Fabricant de patins pour les étoiles

Croyez-le ou non… John Knebli n’a jamais mis pied sur la glace chaussé d’une paire de patins, mais il a contribué plus au patinage que beaucoup de ses champions.

Né en Hongrie (Roumanie) en 1904 et éduqué dans ce pays, il est devenu un maître artisan de la fabrication de chaussures orthopédiques, se spécialisant dans les propriétés et le tannage du cuir, l’anatomie du pied et du corps, l’étude de la kinesthésie, la marche, le développement du squelette et la musculature.

Lorsqu’il a émigré à Toronto en 1930, il possédait déjà tous ces talents, malgré que durant bon nombre de ces premières années, il lui était difficile de joindre les deux bouts. Il a fait tous genres de boulots… du travail à la ferme à la livraison de lait… et enfin il a économisé assez d’argent pour rêver d’ouvrir son propre magasin. En 1944, en partenariat avec son épouse bien-aimée, Elizabeth, John a réalisé son rêve lorsqu’il a ouvert son magasin de chaussures, se spécialisant dans les chaussures pour les enfants et le soccer ainsi que les chaussures de patins de hockey et de patins à roulettes.

Sa carrière est parvenue à un tournant décisif en 1948, quand un entraîneur de patinage l’a convaincu de fabriquer des chaussures de patins pour un élève qui avait des problèmes de pieds, un défi qu’il a tout d’abord refusé parce qu’il ne comprenait pas les besoins d’un patineur ou comment fabriquer une chaussure pour traiter de ces problèmes.

Gerry Blair, un entraîneur qui connaissait du succès dans la région de Toronto, a emmené un de ses élèves au magasin. C’était un jeune Paul Tatton (voir le blogue…), un patineur talentueux et prometteur qui, comme la plupart des patineurs, avait des problèmes de pieds qui faisaient en sorte que le port de patins ordinaires était catastrophique. Les pieds du jeune Paul avaient besoin d’une attention particulière, de chaussures solides et flexibles, faites sur mesure pour s’adapter à lui et à ses problèmes de pieds.

Gerry était convaincant… et John… qui aimait toujours la recherche, la créativité et les occasions d’affaires… a enfin accepté le défi après avoir reçu une paire de chaussures de patins qu’il pouvait démonter afin d’en étudier la confection. Il paraît qu’après avoir minutieusement démonté les chaussures, il aurait dit « Je peux faire mieux que ça! » et aurait rapidement commencé l’étude scientifique de la conception et de la fabrication d’équipement de patinage de qualité.

Au fil des ans, John, ou M. Knebli ou Papa K, comme on l’appelait affectueusement, a établi une philosophie à propos de son œuvre magistrale.

La chaussure de patin devait s’adapter :

  • au pied;
  • à la personne qui la portait;
  • à la lame qui y était attachée;
  • à son utilisation.

À cette fin, il était méticuleux dans ses mesures du pied : la largeur de la plante du pied, la largeur à la cheville, la longueur de la cambrure, la hauteur de la cambrure et la longueur du gros orteil étaient d’importants éléments de l’équation.

Mais ces éléments n’étaient pas les seuls dont il tenait compte dans sa formule.

Il a étudié de façon approfondie le patinage et les patineurs.

En assistant continuellement à des séances de patinage partout dans la ville, souvent accompagné de sa fillette Elizabeth, il traitait ces visites comme s’il s’agissait de ses propres laboratoires scientifiques. Assis près de la bande pendant des heures, observant et étudiant la dynamique du sport et comment le corps doit bouger, il s’est rendu compte que le patinage est tout à fait différent de la marche et le point d’équilibre se trouve à l’arrière de la cambrure, au début du talon. Pour le patinage, il a observé que l’équilibre se trouve plus vers l’avant à l’extrémité de la plante du pied, le corps étant incliné pour faciliter la poussée.

M. K s’est aussi aperçu que la hauteur du talon, qui changeait le point d’équilibre, est unique à chaque patineur, une découverte qui l’a mené à d’autres calculs pour la fabrication de la chaussure compte tenu de la distribution du poids et de la masse corporelle de l’athlète, mais aussi de la position de son corps.

Concepteur, innovateur et véritable partisan du patinage artistique, M. K faisait constamment de la recherche afin d’améliorer les chaussures de patins.

Sa conception de chaussures basses a été révolutionnaire.

Jusqu’à ce moment, la croyance largement répandue était qu’afin de donner un soutien maximal à la cheville, la chaussure devait être haute. M. K n’était pas du tout de cet avis. Au début, sa motivation pour fabriquer une chaussure plus courte était simplement de nature esthétique, croyant qu’une chaussure basse allongerait la jambe, ce qui serait plus joli sur la glace. Pour créer la force supplémentaire exigée pour la nouvelle chaussure, il a combiné la conception basse avec du cuir plus fort et enfin, vers 1954-1956, a fabriqué sa première paire de chaussures basses pour la future championne de patinage en couple canadienne, du monde et olympique, Barbara Wagner.

Sa fabrication de cuir spécialisé à l’épreuve du froid et de l’humidité et pour renforcer la chaussure est devenue une partie importante de son succès. Avec ses connaissances antérieures du cuir et de ses propriétés, il a travaillé avec les tanneurs de Braemore Leathers, à Cambridge, en Ontario, pour créer la qualité de cuir qu’il cherchait pour les dessus et pour concevoir une semelle de cuir chromée pour la base de la chaussure, afin de faire face aux températures glaciales.

L’interminable attention aux détails de M. K, en ce qui concerne la qualité de ses chaussures, l’a également mené à d’autres innovations, y compris la conception de machines spécialisées pour remplir les commandes personnalisées qu’il recevait de partout au monde.

Conjointement avec l’entraîneure Ellen Burka, il a inventé une lame de style libre pour sa fille, la future championne du monde Petra Burka, qui finalement est devenu connue sous le nom de Wilson’s Pattern 99, LA lame de style libre pour les champions.

Tout au long de sa carrière exceptionnelle, John a créé des chaussures de patins pour de nombreux autres champions canadiens et du monde ainsi que des médaillés olympiques. Au nombre de ses plus célèbres clients se trouvaient Brian Orser, Barbara Underhill, Paul Martini, Toller Cranston et Peggy Fleming.

Comme énoncé dans sa mise en candidature pour le Temple de la renommée de Patinage Canada, « Le dévouement de John à son métier l’a amené à façonner le sport du patinage artistique, un patin à la fois. »

M. K est décédé à Toronto en 1997, à l’âge de 92 ans.

Patinage Canada intronisera officiellement John Knebli dans la catégorie des bâtisseurs du Temple de la renommée de Patinage Canada durant le Congrès annuel et assemblée générale 2015, à Winnipeg.

(Merci à la fille de M. K, Elizabeth, d’avoir partagé beaucoup de détails de la carrière de cet homme remarquable.)

Tenue du Congrès annuel et assemblée générale et de la Conférence nationale des entraîneurs de 2016 de Patinage Canada, à St. John’s

OTTAWA (ONT.) – Patinage Canada a annoncé aujourd’hui que la ville de St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador, sera la ville hôte de son Congrès annuel et assemblée générale (CAAG) de 2016, tenu conjointement avec la Conférence nationale des entraîneurs (CNE) 2016. Les événements auront lieu du 25 au 28 mai 2016, et le programme de samedi comptera la 103e AGA de l’association.

Ceci marquera la première fois que Patinage Canada est de retour à St. John’s depuis les Internationaux Patinage Canada, qui ont eu lieu dans cette ville en 2005.

« Nous sommes ravis de retourner dans l’une des villes les plus historiques du Canada pour notre Conférence nationale des entraîneurs et notre Congrès annuel et assemblée générale », a déclaré Dan Thompson, chef de la direction générale de Patinage Canada. « Il ne fait aucun doute que la famille du patinage se sentira accueillie par la culture dynamique de la côte est de St. John’s et nous attendons avec impatience une sensationnelle semaine de croissance et de développement. »

L’événement à St. John’s constituera une excellente expérience d’apprentissage pour les délégués et les entraîneurs de patinage en plus de leur donner l’occasion de célébrer les succès de la saison 2015-2016, tout en donnant un aperçu des buts et de l’orientation pour les prochaines années.

Bénévoles honorés pour leur dévouement au patinage

Chaque organisme à but non lucratif se mesure en fonction de la compétence de son armée de bénévoles. Bien que la gestion de l’entreprise et l’élaboration de ses programmes puissent émaner d’un bureau national, comme Patinage Canada, ce sont les gens inspirants au niveau local qui animent vraiment l’organisation.

Compte tenu des 1 400 clubs de Patinage Canada environ, dans de petites et grandes villes partout au pays, il faut des milliers de bénévoles pour assurer l’exploitation des clubs, organiser les événements, interagir avec les membres actuels et potentiels et définir la place du club dans la communauté.

La plupart des bénévoles sont entrés dans le monde du patinage parce qu’ils voulaient que leurs enfants apprennent à patiner. Puis, à mesure que l’intérêt et l’engagement de leurs enfants se sont accrus, leur participation a aussi augmenté, à un point où le fait d’offrir leur temps pour aider à assurer une bonne exploitation du club semblait aller de soi pour appuyer le passe-temps de leurs enfants.

Ils ont découvert que le bénévolat exige tout et n’importe quoi : aussi peu qu’une heure de votre temps ou aussi sérieux que de siéger au conseil d’administration du club. Et, toute une gamme de tâches peut être exigée… planification d’horaires sur glace, achat de temps de glace, administration et arbitrage, collecte de fonds, coordination des journées de tests, production de spectacles sur glace, conception de plans de marketing et de promotion… et même le rôle de psychologue, de négociateur et de chef d’équipe.

Si ceci ressemble à une effrayante fosse aux serpents, ça peut l’être… mais le bénévolat peut aussi mener à des expériences susceptibles d’avoir un impact durable sur la vie : amitié, esprit d’équipe, maîtrise de nouvelles compétences de la vie et établissement de partenariats très fructueux.

Au gala et banquet de remise des distinctions aux bénévoles, tenu durant le Congrès annuel et assemblée générale qui aura lieu à Winnipeg, on peut demander aux incroyables bénévoles honorés pour leurs services exceptionnels ce que le patinage a ajouté à leur vie. Les lauréats de prix proviennent de toutes les provinces et de tous les domaines du patinage… bénévolat dans les clubs et sections, entraîneurs et officiels… mais, leurs messages individuels concernant la valeur des partenariats sont constants et souvent communiqués d’une seule voix.

