Delmaestro et Lum gagnent une médaille de bronze dans un Grand Prix junior de l’ISU

DRESDEN, Allemagne – Les danseurs canadiens ont poursuivi une saison magnifique dans le circuit du Grand Prix junior de l’ISU, vendredi, alors que Brianna Delmaestro, de Port Moody, en C.-B., et Timothy Lum, de Burnaby, en C.-B., ont gagné la médaille de bronze dans la sixième étape.

C’était la deuxième médaille cette saison pour le duo à sa deuxième année ensemble et le sixième podium pour les danseurs canadiens.

Betina Popova et Yuri Vlasenko, de Russie, ont gagné la médaille d’or avec 147,31 points. Lorraine McNamara et Quinn Carpenter, des É.-U., ont terminé deuxièmes avec 139,35 et Delmaestro et Lum ont suivi avec 130,78. Les Canadiens avaient obtenu la médaille d’argent lors de la deuxième étape de la saison en Slovénie.

« Il y a des choses que nous avons mieux fait que lors de la dernière compétition, a dit Delmaestro. Nous avons fait des changements et ils ont très bien fonctionné. Nous avons établi des objectifs pour cette saison et nous en avons déjà atteint certains. »

Lum espère que la constance continuera tout l’hiver.

« Je crois que cela a été solide d’un bout à l’autre, a-t-il dit. Il y a des portions qui auraient pu aller très mal, mais nous nous sommes battus et nous avons terminé d’une manière très satisfaisante. »

Danielle Wu et Spencer Soo, de Burnaby, se sont classés huitièmes.

En couples, Julianne Séguin, de Longueuil, au Québec, et Charles Bilodeau, de Trois-Pistoles, au Québec, sont dans la lutte pour une deuxième médaille d’or cette saison après avoir obtenu une note record personnel de 59,18 points dans le programme court. Lina Fedorova et Maxim Miroshkin, de Russie, suivent avec 57,74 et leurs compatriotes Maria Chushchanova et Denis Mitsev sont troisièmes avec 48,16.

« Tous nos éléments se sont améliorés et le triple boucle lancé a été meilleur, a dit Séguin. C’est un meilleur début et nous sommes en voie d’atteindre tous nos objectifs ici. »

Hope McLean, de Glencoe, en Ontario, et Trent Michaud, de Trenton, en Ontario, sont septièmes.

Chez les femmes, Selena Zhao, de Varennes, au Québec, et Kim DeGuise-Léveillée, de Sorel-Tracy, au Québec, ont terminé neuvième et 10e à la suite du programme libre de vendredi. Wakaba Higuchi, du Japon, a obtenu la médaille d’or.

Mitchell Gordon, de Vancouver, et Roman Sadovsky, de Vaughan, en Ontario, sont septième et huitième à la suite du programme court masculin.

Les programmes libres en couples et masculin auront lieu samedi.

Résultats complets: http://www.isuresults.com/results/jgpger2014/

Changement d’air : née aux États-Unis, Selena Zhao représente fièrement le Canada

Oui, Selena Zhao a du cran. Au cours de l’été, âgée seulement de 16 ans, elle a posé un geste audacieux, changeant tout dans sa vie, notamment son drapeau.

Née aux États-Unis, où elle a tout d’abord trottiné d’un pas chancelant sur la glace, Selena a fait table rase de son passé et décidé de patiner pour le Canada.

Elle concourra à son deuxième événement du Grand Prix junior de l’ISU pour le Canada, la semaine prochaine, à Dresde, en Allemagne. Son premier événement s’est déroulé à Ljubljana, en Slovénie, où elle a terminé en dixième place, mais le souvenir sera gravé pour toujours dans son esprit.

« J’ai été honorée », a-t-elle dit, de son lieu d’entraînement à Colorado Springs. « L’équipe m’a tellement appuyée et m’a vraiment fait sentir comme si je faisais partie de quelque chose de plus grand. Ceci m’a vraiment motivée à patiner de mon mieux et à rendre l’équipe et la nation fières de moi. »

Ses débuts n’ont pas été faciles. Elle a connu ses premières difficultés de voyage en route vers Ljubljana, alors qu’elle ne pouvait même pas quitter l’aéroport de Colorado Springs. Elle devait se rendre à sa destination avec escales à Chicago et à Bruxelles, en Belgique. Coincée dans l’aéroport pendant neuf heures, en raison d’orages violents à Chicago, Selena a raté toutes ses correspondances et a dû recommencer le lendemain. Son parcours est devenu encore plus compliqué : Denver, Washington, D.C., Vienne et Ljubljana.

Elle est arrivée une heure avant son premier entraînement, souffrant énormément des effets du décalage horaire après avoir réussi à dormir pendant une heure seulement dans l’avion. « La séance d’entraînement a été en fait assez bonne », a-t-elle dit. « Je vais me souvenir de cette expérience pour m’en inspirer à l’avenir. »

(Voilà la valeur des événements du Grand Prix junior.)

Selena est un bon ajout à l’équipe de Patinage Canada, en particulier parce qu’elle est déjà capable d’exécuter des triples sauts. Elle suit la tendance des patineuses du Canada : « Nous avons ce groupe de 17 qui est passé à 12 patineuses, vraiment développées à bien des égards », a signalé Michael Slipchuk, directeur, Haute performance, de Patinage Canada.

