en couple de la toute première épreuve par équipe de patinage artistique, aux Jeux olympiques d’hiver 2014. Dix pays participent à l’épreuve, composée d’un homme, d’une femme, d’une équipe de patinage en couple et d’une équipe de danse sur glace. Chaque pays a droit à deux substitutions entre les programmes court et long.

Le Canada sera représenté par le triple champion du monde, Patrick Chan, 23 ans, de Toronto, Ont., dans le programme court masculin.

Les médaillés de bronze des Championnats du monde, Meagan Duhamel, 28 ans, de Lively, Ont., et Eric Radford, 29 ans, de Balmertown, Ont., exécuteront le programme court de patinage en couple pour le Canada.

Le champion olympique en titre de danse sur glace, Scott Moir, 26 ans, d’Ilderton, Ont., fera fonction de capitaine de l’équipe canadienne tandis que sa partenaire Tessa Virtue 24 ans, de London, Ont., sera la capitaine adjointe de l’équipe.

L’événement s’amorce le jeudi 6 février avec le programme court masculin et de patinage en couple au centre de patinage artistique Iceberg, à Sotchi, en Russie.

Les inscriptions pour le programme court féminin et de danse sur glace seront faites le 7 février. Les patineurs exécutant le programme libre de patinage en couple seront annoncés le 8 février et les programmes libres masculin et féminin ainsi que la danse libre seront annoncés le 9 février.

Le Canada participe à la compétition en tant que meilleure équipe au classement. Les autres pays qui se sont qualifiés, par ordre de points, sont les suivants : Russie, États-Unis, Japon, Italie, France, Chine, Allemagne, Ukraine et Grande-Bretagne.

Les cinq meilleures équipes des programmes courts avanceront aux programmes libres. Les classements des équipes seront déterminés selon le total des points de classement pour chaque patineur, patineuse ou équipe. La première place obtient 10 points, la deuxième place, neuf points et ainsi de suite jusqu’à la dixième place qui mérite un point.

Pour plus d’explications sur l’épreuve par équipe, le Comité international olympique (CIO) a produit une courte vidéo (en anglais).

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Profil d’olympiens : Alexandra Paul et Mitchell Islam

Enfin, leur moment est venu.

C’est aux Internationaux Patinage Canada 2010, un événement du Grand Prix, tenu à Kingston, Ont., que les Canadiens ont tout d’abord appris à connaître Alexandra Paul et Mitchell Islam durant leur première année comme seniors – et seulement leur deuxième saison ensemble.

Ils ont enchanté la foule avec leur programme lyrique sur le morceau de musique As Time Goes By, obtenu leur première ovation ainsi que la deuxième place dans la danse libre devant les patineurs britanniques chevronnés Sinead Kerr, 31 ans, et son frère John, 30 ans, classés cinquièmes au monde. À ce moment, Alexandra était âgée de 19 ans et Mitchell, de 20 ans.

Vanessa Crone et Alexandra Poirier avaient remporté l’épreuve, mais Mitchell et Alexandra ont obtenu la meilleure note technique pour cette danse libre, devançant l’équipe canadienne athlétique, toujours reconnue pour une technique difficile. Même à ce moment, Alexandra et Mitchell patinaient avec une facilité de mouvement, une liberté naturelle et des positions proches l’un de l’autre.

À cet instant, Alexandra et Mitchell évoquaient des souvenirs de Tessa Virtue et Scott Moir, qui ont raté ces Internationaux Patinage Canada parce que Tessa s’était fait opérer les jambes. « Nous adorons Tessa et Scott », avait affirmé Mitchell. « Nous les avons beaucoup admirés en tant que jeunes athlètes, mais nous voulons manifestement nous distinguer en tant que nouvelle équipe canadienne senior. »

Alexandra et Mitchell avaient encore un an d’admissibilité en tant que juniors, mais voulaient aller de l’avant comme seniors. Tout semblait « surréaliste » à cet événement. Ils ont terminé quatrièmes au classement général, après avoir été sixièmes en danse courte, mais ils avaient généré de l’intérêt.

Depuis, toutefois, leur route vers les Jeux olympiques de Sotchi a été semée d’embûches. Alexandra s’est claqué des muscles des côtes durant l’entraînement avant leur événement suivant, la Coupe de Russie. Ils ne pouvaient s’entraîner avant la compétition. Ils ont fait une chute durant la danse courte, puis se rendant compte qu’elle ne pouvait faire les levées dans la danse libre, en raison de sa blessure, ils se sont retirés. « Je me sentais comme si j’avais le souffle coupé chaque fois », a-t-elle dit. Mais, ils ont remonté la pente et fini troisièmes à leurs premiers championnats nationaux seniors.

La saison suivante, tout a mal tourné. « Dès que j’allais mieux, quelque chose d’autre se produisait », a soutenu Alexandra. Ils n’ont obtenu que la huitième place à Skate America et lorsqu’ils sont allés au Trophée NHK, Alexandra a subi une lacération à l’arrière de la cuisse durant une collision avec une équipe italienne pendant l’entraînement et ils ont dû se retirer de la danse libre. Ils n’ont été affectés à aucun événement du Grand Prix durant la saison 2012 et ont baissé en quatrième place aux championnats nationaux.

Leur plus grande déception est survenue durant les Championnats canadiens 2013, lorsqu’ils avaient rassemblé leurs forces, changé leur site d’entraînement pour Detroit afin de mettre fin à leur période d’insuccès et ont terminé au troisième rang après la danse courte. Une place pour les championnats du monde à London était en jeu. Mais, Mitchell a glissé dans la danse libre et leur rêve s’est évanoui en un instant. Ils ont fini quatrièmes. Seulement trois équipes pouvaient y participer. « Ce fut une réalité qui nous a ébranlés », a fait observer Mitchell.

« C’est une de ces choses qui nous a réduits presque à rien », a signalé Mitchell. C’est trop : deux ans de dures épreuves, puis ceci. Pendant deux semaines, ils ont eu la tête basse. « Mais, c’est comment on fait face à de telles choses », a déclaré Mitchell plus tard. « Nous avions beaucoup de soutien de gens qui nous donné confiance, ce dont nous avions vraiment besoin après ceci. »

Ils ont décidé qu’ils devaient changer leur façon de s’entraîner pour être capable de se tailler une place pour Sotchi. « Il faut s’entraîner chaque jour avec intensité », a précisé Alexandra. « Il faut passer à travers, peu importe. Il faut corriger nos erreurs plus rapidement et ne pas recourir à des excuses. »

Ce ne fut pas facile, a avoué Mitchell. Ils ont dû se concentrer sur leurs buts chaque jour et chaque minute. Mais, ceci a rendu l’entraînement beaucoup plus facile, a-t-il dit, parce qu’ils pouvaient éprouver cette confiance d’être prêts, mentalement et physiquement, durant la compétition. « Les dividendes en valent la peine », a soutenu Mitchell.

Les deux danseurs ont des antécédents qui pointent vers le succès. Mitchell a le patinage dans le sang. Son père, David, était un ancien danseur sur glace et occupe maintenant le poste de directeur de la danse sur glace à la Mariposa School of Skating, à Barrie, Ont. Sa mère, Debbie Mitchell, était une ancienne médaillée nationale et juge olympique, qui a exercé ses fonctions à l’épreuve masculine aux Jeux olympiques de Vancouver. Peu après la naissance de Mitchell, son père l’a emmené sur la glace dans ses bras. À l’âge de deux ans, Mitchell portait des patins.

Alexandra a commencé à patiner à l’âge de cinq ans, mais avait déjà de longs antécédents de formation en ballet, ce qui se dégage de sa magnifique posture, de son dos et de ses mouvements du corps. Ses deux sœurs et elle se sont inscrites à Patinage Plus à Barrie, mais Alex est la seule qui a persévéré.

