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Grosses notes pour Chan et Virtue/Moir dans un Grand Prix de l’UIP

PARIS – Le champion du monde Patrick Chan, de Toronto, a battu sa note record du monde dans le programme court, vendredi, pour se classer premier en simple masculin au Trophée Eric Bompard du Grand Prix de patinage artistique de l’UIP.

Plus tard, les champions olympiques Tessa Virtue, de London, en Ontario, et Scott Moir, d’Ilderton, en Ontario, ont obtenu une note record personnel pour leur danse courte pour aussi s’emparer du premier rang.

Chan a obtenu 98,52 points, ce qui a battu sa note record du monde précédente de 98,37 obtenue aux championnats du monde de mars dernier. Il a aussi amélioré sa note par plus de 10 points par rapport à Patinage Canada le mois dernier. La principale différence a été la réception réussie dans ses quadruple-triple sauts piqués, vendredi.

« Je ne me sentais pas complètement à mon meilleur, mais j’ai investi le travail et l’entraînement, a dit Chan. Quand vous faites cela, vous présentez une solide performance comme celle-ci. Je ne m’attendais pas à ce genre de notes si tôt dans la saison, mais cela ne change pas ma mentalité ou mon approche pour le restant de la saison. »

Yazuru Hanyu, du Japon, est deuxième avec 95,37 et Jason Brown, des É.-U., troisième avec 84,77.

En danse, Virtue et Moir ont obtenu 75,31 points pour éclipser leur meilleure note précédente de 75,12 établie au championnat des Quatre Continents la saison dernière. Nathalie Pechalat et Fabian Bourzat, de France, sont deuxièmes avec 70,59 et Elena Ilinykh et Nikita Katsalapov, de Russie, troisièmes avec 69,07.

À Patinage Canada, Virtue et Moir avaient éprouvé des difficultés avec leurs twizzles et ils ont modifié leur programme court au cours des trois dernières semaines à l’entraînement.

« Nous avons déplacé les twizzles plus tôt dans le programme, a dit Virtue. C’était un  peu risqué de les placer à la fin. Globalement l’agencement du programme est bien meilleur et nous avons beaucoup de vitesse à la fin du programme. »

Moir a dit que les changements ont été bénéfiques.

« Cela met plus de pression quand vous changez des choses, mais cela nous a conduit une coche plus haut, a-t-il dit. C’est normal de jongler avec les choses, spécialement en préparation pour les Jeux olympiques. Le programme court est une question d’exécution et ce sont les quatre éléments imposés qui nous inquiètent le plus. »

Nicole Orford, de Burnaby, en C.-B., et Thomas Williams, d’Okotoks, en Alberta, sont huitièmes.

En couples, Qing Pang et Jian Tong, de Chine, sont en tête avec 67,69 points. Les médaillés de bronze des championnats du monde Meagan Duhamel, de Lively, en Ontario, et Eric Radford, de Balmertown, en Ontario, sont deuxièmes avec 66,07 et Vera Bazarova et Yuri Larionov, de Russie, troisièmes avec 65,67.

Natasha Purich, de Sherwood Park, en Alberta, et Mervin Tran, de Regina, sont sixièmes avec 55,89.

Amélie Lacoste, de Delson, au Québec, est septième à la suite du programme court féminin.

Les programmes libres auront lieu samedi dans les quatre épreuves.

Charmants, classiques et difficiles : les programmes de 2013-2014 de Tessa Virtue et Scott Moir

Leur programme risqué, torride et très dramatique sur la musique de Carmen ayant été mis au rancart, Tessa Virtue et Scott Moir ont opté pour une élégance classique en vue de leurs programmes olympiques.

Pour la première fois, ils ont dévoilé leur danse libre exécutée au son d’une musique de compositeurs russes, durant un camp d’entraînement la semaine dernière, à Mississauga, Ont. – devant des juges et des spécialistes techniques seulement – et elle ne pourrait être plus différente de leur programme de l’an dernier, qui leur a valu une médaille d’argent aux Championnats du monde, à London, Ont.

Des spectateurs ont déjà vu leur charmante danse courte au son d’Ella Fitzgerald et de Louis Armstrong, à une compétition estivale au Québec, le mois dernier.

Depuis longtemps, l’entraîneure et chorégraphe Marina Zoueva avait à l’esprit la musique du ballet Les Saisons, d’Alexander Glazunov, et savait qu’elle semblait bien convenir au programme olympique des champions en titre. La musique n’avait jamais été utilisée dans un programme de patinage artistique en compétition auparavant, a-t-elle fait remarquer, et c’était une musique unique, par un compositeur qui avait aidé à diriger les danseurs de ballet en Russie dans la direction contemporaine, tout en étant néanmoins toujours liée à la période romantique russe.

Le programme est complètement différent de celui de Carmen, qui avait pour but de montrer le conflit dramatique entre un homme et une femme avec le mouvement de danse contemporaine. Cette année, le mouvement du morceau de Glazunov cherche à établir l’harmonie entre un homme et une femme d’une manière plus classique, surtout d’une façon classique russe.