« Le succès commence manifestement au niveau local et se poursuit jusqu’au niveau de l’élite. Promouvoir que nous sommes tous des partenaires du progrès du patinage montre que toutes les parties de la famille de patinage sont importantes, qu’il s’agisse de patineurs de Patinage Plus, d’athlètes d’élite, d’entraîneurs, de bénévoles ou d’administrateurs », déclare Laurie Bertholet, mère de de la représentante du Manitoba pour le Prix de l’athlète du Patinage de compétition.

Et comme l’a indiqué Therese Bilsborough, gagnante du prix du Nord de l’Ontario, la capacité d’avoir recours aux points forts de tous les partenaires est l’une des clés du succès. « J’estime que les partenariats avec nos bénévoles, municipalités, utilisateurs de la patinoire et le monde des affaires sont absolument nécessaires pour que mon club et ma communauté prospèrent. »

Ces jours-ci, avec tant d’autres activités qui visent à accaparer le temps et l’argent des participants, le défi pour le patinage et nos clubs est de reconnaître la réalité du paysage actuel des loisirs et d’offrir une activité et un environnement qui sont positifs, productifs et amusants.

La gagnante du Nouveau-Brunswick, Carole Tiffault, décrit une telle activité de son club, Lames d’or Dieppe. « Nous faisons la promotion de nos programmes auprès d’autres sports comme la ringuette, le hockey et le patinage de vitesse. Toutes nos associations font leurs inscriptions ensemble afin que les gens soient au courant de tous les sports offerts. »

Cindy Ramsay, de l’Î.-P.-É., convient qu’il est essentiel de s’entendre avec les autres groupes dans la patinoire. Toutefois, la recherche de partenariats à l’extérieur de la patinoire peut aussi présenter des résultats inattendus. « Nous devons créer une bonne relation de travail avec la municipalité afin d’être pris en considération lors de l’affectation de ressources, avec les entreprises locales pour pouvoir puiser dans leurs ressources, avec les écoles secondaires afin de pouvoir accéder aux bénévoles éventuels et avec les médias locaux pour assurer la couverture de nos événements. »

À quoi ressemble un bon partenariat pour nos gagnants?

Doug Pettapiece de la section de l’Alberta, des Territoires du Nord-Ouest et de Nunavut en décrit les principales caractéristiques. « Il faut s’accorder sur un but commun et il doit y avoir une ouverture d’esprit, une transparence, une confiance et un respect mutuel pour toutes les parties concernées. »

La gagnante de Terre-Neuve-et-Labrador, Susan Thistle, va encore plus loin. « Les buts doivent être clairement définis afin qu’une stratégie puisse être établie pour atteindre le but. Chaque partenaire doit comprendre son rôle respectif dans le partenariat… et pour bien travailler ensemble. »

La gagnante de la section du Centre de l’Ontario de Patinage Canada, Joanne Phelps, ajoute un morceau simple, mais crucial du casse-tête : « La collaboration et le respect sont essentiels à tout partenariat réussi! »

Il est vrai que certains bénévoles contribuent au club des compétences professionnelles particulières et, certainement, ces ressources sont d’une valeur inestimable pour le succès d’un club. La plupart des autres bénévoles offrent toutefois des choses qui ne sont peut-être pas aussi tangibles, mais tout aussi importantes… un plus grand et meilleur sac rempli de trucs… motivation, dévouement et temps.

Peut-être qu’ils ont eu une excellente expérience de patinage dans leur enfance, peut-être que leurs enfants apprennent à patiner au club et qu’ils estiment de leur devoir de faire du bénévolat ou peut-être qu’ils sont des officiels. Les raisons pour y parvenir sont aussi diverses que le patinage communautaire même, mais ils s’entendent sur une chose… donner de leur temps à un sport qui a en quelque sorte ou d’une certaine façon enrichi leurs vies.

Se fondant sur sa myriade d’expériences, Sarah Miles, de Nouvelle-Écosse, s’exprime parfaitement. « Il faut beaucoup de gens pour assurer la réussite d’une organisation sportive. Si ces partenariats sont vraiment positifs, ils peuvent créer un engagement et un amour à vie du patinage. »

Nexxice et Sandra Bezic en parfait unisson

La célèbre chorégraphe Sandra Bezic cherchait un nouvel élément pour son spectacle de patinage à Niagara, en janvier dernier, et elle a frappé dans le mille.

Elle a découvert Nexxice.

« Je savais qu’il s’agissait d’une bonne équipe », a déclaré Sandra. « Mais, je ne savais pas à quel point jusqu’à ce que je me trouve sur la glace avec elle. »

Dès le début, quand Sandra s’est trouvée avec l’équipe dans son lieu d’entraînement, le Centre de patinage Appleby, à Burlington, en Ontario, elle a été « stupéfiée » – simplement par les exercices de poussées-élans.

Les regarder faire ces exercices pendant 30 minutes, sous la direction d’Anne Schelter, en formation de 16 patineurs? À vous donner la chair de poule. Les voir gagner les Championnats du monde de patinage synchronisé plusieurs mois plus tard, ici au pays, dans leur propre région, devant une foule vêtue de rouge, hurlant en agitant des drapeaux? Inestimable.

Sandra se trouvait dans l’auditoire pour le style libre, un programme envoûtant sur la musique de Rhapsody in Blue. Les patineuses vêtues de noir de la tête aux pieds, la lumière étincelant subtilement de leurs chemises de couleur cendrée, un pli bleu de cobalt foncé se détachant des jupes pendant le mouvement, Nexxice a finalement exécuté le programme complexe de la façon dont le voulait l’équipe pendant toute la saison. Et, maintenant le monde entier sait aussi qui est cette équipe : une championne du monde de premier ordre.

Les performances aux Championnats du monde à Hamilton, en Ontario, à la mi-avril, ont peut-être été un moment décisif, non seulement pour Nexxice, mais aussi pour le monde du patinage synchronisé en général, qui attend en retenant son souffle que le Comité international olympique vote pour son inclusion, en juillet.

« Je pense que nous prenons de la maturité », a déclaré l’entraîneure de Nexxice, Shelley Barnett. « Notre sport évolue. Nous frappons à la porte depuis longtemps. Mais je pense aussi que nous obtenons plus de respect des autres disciplines du patinage. C’est quelque chose que je n’ai pas constaté auparavant, certainement pas après 2007. »

Shelley faisait référence à l’année où les Championnats du monde ont lieu la dernière fois au Canada, en 2007, quand l’équipe a finalement remporté sa première médaille (bronze), à London, en Ontario. C’était bruyant, là aussi. Mais ce qui est arrivé à Hamilton était incomparable.

Des personnes qui n’avaient jamais regardé le patinage synchronisé auparavant étaient aux aguets, de même que beaucoup de patineurs d’élite du Canada. Shelley a remarqué une participation accrue aux séances d’essai de l’équipe et l’inscription aux programmes pour les jeunes et les débutants a triplé depuis les Championnats du monde. « Bon nombre de jeunes patineurs n’avaient jamais rien vu de pareil à ce niveau », a-t-elle signalé. « Et, on constate plus d’enthousiasme et d’intérêt des parents qui ne comprenaient peut-être pas tout à fait ce que le sport pouvait faire pour leurs enfants. »

Oui, Nexxice a gagné, mais c’est la façon dont elle l’a fait qui donne des frissons. Shelley a dit qu’Anne Schelter avait créé une chorégraphie pour le style libre qui était compliquée et exigeait des nuances d’expression. « Il y avait tellement de complexités et de subtilités dans la musique qui devaient être mises en évidence », a déclaré Shelley. « L’équipe a été mise au défi, toute l’année, de trouver ces nuances et de contrôler ses mouvements en harmonie avec la musique. »

On voulait quelque chose de difficile pour l’équipe, parce que les membres de Nexxice étaient forts et le noyau de l’équipe patinait ensemble depuis au moins cinq ans. « L’équipe était capable de faire face à beaucoup », a déclaré Shelley.

Reconnue comme chorégraphe de patineurs comme Barbara Underhill et Paul Martini, Brian Boitano, Kristi Yamaguchi, Kurt Browning, Tara Lipinski, Lu Chen et, pendant des années, les tournées de Stars on Ice, Sandra est allée à la recherche de Nexxice parce qu’elle voulait des talents locaux pour son nouveau spectacle de glace, à Niagara. Elle voulait aussi changer les choses dans le spectacle, en mettant de nouveaux patineurs avec des légendes (Nam Nguyen et Kurt Browning) et du patinage traditionnel avec du patinage synchronisé.

Mais lorsque Sandra a effectivement commencé à travailler avec Nexxice, elle a été étonnée des habiletés de patinage. « Leurs habiletés fondamentales sont tout simplement incroyables », a-t-elle soutenu. « Et leur cohésion, à titre d’équipe, leur musicalité et leur professionnalisme montrent que l’équipe fait classe à part. »

Pour remercier l’équipe d’avoir pris du temps pour son spectacle, durant une saison très importante, Sandra est retournée à Burlington plusieurs fois pour aider aux programmes de compétition de Nexxice. Elle a vu l’équipe travailler quatre ou cinq heures d’affilée, avec de courtes pauses pour refaire de la glace, sans se plaindre.

« L’équipe respecte beaucoup le processus », dit-elle. « Elle était tout à fait charmante, amusante et enthousiaste. » Sandra a trouvé la composition du programme d’Anne Schelter tellement musicale et « très logique », a-t-elle affirmé. « La composition était équilibrée et magnifique et faisait preuve de retenue et de sophistication, tout en étant amusante. »

Sandra croit que Nexxice a joué un grand rôle dans le succès de son propre spectacle. « Nous n’avons jamais vraiment la chance de voir ce calibre de patineurs ensemble », a‑t-elle soutenu.

Quant à Nexxice, pour la première fois, au spectacle de Sandra, l’équipe s’est sentie incluse. « C’était vraiment un honneur d’être reconnus au même niveau », a déclaré le cocapitaine de Nexxice, Lee Chandler, le seul patineur masculin de l’équipe. « Nous ne sommes pas encore un sport olympique, alors d’être reconnus comme athlètes d’élite aux côtés de grands noms comme Kurt Browning et Tessa et Scott, c’est vraiment un honneur. »

Les deux mondes du patinage ont échangé des histoires au sujet de leurs expériences durant les répétitions et ces mondes se sont réunis avec grand enthousiasme. Lee Chandler a entendu les sages conseils de Kurt Browning : rester dans le moment présent, profiter de l’entraînement et du cheminement ainsi que de chaque moment des hauts et des bas d’une longue saison.