Elle avait patiné en simple jusqu’au niveau novice, mais a commencé la danse avec Jason Cheperdak, lorsqu’elle avait 16 ans, parce qu’elle n’avait pas envie de tenter les triples sauts. Simultanément, dans la même patinoire, Mitchell se faisait déjà un nom avec Joanna Lenko, qui a fini par devoir se retirer en raison de troubles cardiaques.

Alexandra et Mitchell avaient, naturellement, appris le même style de poussées-élans de l’entraîneur en chef, qui les a jumelés. « Nous nous sentions tellement à l’aise », a-t-elle dit. Leur carrière a pris un essor fulgurant. Ils ont devancé les champions juniors de l’année précédente à une compétition d’été, ont été affectés à un événement du Grand Prix junior et raté une médaille de bronze par seulement un point. Lorsqu’ils ont remporté les championnats canadiens juniors, Alexandra a pensé : « Je me suis rendu compte que ceci pourrait être vrai. » Elle avait été nerveuse et ne voulait pas décevoir Mitchell, qui était un patineur plus chevronné.

Ils ont ensuite terminé deuxièmes aux championnats du monde juniors. Ils formaient une équipe tellement nouvelle, qu’ils ne s’étaient pas établis sur le circuit junior. Et, ils ne faisaient équipe que depuis cinq mois.

Les Internationaux Patinage Canada à Kingston ont été leur moment de se faire connaître, a fait remarquer Mitchell. Ils sont partis des étoiles plein les yeux. Mais, ils ont pris de la maturité depuis, à bien des égards. Et, maintenant, finalement les Jeux olympiques.

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Beverley Smith

Profil d’olympiens : Meagan Duhamel et Eric Radford

Meagan Duhamel et Eric Radford se connaissaient longtemps avant de commencer à patiner ensemble. Ils ont tous deux grandi dans de petites communautés du Nord, Meagan à Lively, en Ontario, (population de 7 000 habitants) et Eric à Balmertown, en Ontario, (population de 1 000 habitants), dernière ville que dessert le train dans le Nord de l’Ontario.

« À côté de Balmertown, Lively ressemble à New York », plaisantait Meagan. Ils n’ont jamais pensé qu’ils seraient partenaires. Eric est grand et mince avec des lignes classiques, tandis que Meagan est petite et musclée, de style athlétique. « Si j’avais eu à penser à quelqu’un avec qui patiner, a-t-elle dit, je n’aurais jamais pensé à Eric parce que nous sommes tellement différents. »

Tous deux patinaient à Montréal et lorsque l’ancien partenaire de Meagan, Craig Buntin, s’est retiré, il leur a suggéré d’essayer de patiner ensemble. Chose étrange, Meagan n’avait aucunement l’intention de continuer à patiner après une décevante saison durant laquelle Craig et elle avaient raté une place aux Jeux olympiques 2010.

« Cette année-là fut un vrai cauchemar », a déclaré Meagan. « Pendant un an et demi, j’ai souffert d’une fracture de stress et d’un renflement de disque dans le dos. J’avais subi des lésions aux nerfs de ma jambe. Et, avec le stress des Jeux olympiques et tout, je ne voulais simplement jamais revivre de pareils moments. » Elle a pris huit semaines de congé à la fin de la saison et a fini par se réveiller chaque matin sans aucune douleur. Elle a redécouvert la joie de patiner.

Dans l’intervalle, en raison d’une carrière décourageante en patinage en couple, Eric avait voyagé dans le monde entier pour essayer de trouver sa voie, s’entraînant même pendant un certain temps avec Ingo Steuer. « Il me semble avoir attendu un bout de temps pour me rendre au niveau que j’estimais pouvoir atteindre », a-t-il dit. Avec Meagan, il se trouvait finalement là où il voulait être : aspirant à une médaille sur la scène mondiale, non simplement un concurrent. « Ce fut un gros et excitant changement pour moi », a-t-il affirmé. « Ceci a complètement changé ma perspective du patinage. »

Ils avaient des doutes au début. Après leur premier essai, ils étaient sceptiques. L’entraîneur Richard Gauthier leur a demandé de poursuivre leur essai pendant une semaine et les a assurés que tout irait bien. En moins d’une semaine, ils ont constaté que tout était tellement facile.

Pour Meagan, c’était plaisant. « Lorsque je fermais les yeux et que je rêvais de patinage, j’imaginais pouvoir patiner librement, non avec lourdeur, mais légèreté », a-t-elle affirmé. « La façon dont nous patinons, c’est ce que j’ai toujours rêvé de faire. »

Meagan et Eric ont fait équipe pour se rendre aux Jeux olympiques de Sotchi, mais en cours de route, ils sont devenus de triples champions canadiens et des médaillés de bronze des Championnats du monde, surveillant toujours de près les points, à titre d’indicateurs des mesures qu’ils doivent prendre pour atteindre le haut des classements. Lorsqu’elle était faible, il était fort et vice versa. Ils comblaient les lacunes de l’un l’autre et « se sont rejoints au beau milieu », a signalé Meagan. Il aime la musique alors qu’elle est une praticienne accréditée de médecine holistique et une végétalienne.

Ayant toujours été de forts patineurs en simple, ils ont accédé à la scène internationale avec certains des trucs les plus difficiles de la discipline. Meagan a été la première patineuse à réussir un triple Lutz lancé avec un partenaire antérieur et Eric et elle l’ont aussi adopté. C’est encore rare. Aucun autre patineur ne tente de triples Lutz côte à côte. Cette habileté les a menés loin, puis ils ont commencé à suivre des cours de théâtre pour exprimer leur relation sur la glace.

Ils ont connu leur part de difficultés. Eric a trouvé surréel de battre les champions du monde à quatre reprises, Aliona Savchenko et Robin Szolkowy, d’Allemagne, pour la première fois dans le programme court aux Championnats du monde 2013, tout particulièrement parce qu’ils s’étaient une fois entraînés avec eux et les admiraient. Puis, les Canadiens ont vaincu de justesse les Allemands pour la note technique dans le programme long. Mais, d’autres avaient fait sensation pour aspirer à une médaille, notamment les Russes Tatiana Volosozhar et Maxim Trankov, dont chaque mouvement est grand, spectaculaire et obtient un pointage de l’exécution maximum.

Meagan et Eric ont aussi fait face à de coriaces adversaires au niveau national, c’est-à-dire Kirsten Moore-Towers et Dylan Moscovitch, qui les ont battus dans le programme long aux Championnats des quatre continents l’an dernier et ont en fait obtenu une note technique plus élevée que leurs compatriotes canadiens dans le programme long aux Championnats du monde.

Au cours des deux dernières années, Meagan et Eric ont été tenus de battre des records canadiens de Kirsten et Dylan pour gagner leurs titres canadiens. Ils ont présenté deux programmes exceptionnels cette année, le programme court sur le morceau de musique intitulé Tribute, créé par Eric lui-même en l’honneur de Paul Wirtz, l’un de ses entraîneurs qui est décédé il y a quelques années, et leur charmant programme long Alice au pays des merveilles. Ils ont terminé les deux programmes avec beaucoup d’émotion – leurs meilleurs efforts de la saison. Ils ont tendance à faire de leur mieux aux Championnats nationaux, non en début de saison.

« Je pense que c’est le meilleur programme long que nous n’ayons jamais exécuté », a soutenu Meagan. Ces efforts ont été tout particulièrement gratifiants après un difficile début de saison. Meagan et Eric étaient en première place après le programme court aux Internationaux Patinage Canada, à Saint John, N.-B., puis ont été décontenancés de terminer au troisième rang après avoir commis plusieurs erreurs et d’obtenir une ovation pour leur programme long. Leur Grand Prix en France contenait aussi des erreurs, mais ils ont gagné la médaille d’or et se sont rendus à la finale du Grand Prix, ce qui n’a pas eu les résultats escomptés. Ils ont terminé cinquièmes dans le programme court et sixièmes dans le long.

