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Nos entraîneurs sont les champions cette semaine!

Dévoilement d’une nouvelle bourse d’études à l’intention des entraîneurs en l’honneur de Bethany Tory

La passion, le dynamisme et l’engagement envers l’excellence de Bethany Tory seront honorés par le dévoilement d’une nouvelle bourse à l’intention des entraîneurs en sa mémoire

Dan Thompson, chef de la direction générale de Patinage Canada, a annoncé la création de la Bourse d’études à l’intention des entraîneurs, en l’honneur de Bethany Tory, chef des opérations de l’organisation, qui est décédée subitement en avril.

« Nous sommes extrêmement fiers de présenter cette bourse pour nos entraîneurs dévoués et passionnés, en l’honneur de Bethany », a déclaré Dan Thompson.

« Nos entraîneurs et Bethany partageaient le même dévouement, la même passion et le même engagement envers Patinage Canada et nous sommes honorés de rendre hommage à sa mémoire. Bethany s’était fait la championne d’un changement positif et de l’harmonisation dans l’organisation; il convient donc de nommer cette bourse en sa mémoire. »

Ancienne patineuse et entraîneure, Bethany a assumé son rôle de chef, Opérations, à Patinage Canada avec énergie et détermination et appuyait très énergiquement tous les entraîneurs et officiels de Patinage Canada.

Au cours des trois prochaines années de cette période quadriennale, la Bourse d’études à l’intention des entraîneurs sera décernée à des entraîneurs qui possèdent les caractéristiques suivantes : adoption d’une philosophie du patinage pour la vie, exemplification des valeurs de l’intégrité, de l’équité, du courage et de la générosité et dévouement envers le perfectionnement de leurs compétences à titre d’entraîneur par l’approfondissement de leurs connaissances scolaires.

Patinage Canada décernera jusqu’à cinq bourses de 2 000 $ chacune à des entraîneurs de Patinage Canada qui respectent les critères et les exigences de la demande. Pour être admissibles, les candidats doivent être actuellement inscrits ou participer à un programme de niveau postsecondaire d’une université ou d’un collège reconnu et poursuivre un grade ou un diplôme qui s’applique à leur rôle d’entraîneur de patinage. Durant la première année du programme, 2015‑2016, on tiendra tout particulièrement compte des entraîneurs qui enseignent actuellement Patinage Plus.

« Nos entraîneurs enseignent beaucoup plus que des habiletés de patinage », a ajouté M. Thompson. « Ils ont un impact considérable sur la vie des jeunes patineurs, leur enseignant des compétences pour la vie et les encourageant à rester actifs dans le cadre de notre initiative de patinage pour la vie. »

Veuillez cliquer ici pour plus de renseignements sur la Bourse d’études à l’intention des entraîneurs de Patinage Canada, en l’honneur de Bethany Tory.

Bénévoles honorés pour leur dévouement au patinage

Chaque organisme à but non lucratif se mesure en fonction de la compétence de son armée de bénévoles. Bien que la gestion de l’entreprise et l’élaboration de ses programmes puissent émaner d’un bureau national, comme Patinage Canada, ce sont les gens inspirants au niveau local qui animent vraiment l’organisation.

Compte tenu des 1 400 clubs de Patinage Canada environ, dans de petites et grandes villes partout au pays, il faut des milliers de bénévoles pour assurer l’exploitation des clubs, organiser les événements, interagir avec les membres actuels et potentiels et définir la place du club dans la communauté.

La plupart des bénévoles sont entrés dans le monde du patinage parce qu’ils voulaient que leurs enfants apprennent à patiner. Puis, à mesure que l’intérêt et l’engagement de leurs enfants se sont accrus, leur participation a aussi augmenté, à un point où le fait d’offrir leur temps pour aider à assurer une bonne exploitation du club semblait aller de soi pour appuyer le passe-temps de leurs enfants.

Ils ont découvert que le bénévolat exige tout et n’importe quoi : aussi peu qu’une heure de votre temps ou aussi sérieux que de siéger au conseil d’administration du club. Et, toute une gamme de tâches peut être exigée… planification d’horaires sur glace, achat de temps de glace, administration et arbitrage, collecte de fonds, coordination des journées de tests, production de spectacles sur glace, conception de plans de marketing et de promotion… et même le rôle de psychologue, de négociateur et de chef d’équipe.