Les Championnats du monde de patinage synchronisé ont laissé aux membres des souvenirs qui dureront toute leur vie. « C’était comme un genre de tourbillon », a affirmé Lee. « C’était probablement la plus grosse foule devant laquelle j’ai patiné, sans doute la foule la plus énergique que j’ai vue durant ma carrière. »

La foule, qui comptait environ 7 600 personnes pour le programme Rhapsody In Blue, a commencé à hurler dès que Nexxice est apparue derrière un rideau. La foule était debout et agitait des drapeaux. « Nous nous efforcions de rester aussi concentrés que possible », a dit Lee. « C’était tellement bruyant. C’était simplement indescriptible. Le bruit n’était pas vraiment quelque chose qu’on entendait. C’était quelque chose qu’on ressentait. On pouvait simplement sentir l’énergie et la vibration dans la patinoire, lorsque nous étions debout sur la glace. C’était une sensation électrique. »

Puis, l’équipe a patiné. « Nous avons travaillé pendant d’innombrables heures pour nous assurer que nous y fassions justice et nous avons patiné avec maturité et sérénité », a déclaré Lee. « Je pense que nous pouvons tous être très fiers. Nous avons tout donné et nous ne nous sommes pas du tout retenus. »

Une grande partie de l’équipe s’est engagée à rester ensemble pour la prochaine saison. Lee a dit qu’il quittera l’équipe, bien que si le CIO accepte le patinage synchronisé, il ne veut pas fermer la porte. Il a un avenir comme entraîneur et chorégraphe.

Et, il semble que Sandra ne sera plus jamais la même, comme beaucoup, après avoir vu ce que peut faire une équipe canadienne de patinage synchronisé. « Je sentais que c’était un énorme coup de pouce pour moi de suivre l’équipe », a-t-elle dit.

Toujours entraîneur après 60 ans!

Paul Tatton alors et maintenant

Paul Tatton alors et maintenant

Bien que ce fût tout d’abord une façon pour un enfant maladif de faire de l’exercice, le patinage est finalement devenu une histoire d’amour qui a duré toute une vie.

Au milieu des années 40, Paul Tatton était âgé de 10 ans quand il a commencé à patiner au Club de patinage artistique de North Bay. « J’avais été alité à cause d’une pleurésie pendant plus d’un an, donc naturellement je ne pouvais participer à des sports d’action. J’ai réussi d’une façon quelconque mon test préliminaire de figures au cours de ma deuxième saison… et c’est là que mon amour du patinage est né. »

Jeune Paul Tatton.

Jeune Paul Tatton

Ses efforts dans son premier spectacle sur glace n’ont jamais indiqué le genre de carrière qui s’annonçait. « Alors que Sonya Henie était la vedette du spectacle, j’étais une grenouille comme deux autres jeunes garçons. Nous patinions sur de la glace naturelle, sur un pouce de glace fondante, et avions tellement bougé que lorsque nous avons enlevé nos costumes, nous étions complètement verts. La teinture est restée pendant une semaine! »

Dès le début, ce fut un engagement familial : ses parents faisaient bénévolement chaque tâche au club, sa mère finissant par devenir une juge de tests or. « Après ma deuxième année », a dit Paul, « mon père m’a conduit jusqu’à Toronto pour une leçon d’une demi-heure avec l’entraîneur Gerry Blair. À la fin de la leçon, il m’a dit que je pouvais être aussi bon que je le voulais, il pouvait me montrer quoi faire, mais le reste dépendait de moi. »

Quand Paul est retourné à North Bay, il a informé ses parents qu’il devait vivre ailleurs pour obtenir du temps de patinage. Ses parents ont accepté et le lendemain, ils l’ont conduit à Copper Cliff, à l’ouest de Sudbury, lui ont obtenu une chambre, ont pris des dispositions pour ses repas dans un pensionnat et l’ont inscrit au Club de patinage de Copper Cliff. « J’avais 13 ans », raconte Paul, « et je me levais à 4 h tous les matins, je marchais pour prendre le petit déjeuner, puis je me rendais à la patinoire où je patinais de 5 h à 8 h 30, puis j’allais à l’école. Je m’entraînais là avec M. Blair les fins de semaine et je m’entraînais seul durant la semaine. »

Paul Tatton comme un jeune garçon

Paul Tatton comme un jeune garçon

Paul admet que Gerry Blair l’a pris sous son aile et s’est assuré qu’il aille ce qui avait besoin pour s’améliorer. « J’avais des problèmes avec les chaussures de patins qui se brisaient, alors M. Blair m’a emmené voir un de ses amis, John Knebli. John fabriquait des chaussures pour les personnes handicapées. Lorsqu’il a vu mes patins, il a immédiatement dit : « Je peux faire mieux que ça! ». Il m’a ramené à sa boutique, a mesuré mes pieds plats… et deux semaines plus tard, j’avais les toutes premières chaussures de patins que M. Knebli ait jamais faites. Le reste est passé à l’histoire. »

Sous la direction de Gerry Blair et, plus tard, de Sheldon Galbraith, Paul a obtenu la troisième place aux Championnats canadiens seniors en 1954, terminant son programme libre malgré une crise d’asthme à mi-chemin de sa performance. Retournant à la maison pour patiner à l’ouverture officielle du North Bay Memorial Gardens, il savait que sa carrière de compétition se trouvait à un tournant décisif. Les temps étaient durs et compte tenu des règles strictes concernant le statut d’amateur, Paul sentait qu’il était presque obligé de devenir professionnel.

Paul Tatton patinage en couple

Paul Tatton patinage en couple

« Le directeur de la patinoire Morris Snyder m’a demandé de diriger une école de printemps pour lui. Il pensait que je pourrais obtenir une bonne participation et, bien sûr, j’aime le défi, alors je voulais voir si je pouvais le faire. Ce fut un succès avec tous les tests de niveaux élevés réussis. »

Paul a commencé l’œuvre de sa vie. « La transition à l’entraînement a été facile… Je suis un excellent planificateur… et pas seulement pour le patinage. » Que ce soit d’apprendre à voler un avion et d’obtenir sa certification après un mois, d’être repéré par les Blackhawks de Chicago de la LNH ou d’obtenir une bourse d’études pour développer sa haute voix de ténor lyrique en Italie, peu importe ce que visait Paul, il le faisait avec détermination.

Heureusement, le dévouement de Paul envers l’entraînement de patineurs l’a emporté.

Il a travaillé aux États-Unis, plus particulièrement à Hershey, en Pennsylvanie, à l’Université de Miami, à Oxford, dans l’Ohio, en tant que directeur du patinage et est rentré au Canada en 1976, après quoi il a ouvert sa propre école à Sundridge, en Ontario. « Aujourd’hui, je travaille pour le Club de patinage de Riverside, le Club de patinage de Windsor et le Club de patinage de La Salle dans l’Ouest de l’Ontario. »

Partout où il a été, Paul a découvert que c’était la science du patinage qui lui présentait des défis, en particulier durant les figures d’école. « J’aimais voir ce qui se passait lorsque je me tournais la tête d’un côté, mais pas de l’autre. J’aime toujours faire de la recherche sur le patinage, puis voir les effets… c’est fascinant… Je ne m’ennuie jamais. »

Il est triste que les figures soient disparues. « Les figures vous apprenaient à vous concentrer. L’apprentissage de virages de qualité, de la maîtrise du corps et du traçage d’une courbe parfaite était une véritable forme d’art. C’était là que se trouvait le grand écart; aujourd’hui, c’est souvent juste des acrobaties. »

Une des anciennes élèves de Paul, Jen Jackson, maintenant une collègue entraîneure, se souvient de ses débuts sous la tutelle de Paul. « Je connaissais Paul depuis 1987 lorsque j’ai déménagé à Windsor et je cherchais un entraîneur qui m’aiderait à finir mes tests or. Je l’ai choisi parce que quand je suis entrée dans la patinoire pour jeter un coup d’œil, bien qu’il n’enseigne pas à la meilleure patineuse sur la glace, il lui a donné une leçon avec grand enthousiasme. Je pouvais voir sa passion pour le sport… et il ne regardait jamais l’horloge. »

Entraîneur Paul Tatton

Entraîneur Paul Tatton

Paul admet que sa priorité a toujours été d’inculquer la confiance chez les patineurs qu’il entraîne. « J’aime penser qu’avec chaque leçon, j’ai accompli quelque chose qui les aidera. Vous apprenez beaucoup à propos de vous-même dans le patinage. Vous apprenez à affronter des défis qui vous seront bénéfiques pour la vie. Mes entraîneurs m’ont bien sûr donné confiance et j’en suis reconnaissant. Maintenant, il m’incombe de transmettre cette confiance. »

À bien des égards, Jen a suivi le modèle d’enseignement de Paul. « Quand je suis devenue entraîneure, Paul a été tellement généreux et m’a laissé travailler avec tous ses patineurs. Maintenant qu’il est plus âgé, il ralentit, laissant les autres jouer un plus grand rôle de leadership, afin qu’il puisse travailler à des aspects particuliers avec les patineurs. Il aime enseigner les virages et est devenu le spécialiste des pirouettes. Les enfants l’adorent. Il a toujours un mot gentil ou un récit sur le bon vieux temps et comment chaque patineur lui rappelle quelqu’un de merveilleux qu’il entraînait. »

Prendre de l’âge s’est accompagné d’autres défis pour Paul. Il y a deux ans, il a été opéré de l’épaule et s’est aussi cassé le dos, des blessures qui l’ont empêché d’aller sur la glace pendant des mois.

Comme le dit Jen, bien qu’il ne puisse aller à la patinoire, ceci n’a pas réduit son enthousiasme. « Quand j’allais lui rendre visite, tout ce dont il pouvait parler, c’était comment les enfants allaient. Il ne s’est jamais plaint de sa situation et plutôt me disait qu’il ne pouvait attendre de revenir et espérait qu’on aurait toujours besoin de lui. »

Paul admet que ce sont les moments où il a aidé des enfants à faire quelque chose qu’ils ne pensaient pas pouvoir faire qui le rendent le plus fier. »

Enseignant près de la bande, bien qu’il ne chausse plus ses patins maintenant, Paul est toujours aussi enthousiaste et impliqué que jamais, assistant cette semaine à l’assemblée générale annuelle de la section de l’Ouest de l’Ontario de Patinage Canada et célébrant sa 60e année à titre d’entraîneur.