« Réussir au patinage, c’est un peu comme un casse-tête », a fait remarquer Meagan, dans le passé. « S’il nous manque un morceau, nous avons néanmoins un excellent personnel d’entraînement, une excellente chorégraphie et l’un l’autre. Je crois que tous les morceaux finiront par s’emboîter. »

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Beverley Smith

Profil d’olympiens : Paige Lawrence et Rudi Swiegers

Qui aurait deviné? Paige Lawrence et Rudi Swiegers ont grandi dans deux villages de la Saskatchewan, à 23 kilomètres l’un de l’autre, où le patinage en couple est peut-être en 25e position sur la liste de choses à faire après le rodéo.

En fait, les parents de Paige sont propriétaires d’une entreprise de production de rodéos à Kennedy, Sask. (population de 241 habitants), où se trouve Moose Mountain Pro Rodeo, un bureau de poste, une banque, un restaurant-bar et une épicerie avec station-service. Son père est un ancien chevaucheur professionnel de taureaux et durant le printemps et l’été, il fait la tournée des rodéos. Sur leur ranch, ils ont des chevaux et des taureaux semi-sauvages. Le frère de Paige monte des taureaux. Paige aimerait bien le faire aussi, mais son entraîneure Patty Hole le lui interdit. (« Mais, ce n’est pas faute d’avoir essayé », affirme Rudi.)

« C’est néanmoins sur ma liste », a signalé Paige. « Ça arrivera un jour ». Elle a concouru dans des courses de barils, non une condition préalable habituelle pour le patinage artistique. Mais, de toute évidence, elle n’a peur de rien, ce qui est parfait pour le patinage en couple.

Leur énorme courage a permis à Paige et Rudi de compter au nombre des quelques patineurs artistiques, sinon d’être les premiers de la Saskatchewan à se rendre à des Jeux olympiques. Ils se sont taillé une place lorsqu’ils ont remporté la médaille de bronze aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire 2014, à Ottawa, un rêve qui semblerait impossible pour deux jeunes des Prairies.

Ils n’ont pas fait équipe de la façon habituelle. Rudi, né en Afrique du Sud, mais élevé à Kipling, Sask., (population de 1 100 habitants) venait tout juste de perdre sa partenaire de patinage en couple et avait vu Paige, une petite patineuse qui, comme lui, était gauchère. Autrement dit, ils exécutent leurs rotations dans la direction opposée de la plupart des patineurs (bien que Rudi soit gaucher et Paige droitière, ils exécutent naturellement leurs rotations vers la gauche). Il est rare de trouver deux gauchers et voilà qu’ils étaient tous deux là, dans le même petit club (ils s’entraînent à Virden, au Manitoba).

Patty a demandé à Paige d’aider à Rudi et avant qu’elle ne le sache, elle essayait le patinage en couple. Paige a découvert qu’elle aimait la sensation d’être lancée dans les airs. Ils ont réussi un triple Salchow lancé durant leur deuxième semaine ensemble.

Paige a commencé à patiner à l’âge de quatre ans, la fille d’une mère qui était une patineuse artistique et d’un père qui jouait au hockey. Il y avait peu à faire à Kennedy durant l’hiver, mais on y offrait Patinage Plus. Elle a réussi son premier triple Salchow à l’âge de 16 ans.

La mère de Rudi était un médecin à Saskatoon, avant de déménager à Kipling, mais il a commencé à patiner tard, à l’âge de 10 ans. Une série de blessures en tant que patineur en simple l’a incité à devenir un patineur en couple à 15 ans. À l’âge de 18 ans, il a commencé à patiner avec Paige, durant l’été 2005.

Patty a fait appel à un vieil ami, Lyndon Johnston – médaillé d’argent en patinage en couple des Championnats du monde 1989 – pour un peu d’expertise technique. Lyndon s’attendait à voir des débutants, mais il a vu une jeune équipe de patinage en couple qui accomplissait déjà des choses sensationnelles. « Paige est probablement la fille la plus tenace que je connaisse », a déclaré Lyndon. « Elle n’a pas peur d’essayer quoi que ce soit et maintenant, lorsqu’ils veulent essayer des trucs plus effrayants, Patty me les envoie. J’en perds le sommeil. » Paige aimerait faire un quadruple saut lancé.

Ils ont fait sensation lorsqu’ils ont concouru aux Internationaux Patinage Canada à Kingston, Ont., en 2011, avec une petite levée appelée « le missile » ou « la balle » conçue en partie par David Pelletier. À un moment donné, les pieds de Paige se trouvent au-dessus de sa tête, ses lames sont près de la tête de Rudi et « j’espère qu’il m’attrapera », dit-elle. La première fois qu’ils l’ont montré à Patty, elle s’est couvert les yeux. « C’était la réaction que nous voulions », a fait remarquer Paige.

L’équipe a toujours été tellement prometteuse, mais contrecarrée maintes fois par des blessures. Juste avant les Championnats canadiens de 2012, Paige a subi une commotion cérébrale durant une chute pendant l’entraînement, mais un mois plus tard, l’équipe a remporté une médaille de bronze.

Ils ont amorcé la saison olympique avec de grands espoirs. Ils étaient ravis des nouveaux programmes chorégraphiés par Lance Vipond (retournant à leur zone de confort et de plaisir avec Rudy’s Rock, par Bill Haley et the Comets) et le programme long, conçu par Bernard Ford, qui leur a donné la piste sonore d’Oz, le magnifique.

Leur programme long ne porte pas du tout sur Oz, mais sur leur propre histoire : Paige est une poupée mécanique qui, après un changement de mélodie et quelques doubles Axels côte à côte, devient animée. Au début, elle patine avec des mouvements robotisés, ce qui change lorsqu’elle prend vie.

Avec ces arsenaux en main, Paige et Rudi avaient de grands espoirs au début de l’année. « Paige et moi croyons que nous sommes une équipe très forte et nous avons très confiance en nous-mêmes cette année, surtout avec les nouveaux programmes », soutient Rudi. « Nous ne cherchons pas une troisième place. Nous voulons être champions nationaux et tout ce qui accompagne ce titre. »

Toutefois, durant l’été, le tendon d’Achille de la jambe gauche (jambe de réception) de Paige a commencé à la faire souffrir. Lorsqu’elle est arrivée au camp d’entraînement en septembre, le tendon de son jarret la pinçait – étant donné que les muscles de la cuisse surcompensaient pour ses problèmes initiaux. Pendant toute la saison, la blessure de tendon du jarret et d’aine de Paige lui a nui. Même aux Championnats canadiens, elle a patiné avec un gros bandage sur sa jambe gauche, bien qu’au fil du temps, elle en a eu moins besoin. Ils ne pouvaient pas faire tout ce qu’ils comptaient faire. Néanmoins, ils sont devenus membres de l’équipe olympique.

Ils sont reconnus comme une équipe qui aime s’amuser et qui égaie simplement par sa présence. Aux Championnats des quatre continents de 2011, Rudi a sauvé la situation pour l’équipe américaine composée d’Amanda Evora et de Mark Ladwig, après que le talon d’un patin de Mark se brise et qu’il n’ait que trois minutes pour réparer son équipement. Rudi, qui avait déjà patiné, a prêté à Mark sa propre chaussure et Mark a pu continuer.

Plus tard, l’association américaine de patinage artistique a invité Rudi et sa mère à prendre l’avion pour Chicago afin d’assister à une réunion du conseil d’administration, où Mark a présenté au bon Samaritain canadien le prix américain de l’esprit sportif. Rudi a rencontré les « haut placés », comme il le dit. Ils ont tous deux fait beaucoup de chemin depuis leurs villages de Saskatchewan.

