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Le prix de la prochaine génération célèbre la légende canadienne Toller Cranston

TORONTO – Aujourd’hui, Patinage Canada et la Fondation olympique canadienne ont annoncé la création d’un prix unique pour les athlètes en hommage à l’un des plus grands artistes du patinage artistique. Pour honorer la mémoire du patineur qui a révolutionné le sport, le prix du Fonds commémoratif Toller Cranston récompensera les jeunes patineurs des catégories novices et juniors qui font preuve d’un talent artistique exceptionnel sur la glace, à l’occasion des Championnats nationaux de patinage Canadian Tire.

Médaillé olympique, Cranston était reconnu dans le monde entier pour son talent artistique et son esprit d’innovation. Dans un sport qui a évolué en faveur de la difficulté technique et des exploits athlétiques, sa liberté d’expression et sa théâtralité sur la patinoire ne passaient pas inaperçues.

En dehors de la patinoire, Cranston était un artiste de renommée mondiale. Ses toiles colorées, flamboyantes et complexes font l’envie des collectionneurs partout dans le monde. Pour lui, la peinture était le prolongement du patinage artistique qui était souvent le thème de ses toiles.

Mis sur pied peu après sa mort en 2015, le Fonds commémoratif se veut une appréciation du talent artistique qu’il a infusé dans le monde du patinage ainsi qu’une aide financière aux jeunes athlètes qui possèdent ses qualités et son style.

« La vision du patinage artistique de Toller était avant-gardiste. Il a amené l’art sur la patinoire et changé la dynamique du sport. Nous voyons son influence dans l’équilibre entre talent artistique et qualités athlétiques au sein de l’équipe canadienne. Patinage Canada salue l’initiative de la Fondation olympique canadienne pour préserver l’héritage de Toller grâce à ce fonds commémoratif et pour inspirer une nouvelle génération de patineurs à accorder une grande valeur à l’expression artistique », témoigne Debra Armstrong, chef de la direction générale de Patinage Canada.

Le 25 juin 2015, les amis et la famille de la communauté du patinage artistique se sont réunis au Musée des beaux-arts de Toronto pour honorer la mémoire de Toller, lors du lancement du fonds commémoratif. Dans le cadre de la soirée, des fonds ont été amassés auprès de donateurs privés et la Fondation olympique canadienne continue à recevoir des dons au nom de Toller. Sa sœur Phillippa Baran a prononcé un discours.

« Pour mon frère, le patinage artistique avait un potentiel artistique et une liberté infinis. En s’engageant à innover constamment, il a redéfini le sport en inspirant d’autres patineurs à explorer leur propre potentiel. Toller serait très honoré et touché de savoir que ce prix récompensera le talent artistique de jeunes patineurs », a déclaré Mme Baran.

Cette année, 14 patineurs ont été sélectionnés pour recevoir le prix. Chaque gagnant recevra aussi gratuitement une paire de chaussures et de lames de patins, à la fine pointe de l’industrie, offerte par Jackson Ultima Skates. Des membres de la famille et des amis de Toller à l’occasion de banquets de Patinage Canada d’un océan à l’autre.

Patinage Canada et la Fondation olympique canadienne sont fiers d’annoncer les lauréats du prix des athlètes du Fonds commémoratif Toller Cranston de l’année 2017 :

Brandon Day, hommes juniors, Québec
Bruce Waddell, hommes juniors, Ontario
Corey Circelli, hommes novices, Ontario
Dawson Nodwell, hommes novices, Alberta
Triena Robinson, femmes juniors, Alberta
Katrine Denis, femmes novices, Québec
Natalie Walker, femmes novices, Ontario
Evelyn Walsh et Trennt Michaud, patinage en couple junior, Ontario
Marjorie Lajoie et Zachary Lagha, danse sur glace junior, Québec
Katerina Kasatkin et Corey Circelli, danse sur glace novice, Ontario

La communauté du patinage célèbre le talent artistique sur glace et hors glace de Toller

Toller Cranston, champion de patinage, artiste, bon vivant et force de la nature aurait été absolument ravi à la vue d’une chic célébration en son honneur. Entouré de vieux amis, de chocolat et qui mieux est, au Musée des beaux-arts de l’Ontario (MBAO), un endroit où il n’a jamais été capable de pénétrer professionnellement durant sa vie.

Mais, finalement il a réussi, une vaste gamme de ses œuvres étant exposées, du début à la fin de sa carrière, gracieusement prêtées par divers mécènes de son art fantastique (symbolisme mystique, l’aurait‑il jadis appelé) sous l’avant-toit plongeant du musée. Sous de grands écrans, où les performances de patinage de Toller passaient incessamment, se trouvait une longue rangée de ses tableaux, créés avec des traits de pinceau colorés de son monde imaginaire de la route de la soie.

