Prochain arrêt : Barcelone

Une équipe canadienne formée de six membres s’est qualifiée en vue de la finale du Grand Prix, qui aura lieu à Barcelone, la semaine prochaine. Cette année, ils danseront, lanceront et soulèveront comme personne d’autre.

Pour le Canada, en l’absence cette fois de patineurs comme Elvis Stojko, Joannie Rochette ou Jeff Buttle (ou même Emanuel Sandhu), les patineurs en simple masculin et féminin du pays sont exclus tandis que les équipes de patinage en couple et de danse sont prêtes à livrer bataille. Elles sont puissantes et ont fait leurs preuves comme gagnantes.

En fait, les champions canadiens de patinage en couple, Meagan Duhamel et Eric Radford, et leurs émouvants doubles de danse, Kaitlyn Weaver et Andrew Poje, ont connu des résultats semblables afin de se rendre à la finale du Grand Prix cette saison, ayant tous deux remportés de manière décisive leurs événements du Grand Prix de cette année. D’après une légende apparaissant sous une photo des quatre patineurs ensemble à la fin du Trophée NHK, ils ne forment qu’une équipe.

Leurs fiches sont étrangement semblables. Meagan et Eric ainsi que Kaitlyn et Andrew ont obtenu une quatrième place et deux cinquièmes places dans leurs trois apparitions antérieures à la finale du Grand Prix. Mais, il s’agit d’une ère différente et d’un moment différent. Ces deux équipes ont pris leur plein essor.

« La plus grande différence cette année, c’est que nous n’avons pas réussi de justesse à participer à la finale, comme les deux dernières années », a avoué Meagan. « C’est en fait excitant pour nous. »

Les danseurs Piper Gilles et Paul Poirier participent à la finale pour la première fois de leur carrière, bien que Paul ait gagné une médaille de bronze en 2011 avec son ancienne partenaire, Vanessa Crone.

Dans le passé, les hommes et les danseurs sur glace canadiens se sont avérés très prolifiques en ce qui concerne les médailles à la finale du Grand Prix. Pas autant les équipes de patinage en couple, bien que le Canada compte de longs antécédents de réussites dans cette discipline. Le Canada n’a remporté aucune médaille, de quelle couleur que ce soit, en patinage en couple à la finale du Grand Prix depuis que Jamie Salé et David Pelletier ont enregistré des victoires consécutives en 2001 et 2002, en route vers une médaille d’or olympique, il y a 12 ans.

Mais, Meagan et Eric iront à la finale du Grand Prix avec un nouveau truc (quadruple Salchow lancé) et une nouvelle attitude. « Nous n’avons plus aucune crainte lorsque nous patinons », a signalé Meagan. « L’an dernier, j’avais toujours peur de perdre. J’avais peur qu’une autre équipe canadienne obtienne des notes plus élevées que les nôtres. Maintenant, nous sommes maîtres de la situation. »

« Nous exercions trop de pression sur nous-mêmes », a déclaré Eric. « Nous concentrions trop d’énergie sur tout le monde, au lieu de simplement nous concentrer sur nous-mêmes ». Cette année, avec les Jeux olympiques derrière eux, ils ont cessé de s’inquiéter. Maintenant, ils visent à être les meilleurs possible, prendre plaisir à ce qu’ils font, patiner librement et se mettre eux‑mêmes au défi avec ce nouveau et rare truc, le quadruple Salchow lancé.

Depuis qu’ils ont fait équipe, ils souhaitaient exécuter le quadruple. L’entraîneur Richard Gauthier ne voulait pas qu’ils prennent ce risque. Il leur a dit qu’ils devaient exécuter des programmes sans faute, avec les triples sauts, avant même de songer à ce quadruple – et de l’oublier jusqu’après les Jeux olympiques.

Durant leur tournée avec Stars on Ice, au printemps, ils ont recommencé à penser à ce quadruple saut. Avant de prendre des vacances après la tournée, ils l’ont essayé une fois – et Meagan a réussi la rotation, bien qu’elle ait fait une chute.

« Bon, je pense que ce sera possible », a pensé Eric.

Leur but était de perfectionner ce rare truc d’ici les Championnats du monde, à Shanghai, en Chine, en mars prochain. Jusqu’à présent, ils ont essayé le saut lancé quatre fois en compétition et l’ont bien réussi deux fois. Ils l’ont raté au Trophée NHK, au Japon, but l’adrénaline a pris le dessus. La leçon qu’ils en ont tirée, a fait remarquer Meagan, était de ne pas rendre ce saut aussi IMPORTANT.

Après avoir remporté leur première médaille d’or du Grand Prix aux Internationaux Patinage Canada, Meagan a ressenti la pression de réussir le quadruple saut au prochain événement et ils ont cessé de se concentrer sur leur plan. Ils ont à présent redressé leur trajectoire. Comme ils l’ont fait plutôt cette année, ils resteront calmes et laisseront les choses arriver.

En ce qui concerne Kaitlyn et Andrew, ils ont connu « une excellente saison jusqu’à présent », affirme Kaitlyn. « Nous avons concouru à chaque événement avec confiance et vigueur, ce qui a nous a menés à des notes gagnantes. »

La meilleure nouvelle, c’est qu’ils ont encore de grandes possibilités de croissance. Aux Internationaux Patinage Canada et au Trophée NHK, ils ont raté des notes pour certains éléments, mais ils ont travaillé à tous les petits morceaux du casse-tête pour « s’améliorer et devenir plus forts » à la finale, a signalé Kaitlyn. Ils ajoutent aussi plus de détails à leurs programmes, particulièrement la difficile danse libre, avec tous ses changements constants de positions et de prises. « C’est une nouvelle année et une nouvelle période quadriennale et nous sommes heureux de nous trouver au premier plan », a signalé Kaitlyn. « Et, nous espérons poursuivre l’excellente tradition de dominance en danse sur glace du Canada. »

Le Canada a remporté dix médailles à la finale du Grand Prix en danse sur glace, mais la dernière médaille d’or a été gagnée par Shae-Lynn Bourne et Victor Kraatz en 2002, avant les Jeux olympiques de Salt Lake City. Shae-Lynn y est maintenant pour beaucoup dans leur danse libre et les guide sur la voie du succès.

À la suite d’une décevante saison l’an dernier, après avoir raté les Jeux olympiques en raison d’une grave fracture de la jambe de Paul Poirier, l’autre équipe de danse du Canada constate que sa saison se déroule exactement comme prévu. L’équipe a établi de nobles buts cette année et les atteint : médailles gagnées aux événements du Grand Prix et qualification pour la finale.

Leur difficile saison a changé leur perspective, leur a montré qu’ils pouvaient s’améliorer rapidement et déjà ils ont une longueur d’avance en comparaison d’où ils se trouvaient aux Championnats du monde, la saison dernière. La jambe droite de Paul est toujours faible et sa cheville a une amplitude de mouvement limitée, mais il peut s’entraîner au maximum de sa capacité et la blessure ne le restreint pas. Ils sont reconnaissants d’avoir pu dépasser les Américains Madison Hubbell et Zach Donohue cette saison, alors que l’an dernier ils étaient à égalité avec eux.

Meagan et Eric, les aînés du groupe, âgés de 28 et 29 ans, sont heureux de ne pas avoir cessé de patiner après la saison dernière. « Nous avons acquis de la sagesse depuis la saison dernière », affirme Meagan. « Je suis très heureuse de ne pas avoir décidé d’abandonner l’an dernier. Je n’aurais jamais su ce que c’était que de patiner librement. »

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