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Profil d’un olympien : Liam Firus

Liam Firus savait que la compétition serait acharnée durant la bataille décisive aux Championnats nationaux pour la participation masculine aux Jeux olympiques. « Mais, c’est dans de telles circonstances que je patine de mon mieux », affirme le patineur âgé de 21 ans, de North Vancouver.

Le jeune homme d’une sobre élégance a eu une saison plus courte que la plupart des autres patineurs alors qu’il s’est rétabli d’une blessure à l’aine qui lui avait causé des ennuis la saison précédente. Pendant plusieurs semaines, il a dû obtenir de douloureuses injections, a fait de la physiothérapie et sa vie était centrée sur sa réadaptation. Il n’a repris les sauts qu’en juillet. Les triples sauts n’ont été réintroduits dans son entraînement qu’au milieu d’août et ce n’est qu’au début de septembre qu’il a commencé les programmes entiers. Il ne lui restait plus que cinq mois avant les Jeux olympiques.

Liam a été stupéfait de terminer deuxième dans le programme court aux championnats nationaux, devant Kevin Reynolds, malgré une chute sur un triple Axel. Angoissé, il s’était tenu la tête dans les mains en quittant la glace.

Pouvait-il imaginer remporter la médaille de bronze au début de cette difficile saison? « Eh bien, oui », a soutenu Liam. « J’ai pensé, oui, je serai membre de l’équipe olympique », a-t-il fait remarquer, il n’y a pas longtemps. « Ce sera difficile. Rien ne sera facile. C’est là mon but. Je me suis dit que je serais là. Et, j’y étais. »

Il n’est pas du genre à se vanter. Il est bien élevé, rempli d’une tranquille confiance, respectueux et s’entraîne tous les jours. Il était un joueur de hockey qui est devenu un patineur, apprenant le métier de Lorna Bauer, de Vancouver. Et, l’été dernier, pour se mettre en position de viser cette place olympique, Liam est parti s’entraîner avec Christy Krall, à Colorado Springs.

« Il n’y a aucun ressentiment », a-t-il dit. « Elle fait toujours partie de mon équipe. Mais, Christy prend maintenant les choses en main. Si j’ai besoin de conseils, je m’adresse à Lorna. Mais, je suis officiellement à Colorado Springs, à présent. »

« C’est différent », signale-t-il. « Mon ancienne vie et ma vie sociale me manquent. Je n’ai plus vraiment de vie sociale, bien que l’un de mes meilleurs amis au Colorado soit Max Aaron. Nous sommes de bons amis. »

Malheureusement, Max n’a pas réussi à être membre de l’équipe olympique américaine, alors que Liam a triomphé au Canada. Les choses allaient bien, mais pas suffisamment. Juste avant le programme long, Liam a appelé Max, qui était à Boston aux championnats américains. « Il m’a dit d’être sensationnel », a fait remarquer Liam. « Il excelle dans les sauts. Il sait comment être sensationnel devant la foule. Il est amusant à regarder. Il représente ce que les gens veulent voir. Il ajoute du piquant au sport. »

Liam est reconnaissant d’avoir plusieurs excellents patineurs avec qui s’entraîner : Jason Brown, Joshua Farris, Agnes Zawadski, Brandon Mroz. « C’est bien de voir lorsque vous avez une mauvaise journée, que tout le monde en a aussi, même les meilleurs », soutient Liam.

Mais, il n’a pas oublié son foyer. Il est né et a grandi à Vancouver. Il y a été heureux. « J’ai les meilleurs amis possible à Vancouver et je crois vraiment qu’ils m’ont aidé à garder les pieds sur terre », a affirmé Liam. « Ils m’ont appuyé. À l’école secondaire, ce n’est pas la chose la plus facile d’être un patineur artistique, mais ils ont été incroyables. »

L’un des meilleurs amis de Liam, Luke, concourait aussi en athlétisme à l’école primaire. Ils couraient à égalité dans les 100, 400 et 800 mètres. « Nous étions des rivaux, mais aussi de meilleurs amis », a soutenu Liam. « Il a fait de moi le compétiteur que je suis aujourd’hui. Je lui dois cela. »

« Ce fut la chose la plus difficile, de partir de la maison, parce qu’ils ont fait de moi la personne que je suis », a affirmé Liam. « Mais, maintenant je suis tellement concentré sur le patinage. »

Son père, Trevor, est un comptable. Sa mère, Lois Sullivan, est une agente immobilière. Le grand-père de Liam était le partisan de patinage artistique. « Ma famille m’appuie tellement », fait remarquer Liam. « Ma mère a vraiment rendu ceci possible pour moi. Je lui dois tout. »

Lorsqu’est venu le moment de prendre la décision de quitter Vancouver, la mère de Liam l’a laissé partir pour qu’il puisse voir ce qu’il pourrait devenir. « Elle m’a simplement dit d’y aller, de le faire, que j’avais tout leur appui », a dit Liam. Son entraîneure Lorna, qui est comme une deuxième mère pour lui, a dit de faire ce qu’il devait pour se rendre aux Jeux olympiques.

« Et, c’est exactement ce que j’ai fait », signale Liam. « Ce fut une année superbe. »

Il n’est pas surprenant que Liam affirme que deux de ses idoles sont le patineur artistique hors pair, Stephane Lambiel, et son frère cadet, Shane Firus. « Je ne plaisante pas », dit Liam. Shane a été médaillé de bronze en danse junior la saison dernière, mais il cherche actuellement une nouvelle partenaire.

« Je crois que Shane est absolument sensationnel, soutient Liam. « J’étais sur la glace avec lui lorsque je suis retourné à Vancouver après le Défi Patinage Canada et il faisait de simples poussées-élans. Il n’avait pas mis pied sur la glace depuis un certain temps, mais il était là et j’étais intimidé. Il est absolument sensationnel. »

« Je l’admire. Ce sont ses carres, sa présence, même hors glace. Shane m’aide vraiment à garder les pieds sur terre. Il me fait rire. En chemin pour le programme long [à Ottawa], il est passé me prendre et m’a conduit. Nous sommes très proches. Il est l’un de mes meilleurs amis. Il est vraiment sensationnel sur glace et hors glace. »

Un autre Firus? Il méritera notre attention. Il ne faut jamais les sous-estimer.

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Beverley Smith

Les Suprêmes gagnent une médaille de bronze en patinage synchronisé dans la Coupe de France

ROUEN, France – Les Suprêmes de St-Léonard, au Québec, ont gagné un rang dans leur programme long pour décrocher la médaille de bronze, samedi, chez les juniors, dans la Coupe de France de patinage synchronisé qui regroupait 10 pays.

Des équipes de Finlande ont réussi un doublé avec Fintastic qui a terminé première avec 171,68 et Mystique deuxième avec 167,95. Les Suprêmes ont suivi avec 164,60. Les membres de l’équipe des Suprêmes étaient Rebecca Allaire, Kelly Arenas, Patricia Alexandra Batista Ruivo, Alexandra Bernardo, Emma Maria Corona, Alessandra Criscuolo, Marina Dina Dentico, Sara Gilbert, Kathleen Grandchamp, Nadia Lemay, Dana Malowany, Christina Marie Margiotta, Alexia Nadal-Plante, Alessia Polietta, Stefa Saddi, Emily Santella, Adriana Rose Spatan, Sofya Squalli, Ashley Stendel et Tuyet Mai Stephanie Vu.

Les Suprêmes juniors s’étaient classées huitièmes dans cette compétition la saison dernière, septièmes en 2012 et quatrièmes en 2011. Les médaillées d’argent juniors canadiennes de 2013 sont entraînées par Marilyn Langlois et Amélie Brochu.