À présent, les pinceaux sont immobiles, mais Toller survivra, si ce n’est dans bien des cœurs, alors par un héritage qu’il chérirait. Par le biais de la Fondation olympique canadienne, une fondation de bienfaisance affiliée au Comité olympique canadien, le nouveau Fonds commémoratif Toller Cranston a été établi. Il a pour but d’aider les personnes de l’acabit de Toller, des patineurs prometteurs. Le fonds aidera les jeunes patineurs à aspirer aux Jeux olympiques et le talent artistique compte.

Ce n’était pas toujours facile pour Toller, à ses débuts, parce qu’il n’avait pas d’aide financière du genre. L’entraîneure Ellen Burka l’a tout d’abord vu en larmes, après qu’il ait terminé en quatrième place aux Championnats canadiens de 1968 et raté l’équipe olympique. Elle s’est sentie poussée à le consoler, lui disant : « ne t’inquiète pas, ton tour viendra ».

Deux semaines plus tard, Toller a appelé Ellen pour lui dire qu’on lui avait dit d’oublier le sport, qu’à l’âge de 18 ans il était trop vieux, mais il adorait patiner et voulait une autre chance de réussir. Est-ce qu’elle voudrait bien l’entraîner?

Ellen lui a répondu qu’elle devait y penser, mais le lendemain, il s’est présenté au Toronto Cricket Skating and Curling Club. « Il faisant un peu d’embonpoint », se souvient-elle, entourée du public au MBAO, alors qu’elle racontait son histoire. « Il n’avait pas l’air trop formidable. » Elle n’était pas impressionnée par les programmes qu’il a exécutés pour elle. « Il était là, à transpirer », dit-elle. « De la vapeur se dégageait de ses cheveux. Je n’ai jamais vu ça auparavant. »

Mais, Ellen lui a expliqué qu’il avait besoin de perdre du poids et d’améliorer sa forme physique en plus de lui révéler qu’elle n’aimait ni son programme ni sa musique. Et, elle lui dit qu’il n’était pas correctement vêtu pour la patinoire. « Il portait une combinaison brune avec une fermeture à glissière d’ici à là », a-t-elle ajouté. « Et une ceinture. Tout débordait. »

Toller a fait demi-tour et est parti. Mais, deux jours plus tard, il était de retour, disant à Ellen : « Je ferai tout ce que vous me dites ».

Il s’est présenté à la patinoire le lendemain matin, à 7 h, mais aussi avec un énorme portfolio de ses œuvres. Ellen n’avait aucune idée qu’il était un artiste. « Elles étaient magnifiques », s’est-elle exclamée. Puis, elle a découvert qu’il avait été expulsé par deux propriétaires, qui n’aimaient pas l’odeur de la térébenthine, et Toller n’avait nulle part où aller. De plus, il n’avait pas mangé.

Ellen lui a dit qu’il pouvait rester chez elle pendant sept jours, jusqu’à ce qu’il trouve un autre endroit. Il est resté pendant sept ans.

À la célébration commémorative se trouvait une foule de figures emblématiques du sport, mais aussi des gens fascinants de la vie de Toller. Ludmila et Oleg Protopopov ont envoyé une note, regrettant de ne pouvoir y assister, mais ont écrit : « Nous aimions Toller, parce que son âme et son esprit étaient proches de nous », ont-ils affirmé. « Toller était un artiste. Nous nous souviendrons toujours de lui. »

Un ami cher de Toller, Ken Taylor, est venu de New York pour être présent à la célébration. Il est reconnu pour son rôle dans l’évasion de six otages américains d’Iran, pendant qu’il était ambassadeur du Canada en Iran, en 1979.

Norman Jewison, réalisateur de films gagnants d’un oscar dont Dans la chaleur de la nuit, Éclair de lune et Un violon sur le toit, était aussi présent. La championne olympique Dorothy Hamill ne pouvait pas rater la célébration, à l’instar de Jo Jo Starbuck, Sandra et Val Bezic, Barb Underhill, Lynn Nightingale, Donald Jackson, Shae-Lynn Bourne, Petra Burka, chorégraphe des étoiles, Sarah Kawahara et Ron Shaver, ennemi de Toller, l’homme qui a rendu difficile pour Toller de gagner son dernier titre canadien et d’ensuite remporter la médaille de bronze olympique en 1976.

