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La nouvelle équipe de Natasha Purich et Drew Wolfe prête pour la Coupe de Chine

Juste au moment où vous pensiez que le patinage en couple semblait (hélas, partout) en mauvais état, en lambeaux et déchiré, criblé de défections, voilà qu’est venu un petit groupe de preneurs de risques intrépides.

Comme Natasha Purich et Drew Wolfe.

À l’instar d’autres équipes nouvelles et relativement nouvelles, ils vont faire de l’épreuve de patinage en couple une lutte acharnée aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire, qui auront lieu en janvier à Kingston, en Ontario.

Le partenariat de Natasha et Drew semble convenir parfaitement. Ils sont des copains de l’Alberta, (elle d’Edmonton, lui de Calgary), s’entraînant tous deux à présent, à Montréal. (Comme par chance, tous deux sont allés à des écoles d’immersion en français.) Ils se sont rencontrés durant des Championnats de section en Alberta, vers l’âge de 10 ou 11 ans.

Ils sont parvenus au patinage en couple bizarrement de différentes directions : Drew avait été un patineur en simple et, depuis les quatre ou cinq dernières années, un danseur sur glace. Entre les mains de Drew, Natasha rayonne. À leur première compétition, les Internationaux classiques d’automne de Patinage Canada, ils ont terminé en troisième place dans le programme court avec un triple Lutz lancé, une combinaison de pirouettes qui a obtenu un niveau quatre et, aussi, une excellente spirale de la mort.

Que Drew puisse faire une spirale de la mort est un événement en soi. Avant qu’il ne fasse équipe avec Natasha, il y a six mois, il n’avait jamais patiné en couple. « Quand j’étais plus jeune, je pensais qu’il n’y avait pas moyen que je soulèverais cette fille au-dessus de ma tête », a-t-il dit. « Cela semblait beaucoup trop dangereux. » L’entraîneur Richard Gauthier a déclaré qu’il n’a jamais vu un patineur en couple apprendre de telles habiletés si rapidement. Il a abasourdi tout le monde par ce qu’il a pu faire les trois premiers jours.

Qu’est-ce qui a donc été le plus difficile pour eux? Natasha aimerait dire que c’est la vrille. Après tout, le patineur doit non seulement lancer sa partenaire, mais aussi l’attraper. Cependant, Drew affirme que c’est cette spirale de la mort mortelle. « C’était une sensation bizarre de s’habituer à la force qu’un autre patineur exerce sur vous sur une carre », a-t-il avoué. Il a bien réussi la première qu’il a faite. Il estime qui c’était la veine de débutant. La deuxième, pas autant. Toutefois, ceci a changé depuis. Ils ont obtenu un niveau quatre pour leur spirale de la mort avant intérieure dans le programme court, aux Internationaux classiques d’automne.

Quant à Natasha, qui patinait l’an dernier avec l’ancien médaillé de bronze des Championnats du monde Mervyn Tran (qui patine maintenant pour son troisième pays), elle a dû améliorer ses habiletés de patinage et ses carres pour égaler les aptitudes de danse sur glace de Drew.

Semblant s’améliorer à pas de géant, ils feront étalage de leurs talents à la Coupe de Chine, leur seul événement du Grand Prix.

Drew patinait en simple au Toronto Cricket Skating and Curling Club, à Toronto, avec Ghislain Briand – bénéficiant de l’influence de patiner à la même patinoire que le champion olympique Yuzuru Hanyu et Javier Fernandez – quand il a cru qu’il aimerait essayer le patinage en couple. « Je suis un grand gars costaud », a-t-il dit. Ghislain Briand et Richard Gauthier sont amis. Drew en ensuite fait un essai avec Natasha, faisant quelques poussées-élans et éléments.

« Bien entendu, c’était tout nouveau pour moi », a-t-il signalé. Richard et Bruno Marcotte ont été accueillants et l’ont appuyé.

« Il semble qu’ils avaient confiance en moi », a-t-il affirmé. « C’était un peu imprévu, mais je crois que ce soit la bonne personne. Nous venons de différentes disciplines du sport ». Et, il soutient que ce fut très motivant de patiner dans la même patinoire que les doubles médaillés de bronze des Championnats de monde, Meagan Duhamel et Eric Radford.