Leaside Synergy, de Toronto, s’est classée neuvième. Les membres de l’équipe étaient Alessia Chiovitti, Courtney Hardy, Emily Bird, Haleigh Cowan, Hannah Corbeil, Hannah Coyle-Asbil, Ewan Hilary, Jenna Child, Julia Chiovitti, Lauren Hutchison, Madisson Biel, Mara Spence, Melissa McCrae, Melissa Pulenzas, Rachel Hennick, Rachel Moore, Rebecca Francis, Rebecca Moore et Rebecca Solomon.

C’était la première assignation internationale pour Leaside Synergy, entraînée par Stephanie Klein. Leaside Synergy junior s’est classée quatrième aux championnats canadiens de patinage synchronisé de Patinage Canada en 2013.

Chez les seniors, il y a eu un balayage finlandais des médailles. Les Suprêmes ont terminé sixième avec Élodie Marie Achéron, Audrey Bédard, Karyane Bélisle, Lydia Bergeron, Jessica Bernardo, Lou Ann Bezeau Tremblay, Josyane Cholette, Sara Irma Corona, Alexandra DelVecchio,  Laurie Désilets, Maria-Victoria Langon, Sarah Leblond, Sophie-Anne Lemay, Clémence Léa Marduel, Agathe Sigrid Merlier, An-Kim Nguyen, Chloé Perrin, Geneviève Rougeau, Marina Rousseau et Claudia Sforzin.

Les Suprêmes s’étaient classées cinquièmes dans cette compétition la saison dernière, quatrièmes en 2012 et avaient gagné la médaille d’argent en 2011. Représentant le Québec, elles ont terminé sixièmes aux championnats du monde de patinage synchronisé de l’UIP de 2013. Les Suprêmes sont entraînées par Marilyn Langlois, aidée par Pascal Denis et Amélie Brochu.

Résultats complets : http://www.frenchcup.fr/en/event-info/results/2014/

Profil d’un olympien : Kevin Reynolds

Kevin Reynolds a vécu ses meilleurs et ses pires moments en moins d’un an.

Le patineur de Coquitlam, C.-B., a suscité l’admiration du pays, la saison dernière, lorsqu’il est allé de victoire en victoire : il a réussi cinq quadruples sauts aux Championnats nationaux, a battu la note technique de Patrick Chan dans le style libre par 12,64 points, sa note de programme long de 175,94 points a anéanti son record personnel précédent par 30 points et sa note au classement général de 261,40 points était 40 points de mieux que ce qu’il avait obtenu auparavant. Il a gagné les Championnats des quatre continents ISU de patinage artistique concourant contre des patineurs comme le populaire champion du monde Daisuke Takahashi, il a terminé troisième dans le programme court aux Championnats du monde ISU de patinage artistique et cinquième au classement général, atteignant soigneusement un but que beaucoup croyaient un peu ambitieux au début de la saison.

Kevin s’était finalement affirmé. Ce fut une saison pleine de percées. C’était le moment parfait pour une telle saison, avec les Jeux olympiques de Sotchi en perspective. Ceci a considérablement accru sa confiance et créé une dynamique.

Cette saison n’a pas été si facile. Kevin n’a pas été capable de continuer sur sa lancée de l’an dernier. Il devra faire appel à toute la mémoire musculaire et tout le courage possible aux Jeux olympiques. En fait, il est simplement soulagé de s’être qualifié, après la saison qu’il a connue. « Les deux dernières semaines ont été très éprouvantes », a-t-il avoué.

Kevin a réussi la saison dernière haut la main dès qu’il a obtenu une nouvelle paire de chaussures de patins, après avoir terminé sixième au Trophée NHK, au Japon. Elles lui faisaient mieux que la plupart ne lui avaient jamais fait. Après tout, il a un talon très étroit. Il n’est pas facile à chausser. Celles-ci lui faisaient comme un gant. Kevin était au septième ciel.

Il croyait que sa prochaine paire de chaussures serait identique. Elles ne l’étaient pas. Tout au long de la saison et étant donné qu’il a dû se retirer de ses deux événements Grand Prix en raison de problèmes de chaussures, Kevin s’est efforcé de trouver la solution en essayant neuf paires différentes de chaussures. Les événements avaient pris une tournure effrayante. Ses programmes étaient sensationnels. Il devait améliorer ses habiletés de performance, Lori Nichol faisant son programme long pour la première fois. Mais, les stupides chaussures menaçaient de détruire son rêve olympique. Vous vous en souvenez? Kevin a raté de justesse les Jeux olympiques de Vancouver dans sa ville hôte. Il est âgé de 23 ans à présent et son moment est venu.

À l’instar de nombreux jeunes Canadiens, Kevin a commencé à patiner en jouant au hockey. Son père, Daniel, était un partisan de hockey qui regardait les Canucks de Vancouver presque religieusement. Mais, quand Kevin a amorcé Patinage Plus, il a préféré le patinage artistique, non de bon gré au tout début.

« Je détestais les patins de patinage artistique », a-t-il fait observer. « Après avoir porté des patins de hockey, je trébuchais sur mes dents de pointe. Je n’aimais absolument pas ces patins. Mais, j’ai commencé à faire des sauts peu après et j’adorais être capable de voler dans les airs. Et, j’aimais exécuter les pirouettes. Ceci a vraiment fait naître mon amour pour le sport. »

Il a un frère cadet qui ne s’est jamais intéressé au patinage artistique et qui se dirigera plutôt vers le milieu universitaire, probablement en biologie ou en sciences. Leur mère, Cindy, est une cytotechnologiste, qui analyse des lames contenant des cellules humaines, à la recherche d’anomalies, comme des cellules cancéreuses ou de maladies infectieuses.

Les études de Kevin ont été plutôt suspendues ces jours-ci en raison des Jeux olympiques. Mais, il a étudié les langues, tout particulièrement le japonais. Vous voyez, les partisans japonais aiment bien Kevin et il les aime aussi. Sa stupéfiante victoire aux Championnats des quatre continents en 2013 a eu lieu à Osaka, au Japon, et il a utilisé un programme chorégraphié par un Japonais qui parle peu l’anglais, ce qui a fonctionné.

Cette année, se tournant vers Lori Nichol, Kevin était nerveux, sachant qu’elle avait travaillé avec certains des patineurs les plus influents, dont Michelle Kwan. « Elle m’a vraiment permis de voir un côté différent de l’aspect de performance », a signalé Kevin, qui sait qu’il doit améliorer sa note de composante de programme pour parvenir au haut des classements.

Shae-Lynn Bourne, son mentor artistique, a chorégraphié son programme court expressif sur un morceau de musique rock. Le programme long Excelsius de Lori Nichol exige une énergie différente, avec de grands et longs mouvements. Kevin l’a trouvé difficile dès le début. Mais, à la fin de la saison, il avait maîtrisé le programme long. Il considère qu’Excelsius est difficile à maîtriser, mais gratifiant.

Néanmoins, toutes ces bonnes choses ont été compromises par les problèmes de chaussures de Kevin. Il a patiné aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire avec une vieille chaussure et une chaussure neuve. (Elladj Baldé a fait de même.) Son entraînement avant l’événement n’allait pas bien. Il n’était pas nerveux en ce qui concerne l’événement, plutôt plus anxieux de finalement concourir et de se mettre à l’épreuve sous pression. Et, il a été mis à l’épreuve lorsque sa musique s’est arrêtée quelques secondes après le début de son programme court.

La semaine a été un effort de gestion, de positionnement de ses pieds sous lui et de préparation mentale et physique en vue des Jeux olympiques aux Championnats canadiens – sa seule et unique compétition avant les Jeux.