Organisant l’entière soirée, la sœur de Toller, Phillippa, était reconnue comme professeure d’université qui donnait si bien un cours de cinématographie que personne ne le sautait jamais. « Toller était mon frère », a-t-elle dit. « J’ai été fière d’appeler Toller mon frère, tous les jours, pendant plus de 65 ans. »

Elle était présente avec son mari Dan Baran, les frères jumeaux Guy et Goldie Cranston et « certains des plus beaux et talentueux neveux et nièces, cousins et cousines qu’on pourrait demander. »

« Je suis le petit frère », a déclaré Goldie, aux yeux bleus perçants, qui a admis n’avoir jamais réussi à dessiner des bonshommes-allumettes et aussi, malheureusement, à faire de la peinture au doigt. (Gus est 10 minutes plus âgé.) « Beaucoup d’entre vous connaissent sans doute personnellement ce que je vais partager avec vous : le défi ou l’inquisition de Toller. »

« Il se délectait à mettre les gens sur la sellette, comme bon lui semblait », a ajouté Goldie. « Il mettait au défi tout nombre de personnes sur un certain nombre de sujets qu’il connaissait très bien : art, patinage, actualités, livres, politique – n’importe quel sujet pour lequel il croyait détenir l’avantage. »

Le défi de Goldie était, ironiquement, l’art. Toller croyait qu’il avait un bon œil. Il emmenait Goldie à toutes sortes de galeries d’art et lui disait : « Qu’est-ce qui est bon. Dis-le-moi immédiatement. »

« Apparemment, j’ai réussi parce que je suis avec vous, ici, aujourd’hui », a fait remarquer Goldie.

« En tant que frères, nous n’étions pas particulièrement proches, comme vous le savez sans doute », a soutenu Guy. « Il n’y avait aucune raison particulière. Nous n’étions seulement pas proches. Nous n’étions pas différents de toute autre famille. »

« Mais, il était un membre de la famille et les familles font ce que les familles font. Elles se réunissent. Et, ainsi nous nous sommes réunis pour nous assurer que son héritage dure très, très longtemps, grâce à votre aide. »

Le meilleur ami de Toller, Haig Oundjian, a pris le devant de la scène, portant une veste rouge familière. Elle avait appartenu à Toller (« il faut toujours porter des couleurs vives », avait-il dit jadis). Toller lui avait donné, avouant ensuite qu’il l’avait acheté pour 10 $ dans un magasin d’aubaines. Toller fréquentait constamment les magasins d’occasions, trouvant des trésors qu’il adaptait ensuite à ses goûts.

Les fêtards ont entendu parler de son penchant en tant qu’hôte généreux et de son manque de connaissance de la technologie et des finances. À 3 h du matin, Haig Oundjian a reçu un appel de Toller, qui s’est exclamé : « Je suis ruiné. Je n’ai plus rien. »

« N’aurais-tu pu juste m’envoyer un courriel? », a répliqué Haig.

« Qu’est-ce que c’est? » a demandé Toller. « Je ne fais pas ces choses‑là. »

Haig dû prendre un vol pour le Mexique. Il a demandé à Toller de lui montrer son processus comptable, qui était de mettre la main au fond d’un vase et de voir ce qui s’y trouvait. « Il y avait des factures d’électricité, des factures de gaz, toutes impayées », a déclaré Haig. « Il n’avait aucune idée de ces choses. Il me disait : « Je suis un artiste! » »

Durant la célébration commémorative, on a également entendu comment Toller négligeait son état de santé et avait besoin de soins dentaires. Il a également souffert d’une hernie, qui est devenue infectée et il n’a rien fait à ce sujet. Le résultat? Il s’est retrouvé à l’hôpital, gravement malade. « Il était à quelques heures de la mort », a déclaré Haig.

Il aimait Monty Python.

Quelques citations de Toller? Ne tolérez pas la médiocrité. Plus on vieillit, mieux c’est de patiner de reculons (mieux pour un front dégarni). Et, le joyau d’Oscar Wilde : « Je n’ai pas toujours raison, mais je n’ai jamais tort. »

Le jour du décès de Toller, Loreen Harper, épouse du premier ministre, a pris le drapeau qui flottait ce jour-là sur la Colline du Parlement, à Ottawa, et elle l’a réservé pour la famille Cranston. Le drapeau se trouvait à la célébration commémorative. Normalement, il y a une attente de 20 ans à la suite d’une demande. Toller aurait été ravi d’avoir sauté la file d’attente.

Le ministre d’État (Sports), Bal Gosal, a présenté le drapeau à une jeune génération de Cranston.

« Il était intrépide, courageux et intransigeant quand il s’agissant de vivre sa vie comme il l’entendait », a déclaré son frère Guy.