Félicitations Paul!

Le maître entraîneur Sheldon Galbraith laisse un héritage durable

Les funérailles de Sheldon Galbraith n’étaient ni intimes ni lugubres.

De nombreux vieux amis sont venus. Leur bavardage a rempli la pièce et s’est transformé en chahut. C’était comme une vieille réunion de famille. M. Galbraith avait toujours beaucoup à dire, tout comme sa famille, qui comprend les gens qui ont senti sa grande présence au fil des ans.

Galbraith était sur le point d’avoir 93 ans, quand il est décédé le 14 avril, et il s’est clairement dégagé de tous les propos que la vie qu’il avait vécu était bien remplie et significative. Pionnier en avance sur son temps, il possédait une forte personnalité qui rayonnait glorieusement sur des photos de lui, en noir et blanc sur papier glacé, qui patinait à l’unisson en patinage en couple, à ses débuts avec les Ice Follies, avec son frère Murray.

Des photos de la vie de M. Galbraith figuraient dans la pièce : une incroyablement belle photo de lui en uniforme de la marine, M. Galbraith qui transportait un énorme sac de golf, avec un regard amusé au-dessus de son épaule, M. Galbraith à la chasse au chevreuil ou peut-être à l’orignal (plus gros était le gibier, mieux c’était), M. Galbraith vêtu de son uniforme habituel d’entraîneur – long manteau ample, gros caoutchoucs, chapeau avec rabats ramenés au-dessus de sa tête – alors qu’il se penchait pour inspecter une figure imposée, M. Galbraith avec sa famille, sa femme depuis 69 ans, Jeanne, leurs quatre filles et leur fils, M. Galbraith qui recevait l’Ordre du Canada.

La liste de ses réalisations est longue : entraîneur de Barbara Ann Scott, gagnante de la première médaille d’or canadienne aux Jeux olympiques d’hiver de 1948, entraîneur de champions du monde dans trois des quatre disciplines du patinage, entraîneur des champions olympiques Barbara Wagner et Bob Paul, la première équipe canadienne de patinage en couple à remporter cette médaille d’or, des doubles champions du monde Frances Dafoe et Norris Bowden, qui ont également été médaillés d’argent olympiques, entraîneur du champion du monde de 1962, Donald Jackson, qui est devenu le premier patineur à réussir un triple Lutz en compétition, entraîneur de Vern Taylor, auquel on attribue l’exécution du premier triple Axel.

Il a également mérité toute une gamme de prix : il a été le premier entraîneur de patinage artistique à être intronisé au Panthéon des sports canadiens (1980) et il est également membre du Temple de la renommée olympique du Canada (1990), du Temple de la renommée du patinage artistique canadien (1991), du World Museum Hall of Fame aux États-Unis (1996) et du Professional Skating Hall of Fame (2003). Premier président de l’Association des entraîneurs de patinage artistique du Canada, M. Galbraith a également reçu l’Ordre du Canada et l’Ordre de l’Ontario.

Mais ce qui est encore plus étonnant est de lire entre toutes ces lignes. Brian Foley, danseur canadien renommé, qui a aussi fait de la chorégraphie pour Dorothy Hamill, Robin Cousins, John Curry et Toller Cranston, a signalé qu’il a rencontré pour la première fois au Toronto Cricket Skating and Curling Club, en 1966, M. Galbraith, qui était entraîneur en chef à l’époque.

« Je n’oublierai jamais la première fois que j’ai rencontré M. Galbraith », a déclaré Brian. « Il m’a très poliment réprimandé, à sa manière, parce que je me trouvais et j’enseignais à sa place ».

Dans un coin éloigné de cet espace, Brian a vu les nombreux outils didactiques que M. Galbraith utilisait pour tirer le meilleur de ses patineurs : « un dispositif de saut maison », a fait remarquer Brian. « Des trampolines avec tapis au sol, quelques poteaux en bois, quelques dispositifs permettant de grimper et d’autres attirails qui me rappelaient les débuts du Cirque du Soleil. »

Et qui ne pouvait jamais oublier la salle vidéo? « Je tiens à assurer tout le monde que personne n’était invité ou autorisé dans cette salle », a dit Brian. Toutefois, la juge internationale Jane Garden y est entrée. M. Galbraith lui a montré les vidéos, lui a appris à voir les erreurs et a fait d’elle une meilleure juge. Plus tard, il a recommandé que les juges transmettent leurs connaissances durant les compétitions de patinage. Non seulement a-t-il enseigné aux patineurs, mais il a aussi enseigné aux juges.

Galbraith a passé sa vie à rechercher et à développer ses propres philosophies, à adapter sa formation comme instructeur de vol au patinage artistique. C’était pour lui une science, mais il faisait aussi appel à son intuition. La technique en figures, sauts et pirouettes était très importante. Il enseignait la science de l’impulsion, de l’équilibre et du centrage, qui sont des éléments nécessaires pour exécuter des pirouettes de qualité, a ajouté Brian. Il a étudié le transfert physique du poids d’une carre à l’autre, portant le poids de façon appropriée au‑dessus de la partie antérieure de la plante du pied. Il a mesuré la quantité de vitesse exigée pour patiner vers l’avant et vers l’arrière avec une grande évolution.

S’il y a quelqu’un qui porte le flambeau technique de M. Galbraith, c’est Gary Beacom, le maître de la lame de patin. « Je suis reconnaissant que mon entraîneur le plus influent ait sondé les profondeurs de la technique avec un esprit aussi éclairé et un sens de l’aventure », a déclaré Gary. « Je dois ma grande compétence en patinage et ma capacité d’innovation à des décennies d’entraînement, compte tenu de la relation entre la vitesse, la courbe, l’inclinaison et la rotation établie par M. Galbraith. Il préconisait un mouvement harmonieux continu à l’aide d’impulsion et de rythme pour obtenir un avantage technique et artistique. »

Gary affirme qu’il a M. Galbraith à remercier pour avoir ramené la pirouette pieds croisés comme élément du programme imposé au milieu des années 70. Cette pirouette est devenue le mouvement caractéristique de Gary.

Casey Kelly, maintenant juge internationale, a commencé à suivre des leçons de M. Galbraith, quand sa famille est retournée au Canada en 1973. Elle se souvient de son impartialité et de son sens de l’égalité. Toller Cranston avait l’habitude de dépasser les lignes de l’espace qui lui était alloué pour l’entraînement des figures. Il s’entraînait en vue d’un Championnat du monde, tandis que Casey travaillait à son troisième test. Elle faisait poliment un pas de côté pour éviter Toller.

Cependant, M. Galbraith lui a dit : « Je te défends de t’arrêter. Tu mérites d’être ici, tout autant que lui. » Trois fois, Casey est rentrée tout droit dans Toller, avant qu’il ne retourne finalement dans son propre espace. « C’est quelque chose que je n’ai jamais oublié », dit-elle.

Donald Jackson a aussi découvert le sens d’esprit sportif de M. Galbraith, avant même de commencer à travailler avec lui. Donals s’entraînait avec Pierre Brunet aux États-Unis, mais M. Galbraith, l’entraîneur de l’équipe canadienne, remplaçait Pierre pour surveiller Donald pendant les Jeux olympiques de 1960, lorsque Pierre était trop occupé avec d’autres patineurs.

Galbraith était l’entraîneur officiel de Wendy Griner à l’époque et la question était la suivante : qui obtiendrait la parcelle d’entraînement en premier? « C’était toujours mieux de patiner le deuxième parce que la glace était un peu moins dure et plus semblable à la glace sur laquelle on patinait devant les juges », a déclaré Donald.

Donald était stupéfié lorsque M. Galbraith a tiré à pile ou face pour déterminer qui il entraînerait en premier. Il aurait pu facilement garder la meilleure parcelle pour sa propre élève. « C’était simplement le genre d’homme qu’il était », a déclaré Donald. « Juste, honnête, c’est ce que j’ai vraiment apprécié. » La saison suivante, Donald est devenu son élève.

Galbraith a laborieusement changé la technique de tous les sauts de Donald. Puis, un jour, il lui a demandé d’exécuter un double flip, ce que Donald pouvait faire les bras croisés. Mais, M. Galbraith lui a dit de relaxer en position de pirouette arrière pendant qu’il remontait. « Pas de problème », a pensé Donald, qui s’est posé rapidement sur les orteils et a fait une dure chute. M. Galbraith est arrivé en glissant et a dit : « J’ai vu ce que je voulais voir. Ne le refais pas. »

Il était trop tard pour que Donald change cette technique pour le saut flip. Mais, maintenant, tout le monde fait des sauts avec la technique de pirouette arrière. « Chaque fois que je vois les patineurs qui exécutent des triples et des quadruples sauts, je pense à ce que M. Galbraith a fait pour le patinage », a déclaré Donald. « Et, je pense aussi à mon ecchymose. Je crois que j’ai servi de cobaye. »

Eh oui, tout le monde l’appelait M. Galbraith. Presque personne ne l’a jamais appelé Sheldon. Barbara Wagner dit qu’elle l’a appelé M. Galbraith même quand elle est devenue adulte. Casey Kelly a affirmé que sa mère, Andra, ne l’appelait jamais Sheldon, même s’ils s’asseyaient l’un à côté de l’autre aux soirées du Temple de la renommée, à cause de son mari, le grand joueur de hockey Red Kelly.

« C’était un homme très spécial qui était bien en avance sur son temps », a soutenu Barbara Wagner.

Des entraîneurs de classe mondiale travaillent avec des étoiles montantes du Canada, au Camp de développement

MARKHAM, ONT. – Dans un coin de la patinoire du Centre communautaire Angus Glen se trouvait Brian Orser, peut-être l’un des entraîneurs les plus recherchés au monde, ces jours-ci.

Un peu plus loin sur la glace était l’entraîneur de Brian lorsqu’il concourait : Doug Leigh. Au cours du camp de développement de trois jours, à l’intention des futures étoiles montantes du Canada, vingt-cinq jeunes les ont observés intensément à plusieurs reprises.