Kevin savait qu’il ne serait pas parfait. « J’ai dû lutter du début à la fin », a-t-il déclaré après le programme long. « Je ne sentais pas du tout à l’aise. Je suis simplement content d’avoir pu concourir à cette compétition. J’en avais absolument besoin avant Sotchi. »

Le poids a été un peu soulevé de ses épaules, lorsqu’il s’est rendu compte qu’il avait aidé à obtenir trois places pour les hommes canadiens à Sotchi – et ce serait bien qu’il termine en troisième place, a-t-il pensé. Néanmoins, tout a bien fonctionné. Il a remporté la médaille d’argent.

Au cours des quelques prochaines semaines, Kevin devra souffrir en silence. Il ne prêtera pas attention à ses problèmes de chaussure et ira de l’avant. Il a dû le faire dans le passé. Juste avant sa spectaculaire performance aux Championnats du monde, à London, en Ontario, Kevin a souffert d’un douloureux kyste dans sa jambe. Cette fois, ça semble pire. Il est très reconnaissant aux membres de son équipe de l’avoir aidé à se rendre à Sotchi. Maintenant, il devra s’occuper du reste.

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Beverley Smith

Charles Dion, inspiré par sa sœur, établit des records personnels à Ottawa

Charles Dion est un gagnant. Non, il n’est pas devenu membre de l’équipe olympique aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire, à Ottawa, cette année. Il n’a pas gagné de médaille. Mais, il a gagné d’autres façons. Les championnats nationaux étaient ses Jeux olympiques.

Charles, âgé de 22 ans, de Candiac, au Québec, ne s’est même pas qualifié pour les Championnats canadiens l’an dernier. Il n’a pas réussi au Défi Patinage Canada. Mais, il a relevé chacun de ses défis cette saison, avec grâce et tranquille audace.

Né à Taipei, à Taïwan, Charles a été adopté à l’âge de six mois par les Québécois Denis Dion et Jacynthe Côté, à présent chef de la direction de Rio Tinto Alcan. Charles était l’un d’une vingtaine d’orphelins qu’une religieuse avait emmenés au Canada afin de trouver une meilleure vie pour ces enfants taïwanais sans foyer. Les Dion ont choisi le petit Charles.

Les Dion ne se sont pas arrêtés là. Ils sont aussi allés en Chine pour adopter une fille, Laurie, maintenant âgée de 20 ans. Et ils ont adopté une deuxième fille, Gabrielle, à présent âgée de 19 ans, aussi née à Taïwan. Enfin, ils étaient une famille.

Charles a commencé à patiner à l’âge de trois ans et Laurie a suivi. Gabrielle s’est intéressée aux sports équestres. Denis les a encouragés dans toutes leurs poursuites. « C’est grâce à lui que nous sommes là où nous voulions être dans les sports, parce qu’il était là pour nous », a affirmé Charles.

Après que Charles ait raté les Championnats canadiens l’an dernier (il s’est classé en 14e place au Défi Patinage Canada), il a décidé de faire un gros changement, parce que son temps dans le sport arrivait à sa fin. Il a décidé de patiner avec Annie Barabé et d’améliorer son uniformité et ses notes de composante.

Toutefois, un important événement a interrompu ses projets. Il y a trois mois, Laurie s’est trouvée paralysée du côté gauche. À la suite de nombreux tests, les médecins ont trouvé une grosse masse sur son cerveau, une tumeur. Après l’avoir enlevée, ils se sont rendu compte que la tumeur était cancéreuse. Le diagnostic a bouleversé la famille.

Laurie s’est fait opérer juste avant que Charles doive concourir aux Championnats de section, mais au moins il sentait peu de pression d’aller plus loin. Les huit meilleurs avanceraient au Défi Patinage Canada et seulement dix ont concouru. L’élément le plus difficile a été le stress, pensant à sa sœur. Il a exécuté un bon programme court. Le long programme était plus difficile : il avait choisi la chanson With or Without You (avec ou sans toi) de U2.

C’était une coïncidence que Charles patinait sur cette musique, choisie avant que sa sœur ne tombe malade. Mais, les paroles lui restaient dans l’esprit.

See the stone set in your eyes (je vois la pierre dans tes yeux)

See the thorn twist in your side (je vois l’épine enfoncée dans ton côté)

I wait for you. (je t’attends)

Sleight of hand and twist of fate (agilité et coup du sort)

On a bed of nails she makes me wait (sur un lit de clous tu me fais attendre)

And I wait without you (et je t’attends)

With or without you (avec ou sans toi)

I can’t live (je ne peux pas vivre)

With or without you. (avec ou sans toi)

Pendant que Charles s’entraînait pour cet événement, ses parents l’informaient presque toutes les heures de l’état de Laurie. Lorsqu’elle s’est fait opérer, ses parents étaient épuisés et le jour de la chirurgie, Charles a passé la nuit avec elle. En fait, Charles a passé deux jours avec elle.

Il s’est rendu au Défi Patinage Canada, a terminé septième et enregistré un record personnel. « J’étais vraiment fier de moi », a-t-il affirmé. « Ceci m’a donné la confiance voulue pour m’encourager durant la période des Fêtes, pendant l’entraînement, tous les jours jusqu’aux championnats nationaux. »

Sa sœur se porte mieux maintenant et va bien, soutient Charles. Elle se repose de son exténuante chimiothérapie et de sa radiothérapie. La performance de Charles aux Championnats canadiens à Ottawa était pour elle.

Et, quelle performance ce fut. Il avait travaillé avec un psychologue du sport, qui lui a dit qu’une victoire n’était pas à propos des points obtenus, mais de la façon dont on se sent après le programme. Charles a exécuté un programme court sans faute. Lorsqu’il a quitté la glace, il a dit à Annie Barabé : « J’ignore combien de points j’obtiendrai, mais je suis vraiment fier et j’ai eu du plaisir sur la glace ». Durant la deuxième partie de son jeu de pieds, la foule avait commencé à applaudir, hurler et crier, peut-être que c’était un peu de bruit de sa famille dans la section du Québec de la patinoire. Il a terminé neuvième avec un record personnel. Le programme long a été différent.

Peter O’Brien avait patiné juste avant lui et parce qu’il patinait dans sa propre section avec un grand soutien de la foule, il y avait un délire d’applaudissements. Peter avait bien patiné et obtenu 130 points. Charles a décidé de profiter de l’énergie que Peter avait créée.

Ceci a fonctionné. Il a réussi une combinaison triple flip – triple saut de boucle piquée et obtenu une série de plus 2 pour l’exécution. En fait, lorsqu’il a terminé, il avait accumulé 127,00 points, pour un total de 195,74 points, qui lui a valu la 10e place au classement général.

Charles avait battu son record personnel de 15 à 20 points. Son total était de 40 points de plus que sa note au Défi Patinage Canada de l’an dernier, lorsqu’il n’a pas réussi à se qualifier pour les Championnats canadiens. « Je ne pouvais même imaginer les points que j’ai obtenus », a‑t‑il avoué. « Même maintenant, je suis encore aux anges. J’ai enregistré deux records personnels. »

Charles aimerait entrer à l’université cet automne, dans l’espoir d’étudier le commerce international et suivre les traces de sa mère. Il espère que l’université aura une école de sport. Il estime qu’il n’en a pas encore fini avec le sport. « J’aime toujours m’entraîner », affirme-t-il. « Je sais que je suis un peu âgé en comparaison de certains patineurs qui grimpent les rangs. Mais, je progresse toujours et ceci m’encourage à continuer ». Il aimerait maîtriser un triple Axel et un quadruple saut. Il travaillera à ces sauts pendant deux ou trois mois, puis prendra une décision.