Si ceci ressemble à une effrayante fosse aux serpents, ça peut l’être… mais le bénévolat peut aussi mener à des expériences susceptibles d’avoir un impact durable sur la vie : amitié, esprit d’équipe, maîtrise de nouvelles compétences de la vie et établissement de partenariats très fructueux.

Au gala et banquet de remise des distinctions aux bénévoles, tenu durant le Congrès annuel et assemblée générale qui aura lieu à Winnipeg, on peut demander aux incroyables bénévoles honorés pour leurs services exceptionnels ce que le patinage a ajouté à leur vie. Les lauréats de prix proviennent de toutes les provinces et de tous les domaines du patinage… bénévolat dans les clubs et sections, entraîneurs et officiels… mais, leurs messages individuels concernant la valeur des partenariats sont constants et souvent communiqués d’une seule voix.

« Le succès commence manifestement au niveau local et se poursuit jusqu’au niveau de l’élite. Promouvoir que nous sommes tous des partenaires du progrès du patinage montre que toutes les parties de la famille de patinage sont importantes, qu’il s’agisse de patineurs de Patinage Plus, d’athlètes d’élite, d’entraîneurs, de bénévoles ou d’administrateurs », déclare Laurie Bertholet, mère de de la représentante du Manitoba pour le Prix de l’athlète du Patinage de compétition.

Et comme l’a indiqué Therese Bilsborough, gagnante du prix du Nord de l’Ontario, la capacité d’avoir recours aux points forts de tous les partenaires est l’une des clés du succès. « J’estime que les partenariats avec nos bénévoles, municipalités, utilisateurs de la patinoire et le monde des affaires sont absolument nécessaires pour que mon club et ma communauté prospèrent. »

Ces jours-ci, avec tant d’autres activités qui visent à accaparer le temps et l’argent des participants, le défi pour le patinage et nos clubs est de reconnaître la réalité du paysage actuel des loisirs et d’offrir une activité et un environnement qui sont positifs, productifs et amusants.

La gagnante du Nouveau-Brunswick, Carole Tiffault, décrit une telle activité de son club, Lames d’or Dieppe. « Nous faisons la promotion de nos programmes auprès d’autres sports comme la ringuette, le hockey et le patinage de vitesse. Toutes nos associations font leurs inscriptions ensemble afin que les gens soient au courant de tous les sports offerts. »

Cindy Ramsay, de l’Î.-P.-É., convient qu’il est essentiel de s’entendre avec les autres groupes dans la patinoire. Toutefois, la recherche de partenariats à l’extérieur de la patinoire peut aussi présenter des résultats inattendus. « Nous devons créer une bonne relation de travail avec la municipalité afin d’être pris en considération lors de l’affectation de ressources, avec les entreprises locales pour pouvoir puiser dans leurs ressources, avec les écoles secondaires afin de pouvoir accéder aux bénévoles éventuels et avec les médias locaux pour assurer la couverture de nos événements. »

À quoi ressemble un bon partenariat pour nos gagnants?

Doug Pettapiece de la section de l’Alberta, des Territoires du Nord-Ouest et de Nunavut en décrit les principales caractéristiques. « Il faut s’accorder sur un but commun et il doit y avoir une ouverture d’esprit, une transparence, une confiance et un respect mutuel pour toutes les parties concernées. »

La gagnante de Terre-Neuve-et-Labrador, Susan Thistle, va encore plus loin. « Les buts doivent être clairement définis afin qu’une stratégie puisse être établie pour atteindre le but. Chaque partenaire doit comprendre son rôle respectif dans le partenariat… et pour bien travailler ensemble. »

La gagnante de la section du Centre de l’Ontario de Patinage Canada, Joanne Phelps, ajoute un morceau simple, mais crucial du casse-tête : « La collaboration et le respect sont essentiels à tout partenariat réussi! »

Il est vrai que certains bénévoles contribuent au club des compétences professionnelles particulières et, certainement, ces ressources sont d’une valeur inestimable pour le succès d’un club. La plupart des autres bénévoles offrent toutefois des choses qui ne sont peut-être pas aussi tangibles, mais tout aussi importantes… un plus grand et meilleur sac rempli de trucs… motivation, dévouement et temps.