« Honnêtement, il est un patineur en couple né », a affirmé Natasha, à propos de son nouveau partenaire. « C’est un peu bizarre. Je pense que nous faisions des doubles vrilles deux jours plus tard. »

En raison de ses antécédents en danse, Drew a dit qu’il savait comment placer sa partenaire au bon endroit. Tout ne s’est pas déroulé sans accroc. Ils ont eu leurs hauts et leurs bas. Nous travaillons également avec Syvie Fullum, Julie Marcotte et Cynthia Lemaire et touchons à tous les aspects, dans l’école, affirme Drew. L’environnement d’apprentissage est très positif. Toutes les équipes s’encouragent.

Les objectifs de la nouvelle équipe? Leur but avait été simplement de se rendre aux Championnats nationaux et de créer ensemble une base solide. Ils ne s’attendaient même pas à participer aux Internationaux classiques d’automne. C’était une grosse affaire. Le style viendra avec le temps. Ils veulent être uniques.

Et, il est utile que Drew aime la musique. « J’adore la musique, dit-il c’est ce que je préfère. » Il aime se produire et divertir. Il y a trois ou quatre ans, il a patiné au son de musique de Santana et de Colin James parce que son entraîneur en Alberta croyait que cette musique conviendrait à son style. Drew a toujours eu le dernier mot dans ses choix de musique. Cette fois, il s’en est remis à Julie Marcotte et a décidé d’avoir confiance en elle. Il comptait garder l’esprit ouvert.

Lorsque Julie leur a donné un blues pour leur programme court – Three Hours Past Midnight, par Colin James – Drew s’est mis à rire. « Je crois que je n’avais aucune raison de m’inquiéter », a signalé. « C’était assez comique. » Ils exécutent le programme libre sur la musique de L’Artiste et il s’agit d’un programme parfait pour Natasha. Les programmes sont très différents.

« C’est un grand programme, mais aussi subtil », a signalé Drew à propos de la piste sonore de L’Artiste. « Il y a beaucoup de variété, qui permet d’adapter et d’être convaincant. « Et, c’est vraiment ce que fait Natasha ».

Ainsi, le patinage en couple au Canada ne semble pas être dans une situation aussi désespérée qu’il ne l’était il y a six mois. « C’est amusant pour nous et le patinage en couple soulève l’intérêt des gens », a déclaré Drew. « De nouveaux visages suscitent l’intérêt. »

Purich et Tran se classent parmi les cinq premiers aux championnats des Quatre Continents

TAIPEI – Natasha Purich, de Sherwood Park, en Alberta, et Mervin Tran, de Regina, sont passés de la septième à la cinquième place en couples, vendredi, aux championnats de patinage artistique des Quatre Continents de l’UIP.

Wenjing Sui et Cong Han, de Chine, ont remporté la médaille d’or devant trois couples américains.

Purich et Tran n’ont pas égalé leurs meilleures notes obtenues dans un Grand Prix à Paris en novembre, mais ont tout de même fait un grand pas pour obtenir leur meilleur résultat international à leur première saison ensembles.

« Notre programme long n’a pas été aussi bon que ce que nous aurions aimé, a dit Purich. Mais nous nous sommes battus jusqu’à la fin et n’avons pas abandonné. Nous savons que nous pouvons faire mieux. »

Margaret Purdy, de Strathroy, en Ontario, et Michael Marinaro, de Sarnia, en Ontario, se sont classés septièmes.

En simple masculin, les trois Canadiens ont exécuté des programmes libres propres. Jeremy Ten, de Vancouver, a terminé neuvième, Nam Nguyen, âgé de 15 ans, de Burnaby, en C.-B., 10e et Elladj Baldé, de Pierrefonds, au Québec, 11e. Takahito Mura a conduit le Japon à un doublé.

Ten a obtenu une note record personnel de 208,51. « Je me suis battu comme je le fais toujours, a-t-il dit. Je suis satisfait de ma performance et j’ai beaucoup de points positifs à rapporter comme mon programme court et être dans le dernier groupe. »

Nguyen a aussi obtenu une note internationale record personnel de 204,69. Je me sens bien parce que j’ai pu atteindre les objectifs que je m’étais fixés en venant à cette compétition», a-t-il dit.