Il y a quatre ans, Patinage Canada a institué le camp de développement afin de cibler les patineurs qui sont des candidats éventuels pour le circuit Grand Prix junior (aucun patineur senior ne participe au camp). Brian Orser, Doug Leigh, Tracy Wilson, Anne Schelter, Lee Barkell, Joanne McLeod et Yuka Sato ont tous dirigé des patineurs âgés de 12 à 17 ans, leur enseignant des carres et des habiletés de base du patinage, des transitions, des sauts, des virages et tout ce dont ils auront besoin au cours des prochaines années.

Cette méthode semble fonctionner. Michael Slipchuk, directeur, Haute performance, de Patinage Canada, affirme que quatre patineuses qui ont assisté aux premiers camps ont déjà concouru à un championnat du monde, même à des Jeux olympiques. Nam Nguyen et Roman Sadovsky étaient dans ce premier groupe. Maintenant, tous les deux sont passés à l’échelon supérieur des patineurs seniors au Canada, Nam brisant la limite de vitesse pour se classer cinquième aux Championnats du monde (seniors) en mars.

« Ceci nous montre que nous visons le niveau approprié d’athlètes », a déclaré Michael. « Nous voulons avoir une meilleure idée de notre bassin de talents à venir. Et, ceci nous donne la chance de les voir dans un milieu d’entraînement ».

C’est aussi un camp de développement pour les entraîneurs, qui viennent entendre, regarder, voir et prendre les flambeaux que d’autres leur ont passés.

Au camp se trouvait Doug Leigh, entraîneur depuis plus de 40 ans, créateur des médaillés d’argent olympiques et des champions du monde Brian Orser et Elvis Stojko à l’imposante Mariposa Skating School, à Barrie, en Ontario. Doug portait aussi un flambeau, car il avait été entraîné pendant deux ans par l’entraîneur d’étoiles, Sheldon Galbraith. « Tout le monde… laisse sa marque sur la personne que vous devenez », a déclaré Doug.

Sur la glace, Doug était d’une part enseignant, d’autre part animateur. Il ne cessait de parler des « fils » de la vie – ces infimes détails qui font la différence entre le succès et la chute sur les fesses. C’est une question de maîtrise et d’équilibre, le placement du pied libre au bon endroit. Il a parlé aux patineuses de l’exécution de triples Axels. C’est clairement possible. « Mettons‑nous en marche », a-t-il dit. « Ne restons pas assis sur le banc. Si vous maîtrisez ces détails », a-t-il proféré, « vous vous trouverez en première classe. Sinon, vous serez dans le compartiment à bagages. » Le résultat sera comme une police d’assurance.

Ses élèves sourient. « Il est tellement drôle », s’exclame Rachel Pettit, âgée de 16 ans, de Whitehorse, au Yukon, qui est championne en titre en simple novice du Canada et doit passer au rang junior cette saison. Elle a entendu auparavant les arguments qu’il a présentés, mais « la façon dont il explique est tellement différente que vous y pensez d’une toute nouvelle façon », a-t-elle dit. « Il a une façon superbe d’enseigner. »

Stéphane Yvars, à présent entraîneur au Centre Élite de Boucherville, a décidé de s’entraîner avec Doug comme patineur de compétition, mais en 1993 il avait déjà un plan à long terme à l’esprit : se renseigner auprès des meilleurs à propos de l’entraînement des patineurs. « Il est très généreux », a déclaré Stéphane. « Il est la personne la plus généreuse que je connaisse. Il donne tout. »

Lorsque Stéphane était lui-même patineur, il n’avait réussi un triple Axel qu’une seule fois (à l’âge de 16 ans) avant de souffrir de blessures. Il savait qu’il avait besoin de ce saut à son retour. « Nous avons passé un mois sur la carre arrière », a déclaré Stéphane. « Il est tellement patient. » Stéphane est arrivé en avril. À la fin de mai, il exécutait des triples Axels. « Il est un excellent mentor », a ajouté Stéphane. Chaque année, maintenant, il invite Doug à présenter des séminaires dans son club.

Alors, sur la glace, Doug travaillait comme collègue aux côtés de Brian Orser. Comment était‑ce pour lui de voir Brian grimper les rangs internationaux de l’entraînement? « Il m’a demandé s’il pouvait m’appeler grand-père », a signalé Doug.

« Il était un champion du monde et il travaille avec un champion olympique et du monde », a ajouté Doug. « C’est vraiment fantastique. C’est la personne qui reste après que vous avez achevé ce chapitre. Et, vous la regardez passer au prochain chapitre. Ce sont d’excellents entraîneurs qui sont capables d’affronter le monde entier et de faire un bon travail. »

Brian affirme qu’il a pris une grande partie de ce qu’il a appris de Doug en tant qu’entraîneur et l’applique à ce qu’il fait maintenant, bien qu’il ait évolué au fil du temps. « Le patinage a changé et la technique a changé », a-t-il dit.

L’appel et la trajectoire des sauts sont différents de l’époque de Brian. « Nous avions l’habitude de dire que nous grimpions dans les sauts », a déclaré Brian. « Nous balancions la jambe libre, qu’il s’agisse d’un Axel ou d’un Salchow ou même d’une boucle piquée. Nous ramenions cette jambe libre et grimpions comme si nous montions un escalier. »

Maintenant, les pieds restent plus ensemble. Les patineurs amorcent la rotation plus tôt. « Vous grimpez toujours, mais vous ne grimpez pas comme si vous montiez un escalier », soutient Brian. « En ce qui concerne les quadruples sauts, c’est impératif. Vous devez commencer à enseigner de cette façon maintenant. »

Dartfish a montré que Brian était l’une des seules personnes qui pouvaient grimper dans un triple Axel et néanmoins obtenir trois rotations et demie lorsqu’il était patineur. Il n’enseigne pas les Axels de la façon dont il les a appris.

D’autres choses apprises de Doug ont été essentielles à son succès en tant qu’entraîneur. « Il était la personne qui travaillait le plus dur dans toute la patinoire, toujours le premier arrivé et le dernier à quitter les lieux », a-t-il dit. « Il se présentait à chaque séance à temps et avec beaucoup d’énergie. »

« Et, vous pouvez toujours voir cela en lui, cette fantastique énergie. C’est ce qu’il faut dans un centre, lorsque vous essayez de créer une communauté de patinage. Il faut le faire avec enthousiasme, énergie et dynamisme et tout le monde s’en inspire. »

« Au cours des deux dernières années, Doug s’est éloigné de la bande, à la Mariposa Skating School, et fait plutôt fonction de directeur général. Mais, il est toujours prêt à transmettre ses connaissances et il trouve le camp de développement « merveilleux ». »

« Les entraîneurs sont les chefs de file de la prochaine génération », affirme-t-il. « Il s’agit de promotion du travail d’équipe. C’est génial d’en faire partie et il est amusant de voir tout le monde se développer. »

Participants au Camp de développement 2015 de Patinage Canada
Justine Brasseur, 14 ans, Brossard, Qc
Edrian Celestino, 17 ans, Dollard-des-Ormeaux, Qc
Antony Cheng, 17 ans, Richmond Hill, Ont.
McKenna Colthorp, 14 ans, Fort St. James, C.-B.
Marjorie Comtois, 15 ans, St-Hubert, Qc
Kim Decelles, 16 ans, Québec, Qc
Cailey England, 17 ans, Quesnel, C.-B.
Gabriel Farand, 14 ans, St-Antoine-sur-Richelieu, Qc
Ajsha Gorman, 14 ans, Kelowna, C.-B.
Brian Le, 15 ans, Delta, C.-B.
Grace Lin, 14 ans, Dollard-des-Ormeaux, Qc
Nicolas Nadeau, 17 ans, Boisbriand, Qc
Conrad Orzel, 14 ans, Woodbridge, Ont.
Rachel Pettitt, 16 ans, Whitehorse, Yn
Joseph Phan, 13 ans, Gatineau, Qc
Alicia Pineault, 15 ans, Varennes, Qc
Triena Robinson, 15 ans, Fort St. John, C.-B.
Alison Schumacher, 12 ans, Tecumseh, Ont.
Gabriel St-Jean, 15 ans, Grand-Mère, Qc
Sarah Tamura, 14 ans, Burnaby, C.-B.
Amanda Tobin, 14 ans, Burlington, Ont.
Bruce Waddell, 13 ans, Toronto, Ont.
Semi Won, 13 ans, Barrie, Ont.
Matthew Wright, 14 ans, Waterloo, Ont.
Megan Yim, 13 ans, Vancouver, C.-B.

Tracy Wilson ramène l’élite aux notions de base

Tracy Wilson estime qu’elle apprend autant qu’elle enseigne.

Nous savons tous qu’elle est une excellente analyste de patinage pour divers réseaux de télévision, ayant remporté des Prix Gémeaux pour son travail. Mais, l’ancienne médaillée olympique en danse sur glace s’est façonnée, tranquillement et à l’arrière-scène, une brillante carrière comme entraîneure de certains des meilleurs patineurs au monde. Enseignant à tous genres de patineurs l’art véritable de la lame, Tracy est devenue le vent dans les voiles de champions olympiques et d’aspirants au titre mondial.

Et, elle l’a fait par le biais de partenariats : apprenant d’autres sports alors qu’elle enseigne à leurs athlètes. Elle a décomposé des casse-têtes et créé des exercices et des méthodes qui semblent fonctionner à merveille. Il y a plusieurs semaines, trois de ses élèves se sont classés parmi les cinq premiers dans l’épreuve masculine aux Championnats du monde à Shanghai : le nouveau champion du monde Javier Fernandez, le champion olympique Yuzuru Hanyu et l’exubérant champion canadien Nam Nguyen, qui a rallié à sa cause beaucoup de personnes avec son classement en cinquième place, à l’âge de 16 ans.