Peut-être qu’ils ont eu une excellente expérience de patinage dans leur enfance, peut-être que leurs enfants apprennent à patiner au club et qu’ils estiment de leur devoir de faire du bénévolat ou peut-être qu’ils sont des officiels. Les raisons pour y parvenir sont aussi diverses que le patinage communautaire même, mais ils s’entendent sur une chose… donner de leur temps à un sport qui a en quelque sorte ou d’une certaine façon enrichi leurs vies.

Se fondant sur sa myriade d’expériences, Sarah Miles, de Nouvelle-Écosse, s’exprime parfaitement. « Il faut beaucoup de gens pour assurer la réussite d’une organisation sportive. Si ces partenariats sont vraiment positifs, ils peuvent créer un engagement et un amour à vie du patinage. »

Des entraîneurs de classe mondiale travaillent avec des étoiles montantes du Canada, au Camp de développement

MARKHAM, ONT. – Dans un coin de la patinoire du Centre communautaire Angus Glen se trouvait Brian Orser, peut-être l’un des entraîneurs les plus recherchés au monde, ces jours-ci.

Un peu plus loin sur la glace était l’entraîneur de Brian lorsqu’il concourait : Doug Leigh. Au cours du camp de développement de trois jours, à l’intention des futures étoiles montantes du Canada, vingt-cinq jeunes les ont observés intensément à plusieurs reprises.

Il y a quatre ans, Patinage Canada a institué le camp de développement afin de cibler les patineurs qui sont des candidats éventuels pour le circuit Grand Prix junior (aucun patineur senior ne participe au camp). Brian Orser, Doug Leigh, Tracy Wilson, Anne Schelter, Lee Barkell, Joanne McLeod et Yuka Sato ont tous dirigé des patineurs âgés de 12 à 17 ans, leur enseignant des carres et des habiletés de base du patinage, des transitions, des sauts, des virages et tout ce dont ils auront besoin au cours des prochaines années.

Cette méthode semble fonctionner. Michael Slipchuk, directeur, Haute performance, de Patinage Canada, affirme que quatre patineuses qui ont assisté aux premiers camps ont déjà concouru à un championnat du monde, même à des Jeux olympiques. Nam Nguyen et Roman Sadovsky étaient dans ce premier groupe. Maintenant, tous les deux sont passés à l’échelon supérieur des patineurs seniors au Canada, Nam brisant la limite de vitesse pour se classer cinquième aux Championnats du monde (seniors) en mars.

« Ceci nous montre que nous visons le niveau approprié d’athlètes », a déclaré Michael. « Nous voulons avoir une meilleure idée de notre bassin de talents à venir. Et, ceci nous donne la chance de les voir dans un milieu d’entraînement ».

C’est aussi un camp de développement pour les entraîneurs, qui viennent entendre, regarder, voir et prendre les flambeaux que d’autres leur ont passés.

Au camp se trouvait Doug Leigh, entraîneur depuis plus de 40 ans, créateur des médaillés d’argent olympiques et des champions du monde Brian Orser et Elvis Stojko à l’imposante Mariposa Skating School, à Barrie, en Ontario. Doug portait aussi un flambeau, car il avait été entraîné pendant deux ans par l’entraîneur d’étoiles, Sheldon Galbraith. « Tout le monde… laisse sa marque sur la personne que vous devenez », a déclaré Doug.

Sur la glace, Doug était d’une part enseignant, d’autre part animateur. Il ne cessait de parler des « fils » de la vie – ces infimes détails qui font la différence entre le succès et la chute sur les fesses. C’est une question de maîtrise et d’équilibre, le placement du pied libre au bon endroit. Il a parlé aux patineuses de l’exécution de triples Axels. C’est clairement possible. « Mettons‑nous en marche », a-t-il dit. « Ne restons pas assis sur le banc. Si vous maîtrisez ces détails », a-t-il proféré, « vous vous trouverez en première classe. Sinon, vous serez dans le compartiment à bagages. » Le résultat sera comme une police d’assurance.