Et, oui, Charles est celui qui porte des lunettes pour patiner. Elles ne sont tombées que deux fois, durant des pirouettes. « Je ne les vois plus », dit-il. « Je ne les sens plus. Je sais que lorsque je vais les chercher chez l’optométriste, elles me resteront accrochées aux oreilles. » Ses lunettes ne tombent pas, même quand il essaie des quadruples sauts.

La lutte de Laurie contre le cancer a changé les vies de tous ceux qui l’entourent. Charles affirme que la maladie a rendu sa famille plus forte. « Les choses que nous n’aurions pas faites ou dites, maintenant nous les faisons et les disons », fait-il remarquer. Il en va de même avec ses amis, qui sont aussi comme des membres de sa famille.

« Je la vois comme quelqu’un qui sait lutter », dit Charles à propos de sa sœur.

Et, lui aussi en est capable.

Beverley Smith

Profil d’une olympienne : Kaetlyn Osmond

Elle n’en est qu’à ses débuts, Kaetlyn Osmond, cette patineuse âgée de 18 ans avec un flair peu commun et, à présent, double championne canadienne en voie d’aller aux Jeux olympiques de Sotchi.

Elle s’épanouit, malgré une saison remplie de blessures. Ce n’était pas par accident, dans l’ordre des choses, que Kaetlyn a décidé de faire créer, pour elle, un programme long cette année dans lequel elle représenterait Cléopâtre, une femme forte. Cléopâtre était la première pharaonne d’Égypte à l’époque, refusant de régner conjointement avec un homme, comme la coutume le voulait. Elle était tellement puissante et charmante, qu’elle en était à quelques ignobles batailles près de devenir souveraine du monde occidental.

Cléopâtre est la métaphore parfaite pour le but de Kaetlyn : s’emparer du pouvoir. « C’est exactement la même chose que je voulais faire cette année », a-t-elle affirmé. « C’est ma propre ascension au haut du podium aux Jeux olympiques. Nous tentions d’incorporer l’histoire de Cléopâtre dans ma propre vie. Et, c’est exactement ce que je veux. »

Kaetlyn est venue de loin et a fait beaucoup de chemin pour se rendre là où elle se trouve à présent. Elle a commencé à patiner à la seule patinoire à Marystown, Terre-Neuve, à l’âge de deux ans pour suivre la sœur Natasha, avant que la famille déménage à Montréal, puis à Sherwood Park, en Alberta, près d’Edmonton. Grâce à tout ce qu’elle a appris en cours de route, Kaetlyn a enregistré le début le plus impressionnant à un championnat du monde, par une Canadienne, en plusieurs décennies : quatrième dans le programme court, huitième au classement général.

Elle est la compétitrice suprême, aimant le bruit du combat, remplissant la patinoire de sa présence. Peut-être qu’elle ne gravira pas la plus haute marche du podium à ces Jeux olympiques. Elle est réaliste, tout comme son entraîneur, Ravi Walia. Elle est relativement nouvelle sur la scène internationale et apprend à connaître ses exigences, ayant fait son apparition il n’y a que deux ans. Certaines de ses rivales concourent depuis 10 ans (Carolina Kostner), d’autres, depuis moins longtemps (Julia Lipnitskaia). Cette saison, le cheminement de Kaetlyn vers le podium a été entravé par des blessures consécutives. Les problèmes ont tempéré ses projets, sinon son esprit.

L’an dernier, elle a réussi une combinaison triple-triple dans le programme court, à bon escient. Cette année, elle comptait aussi l’exécuter dans le programme long, mais à la suite d’une réaction au stress de son pied gauche pendant l’été, puis une déchirure du tendon du jarret qui l’a obligée à se retirer des Internationaux Patinage Canada, à Saint John, au Nouveau‑Brunswick, en octobre dernier, Ravi Walia a dû modifier son cheminement vers Sotchi.

La deuxième blessure était pire que la première. Sa réaction au stress lui permettait quand même de patiner sur son pied, bien qu’elle ne puisse exécuter tous les sauts. La blessure au tendon du jarret a complètement entravé Kaetlyn. « Lorsque je suis retournée sur la glace, je pouvais à peine faire mes croisés », a-t-elle dit. « J’ai dû travailler à tellement de carres et faire tellement d’exercices de poussées-élans avant même de penser à faire des sauts. » Habituellement, elle ajoutait les pirouettes avant les sauts, mais le deuxième jour après son retour, elle était sur le point d’exécuter une pirouette lorsqu’elle a ressenti une douleur insoutenable. Elle a perdu deux semaines et demie pour se rétablir, puis a passé deux autres semaines à faire seulement des exercices de poussées-élans.

Finalement, après un bon effort dans le programme long au Défi Patinage Canada, lorsqu’elle était en cinquième place dans le programme court, Kaetlyn a appris une autre leçon : oublier le programme court, peu importe à quel point il est bon ou mauvais. Maintenant, elle patine plus vigoureusement que jamais.

Tous les problèmes ont leur bon côté : Kaetlyn a été tenue d’apprendre une technique parfaite. Elle ressentait de la douleur si elle utilisait la mauvaise technique. Elle a aussi appris à surmonter l’adversité avec confiance, « sachant que, peu importe ce qui arrive, bon ou mauvais, je peux toujours maintenir une attitude positive, garder ma concentration et mon calme et être capable de patiner. »

Ses buts à Sotchi sont de continuer avec la même liste de sauts que la saison dernière et, ainsi, terminer parmi les huit premières. Kaetlyn ne tentera pas les plus difficiles combinaisons triple‑triple parce qu’elle affirme ne pas avoir suffisamment d’expérience de compétition pour les intégrer en vue d’un événement aussi important que les Jeux olympiques – sa première compétition internationale cette saison.

Elle admet qu’elle est probablement prête à faire des combinaisons triple-triple plus difficiles (elle travaillait à un triple flip – triple saut de boucle piquée). « Ils sont extrêmement faciles pour moi », dit-elle. Elle tient à exécuter deux programmes sans faute et montrer qu’elle peut se rétablir de quoi que ce soit et être prête. Si elle ne s’était pas blessée, elle suivrait néanmoins le même cheminement, fait-elle remarquer. « Mon seul objectif est de faire mieux que l’an dernier », précise-t-elle.

« C’est réaliste », soutient Ravi Walia. « Elle veut exécuter parfaitement deux programmes sans faute, ce qui pourrait lui donner un meilleur classement qu’une huitième place », a-t-il dit. « Ceci dépend aussi réellement de la façon dont les autres patineuses patineront. » Il sait que Kaetlyn n’a pas le contenu le plus difficile dans son programme. Si les autres patineuses de niveau international patinent de leur mieux, elles auront d’excellents résultats. Son effort pour exécuter un triple-triple dans un programme long durant une compétition d’été s’est mal soldé. Le mieux, à Sotchi, est qu’elle se fie à ce qu’elle a fait de nombreuses fois, avec des combinaisons sur lesquelles elle peut se fier.

« L’an dernier, elle avait appris ces choses tellement rapidement et maintenant elle a eu une année de plus pour s’exercer et c’est pourquoi elle patine de façon cohérente durant l’entraînement et pourquoi elle a tellement confiance », a soutenu Ravi. Ses tribulations ont été en fait une bénédiction, affirme Kaetlyn. Elle a été stupéfiée de son effort aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire. Aux Jeux olympiques, qui sait ce qui pourrait arriver.

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Beverley Smith

Profil d’une olympienne : Gabrielle Daleman

Il semblait que jamais Gabrielle « Gabby » n’enlèverait la veste d’équipe olympique qu’elle avait méritée pour avoir remporté la médaille d’argent aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire.

Au cours des journées qui ont suivi la présentation du Comité olympique canadien, Gabby est restée sur place, aux championnats, appuyant son frère, Zachary Daleman, qui a terminé cinquième dans l’épreuve masculine novice. Partout où Gabby allait, elle portait sa veste rouge et noire.