Baldé a gagné deux rangs dans le classement et a réussi son premier quadruple saut en compétition dans un programme long. Malgré tout il a admis qu’il avait été difficile de recharger les batteries après l’intensité des championnats nationaux il y a trois semaines.

« Il était difficile de trouver la force et le pouvoir interne de concourir, a dit Baldé, 13e après le programme court. J’ai eu un programme court difficile, mais je suis satisfait d’être revenu en force pour le long. Il y a beaucoup de travail à faire mais c’est bon de terminer ici sur une note positive.»

La compétition se terminera samedi après le programme libre féminin.

Résultats complets : http://www.isuresults.com/results/fc2014/index.htm

Mervin Tran porte la feuille d’érable avec sa nouvelle partenaire Natasha Purich

Rien de nouveau pour un patineur nommé Mervin que de faire face aux rebondissements inattendus de sa vie et de sa carrière.

Du 25 au 28 septembre, Mervin Tran concourra au Trophée Nebelhorn, en Allemagne, avec sa nouvelle partenaire de patinage en couple, Natasha Purich, une rousse fougueuse de l’Alberta qui participera à sa deuxième compétition seulement. Le Trophée Nebelhorn marquera leur première compétition ensemble et le début d’une carrière prometteuse.

La bonne nouvelle, c’est que Mervin, médaillé de bronze en patinage en couple aux Championnats du monde, pour le compte du Japon, aux niveaux les plus élevés, patine à présent pour le Canada, un pays qui lui tient à cœur.

Mervin est le fils d’une mère cambodgienne et d’un père vietnamien, qui sont venus au Canada en tant que réfugiés, incapables de parler l’anglais. Mervin est né à Regina, en Saskatchewan.

Le patinage artistique n’était pas au haut des priorités de la famille. De toute évidence, les Tran s’étaient astucieusement rendu compte qu’au Canada, les garçons jouaient au hockey et, ainsi, le jeune Mervin a commencé à pratiquer le hockey à Regina. Lorsque les entraîneurs ont dit à Mervin qu’il devait tout d’abord apprendre à patiner et lui ont suggéré de s’inscrire à Patinage Plus, Mervin a pris le chemin le moins souvent parcouru et est devenu un patineur de patinage en simple.

Il a concouru en simple jusqu’en 2007, lorsqu’il est devenu à contrecœur un patineur de patinage en couple. La minuscule patineuse japonaise Narumi Takahashi ne cessait depuis deux ans de demander à l’entraîneur montréalais de patinage en couple, Richard Gauthier, de lui trouver un partenaire en couple du Canada (les entraîneurs de patinage en couple et les patineurs masculins en couple au Japon étant aussi rares que des mitaines sur une plage de Miami). Le hasard faisant bien les choses, l’entraîneur de patinage en couple Bruno Marcotte faisait le trajet en voiture de Vancouver à Montréal en vue d’occuper un nouveau poste, travaillant avec l’entraîneur de patinage en couple Richard Gauthier, et s’est souvenu de Mervin en cours de route.

Mervin n’était pas du tout intéressé. Il a clairement répondu « non » à son entraîneur. Il croyait que le patinage en couple était un sport pour les concurrents qui ne pouvaient réussir comme patineurs en simple. « J’avais l’esprit fermé », avoue Mervin. Son entraîneur a toutefois conseillé à Mervin de ne pas refuser avant de l’avoir essayé. Les entraîneurs de Montréal l’ont persuadé de venir à Québec, du moins pour faire de bonnes emplettes, ce qui a fonctionné.

À Montréal, Mervin est tombé amoureux de la vitesse du patinage en couple. Une fois qu’il a propulsé Narumi Takahashi dans un saut lancé, il était mordu. Et, après cinq ans de patinage avec Narumi, patinant pour le Japon, l’équipe a été surprise de remporter une médaille de bronze aux Championnats du monde 2012, à Nice, en France. « J’ai encore l’impression de rêver », affirme Mervin. « Tout est arrivé si vite. »

Leur succès les a poussés à rêver plus loin : pourquoi pas les Jeux olympiques? Au début, Mervin n’avait aucunement l’intention de devenir un citoyen japonais, ce qui était exigé d’un concurrent olympique, parce que cela signifiait qu’il devrait aussi renoncer à son passeport canadien. À ce moment, Narumi et Mervin avaient aidé le Japon à gagner un Trophée mondial par équipes – et l’équipe japonaise avait toujours dépendu seulement de ses forts patineurs de patinage en simple. Maintenant, le pays comptait une équipe de patinage en couple de classe mondiale. Et, il devait y avoir une nouvelle épreuve de patinage en équipes aux Jeux olympiques de Sotchi.