Ses élèves sourient. « Il est tellement drôle », s’exclame Rachel Pettit, âgée de 16 ans, de Whitehorse, au Yukon, qui est championne en titre en simple novice du Canada et doit passer au rang junior cette saison. Elle a entendu auparavant les arguments qu’il a présentés, mais « la façon dont il explique est tellement différente que vous y pensez d’une toute nouvelle façon », a-t-elle dit. « Il a une façon superbe d’enseigner. »

Stéphane Yvars, à présent entraîneur au Centre Élite de Boucherville, a décidé de s’entraîner avec Doug comme patineur de compétition, mais en 1993 il avait déjà un plan à long terme à l’esprit : se renseigner auprès des meilleurs à propos de l’entraînement des patineurs. « Il est très généreux », a déclaré Stéphane. « Il est la personne la plus généreuse que je connaisse. Il donne tout. »

Lorsque Stéphane était lui-même patineur, il n’avait réussi un triple Axel qu’une seule fois (à l’âge de 16 ans) avant de souffrir de blessures. Il savait qu’il avait besoin de ce saut à son retour. « Nous avons passé un mois sur la carre arrière », a déclaré Stéphane. « Il est tellement patient. » Stéphane est arrivé en avril. À la fin de mai, il exécutait des triples Axels. « Il est un excellent mentor », a ajouté Stéphane. Chaque année, maintenant, il invite Doug à présenter des séminaires dans son club.

Alors, sur la glace, Doug travaillait comme collègue aux côtés de Brian Orser. Comment était‑ce pour lui de voir Brian grimper les rangs internationaux de l’entraînement? « Il m’a demandé s’il pouvait m’appeler grand-père », a signalé Doug.

« Il était un champion du monde et il travaille avec un champion olympique et du monde », a ajouté Doug. « C’est vraiment fantastique. C’est la personne qui reste après que vous avez achevé ce chapitre. Et, vous la regardez passer au prochain chapitre. Ce sont d’excellents entraîneurs qui sont capables d’affronter le monde entier et de faire un bon travail. »

Brian affirme qu’il a pris une grande partie de ce qu’il a appris de Doug en tant qu’entraîneur et l’applique à ce qu’il fait maintenant, bien qu’il ait évolué au fil du temps. « Le patinage a changé et la technique a changé », a-t-il dit.

L’appel et la trajectoire des sauts sont différents de l’époque de Brian. « Nous avions l’habitude de dire que nous grimpions dans les sauts », a déclaré Brian. « Nous balancions la jambe libre, qu’il s’agisse d’un Axel ou d’un Salchow ou même d’une boucle piquée. Nous ramenions cette jambe libre et grimpions comme si nous montions un escalier. »

Maintenant, les pieds restent plus ensemble. Les patineurs amorcent la rotation plus tôt. « Vous grimpez toujours, mais vous ne grimpez pas comme si vous montiez un escalier », soutient Brian. « En ce qui concerne les quadruples sauts, c’est impératif. Vous devez commencer à enseigner de cette façon maintenant. »

Dartfish a montré que Brian était l’une des seules personnes qui pouvaient grimper dans un triple Axel et néanmoins obtenir trois rotations et demie lorsqu’il était patineur. Il n’enseigne pas les Axels de la façon dont il les a appris.

D’autres choses apprises de Doug ont été essentielles à son succès en tant qu’entraîneur. « Il était la personne qui travaillait le plus dur dans toute la patinoire, toujours le premier arrivé et le dernier à quitter les lieux », a-t-il dit. « Il se présentait à chaque séance à temps et avec beaucoup d’énergie. »

« Et, vous pouvez toujours voir cela en lui, cette fantastique énergie. C’est ce qu’il faut dans un centre, lorsque vous essayez de créer une communauté de patinage. Il faut le faire avec enthousiasme, énergie et dynamisme et tout le monde s’en inspire. »

« Au cours des deux dernières années, Doug s’est éloigné de la bande, à la Mariposa Skating School, et fait plutôt fonction de directeur général. Mais, il est toujours prêt à transmettre ses connaissances et il trouve le camp de développement « merveilleux ». »