Le patinage est une question d’entrées et de sorties, a dit un jour Toller. Il a rendu chacune mémorable. Celle-ci aussi.

Il n’y aura jamais qu’un Toller

Il n’y a qu’un seul Toller.

Inutile de préciser le nom Cranston pour décrire son caractère : créatif, flamboyant, véhément, extrêmement cultivé, haut en couleur, généreux, irritable.

Toller était une diva. Il possédait un humour laconique scandaleux en plus d’être un grand dépensier, capable de se promouvoir habilement, un personnage plus grand que nature qui allait toujours droit au but.

Et, peut-être, un artiste solitaire, qui nous a quittés trop tôt à l’âge de 65 ans. Sur une photo spectrale, on le voit sortir de son studio à San Miguel de Allende, au Mexique, à la lumière du jour, une figure solitaire, abandonnant à regret son travail.

Dans son livre, Zero Tollerance, Toller écrit : « J’ai passé 20 ans à la recherche d’amour (n’importe quel genre d’amour) sans le trouver. Ceci sous-entend, ironiquement, qu’à la fin de ces 20 années, je ne suis pas sûr que je l’aurais reconnu il si je l’avais trouvé. Il aurait pu être devant moi, mais je n’avais pas la sagesse voulue pour le discerner. »

Il a toujours suivi sa propre voie. Il était une île, même dans sa propre famille, a-t-il dit jadis. Sa mère ne lui a rien laissé dans son testament. Elle n’appuyait pas son patinage. Aux Championnats du monde de 1974 à Munich, Toller l’a fait chasser de la patinoire. Son père, un quart-arrière de football, était selon Toller un homme bienveillant avec qui il n’a jamais eu de lien. Son père a dit un jour qu’il était extrêmement fier de son fils, mais Toller ne l’a jamais laissé se rapprocher de lui. « Il a toujours été comme ça », a signalé Monty Cranston. « Seul, à faire sa propre affaire. »

L’une des croix les plus difficiles à porter, a avoué Toller, a été son incapacité de remporter une médaille d’or olympique en 1976. Il a été médaillé de bronze. Il dira plus tard que cet échec a largement dicté son « désir d’être accepté et reconnu » et a mené à « des comportements personnels exagérés et une désastreuse consommation ostentatoire », a-t-il affirmé.

Son style original de patinage n’a pas toujours accepté par l’établissement. (Quand il a gagné son titre canadien junior à l’âge de 14 ans, son classement variait de 1er à 22e, a-t-il dit.) Ses œuvres d’art n’étaient non plus acceptées. Certains ont décrit l’art canadien comme un « art froid d’un peuple froid ». Mais, le travail de Toller regorgeait de couleurs chaudes, de formes arabesques et de personnages exotiques de la Route de la soie. Il était tout à fait un étranger. Peut-être son art fantaisiste n’était pas pris au sérieux. Pour Toller, c’était très sérieux, une expression de sa vision intérieure.

« Avez-vous des tableaux de Toller Cranston dans votre galerie? », a-t-on demandé à Maia-Mari Sutnik, une conservatrice au Musée des beaux-arts de l’Ontario, après le décès de Toller. « Non, » a-t-elle répondu rapidement. « Ces œuvres ne concordent pas avec aucune de nos collections. Il s’agit plutôt d’un art décoratif. Puis, il a quitté le pays. Il ne faisait pas partie de la communauté. Si vous avez une œuvre de Toller Cranston, gardez-la et profitez-en. »

Au mois de juin 2011, Toller a reçu un doctorat honorifique en droit de l’Université Carleton, où il a prononcé une allocution à la collation des grades. « C’est important pour moi », a-t-il dit aux étudiants vêtus de toges. « C’est la première fois qu’on me donne une petite tape sur l’épaule. »

Ron Shaver, un contemporain de Toller, qui l’a poussé au maximum aux Championnats canadiens, connaissait le patineur-artiste depuis l’âge de six ans. « Je ne pense pas qu’il n’ait jamais établi de liens étroits avec quiconque », a déclaré Ron. « Il ne laisse personne apprendre à la connaître. »

Ron a fondu en larmes lorsqu’il a entendu la nouvelle du décès de Toller.