Mervin a gazouillé qu’il continuerait à songer sérieusement à sa décision étant donné qu’il aimerait vraiment y aller. Le Japon l’avait appuyé quand les choses étaient difficiles. Mais, le tout s’est davantage compliqué : les règles exigeaient que Mervin habite au Japon pendant des années pour obtenir sa citoyenneté et compte tenu du fait que l’équipe s’entraînait au Canada, ça semblait impossible. Le président du comité olympique japonais a déclaré qu’il adresserait une demande au gouvernement pour aider Mervin à faire partie de l’équipe olympique.

Mervin a considéré combien de temps il lui faudrait pour redevenir un citoyen canadien après les Jeux olympiques. « Je veux vivre le reste de ma vie au Canada », a-t-il dit. « J’adore ce pays. »

Après avoir examiné la situation pendant quelque temps, Mervin a déterminé que les difficultés étaient insurmontables. Narumi a trouvé un nouveau partenaire japonais en février 2013 pendant qu’elle se rétablissait d’une chirurgie à l’épaule et au genou et, en mars, Mervin a fait équipe avec la très canadienne Natasha Purich.

La séparation n’a pas été facile pour leurs partisans, parce que Narumi et Mervin avaient établi une relation au fil des ans et « les gens ne l’oublieront pas de sitôt », a-t-il signalé. « Mais, Natasha et moi commençons quelque chose de nouveau. Ça fait seulement six mois. Nous n’avons pas encore établi ce genre de relation, mais nous espérons continuer à aller de l’avant pendant de nombreuses années. »

Ironiquement, Mervin verra son ancienne partenaire, Narumi Takahashi, au Trophée Nebelhorn avec son nouveau partenaire, Ryuchi Kihara, un patineur de niveau junior qui avait été dixième au classement des Championnats du monde juniors 2011 en patinage en simple. Narumi et Ryuchi s’entraînent à Detroit, sous la direction de Yuka Sato et de Jason Dungjen.

Natasha Purich a passé sa carrière comme patineuse junior prometteuse de patinage en simple et en couple et elle fait un grand pas en avant. « C’est une tout autre paire de manches », admet-elle. « C’est excitant de pouvoir concourir à ce niveau avec quelque qu’un qui est déjà passé par là. J’ai été vraiment chanceuse. »

Natasha n’est que la deuxième partenaire de Mervin, mais ils se connaissaient déjà. Natasha patinait déjà à Montréal avec Sébastien Arcieri, avec qui elle avait gagné la médaille d’argent nationale junior, la saison dernière. En patinage en simple féminin, elle a terminé quatrième au niveau junior, ratant une médaille de seulement 0,14 point.

Natasha a concouru au niveau senior qu’une seule fois avec son partenaire de patinage en couple Raymond Schultz, avec lequel elle a terminé en huitième place au Trophée NHK, durant la saison 2011-2012.

Au Trophée Nebelhorn, ils se mesureront aussi aux champions du monde en titre Tatiana Volosozhar et Maxim Mervinkov, de Russie. Il y aura 19 équipes de patinage en couple à l’événement, dont 13 s’efforceront de se qualifier pour Sotchi. Le Canada a déjà qualifié un maximum de trois places pour le patinage en couple à Sotchi, de sorte que le Trophée Nebelhorn sera une question d’acquisition d’expérience pour Natasha et Mervin. Narumi Takahashi et Ryuchi Kihara devront se qualifier pour une place pour le Japon au Trophée Nebelhorn.

« Nous voulons montrer que nous sommes une équipe compétitive », a déclaré Mervin. « Notre but principal est le long terme. Nous aimerions concourir aux Jeux olympiques, mais nous planifions pour les quatre à huit prochaines années. Nous croyons que nous n’avons rien à perdre. Ce sera une excitante année. »

Beverley Smith