« Les entraîneurs sont les chefs de file de la prochaine génération », affirme-t-il. « Il s’agit de promotion du travail d’équipe. C’est génial d’en faire partie et il est amusant de voir tout le monde se développer. »

Participants au Camp de développement 2015 de Patinage Canada
Justine Brasseur, 14 ans, Brossard, Qc
Edrian Celestino, 17 ans, Dollard-des-Ormeaux, Qc
Antony Cheng, 17 ans, Richmond Hill, Ont.
McKenna Colthorp, 14 ans, Fort St. James, C.-B.
Marjorie Comtois, 15 ans, St-Hubert, Qc
Kim Decelles, 16 ans, Québec, Qc
Cailey England, 17 ans, Quesnel, C.-B.
Gabriel Farand, 14 ans, St-Antoine-sur-Richelieu, Qc
Ajsha Gorman, 14 ans, Kelowna, C.-B.
Brian Le, 15 ans, Delta, C.-B.
Grace Lin, 14 ans, Dollard-des-Ormeaux, Qc
Nicolas Nadeau, 17 ans, Boisbriand, Qc
Conrad Orzel, 14 ans, Woodbridge, Ont.
Rachel Pettitt, 16 ans, Whitehorse, Yn
Joseph Phan, 13 ans, Gatineau, Qc
Alicia Pineault, 15 ans, Varennes, Qc
Triena Robinson, 15 ans, Fort St. John, C.-B.
Alison Schumacher, 12 ans, Tecumseh, Ont.
Gabriel St-Jean, 15 ans, Grand-Mère, Qc
Sarah Tamura, 14 ans, Burnaby, C.-B.
Amanda Tobin, 14 ans, Burlington, Ont.
Bruce Waddell, 13 ans, Toronto, Ont.
Semi Won, 13 ans, Barrie, Ont.
Matthew Wright, 14 ans, Waterloo, Ont.
Megan Yim, 13 ans, Vancouver, C.-B.

Tracy Wilson ramène l’élite aux notions de base

Tracy Wilson estime qu’elle apprend autant qu’elle enseigne.

Nous savons tous qu’elle est une excellente analyste de patinage pour divers réseaux de télévision, ayant remporté des Prix Gémeaux pour son travail. Mais, l’ancienne médaillée olympique en danse sur glace s’est façonnée, tranquillement et à l’arrière-scène, une brillante carrière comme entraîneure de certains des meilleurs patineurs au monde. Enseignant à tous genres de patineurs l’art véritable de la lame, Tracy est devenue le vent dans les voiles de champions olympiques et d’aspirants au titre mondial.

Et, elle l’a fait par le biais de partenariats : apprenant d’autres sports alors qu’elle enseigne à leurs athlètes. Elle a décomposé des casse-têtes et créé des exercices et des méthodes qui semblent fonctionner à merveille. Il y a plusieurs semaines, trois de ses élèves se sont classés parmi les cinq premiers dans l’épreuve masculine aux Championnats du monde à Shanghai : le nouveau champion du monde Javier Fernandez, le champion olympique Yuzuru Hanyu et l’exubérant champion canadien Nam Nguyen, qui a rallié à sa cause beaucoup de personnes avec son classement en cinquième place, à l’âge de 16 ans.

Les exercices de Tracy sont un mélange de beaucoup d’éléments, commençant par ce qui a fonctionné pour elle et son partenaire Rob McCall, sept fois champions canadiens, trois fois médaillés de bronze aux championnats du monde et premiers danseurs sur glace canadiens à remporter une médaille olympique (bronze en 1988). Rob et elle faisaient des exercices de base chaque jour lorsqu’ils s’entraînaient. « Ceci nous a vraiment aidés à trouver notre équilibre, à créer une mémoire musculaire de sorte que nous n’ayons jamais à y penser », a déclaré Tracy. « Nos corps savent bien comment maximiser l’efficacité. »

Après le décès de Rob en 1991, Tracy n’a pas patiné pendant cinq ans. Elle est retournée sur la glace seulement parce que ses enfants voulaient patiner. Son fils aîné, Shane, a commencé à jouer au hockey. Tout a changé après une rencontre fortuite avec un entraîneur de hockey lors d’un cocktail. Tracy lui a dit : « Devinez ce que vous devriez faire? » L’entraîneur lui a demandé si elle aimerait le faire. Tracy a dit : « Bien sûr. »