Les exercices de Tracy sont un mélange de beaucoup d’éléments, commençant par ce qui a fonctionné pour elle et son partenaire Rob McCall, sept fois champions canadiens, trois fois médaillés de bronze aux championnats du monde et premiers danseurs sur glace canadiens à remporter une médaille olympique (bronze en 1988). Rob et elle faisaient des exercices de base chaque jour lorsqu’ils s’entraînaient. « Ceci nous a vraiment aidés à trouver notre équilibre, à créer une mémoire musculaire de sorte que nous n’ayons jamais à y penser », a déclaré Tracy. « Nos corps savent bien comment maximiser l’efficacité. »

Après le décès de Rob en 1991, Tracy n’a pas patiné pendant cinq ans. Elle est retournée sur la glace seulement parce que ses enfants voulaient patiner. Son fils aîné, Shane, a commencé à jouer au hockey. Tout a changé après une rencontre fortuite avec un entraîneur de hockey lors d’un cocktail. Tracy lui a dit : « Devinez ce que vous devriez faire? » L’entraîneur lui a demandé si elle aimerait le faire. Tracy a dit : « Bien sûr. »

Elle a travaillé avec l’équipe de son fils qui était âgé à l’époque de sept ou huit ans jusqu’à ce qu’il atteigne le milieu de l’adolescence. Son deuxième fils a aussi joué au hockey. « J’ai simplement pris mes exercices de danse sur glace et c’est ce que j’ai fait avec ces joueurs de hockey au son de musique », a-t-elle dit. Elle a adapté les exercices aux besoins des joueurs.

Et bien sûr, les besoins étaient différents. Elle a appris que les joueurs de hockey ne se souciaient pas de ce qu’ils avaient l’air sur la glace. Ils n’avaient aucun besoin de pointer les pieds. Ils se préoccupaient d’équilibre, de vitesse et de puissance. Rapidement, elle a découvert qu’elle devait toujours garder une longueur d’avance sur les jeunes de 9 et 10 ans et toujours essayer de trouver de nouveaux exercices.

« Ce que j’ai obtenu d’eux était une liberté », a-t-elle signalé. « J’ai trouvé que c’était vraiment intéressant. » Et, à son tour, elle a ajouté cet élément à ses exercices de patinage artistique. C’est bien d’avoir la bonne technique, mais encore mieux si vous y ajoutez puissance et énergie.

Un jour, son fils Shane était sur la glace au Toronto Cricket Skating and Curling Club parce qu’il avait demandé à sa mère de travailler avec lui. Intrigués, les patineurs américains Adam Rippon et Christina Gao, qui s’entraînaient à Toronto à l’époque, lui ont demandé s’ils pouvaient s’entraîner avec lui. « C’était fabuleux », a déclaré Tracy. « Ils sont allés sur la glace et on a vraiment pu voir la différence. Ils s’intéressaient plus au style qu’à la puissance. Et, j’ai dit : « Question de s’amuser, placez-vous derrière Shane. Écoutez toujours sa lame et oubliez de quoi vous avez l’air. Ne faites que suivre. »

Elle et son acolyte Brian Orser ont tous deux déterminé ce qui fonctionne pour aider les différents patineurs. Il n’y a aucune formule toute faite. Quand Tracy est redevenue entraîneure de patinage artistique, ses premiers élèves étaient stupéfiants : les étoiles chinoises de patinage en couple Xue Shen et Hongbo Zhao. Lori Nichol, qui venait de faire leur chorégraphie, les a envoyés à Tracy pour peaufiner leurs habiletés de patinage, alors que Brian et Tracy venaient de commencer au club.

Ensemble, ils ont travaillé pendant cinq heures le premier jour. Tracy les a ramenés aux notions de base. À l’époque, la mère de Yu Na Kim se trouvait dans la patinoire, venant travailler avec le chorégraphe David Tracy, et elle a demandé si Tracy travaillerait avec sa fille.

« Bien sûr », a répondu Tracy. « Quand? »

« Lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi », a-t-elle dit. Kim est donc devenue la deuxième élève de Tracy. Elle a eu une année entière pour travailler avec Kim. Finalement, tout ce que Tracy pouvait penser, Kim pouvait le faire.

Si vous n’avez pas vraiment décomposé les notions de base du patinage à leurs plus simples éléments, vous ne pouvez y ajouter », a déclaré Tracy. Elle avait demandé à Xue et Hongbo d’exécuter des exercices de patinage sur deux pieds, appelés bulles (les pieds entrent et sortent ensemble), qui visaient à leur apprendre le mouvement du genou et l’équilibre. Ils ont consacré environ 30 à 40 minutes aux premiers exercices, puis sont passés aux carres intérieures.

« Je savais que si j’allais faire pour eux ce que dont ils avaient besoin, nous devions commencer par le tout début et je ne savais pas comment le faire autrement », a fait remarquer Tracy. Plus tard, elle a appelé Lori Nichol et lui a dit qu’elle allait s’excuser à l’avance de frustrer Hongbo, en particulier. Lori a dit au contraire qu’ils avaient adoré les exercices et voulaient les faire tous les jours. Ils se sont entraînés avec Tracy pendant 10 jours d’affilée.

Au printemps dernier, Hongbo, désormais entraîneur, a envoyé trois de ses équipes de patinage en couple à Tracy afin qu’elle travaille avec eux de la même manière. Il s’agit des mêmes exercices que Tracy et Brian utilisent pour enseigner aux patineurs et adultes débutants.

Tracy a également créé un entraînement hors glace au fil des ans. Elle avait elle-même fait du Pilates et de la danse au sol et adapté certains de ces exercices sur la glace. « Vous pouvez être très créatif une fois que vous avez les notions de base et voyez comment les principes s’enchaînent à tous les niveaux », dit-elle.

De façon plus importante, au début, Tracy n’était pas sûre – en raison de son point de vue de danse sur glace – si ce qu’elle faisait était ce dont un patineur en simple, un joueur de hockey ou une patineuse de patinage synchronisé avait besoin.

« Mais vous savez? », dit-elle. « C’est la même chose ». Oui, les partenariats et l’apprentissage multidisciplinaire fonctionnent.

Comment les juges déterminent l’équipe médaillée d’or en patinage synchronisé

Les quatre éléments – synchronisation, espacement, vitesse et force – étaient en montre aux Championnats du monde ISU de patinage synchronisé 2015, tenus les vendredi 10 avril et samedi 11 avril, au FirstOntario Place, à Hamilton, en Ontario. Revivez les performances du programme court et du programme libre des meilleures équipes de patinage synchronisé au monde, y compris les performances médaillées d’or de l’équipe canadienne NEXXICE, de Burlington, Ontario.

Apprenez ci-dessous comment les juges déterminent quelle équipe mérite la médaille d’or.

Patinage synchronisé – l’arme secrète

Avec des équipes de huit à vingt patineurs sur la glace, exécutant des mouvements rapides et complexes, côte à côte, au même moment, ce sport exige des nerfs d’acier, de l’adaptabilité, de la maîtrise, de la confiance et du travail d’équipe. Comme toute autre discipline du patinage, la vitesse, la puissance, le travail de carre, les habiletés de patinage et la chorégraphie sont importants, de même que des éléments techniques supplémentaires comme l’exactitude des formations (voir ci-dessous), les transitions et la précision des mouvements au sein de l’équipe. Songez à quel point il est difficile d’atteindre tous ces objectifs avec seulement deux personnes sur la glace en patinage en couple ou en danse, puis ajoutez des patineurs supplémentaires et des mouvements plus difficiles à exécuter… et vous aurez une idée beaucoup plus claire de ce en quoi consiste le sport, pourquoi il est si difficile et pourquoi sa popularité s’accroît partout dans le monde.

De nombreux pays ont leur propre version d’un programme de patinage synchronisé, qui commence par l’initiation de jeunes patineurs à l’expérience et aux avantages de participer à cette discipline spécialisée du sport. Dans le cadre d’une équipe, chaque patineur peut éprouver les sensations fortes que procure la compétition et la réussite qui découle de la participation. Mais prenez garde! Comme toute autre discipline du patinage, une fois que vous êtes mordu de patinage synchronisé, ce qui peut être au départ un simple désir de vouloir apprendre à patiner pour le plaisir peut devenir sérieusement compétitif!

Pour attirer de nouveaux membres, le programme de patinage synchronisé du Canada commence tôt et compte toute une gamme d’expertise, des débutants jusqu’à divers niveaux junior, senior et adulte, chacun basé dans une certaine mesure sur l’âge et l’habileté. Des équipes peuvent se former simplement pour le plaisir et le loisir, par exemple pour une apparition à un spectacle sur glace, ou elles peuvent avoir des objectifs plus sérieux de compétitions, d’auditions, de collectes de fonds, d’engagement à long terme et d’entraînement approfondi sur glace et hors glace.

Pour harmoniser la compétition de patinage synchronisé de niveau élevé avec les autres épreuves de patinage, les équipes juniors et seniors doivent concourir dans des programmes courts et libres, chacun avec des éléments requis pour assurer un programme bien équilibré. Les performances sont jugées en utilisant le système international de notation, en vertu duquel la note technique dépend de la difficulté de l’élément et de la qualité de son exécution et la note des composantes du programme tient compte de la qualité des habiletés de patinage, de la performance, de la chorégraphie, des transitions et de l’interprétation musicale.

Ceci vous semble familier?

Aussi semblable que puisse être la structure de ces événements à la compétition traditionnelle, vous ne verrez pas de triples sauts ou de pirouettes compliquées durant le patinage synchronisé… ou du moins pas encore. Bien que ces éléments s’intégreront probablement dans le sport à un moment donné, vous verrez aujourd’hui le patinage qui est le plus exigeant au point de vue technique et la chorégraphie qui est la plus créative aux quatre coins du globe.

En patinage synchronisé, gardant à l’esprit que tous les éléments doivent être exécutés à l’unisson avec vitesse, puissance, maîtrise et une couverture maximale de la glace, voici les formations de base :

Ligne : une seule ligne, des lignes parallèles ou des lignes diagonales

Bloc : une formation rectangulaire comptant au moins trois lignes parallèles couvrant la longueur de la glace avec des lignes rapprochées et une égale distance entre les patineurs

Cercle : une forme constamment ronde, pivotant au moins 360°, les patineurs étant espacés également sans aucune traction ou aucun tiraillement entre les patineurs

Pirouette : pirouette en solo exécutée à l’unisson avec un minimum de 3 révolutions

Entrecroisement : la moitié de l’équipe croise individuellement l’autre moitié

Roue : formation qui doit pivoter au moins 360°, pour laquelle tous les patineurs tournent autour d’un point commun, comme les rayons d’une roue

Levée de groupe : deux patineurs ou plus soulèvent un ou plusieurs patineurs à n’importe quelle hauteur, puis les posent sur la glace

Formation créative : mouvements novateurs, éléments ou mouvements de style libre qui tiennent compte de la musique, exécutés individuellement, deux par deux ou en groupe

Mouvements : séquence fluide d’au moins 3 différents mouvements de patinage, p. ex. spirales, Ina Bauer, grands aigles, etc., exécutés avec de fortes carres et des pas de liaison

Aucune prise : semblable à une formation de bloc, sauf que les patineurs ne sont pas liés — l’équipe doit maintenir le bloc de 4 ou 5 lignes ainsi que l’espace pendant l’exécution de virages et de pas de liaison à l’unisson sur toute la longueur ou la diagonale de la surface de la glace

La première étape pour apprécier le patinage synchronisé est d’être en mesure d’identifier les formations susmentionnées. Une fois que vous les reconnaîtrez, vous pourrez ensuite vous poser les questions suivantes afin de déterminer la qualité et la difficulté du mouvement.

