Forts liens canadiens entre l’équipe Duhamel-Radford et l’équipe Weaver-Poje à l’aube des Championnats du monde

Le destin ou le sort a amené les deux meilleures équipes à mobilité ascendante du Canada pratiquement au même endroit, sur le même parcours, à un tel point que c’est presque inouï.

Jamais des équipes canadiennes n’ont été aussi en phase que les patineurs en couple Meagan Duhamel et Eric Radford et leurs homologues de danse sur glace Kaitlyn Weaver et Andrew Poje.

À chaque tournant cette saison, ces équipes se sont suivies jusqu’aux Championnats du monde ISU de patinage artistique, où toutes deux sont les favorites pour la médaille d’or. Et, un tel exploit serait une première. Bien que des patineurs canadiens aient remporté deux médailles d’or à des Championnats du monde auparavant (Donald Jackson et Maria et Otto Jelinek en 1962, Kurt Browning et Isabelle Brasseur et Lloyd Eisler en 1993 ainsi que Patrick Chan et Tessa Virtue et Scott Moir en 2012), ceci n’est jamais arrivé à deux équipes canadiennes.

À mi-chemin de la saison, les deux équipes ont remarqué la similitude de leurs parcours. « Après le Trophée NHK, que nous avons toutes deux remporté, nous nous sommes regardés et avons dit : « Juste un instant. Nous sommes identiques en ce moment. Nous avons gagné trois sur trois », a signalé Kaitlyn.

L’automne dernier, Meagan et Eric, Kaitlyn et Andrew ont enregistré des victoires aux Internationaux en début de saison, à Barrie, en Ontario et à Obertsdorf, en Allemagne pour se trouver premiers au classement. Par la suite, ils ont participé aux mêmes compétitions. Ils ont été affectés aux mêmes événements du Grand Prix et les ont tous remportés. Puis, les deux équipes ont été médaillées d’or à la finale du Grand Prix (quatre sur quatre), médaillées d’or aux Championnats canadiens (cinq sur cinq), puis à nouveau médaillées d’or aux Championnats des quatre continents (six sur six.). À Shanghai, en Chine, la semaine prochaine, ils viseront leur septième victoire, un chiffre porte-bonheur qui signifie la perfection divine, l’intégralité et l’achèvement.

Ni l’une ni l’autre équipe n’a fait de son mieux aux Jeux olympiques, à Sotchi, en février dernier. Ils se sont rendu compte qu’ils devaient exécuter leurs programmes à leur façon, pour la joie qu’ils leur procurent. Il ne s’agit pas de s’entraîner de manière détendue (« Nous sommes épuisés après chaque séance d’entraînement », a avoué Kaitlyn), mais de supprimer les distractions que représentent les opinions et les résultats.

« Les deux équipes ressentent la même pression », a déclaré Kaitlyn. « Pouvoir partager ce sentiment avec quelqu’un d’autre, non seulement votre partenaire, mais une autre équipe, a été vraiment amusant et instructif. »

« J’ai l’impression de faire ce cheminement avec eux », a signalé Meagan, qui partagera une chambre avec Kaitlyn à Shanghai. « Je crois que nous quatre partageons une énergie très spéciale. »

À Barcelone, Meagan et Kaitlyn ont commencé une tradition ensemble : trouver un cours de yoga quand elles arrivent à un événement. Elles échangent des textes de part et d’autre. Lundi dernier, Kaitlyn a texté Meagan : « Dernier lundi de la saison régulière d’entraînement! »

« Hourra », a répondu Meagan. « Elle s’informe toujours comment vont les choses pour moi. »

Meagan et Kaitlyn se rendent compte qu’elles partagent simultanément les mêmes sentiments, la même difficulté à bien patiner après un voyage, le même décalage horaire, la même aise lorsque les choses sont revenues à la normale. « Chaque fois qu’elle me texte à propos de quelque chose, nous ressentons toutes les deux la même chose ou nos énergies sont identiques », soutient Meagan.

Il en va de même pour Eric et Andrew, qui ont partagé une chambre à Barcelone. « À chaque compétition, je pense qu’il y a un lien et un sentiment qui sont implicites, parce que nous sommes tous les deux dans la même situation », a fait remarquer Eric. « Et c’est réconfortant et bon de savoir dans ces moments intenses de pression, quand vous vous sentez nerveux, que vous avez des coéquipiers qui sont exactement dans le même bateau. Et, ils sont toujours en vie. Ils ont survécu et ils font un travail incroyable. Cela nous donne confiance de savoir que nous nous trouvons dans la même situation que certains de nos meilleurs amis. »

Ce n’est pas comme s’ils étaient forgés des mêmes pièces d’argile. Ils se trouvent dans différentes disciplines : le patinage en couple avec son intrépidité et la danse sur glace avec ses voltes et son émotion. Chacun d’eux a des personnalités nettement différentes.

« Ce qui est bien, c’est de voir comment une autre personne gère la situation », ajoute Kaitlyn. « J’admire vraiment la ténacité de Meagan et j’aime son agressivité quand elle patine. Nous pouvons donc apprendre l’une de l’autre de cette façon. »

Si Kaitlyn et Andrew arrivent à la patinoire après une séance d’entraînement de patinage en couple, ils demandent comment Meagan et Eric ont réussi. Ils diront (tellement de fois cette année) : « Super! ».

« Et vous savez? Nous pouvons aussi avoir de superbes séances d’entraînement », a dit Kaitlyn. « Ils sont très confiants et se soutiennent mutuellement de cette façon. Je pense que nous avons tous des personnalités très différentes, mais nous sommes en mesure de nous rendre compte que nous ressentons tous la même chose. »

Par exemple, à Barcelone les deux équipes voulaient tellement réussir et Meagan avait le trac. Kaitlyn lui a dit qu’ils font le même programme chaque fois, les mêmes quadruples sauts, les mêmes voltes, les mêmes levées. Rien ne change d’une compétition à l’autre. « Nous y tenons vraiment tous deux », a déclaré Kaitlyn. « Nous avons ce petit rappel pour l’autre chaque fois que nous allons sur la glace. » Les deux équipes ont remporté la médaille d’or à la finale du Grand Prix – de façon très décisive.

Et que se passerait-il si les deux équipes gagnaient à Shanghai? La pensée donne à Kaitlyn la chair de poule sur son bras brillant.

« Ce serait manifestement prodigieux », a affirmé Andrew. « Ce serait un message tellement puissant pour le Canada que de pouvoir compter ces deux équipes championnes. Nous devons faire notre travail et nous assurer de faire tout notre possible.

« Mais c’est une merveilleuse pensée que d’être en mesure de partager les mêmes souvenirs, au même moment avec eux, provenant du même pays et d’entendre le même hymne. Ce serait sensationnel. »

Kaitlyn dit qu’elle manque rarement de regarder Meagan et Eric patiner, du moins pour le programme long. Elle pense qu’elle les a vus cinq sur six fois, peut-être même toutes. « Je suis très fière de voir leur croissance et les progrès incroyables qu’ils ont faits comme équipe, surtout depuis aussi longtemps, ce qui est magnifique », a-t-elle soutenu.

Et que se passerait-il si les deux équipes enregistraient une incroyable double victoire, soit deux médailles d’or pour les deux équipes?

« Cela voudrait dire beaucoup de champagne pour l’équipe canadienne », s’est exclamée Kaitlyn.

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