Elle a travaillé avec l’équipe de son fils qui était âgé à l’époque de sept ou huit ans jusqu’à ce qu’il atteigne le milieu de l’adolescence. Son deuxième fils a aussi joué au hockey. « J’ai simplement pris mes exercices de danse sur glace et c’est ce que j’ai fait avec ces joueurs de hockey au son de musique », a-t-elle dit. Elle a adapté les exercices aux besoins des joueurs.

Et bien sûr, les besoins étaient différents. Elle a appris que les joueurs de hockey ne se souciaient pas de ce qu’ils avaient l’air sur la glace. Ils n’avaient aucun besoin de pointer les pieds. Ils se préoccupaient d’équilibre, de vitesse et de puissance. Rapidement, elle a découvert qu’elle devait toujours garder une longueur d’avance sur les jeunes de 9 et 10 ans et toujours essayer de trouver de nouveaux exercices.

« Ce que j’ai obtenu d’eux était une liberté », a-t-elle signalé. « J’ai trouvé que c’était vraiment intéressant. » Et, à son tour, elle a ajouté cet élément à ses exercices de patinage artistique. C’est bien d’avoir la bonne technique, mais encore mieux si vous y ajoutez puissance et énergie.

Un jour, son fils Shane était sur la glace au Toronto Cricket Skating and Curling Club parce qu’il avait demandé à sa mère de travailler avec lui. Intrigués, les patineurs américains Adam Rippon et Christina Gao, qui s’entraînaient à Toronto à l’époque, lui ont demandé s’ils pouvaient s’entraîner avec lui. « C’était fabuleux », a déclaré Tracy. « Ils sont allés sur la glace et on a vraiment pu voir la différence. Ils s’intéressaient plus au style qu’à la puissance. Et, j’ai dit : « Question de s’amuser, placez-vous derrière Shane. Écoutez toujours sa lame et oubliez de quoi vous avez l’air. Ne faites que suivre. »

Elle et son acolyte Brian Orser ont tous deux déterminé ce qui fonctionne pour aider les différents patineurs. Il n’y a aucune formule toute faite. Quand Tracy est redevenue entraîneure de patinage artistique, ses premiers élèves étaient stupéfiants : les étoiles chinoises de patinage en couple Xue Shen et Hongbo Zhao. Lori Nichol, qui venait de faire leur chorégraphie, les a envoyés à Tracy pour peaufiner leurs habiletés de patinage, alors que Brian et Tracy venaient de commencer au club.

Ensemble, ils ont travaillé pendant cinq heures le premier jour. Tracy les a ramenés aux notions de base. À l’époque, la mère de Yu Na Kim se trouvait dans la patinoire, venant travailler avec le chorégraphe David Tracy, et elle a demandé si Tracy travaillerait avec sa fille.

« Bien sûr », a répondu Tracy. « Quand? »

« Lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi », a-t-elle dit. Kim est donc devenue la deuxième élève de Tracy. Elle a eu une année entière pour travailler avec Kim. Finalement, tout ce que Tracy pouvait penser, Kim pouvait le faire.

Si vous n’avez pas vraiment décomposé les notions de base du patinage à leurs plus simples éléments, vous ne pouvez y ajouter », a déclaré Tracy. Elle avait demandé à Xue et Hongbo d’exécuter des exercices de patinage sur deux pieds, appelés bulles (les pieds entrent et sortent ensemble), qui visaient à leur apprendre le mouvement du genou et l’équilibre. Ils ont consacré environ 30 à 40 minutes aux premiers exercices, puis sont passés aux carres intérieures.

« Je savais que si j’allais faire pour eux ce que dont ils avaient besoin, nous devions commencer par le tout début et je ne savais pas comment le faire autrement », a fait remarquer Tracy. Plus tard, elle a appelé Lori Nichol et lui a dit qu’elle allait s’excuser à l’avance de frustrer Hongbo, en particulier. Lori a dit au contraire qu’ils avaient adoré les exercices et voulaient les faire tous les jours. Ils se sont entraînés avec Tracy pendant 10 jours d’affilée.