  • Est-ce que chaque patineur fait exactement la même chose dans les formations?
  • Est-ce que les patineurs sont proches et à distance égale les uns des autres? (Il est beaucoup plus difficile d’être proche!)
  • Et ce que les éléments semblent faciles et aisés, sans tirer ou pousser (tension), entre les patineurs?
  • Est-ce que les formations sont claires et précises?
  • Sont-elles maintenues pendant le temps exigé ou couvrent-elles la surface de glace exigée?
  • Est-ce que les transitions entre les mouvements semblent homogènes?
  • Les lignes sont-elles droites?
  • Est-ce que la performance est exécutée habilement et avec confiance?
  • Est-ce que tout élément a été rendu plus difficile par l’ajout de jeux de pieds, de changements de direction, de pivots ou de chorégraphie qui rend l’élément plus difficile à bien exécuter ou la formation plus difficile à maintenir?

Et voilà… vous connaissez maintenant les éléments de base.

Pendant que les athlètes mettront à l’épreuve leurs habiletés… avec ces lignes directrices… vous pourrez maintenant évaluer aussi les vôtres.

Patinage Canada célèbre la Journée nationale des officiels

Bonne Journée nationale des officiels à tous les officiels bénévoles de Patinage Canada!

Aujourd’hui nous célébrons et honorons les contributions de nos officiels dévoués et passionnés dans tout le pays. Du niveau débutant à olympique, les officiels représentent les piliers de notre sport dans toutes les disciplines. À titre de juges, d’arbitres, de spécialistes de données, d’évaluateurs, de spécialistes et de contrôleurs techniques, nos officiels appuient la participation de tous les patineurs durant les journées de tests, les compétitions, les séances de surveillance, les ateliers et beaucoup plus!

Pourquoi devient-on officiel? Que faut-il pour avoir du succès en tant qu’officiel? Comment puis-je participer? Voici quelques-unes des questions qui pourraient venir à l’esprit de quiconque s’intéresse au sport (patineur, entraîneur, parent, etc.). Nous avons donc contacté certains de nos officiels actuels de partout au pays pour vous donner un aperçu de leurs cheminements comme officiels.

Richard Valleesection du Nord de l’Ontario, juge/évaluateur (depuis presque 40 ans)
Après avoir décidé de mettre fin à mes fonctions d’entraîneur, je voulais néanmoins rester impliqué dans le sport et on m’a suggéré de me joindre au rang des juges. Ma mère, une juge de tests de bas niveaux, m’a encouragé à poursuivre dans cette direction qui finirait par aider notre club local de patinage en défrayant les coûts futurs du recours à des juges pour les séances de tests. J’ai amorcé ma formation par l’examen de documentation sur la notation et la participation à des séances de tests pour en apprendre autant que possible. À mesure que j’ai avancé dans les niveaux de tests, Norm Carscallen, un juge de niveau international de Sudbury, en Ontario, qui avait jugé plusieurs de mes tests de patinage a été mon mentor, m’encourageant à progresser dans les rangs.

L’avancement dans les niveaux de compétition a mené à la participation à des activités connexes, notamment à du travail dans des comités de section et nationaux, à la facilitation de stages et de séminaires et à la surveillance de patineurs.

À titre de juge de compétition, j’ai eu la chance d’atteindre le statut de juge de niveau canadien et international grâce aux conseils de plusieurs officielles très estimées : Jane Garden, Joyce Hisey et, en particulier, Jean Mathews et Elizabeth Clark. En réfléchissant à mes près de 40 ans comme officiel de Patinage Canada, je crois qu’il est extrêmement important pour les juges de partager leurs connaissances, leur expertise et leur expérience afin d’aider les autres à atteindre leurs objectifs. Ma vie a été enrichie par mes merveilleuses expériences à titre de juge, mes amitiés durables et l’immense satisfaction que m’a procurée mon travail avec les parents, les entraîneurs, les bénévoles et, tout particulièrement, les patineurs.

Lyse Prendergastsection de la Colombie-Britannique et du Yukon, spécialiste de données (depuis 2013)
Après de nombreuses années d’engagement dans le patinage artistique, débutant moi‑même comme patineuse et étant plus tard parent, bénévole de club, membre du conseil d’administration, puis administratrice de club, j’ai décidé de poursuivre ma participation dans le sport en amorçant ma formation pour devenir spécialiste de données, il y a environ deux ans. Ce fut une expérience formidable jusqu’à présent, qui m’a permis de rester impliquée dans le patinage tout en me mettant vraiment moi-même au défi et acquérant de nouvelles habiletés et connaissances. En plus d’apprendre à connaître les détails du rôle de spécialiste de données, j’ai aimé apprendre davantage sur le sport lui‑même, continuant à maintenir une relation avec les patineurs, les entraîneurs et les officiels, que j’ai appris à connaître au cours de mes années en tant que bénévole de club et de membre du personnel. Nous comptons une excellente équipe de spécialistes de données en Colombie-Britannique et le mentorat que j’ai reçu de gens comme Sharon Dahl, Lorraine Mapoles et Wayne Sutherland a été incroyable. Pour les spécialistes de données, les heures de compétition sont souvent longues et exigeantes et parfois ponctuées de problèmes techniques difficiles, mais j’aime beaucoup faire partie d’une équipe où tout le monde se voue au sport, travaille dur, s’occupe les uns des autres et se regroupe au besoin.

Chelsey Schaffelsection de l’Alberta, des Territoires du Nord-Ouest et de Nunavut, spécialiste technique, contrôleuse technique et juge de patinage synchronisé (depuis 2006)
J’ai toujours été très analytique en ce qui concerne les programmes de patinage synchronisé que j’exécutais et que je regardais et j’étais donc très intéressée par le rôle de spécialiste technique lorsque le nouveau système de notation a été lancé. J’ai été invitée à participer au séminaire de formation des spécialistes techniques au moment où je pouvais commencer à voir ma carrière comme patineuse s’achever en raison des coûts, des blessures et d’autres engagements dans ma vie. J’ai réussi l’examen et bien que j’ai continué à concourir pendant deux saisons de plus, j’ai aussi eu l’occasion d’exercer mes fonctions d’officielle et de découvrir que j’aimais énormément ce rôle. Être en mesure de continuer à patiner et de tâter le terrain au même moment comme officielle a beaucoup facilité la transition de la compétition et je me suis rendu compte que le rôle de spécialiste technique était parfait parce que je pouvais toujours travailler dans un environnement d’équipe, qui m’avait attirée tout d’abord au patinage synchronisé (qu’on appelait « patinage de précision » à mes débuts!).

J’aime éduquer les entraîneurs et les patineurs et faire des rétroactions aux équipes. Les critères et les processus de notation semblaient très mystérieux quand j’ai commencé à concourir et j’estime que le système de notation CPC favorise vraiment le dialogue entre les officiels et les concurrents. Il est très gratifiant de voir que vos paroles ont une incidence positive sur le développement de l’équipe.

Être une officielle exige un plus grand engagement en termes de temps et le travail est plus dur que la plupart des gens ne s’en rendent probablement compte, mais c’est aussi beaucoup plus enrichissant que je ne l’aurais jamais cru. Avoir la meilleure place pendant les compétitions est un avantage évident, mais je peux aussi apprendre et enseigner, voyager, rencontrer des gens de partout au monde qui aiment parler de patinage synchronisé autant que moi et demeurent impliqués dans un sport sensationnel. Les expériences que j’ai eues comme patineuse de patinage synchronisé ont eu un impact positif sur de nombreux aspects de ma vie et je sais qu’en offrant bénévolement mon temps, je donne à d’autres patineurs la chance de vivre aussi ces expériences.

Benoît Lavoiesection du Québec, juge et contrôleur technique (depuis 1982)
En tant que débutant, je rêvais des Jeux olympiques. Jeune garçon, j’étais un grand partisan du mouvement olympique. J’avais une optique tout à fait réaliste en tant qu’athlète, même lorsque j’ai concouru au niveau national senior. J’ai voulu rester impliqué après ma carrière et lorsqu’un programme accéléré a été créé pour former les nouveaux officiels, je me suis engagé dans cette voie en 1982. Être un officiel m’a permis de rester actif et d’appliquer avec précision les règlements techniques en plus de rester en quelque sorte impliqué avec les athlètes et la famille du patinage qui m’ont tant donné depuis tellement d’années.

Je recommanderais devenir un officiel parce que vous occupez la meilleure place durant les événements, il s’agit de la deuxième meilleure famille où contribuer en tant que bénévole et le meilleur organisme de sport au monde.

Beaucoup de gens ont contribué à m’inciter à devenir un meilleur officiel : Sally Rehorick m’a tout d’abord inspiré à une conférence de patinage. Eva Finlay a été ma mentore pour tous mes niveaux jusqu’à senior. Debbie Islam a été un modèle de rôle pour moi afin de devenir un officiel de niveau international.

J’ai plusieurs moments favoris à titre d’officiel, mais je crois que l’un des meilleurs serait d’avoir eu le privilège d’être juge aux Jeux olympiques d’hiver en 2002 quand Salé et Pelletier ont remporté la médaille d’or dans l’adversité. J’estime que j’ai contribué d’une manière spéciale et pour assurer la crédibilité de notre sport et le respect des valeurs olympiques. J’étais tellement fier.

Nancy Braysection de la Nouvelle-Écosse, juge de STAR 1-4 (depuis 2014)
Plusieurs raisons m’ont incitée à devenir une officielle, l’une d’entre elles étant de redonner à un sport qui m’a tellement donné. Le patinage artistique m’a appris la valeur de ne jamais abandonner et a créé en moi une base solide pour la forme physique, qui existe toujours aujourd’hui. Je suis aussi devenue une officielle pour rester activement engagée dans le sport. Étant une nouvelle maman, je ne peux consacrer le temps que l’entraînement exigerait. Être une officielle me donne plus de flexibilité, me permet de prendre plaisir à regarder les patineurs se développer et, en même temps, approfondir mes propres connaissances du sport. C’est une situation gagnant-gagnant; je peux redonner au sport que j’aime et faire quelque chose de positif pour moi qui s’adapte facilement à mon horaire chargé.