Ce fut le meilleur cadeau de fête qu’elle puisse imaginer. Gabby a été sélectionnée pour les Jeux olympiques à l’âge de 15 ans, puis elle a célébré son 16e anniversaire le lundi suivant, 13 janvier. Chose étrange, Gabby a la même date de naissance que son idole, Joannie Rochette, qui a gagné une médaille de bronze aux plus récents Jeux olympiques d’hiver, à Vancouver.

« Les mots me manquent pour décrire comment excitée je serais », a avoué Gabby avant l’annonce de l’équipe. Les Jeux olympiques ont lieu tous les quatre ans et de savoir que je serais la plus jeune me ferait le plus grand plaisir. »

À l’origine, la petite patineuse de Newmarket, Ontario, n’était pas impressionnée par l’idée de patiner. Sa mère, Rhonda Raby, était une partisane du patinage qui avait inscrit Gabby à un programme de patinage lorsqu’elle n’avait que quatre ans. « Je comptais parmi les enfants qui ne voulaient pas aller sur la glace au début », a-t-elle dit. « Je pleurais. Je suppliais de ne pas aller sur la glace. Mais, après quelques semaines de larmes, ma mère m’a simplement dit : « Vas-y ». Ensuite, personne ne pouvait me faire quitter la glace. »

Lorsque Gabby avait huit ans, elle a vu Joannie Rochette à la télévision et a commencé à sauter partout dans le salon. « Et, c’est à ce moment que j’ai su que je voulais être une patineuse de compétition et l’imiter », a déclaré Gabby.

Gabby s’est démenée pour se tailler une place aux Jeux olympiques, son rêve étant né lorsqu’elle a terminé deuxième aux championnats canadiens l’an dernier, durant sa première année seulement comme senior. Dans son esprit, ceci voulait dire qu’elle devait comprimer trois ans de patinage au niveau senior en une année pour faire partie de l’équipe. Elle a mis les bouchées doubles, insérant deux triple-triple dans son répertoire, y compris le formidable triple Lutz – triple saut de boucle piquée, une combinaison qu’exécutent de nombreuses patineuses au haut de l’échelle internationale. « Je savais que j’avais besoin de ça pour réussir », a-t-elle dit.

Sa note finale de 182,47 points l’a visiblement stupéfiée; son record précédent, établi plus tôt dans la saison, était de 174 points. « Je ne m’attendais pas du tout à cette note », a-t-elle signalé. « Dès le début, je ne me concentrais même pas sur ma note, mais plutôt sur ce que je devais faire pour atteindre mon but. » Elle était un peu nerveuse au moment d’aller sur la glace, sachant tout ce qui était en jeu, mais elle s’est calmée en se disant qu’elle savait quoi faire et devait faire confiance à son entraînement. Elle a lutté pour chaque point obtenu.

Les sauts représentent sa partie favorite du patinage, mais elle a aussi beaucoup travaillé à améliorer sa note de composantes de programme, faisant appel à Lori Nichol pour concevoir, pour la première fois, les deux programmes. Lori avait chorégraphié son long programme l’an dernier. « J’aime beaucoup m’entraîner pour mes programmes », affirme-t-elle. « C’est un plaisir de travailler avec Lori. Elle exige beaucoup de moi. »

L’un de ses entraîneurs, Andrei Berezintsev, soutient que Gabby s’est améliorée à tous les égards cette saison. « Je crois en fait qu’elle pourrait être sélectionnée pour les Jeux olympiques; elle repousse ses limites. »

Andrei travaille avec Gabby depuis cinq ans. Lorsqu’il l’a vue pour la première fois, elle exécutait un a simple Axel, mais trichait un double Salchow. « Mais, j’aimais qu’elle avait toujours le sens du spectacle », a-t-il fait observer. « Sur la glace, on peut toujours la voir. »

Ce fut une intense saison. Lorsqu’on lui demande ce qu’elle fait hors glace, lorsqu’elle ne patine pas, Gabby pense tout d’abord : « Si je ne patine pas, habituellement je vais chez le physiothérapeute ». Elle se met à rire, et ajoute : « Je suis une athlète, vous savez ». Elle aime passer du temps avec un groupe d’environ six amis, dont la plupart étaient aux Championnats canadiens. « Mais, surtout je reste à la maison et j’essaie de me détendre et de m’étirer », signale-t-elle. « Le patinage occupe presque toute ma vie. Et, ça me va parce que je sais que j’en serai récompensée et c’est ce que j’aime faire. »

La carrière de Gabby ne fait que commencer. La double championne canadienne Kaetlyn Osmond, qui a battu un fort groupe de femmes à son premier événement du Grand Prix, les Internationaux Patinage Canada, il y a un an et demi, a aussi poussé Gabby. « Ce que Kaetlyn a fait l’an dernier était vraiment extraordinaire », a soutenu Gabby. « Je sais qu’elle est une sensationnelle compétitrice. Elle est une excellente patineuse, une bonne amie et une fille merveilleuse et j’aime concourir contre elle. »

Amitié à part, Gabby estime qu’elle n’a pas toujours besoin d’être la demoiselle d’honneur. « Un jour, je veux la battre », dit-elle. « Je dois continuer à pousser parce que nous voulons toutes nous trouver au haut des classements. »

Elle a appris beaucoup de leçons en peu de temps : ne pas se concentrer sur les notes, mais ce qu’elle doit accomplir, se fier à son entraînement, ne pas se concentrer à l’excès, ne pas se bouleverser si quelque chose ne fonctionne pas, ne pas exagérer à la suite d’une blessure – connaître ses limites.

Et, malgré son dynamisme, Gabby sait déjà que la perfection n’existe pas. Mais, elle est motivée. Et, n’oublions pas que les Jeux olympiques seront la première importante compétition internationale senior de Gabby. Sur la scène internationale, cette saison, elle a concouru sur le circuit Grand Prix junior.

Beverley Smith

Des équipes canadiennes en route pour la compétition de patinage synchronisé, French Cup 2014

OTTAWA (ONT.) – Trois équipes canadiennes de patinage synchronisé se rendront à Rouen, en France, pour concourir à la French Cup 2014. À la compétition internationale de patinage synchronisé, qui se déroule les 31 janvier et 1er février 2014, participeront 39 équipes de 10 pays, aux niveaux senior, junior et novice. Le Canada comptera des inscriptions dans les catégories senior et junior.

Les Suprêmes, médaillées d’argent des Championnats canadiens 2013, représenteront l’inscription canadienne dans la catégorie senior. Les Suprêmes se sont classées cinquièmes à cet événement la saison dernière, quatrièmes en 2012 et ont remporté la médaille d’argent en 2011. Représentant le Québec, elles se sont retrouvées au sixième rang aux Championnats du monde ISU de patinage synchronisé 2013. Les Suprêmes s’entraînent avec Marilyn Langlois et ses adjoints, Pascal Denis et Amélie Brochu.

Les Suprêmes junior, aussi du Québec, sont la première des deux équipes représentant le Canada dans la catégorie junior. Les Suprêmes junior ont obtenu la huitième place à cet événement la saison dernière, la septième en 2012 et la quatrième en 2011. Marilyn Langlois et Amélie Brochu entraînent les médaillés d’argent juniors des Championnats canadiens 2013.

La deuxième inscription du Canada dans la division junior est Leaside Synergy junior, représentant le Centre de l’Ontario. Il s’agira de la première affectation internationale de l’équipe. S’entraînant sous la direction de Stephanie Klein, Leaside Synergy junior était quatrième aux Championnats de patinage synchronisé 2013 de Patinage Canada.

Jennifer Betts, de Bragg Creek, Alb., sera la seule officielle canadienne à l’événement.