Au printemps dernier, Hongbo, désormais entraîneur, a envoyé trois de ses équipes de patinage en couple à Tracy afin qu’elle travaille avec eux de la même manière. Il s’agit des mêmes exercices que Tracy et Brian utilisent pour enseigner aux patineurs et adultes débutants.

Tracy a également créé un entraînement hors glace au fil des ans. Elle avait elle-même fait du Pilates et de la danse au sol et adapté certains de ces exercices sur la glace. « Vous pouvez être très créatif une fois que vous avez les notions de base et voyez comment les principes s’enchaînent à tous les niveaux », dit-elle.

De façon plus importante, au début, Tracy n’était pas sûre – en raison de son point de vue de danse sur glace – si ce qu’elle faisait était ce dont un patineur en simple, un joueur de hockey ou une patineuse de patinage synchronisé avait besoin.

« Mais vous savez? », dit-elle. « C’est la même chose ». Oui, les partenariats et l’apprentissage multidisciplinaire fonctionnent.

Rencontrez des entraîneurs extraordinaires : Karen et Jason Mongrain

Par Debbi Wilkes

Les entraîneurs de patinage Karen et Jason Mongrain sont nerveux.

Ce n’est pas parce que leurs élèves concourent aux Championnats de section la semaine prochaine ou à cause des exigences auxquelles leur communauté et leur patinoire font face cette semaine aux Internationaux Patinage Canada, à Kelowna, en Colombie-Britannique. En tant qu’entraîneurs de patinage artistique de premier ordre, possédant une quarantaine d’années d’expérience combinée, cette équipe composée du mari et de la femme est habituée à ce genre de stress.

Ce qui les rend inquiets, cette semaine, est le fait que pour le gala d’exhibition de dimanche, ils doivent concevoir et enseigner près de six minutes de chorégraphie à plus d’une vingtaine d’étoiles internationales du patinage, la plupart qu’ils n’ont jamais rencontrées et dont beaucoup ne parlent pas l’anglais… et il n’y a qu’UNE seule répétition de 45 minutes, dimanche matin, à Prospero Place, pour en assurer le succès.

Ça semblerait un cauchemar.

Lorsque Patinage Canada leur a téléphoné pour leur demander s’ils voulaient s’en occuper, ils savaient instantanément que ce serait une tâche difficile, mais aussi une rare occasion qui ne peut se présenter qu’une seule fois dans la vie d’un entraîneur. La chance de travailler avec des patineurs d’élite de ce niveau, quelle que soit la situation, serait considérée comme un rêve pour un entraîneur. Ils ont accepté le défi, malgré le fait que cette période de l’année soit l’une de leurs plus occupées, avec les compétitions et l’entraînement au rythme le plus frénétique.

Alors, que comptent-ils faire?

La clé du succès du programme sera la sélection d’une excellente musique. Karen et Jason ont décidé d’utiliser ce qu’ils qualifient de « hard rock de genre cliché des années 80 », composé de musique très populaire, positive et énergique.

Gardant leur chorégraphie simple et mettant en vedette des patineurs individuels, voilà qui contribuera également à concevoir un excellent programme. D’ici à ce premier pas sur la glace, durant la répétition dimanche matin, Karen et Jason feront des recherches supplémentaires en ligne pour apprendre à mieux connaître les habiletés individuelles des patineurs et trouver des trucs qui contribueront à rendre le programme original. Ils encourageront aussi les patineurs à proposer quelques-unes de leurs propres idées pour ajouter à la chorégraphie et lui donner un peu plus de piquant.

L’équipe est bien consciente qu’après une semaine de compétition et de stress qui va de pair avec l’exécution, les patineurs voudront se déchaîner, montrer leur personnalité et s’amuser. Ils compteront sur ces facteurs de motivation pour engager les athlètes, qui sont enthousiastes et réceptifs aux nouvelles idées.

Il faudra tenir compte de la logistique dès que commencera le processus d’enseignement. Les patineurs seront répartis en équipes, probablement filles contre garçons. Et, comme toujours, la musique dictera exactement qui va où, fait quoi et quand.