Toller était reconnu pour sa consommation ostentatoire, tellement endémique qu’à l’âge de 40 ans, il a vendu le contenu entier de sa maison de Toronto durant une vente aux enchères de Waddington’s à Toronto, dans l’espoir de mettre fin à ses prodigieuses collections et se payer une nouvelle résidence au Mexique. Mais, au Mexique, il a fini par continuer au même rythme. « Ceci signifie habituellement qu’il manque quelque chose dans votre vie », a déclaré l’un de ses meilleurs amis, Thom Hayim. « Quand il fait d’extravagantes dépenses, je sais qu’il ne se sent pas à la hauteur. »

D’autres amis proches reconnaissent qu’il était un homme solitaire. « Il a vécu seul, une vie très indépendante », a déclaré Clive Caldwell, qui connaissait Toller depuis près de 44 ans. « Mais, il n’était jamais seul. Il était plein de vie. Il n’était pas le gars assis dans un coin, s’apitoyant sur lui-même et triste parce qu’il était seul. Il était résolu et déterminé à conquérir le monde et il essayait de le faire chaque jour. »

Clive n’a jamais ressenti que Toller manquait de quoi que ce soit ou qu’il voulait plus. Il était un peintre très motivé et détestait les distractions. Sa solitude était nécessaire pour créer.

« Il avait toujours l’habitude de me poser des questions comme : « Qu’est-ce que c’est que d’avoir un partenaire? », a fait remarquer John Rait, un danseur sur glace qui connaissait Toller depuis qu’il avait 16 ans. « Il ne comprenait pas comment vivaient les gens normaux et comment ces relations fonctionnaient. Il ne manquait jamais de demander : « Eh bien, que se passe-t-il ensuite et comment est-ce que ceci fonctionne? Ou comment te sens-tu quand cela se produit? » Il s’intéressait à la façon dont les autres gens vivaient, mais je pense que son genre d’existence était tellement rare. »

Partout où allait Toller, les gens suivaient. Il était toujours entouré de gens. Certains de ses amis disaient que c’était « un cirque ».

« Et, tout le monde voulait quelque chose de lui », a déclaré John. « Tout le monde était là pour prendre et très peu de gens étaient là pour donner. Voilà les gens qui sont restés avec Toller au fil des décennies : les donneurs. Les preneurs sont venus et repartis plusieurs fois. « Et, il y en a toujours de nouveaux. »

Vers la fin de sa vie, cependant, Toller parvenait à contenir le « cirque » et beaucoup de gens dans sa vie étaient des donneurs, généralement préoccupés par son bien-être. Certains l’aidaient à régler des questions financières. Tout allait bien pour lui, il était en paix, plus calme qu’il ne l’avait jamais été. Il a commencé à peindre dans des tons pastel, plutôt que les fulgurants rouges et bleus. L’avenir semblait brillant.

Son décès a stupéfié son entraîneure de longue date, Ellen Burka. « Je pense que maintenant il est en paix », dit-elle. « Je crois qu’à présent, au moins, il peut sourire. Il a vécu ses dernières années dans un magnifique environnement. »

Patinage Canada déplore la perte du patineur artistique emblématique Toller Cranston

Patinage Canada et l’entière famille du patinage sont attristés d’apprendre le décès du champion canadien à six reprises et médaillé de bronze olympique, Toller Cranston. Il est décédé à l’âge de 65 ans, à San Miguel, au Mexique, où il habitait depuis de nombreuses années.

Qualifié par certains de pionnier moderne du patinage artistique et par la presse européenne de « patineur du siècle », Toller a exercé une influence incalculable sur le patinage artistique masculin. Le talent artistique original et le sens dramatique du spectacle sur glace de ce « patineur avec l’œil d’un peintre » ont innové le patinage artistique et ravi le public.

De 1971 à 1976, Toller a été six fois champion canadien. Il s’est classé deuxième aux derniers Championnats nord-américains, tenus en 1971, à Peterborough. En 1973 et 1975, il a remporté les Internationaux Patinage Canada, un événement nouvellement créé. Aux Championnats du monde de 1974, à Munich, il a gagné une médaille de bronze. Cette même année, il a été sélectionné athlète de l’année de la fédération sportive.

Aux Championnats du monde de 1975 et 1976, à Colorado Springs et Göteborg, respectivement, il s’est classé au quatrième rang. À Innsbruck, aux Jeux olympiques de 1976, à l’âge de vingt-six ans, Toller a remporté la médaille de bronze.

Depuis sa retraite du patinage amateur, il a été intronisé au Temple de la renommée olympique du Canada, en 1976, et au Panthéon des sports canadiens, en 1977. Cette même année, Toller est également devenu un Officier de l’Ordre du Canada. En 1995, il a reçu un Ordre olympique spécial de l’Association olympique canadienne. En 1997, il a été intronisé au Temple de la renommée de Patinage Canada. Les œuvres de ce peintre, qui est devenu accompli plus tard dans sa vie, sont aussi reconnues que son patinage.

Patinage Canada offre ses sincères condoléances à la famille et aux amis de Toller. Le patinage a perdu une véritable légende.