Vous aimez le sport du patinage artistique? Vous souhaitez en savoir plus sur le sport et vous joindre à une équipe passionnée et dévouée?

Que vous ayez acquis de l’expérience comme patineur vous-même ou passé beaucoup de temps à la patinoire comme partisan de patinage ou parent d’un patineur ou d’une patineuse, des occasions s’offrent à vous comme officiel! Pour plus de renseignements sur les possibilités de perfectionnement comme officiel, veuillez contacter votre bureau de section.

Des étudiants du collège Canadore patinent pour la première fois

De nombreux clubs de patinage au Canada remportent un vif succès et se vantent de faire grimper les inscriptions, tandis que d’autres rencontrent d’immenses problèmes opérationnels. Les coûts augmentent considérablement alors que les adhésions sont en chute dans certaines régions en raison de la concurrence avec d’autres activités et des changements démographiques. Même le petit groupe de bénévoles dévoués s’étiole.

Certains clubs, tel le club de patinage artistique de North Bay situé dans le nord de l’Ontario, ont eu recours à des levées de fonds pour amortir une partie de leurs coûts. Bien que les anciennes méthodes éprouvées de collecte de fonds aient remporté un succès modéré dans le passé, avec la diminution des ressources et des occasions, le club a réalisé cette année qu’il devait faire preuve de créativité et trouver une nouvelle façon de soutenir ses activités de base.

Mais comment?

Le club avait déjà eu des contacts avec le collège Canadore, le collège des arts appliqués et de la technologie de North Bay, par l’intermédiaire d’étudiants du programme de marketing et de publicité qui avaient aidé le club à élaborer son plan de marketing pour recruter de nouveaux membres et promouvoir le club auprès de la collectivité. Un jour, lors d’une conversation fortuite à la patinoire entre un parent de Patinage Plus et le coordonnateur de Patinage Plus du club, la discussion porte sur le recours de nouveau au collège, cette fois-ci pour attirer les étudiants internationaux et les inscrire à un programme d’apprentissage du patinage.

Bingo!

Le collège comptant de nombreux étudiants internationaux dont certains n’avaient jamais vu de la glace ou de la neige, l’idée de collaborer avec le club pour créer un programme pilote d’apprentissage du patinage et offrir aux étudiants une toute nouvelle expérience canadienne a vu le jour.

Fraser Mowat, le responsable du collège, a rapidement vu les avantages de la proposition. « Le patinage est une expérience insaisissable pour tout le monde, mais qui peut s’avérer effrayante pour ceux et celles qui n’ont jamais patiné. Grâce au savoir-faire du club local de patinage, on donnait aux étudiants l’occasion de découvrir la glace et d’apprendre à patiner avec des experts. »

David Villeneuve, président du club de patinage artistique de North Bay et professeur au collège, se doutait bien que l’idée était parfaite. « J’ai continué à discuter de ce partenariat et nous avons trouvé moyen de partager le temps de glace avec le programme de patinage préscolaire. Nous savions que ce serait un défi pour le club et plus précisément pour les entraîneurs qui devaient donner le programme, mais ce nouveau concept innovateur était excitant. »

Une fois le collège convaincu, le club a rapidement mis les choses en branle. L’idée avait germé en octobre et le but était de mettre en œuvre le programme en décembre. Avec seulement deux mois pour régler tous les détails du programme, la planification est allée très vite.

La priorité était de créer un environnement raisonnable pour ces patineurs adultes. « Nous avons décidé de diviser la glace réservée habituellement aux patineurs préscolaires, ajoute David, afin que les patineurs du collège ne se sentent pas trop embarrassés. »

Skating student gets help tying skates.

Photo: PJ Wilson

L’autre défi était d’encourager les participants à reconnaître la nécessité de se procurer un bon équipement. Même si le collège Canadore fournissait des patins et des casques, certains patineurs se présentaient avec des patins achetés en ligne ou empruntés à des amis… de très mauvaise qualité, sans soutien des chevilles et dont les lames étaient tellement émoussées qu’elles n’auraient pas pu couper du beurre.

La conception du programme sur la glace exigeait également de faire preuve de créativité. En collaboration avec le club et les entraîneurs, il a été décidé de donner à chaque groupe d’étudiants trois séances de 45 minutes.

L’entraîneure Cara Song s’est rendu compte qu’il fallait aussi considérer d’autres aspects en concevant le programme. « L’approche gagnante consistait à tenir compte des barrières linguistiques et des capacités différentes de patinage, et à exécuter un programme simple, centré sur les besoins des patineurs et sur les habiletés fondamentales. »

Les entraîneurs se préparaient avec impatience à l’arrivée de chaque nouveau groupe d’étudiants « Le premier jour a été très excitant, avoue Cara. Au départ, 23 étudiants s’étaient inscrits à la première séance, mais comme la plupart d’entre eux utilisaient pour la première fois le transport public pour se rendre à la patinoire, ils sont tous arrivés en retard, les uns après les autres. Nous avions installé des pancartes un peu partout autour de la patinoire et attendions avec impatience de les accueillir. »

Se tenant debout à la patinoire, David n’oubliera jamais la vue des patineurs qui faisaient leurs premiers pas sur la glace. « Ils s’accrochaient tous aux bandes! Mais avec l’aide et les encouragements de nos entraîneurs et AP, les nouveaux patineurs ont vécu une première journée de patinage incroyable. Ils s’amusaient tellement qu’ils prenaient des autoportraits d’eux et des photos de groupe dans leur attirail pour les afficher sur Facebook à l’intention de leurs familles et amis de leur pays. »

Cara est d’accord. « Tout le monde était excité et heureux d’être à la patinoire. Nous avions des étudiants de partout dans le monde… d’Asie, d’Europe, d’Amérique du Sud. À l’exception de quelques personnes, la plupart des étudiants n’avaient jamais patiné sur la glace. Quelques-uns ont vraiment vite appris de façon naturelle. D’autres tablaient sur leurs habiletés acquises dans le cadre d’autres sports, comme le patin à roues alignées. Et la moitié du groupe a commencé la séance en se tenant à la bande. »

La langue n’a jamais posé problème pour l’assistante de programme de Patinage Plus, Callie O’Connor. « Il m’est arrivé quelques fois de faire une démonstration et de leur montrer visuellement les choses plutôt que de les expliquer, mais de toute évidence, à la longue, ils ont fini par comprendre clairement mes instructions. »

Un des premiers étudiants était Breno da Nobrega Bezerra, originaire de Natal, au Brésil. « Ça m’excitait d’imaginer la chose et j’avais un peu peur de patiner. J’avais fait un essai une fois à Ottawa, mais je n’avais pas un bon équipement et je ne savais pas comment m’y prendre. J’ai vraiment été content que des amis me parlent des cours de patinage. »

« À chaque séance je m’améliorais un peu et j’apprenais de nouvelles choses. Les instructeurs m’ont aidé à prendre de l’assurance de sorte qu’à la fin des leçons de patinage, j’étais assez sûr de moi pour m’amuser sur la glace. Ça a été pour moi un moment merveilleux que je n’oublierai jamais. »

C’était un programme merveilleux, ajoute l’entraîneure Cara. « Quand on travaille avec des adolescents ou des adultes dans le cadre de Patinage Plus ou d’un des programmes d’apprentissage du patinage, les patineurs manifestent un intérêt unique. Ils veulent vraiment tous être là. L’excitation de ces étudiants internationaux était contagieuse et j’ai eu le sentiment de découvrir le sport sous un nouveau jour grâce à eux. »

Canadore College student learns to skate.

Photo: PJ Wilson

Le résultat a été inspirant pour tout le monde.

Fraser Mowat, du collège Canadore, reconnaît que les étudiants ont adoré leur expérience, la qualifiant de fait saillant de leur séjour à North Bay. « La plupart d’entre eux ont voulu prendre d’autres leçons. Quelques étudiants ont emprunté des patins pour s’élancer par eux-mêmes sur la glace après les cours au collège. »

Breno fait partie de ce groupe. « À chaque séance je m’améliorais un peu et j’apprenais de nouvelles choses. Les instructeurs m’ont aidé à prendre de l’assurance de sorte qu’à la fin des leçons de patinage, j’étais assez sûr de moi pour m’amuser sur la glace. Ça a été pour moi un moment merveilleux que je n’oublierai jamais. »

Cheryl Maltby, une autre membre de l’équipe des entraîneurs, a été ravie des réactions des étudiants. « Le dernier jour, des patineurs m’ont confié qu’ils feraient tout leur possible pour continuer à patiner dans leur pays. »

Du point de vue du club, c’est une immense réussite pour la collectivité et pour le budget du club. « Ce projet nous a donné l’occasion de tisser de nouveaux liens avec la communauté du collège Canadore, de dire David. « Comme je suis membre de ces deux organisations, je suis à même de constater en quoi ce projet nous permettra de créer des liens avec d’autres établissements d’enseignement et culturels et de consacrer plus de temps de glace et d’entraînement à ces programmes. Nous avons attiré une nouvelle population et clientèle à laquelle nous n’avions jamais pensé. Le Canada est composé d’immigrants à la recherche de nouvelles possibilités et le patinage pourrait bien en être une. »

David a de sages conseils à donner aux clubs inspirés par l’histoire du club de North Bay : « Commencez tôt. Adressez-vous aux départements d’études internationales dans les établissements d’études postsecondaires, aux écoles secondaires qui ont un programme d’échange avec des étudiants étrangers et aux agences communautaires multiculturelles. Ils sont toujours à la recherche d’expériences uniques. Il y a toujours des personnes prêtes à vivre de nouvelles expériences si l’occasion se présente. »

Vous désirez apprendre à patiner. Rien de plus facile! Il suffit de trouver un club de Patinage Canada parmi les 1 400 clubs dans l’ensemble du pays qui offrent des programmes reconnus à l’échelle nationale enseignés par des entraîneurs certifiés.

Pour trouver un club près de chez vous, tapez Recherche d’un club et adonnez-vous à la joie du patinage.

En conclusion, je félicite le club de patinage artistique de North Bay d’avoir initié plus de patineurs au patinage pour la vie!