Six minutes représentent une quantité massive de chorégraphie, mais, malgré leur nervosité, Karen et Jason feront appel à leur vaste expérience pour faire le travail et créer un dernier programme qui est mémorable et amusant pour les patineurs et les partisans. Et, les Mongrain font face à ce défi avec le même genre de dévouement, d’enthousiasme et d’énergie qui ont marqué leur brillante carrière à titre d’entraîneurs.

Jason admet que c’était purement par chance qu’il soit devenu entraîneur. En tant que patineur, il n’avait aucun désir d’être entraîneur… ce qui semblait être travail très stressant! Il venait tout juste de terminer sa deuxième année de collège et ne savait trop quelle direction prendre lorsqu’il a reçu un appel téléphonique à l’improviste d’un club, dans le petit village éloigné de Nakusp, C.-B., pour lui demander s’il voudrait entraîner ses 60 membres, dont plus de la moitié se trouvait au niveau de Patinage Plus. Reconnaissant que ce serait une expérience fascinante, Jason a pensé que ceci lui donnerait aussi le temps de prendre des décisions concernant son avenir. Mais lorsqu’il a commencé, il a été surpris de constater à quel point la profession d’entraîneur pouvait être gratifiante et après la première saison, il savait qu’il était mordu!

En revanche, Karen, sa femme et partenaire d’entraînement, a toujours su qu’elle voulait être une entraîneure. Elle avait environ vingt-cinq ans le jour où elle a trouvé une capsule témoin de son propre projet d’école lorsqu’elle était en cinquième année. Sur une page de questions et réponses où on lui demandait ce qu’elle voulait être quand elle serait grande et elle a répondu : « entraîneure de patinage! »

Karen a aussi commencé dans une petite collectivité, Grand Forks, C.-B., et comme Jason, s’estime chanceuse d’avoir amorcé sa carrière dans une petite ville où elle a appris à apprécier différents points de vue et a été obligée de se perfectionner avec des ressources limitées.

En rétrospective, certains des moments d’enseignement les plus heureux du couple ont été de voir les petits enfants avoir un plaisir fou sur la glace. S’amuser et être avide d’apprendre, voilà des qualités qu’ils remarquent le plus chez les patineurs qui participent pendant toute leur vie au sport. Karen et Jason enseignent à beaucoup de patineurs de compétition… et il y a souvent beaucoup de pression… mais en fin de compte, les deux entraîneurs essaient de créer une expérience qui est toujours pleine de plaisir et d’aventure, qui aidera à susciter le désir de rester impliqué dans le sport de quelque façon que ce soit après la fin de leur carrière de compétition.

« Rien n’est plus satisfaisant que d’entraîner un patineur de Patinage Plus jusqu’à la fin d’une longue et fructueuse carrière », affirme Karen. « Nous avons souvent les visites d’anciens patineurs qui nous informent de leur vie actuelle… c’est quelque chose que nous chérissons tous deux! »

Les deux partenaires jugent que l’entraînement permet de donner libre cours à la créativité et sont particulièrement fiers des étonnantes réalisations de leurs patineurs à Kelowna. Ces dernières années, le club a produit un bon nombre de classements dignes du podium aux championnats nationaux jusqu’au niveau junior, une réalisation spéciale pour leur club, grâce en partie au soutien et à l’engagement des bénévoles extraordinaires du club.

« J’adore entraîner et développer les patineurs », ajoute Jason, « mais je crois que la contribution la plus importante que je puisse faire est de travailler avec les jeunes entraîneurs. Ceci a un plus grand impact sur un nombre plus élevé de patineurs et sur les générations futures. Je suis également très fier de faire partie d’une équipe avec les bénévoles de notre club… une équipe qui renforce le profil et la valeur du patinage artistique dans notre ville. »

Karen et Jason estiment que le patinage est une excellente habileté dans la vie. La patience requise pour apprendre à tous les niveaux, faire face à la peur, faire preuve de créativité, répondre aux besoins en matière de conditionnement physique, traiter des hauts et des bas dans l’entraînement et la performance et, surtout, persévérer… sont toutes des habiletés qui sont utiles dans la vie.