« Je voulais vraiment montrer l’énorme contraste entre la chorégraphie de l’an dernier et comment Tessa et Scott sont capables de jouer des personnages différents », a ajouté Marina. « C’est un immense contraste, comme le nord et le sud. »

Marina a étudié à l’université d’arts en Russie et a toujours à l’idée le mouvement de ballet. « Je crois que c’est vraiment un programme classique russe, bien que je l’ai créé en Amérique du Nord pour des patineurs nord-américains », a-t-elle précisé. « Mais, c’est ma façon de remercier la Russie. Je dois faire quelque chose pour le pays où je suis née. Je pense vraiment que Tessa et Scott sont les meilleurs patineurs pour exécuter ce programme. »

D’une façon, la création de Carmen a été facile en comparaison de l’œuvre de Glazunov. Carmen s’accompagnait déjà d’une histoire. Cette année, la danse libre de Tessa et Scott est « une entière création », une histoire que Marina a conçue avec les patineurs. De plus, ils ont créé un mouvement correspondant à la musique, tout en s’assurant qu’il ait l’air d’un programme de danse sur glace, avec une magnifique valse. Il a fallu plus de temps pour concevoir la danse libre parce que la musique a été spécialement arrangée pour eux.

Marina a fait jouer la musique immédiatement après les Championnats du monde, mais elle s’est rendu compte qu’il manquait quelque chose dans le ballet de Glazunov. Par conséquent, elle a ajouté un concerto pour piano d’un autre compositeur russe, Alexander Scriabin (Concertopour piano en fa dièse mineur) afin de mettre un point d’exclamation à la fin du programme. Marina affirme que les œuvres des compositeurs vont bien ensemble en ce qui concerne le synchronisme et le caractère. Les compositeurs remontent à la même époque. Elle a choisi la musique de Scriabin en raison de son caractère de fierté, parfait pour une finale.

Scott l’appelle la « partie de tempête ». Elle dépeint le chaos externe, alors que le couple s’efforce de trouver un moyen de s’en tirer. « Pour Tessa et moi, c’est un peu notre histoire », a signalé Scott. « C’est l’histoire d’un partenariat et de tous les hauts et les bas que nous avons traversés, tant sur glace que hors glace. C’est un programme superbe pour nous personnellement, parce que l’exécution de la dernière section est prévue à Sotchi. C’est la cerise sur le gâteau. »

Ils ne mettront pas au point cette dernière section avant février, mais ils y penseront toute la saison lorsqu’ils l’exécuteront. C’est une musique très forte et triomphante. » Les thèmes sont aussi universels, a fait observer Tessa. « Tout ce que nous avons vécu durant notre cheminement de 17 ans, c’est sur quoi nous nous fonderons dans ce programme, mais c’est néanmoins universel et j’espère que l’auditoire pourra s’y identifier. C’est à propos des saisons, des hauts et des bas. » Ils sont beaucoup plus engagés d’un point de vue intellectuel dans l’histoire qu’ils ne l’étaient l’an dernier avec Carmen.

Et les difficultés? Scott avoue que le programme est très exigeant, tout particulièrement la dernière minute. Avant le début de la musique de la finale, ils exécutent des levées consécutives avec rotations, qui ajoutent du piquant et impressionnent, ce qui les distinguera des autres, espère Scott.

« Nous amorçons cette dernière minute assez exténués », signale Tessa. « Mais, nous aimons être ambitieux et nous mettre au défi. »

Naturellement, toutes leurs levées sont nouvelles. Tessa et Scott ont discuté du recours à leur célèbre levée de « l’oie », mais ont abandonné l’idée. « Nous ne voulons pas avoir l’air des anciens Tessa et Scott », a-t-il affirmé. « Nous aimons l’oie et c’est une levée favorite des partisans, mais nous ne voulons pas voir à la télévision ce que nous avons fait il y a quatre ans et la même chose en 2014 et que les gens demandent ce que nous avons fait au cours des quatre dernières années ». Par ailleurs, Tessa et Scott maintiennent que les levées doivent ajouter au programme et en faire partie, plutôt que d’avoir l’air incluses dans le seul but d’accumuler des points.

En ce qui concerne la danse courte, Marina appelle Ella Fitzgerald et Louis Armstrong un « duo classique », utilisant Dream a Little Dream, Muskrat Ramble et Dancing Cheek to Cheek. Marina aimait la musique en raison de la variation de la voix et du chant et elle demande de légers pas, ce qui est parfait pour les Championnats canadiens. Scott a dit que la danse courte leur était venue en premier et qu’ils avaient déjà chorégraphié deux minutes de la danse avec Jean-Marc Généreux (un danseur de salon canadien, connu comme juge et chorégraphe de l’émission de télévision à succès So You Think You Can Dance) avant d’amorcer la tournée Stars on Ice.

Dans la danse courte, qui doit comprendre le Finnstep, Tessa et Scott utilisent des rythmes de Fox-trot et de Quickstep – et tous leurs éléments doivent tenir compte de ces styles. « On n’a vraiment pas le temps de souffler », déclare Tessa. « La danse libre est un peu un marathon et nous avons des moments pour nous ressaisir. Mais, je constate qu’avec la danse courte, il faut la surveiller de près ou sinon on peut perdre le fil, surtout avec de la musique qui est si rapide. Et, on veut garder cette impression de danse de salon. C’est exigeant. »

Marina soutient que le programme est difficile parce que les éléments sont tellement interreliés et exigent une grande concentration, chaque élément valant tant de points. « Pour moi, la danse courte est beaucoup plus difficile », a-t-elle ajouté. « Tout est vraiment important. »

Beverley Smith