« Elle fait tous les triples sauts », a-t-il ajouté. « Elle réussit les combinaisons triple-triple. C’est ce que les femmes juniors font en ce moment. » Le fait qu’elle provienne du groupe de Christy Krall au Colorado facilite aussi les choses; Christy a travaillé avec un certain nombre de patineurs canadiens, dont Patrick Chan, Amélie Lacoste et maintenant Liam Firus. « Elle sait comment fonctionne notre système », a déclaré Michael.

Les parents de Selena sont tous deux nés à Beijing, mais ils ont émigré ensemble au Canada. Son père a été à l’école à Vancouver et a même passé quelque temps à Ottawa, où le frère aîné de Selena, Davis, est né. Elle a un autre frère, aussi né au Canada.

Le père de Selena a finalement obtenu un emploi à Seattle, où Selena est née. Elle est récemment devenue une citoyenne à double nationalité, mais parce qu’elle n’a jamais concouru à l’échelon international, pour les États-Unis, elle n’a pas été tenue de demander de libération. Concourir pour le Canada a toujours été une possibilité à laquelle elle songeait, a‑t‑elle dit. « Étant donné que toute ma famille est canadienne, c’était une position très naturelle pour moi que de représenter le Canada. »

Selena était une patineuse précoce, une fois qu’elle a décidé que c’est ce qu’elle aimait faire, à l’âge de 10 ans. Elle a réussi son premier triple saut quand elle a eu 12 ans, tout en exécutant les autres dans le harnais. Ce premier triple saut « a été vraiment amusant », a-t-elle mentionné. Elle a maîtrisé le dernier de ses triples sauts, le Lutz, un an plus tard.

Mais, Selena est une anomalie. Est-ce que les poussées de croissance n’ont jamais causé d’ennuis pour ses sauts? Pas vraiment. Selena maîtrisait ces sauts PENDANT sa croissance, a-t-elle dit. « Je l’ai déjà constaté », dit-elle. « Mais, pas très souvent. »

Mais, le désir de changer est provenu de moments difficiles. Lorsqu’elle a commencé avec Christy Krall, à l’âge de 14 ½ ans, Selena était capable de faire des choses très athlétiques. « Elle était ce que j’appellerais un bourreau de travail », a dit Christy. « Elle se lançait dans un grand nombre de mauvaises directions. Ceci l’a finalement rattrapée et sa compétitivité en a souffert. Elle est une excellente sauteuse, mais hors glace, il est très difficile de se mettre en position assez rapidement. »

Christy a travaillé à la technique, mais il faut du temps pour changer les vieilles habitudes. L’an dernier, Selena pouvait faire un excellent programme court et un programme long maladroit ou vice versa, car « sa technique n’était pas là où elle devait l’être », a soutenu Christy. Ceci lui a coûté très cher. Selena ne s’est même pas qualifiée pour les championnats américains. « C’était honteux », a déclaré Christy.

Après cette déception et une conversation sincère avec Christy, Selena s’est engagée à changer sa technique. C’était un changement d’esprit monumental. Elles ont passé le printemps entier à corriger ses habiletés techniques. Et, ça fonctionne. Durant cette période, Selena a estimé qu’elle avait besoin d’un changement de rythme dans sa vie pour mentalement tourner la page.

« C’était une question de changement », a déclaré Christy. « Je vais changer ma technique. Je vais changer où je vais. Je vais changer ma vision de moi-même… elle s’est sentie coincée… Toute la famille est heureuse d’être de retour dans le giron du Canada. »

Pendant qu’elle s’entraînait avec Christy à Colorado Springs, Selena a rencontré Amélie Lacoste, qui était aussi venue pour changer sa carrière et essayer de la relancer avant les Jeux olympiques de Sotchi. Selena a partagé un vestiaire avec elle et les deux patineuses se sont liées d’amitié.

« C’était très inspirant de la regarder s’entraîner– elle et Liam [Firus] ensemble », a dit Selena. « Elle a travaillé d’arrache-pied à la patinoire. Ce qui me plaisait vraiment à son sujet, c’est qu’elle n’était pas trop bonne pour personne. Elle a parlé à chacun d’entre nous. Quand l’un de nous avait besoin d’encouragement, elle était toujours là. »

Quand Selena a parlé à Amélie de patiner pour le Canada, Amélie était très excitée et « tout à fait d’accord », a fait observer Selena.

Selena a également rencontré Annie Barabé, l’entraîneure de Montréal qui a emmené certains étudiants à Colorado Springs pour travailler avec Christy. « Elle était vraiment gentille et j’ai travaillé un peu avec elle », a déclaré Selena. La prochaine chose que vous savez, Selena travaillait au centre d’entraînement d’Annie à Contrecœur, concourait aux championnats d’été du Québec et établissait une relation avec elle. Elle a aimé l’atmosphère d’entraînement à Contrecœur.

La nouvelle aventure de Selena est excitante. Christy a signalé que Selena avait tout simplement décidé de changer pour voir si elle était capable d’exceller. « Elle voulait explorer pour prendre des risques », a déclaré Christy. « Et, le résultat est qu’elle se sent très à l’aise. »