Articles

Derrière la lame avec Michelle Long : Internationaux Patinage Canada

long4Retour à 2003, les Internationaux Patinage Canada, au Hershey Centre, à Mississauga : jeune fille enthousiaste de onze ans qui aimait le patinage artistique, j’étais tellement excitée de découvrir que la ville accueillerait une grande compétition de patinage artistique. Sans trop connaître le côté compétitif du sport, j’ai assisté avec ma mère, ma sœur et une amie aux séances d’entraînement officielles des Internationaux Patinage Canada 2003. Je me souviens d’avoir été assise dans les estrades, regardant avec stupéfaction. Ma partie préférée était la fin de l’entraînement. Nous nous empressions de nous rendre près de la bande pour demander l’autographe des patineurs. Je commençais seulement à m’intéresser au sport et ne connaissais que quelques-uns des patineurs (surtout canadiens), mais peu importe. Je voulais néanmoins leurs autographes car, à mes yeux, ils étaient célèbres!

Les Internationaux Patinage Canada ont toujours eu une place spéciale dans mon cœur. Je crois que d’avoir eu la possibilité de regarder une telle compétition de haut niveau, à un si jeune âge, m’a vraiment inspirée à devenir une patineuse de compétition! Maintenant, ma présence à des événements comme celui-ci, plus tard dans ma carrière de patinage, ne les rend aucunement moins merveilleux. Je suis toujours excitée de regarder certains des meilleurs patineurs au monde concourir, mais à présent au lieu de leur demander leurs autographes, je peux m’entretenir avec eux et apprendre d’eux.

long3Un des points saillants de ma fin de semaine a été en fait de pouvoir être une partisane, de m’asseoir, relaxer et apprécier le patinage! Habituellement, l’épreuve féminine m’intéresse le plus étant donné que c’est celle à laquelle je participe. Je dois féliciter nos femmes canadiennes, Kaetlyn et Alaine, pour leurs programmes courts et libres exécutés avec acharnement. Une fois leur épreuve terminée, j’ai pu m’asseoir avec Kaetlyn, causer avec elle et regarder du patinage de classe mondiale!

J’ai été tellement impressionnée par les qualités athlétiques et les niveaux de performance de l’équipe canadienne. Au nombre de mes moments préférés, le programme libre rempli de quadruples sauts de Kevin, le triple Axel lancé de Megan et Eric et la célébration après la danse libre de Piper et Paul!

long5Un de mes amis a fait un don au Fonds des athlètes de Patinage Canada et participé à une vente aux enchères pour avoir l’occasion de visiter les coulisses avec Elvis Stojko, aux Internationaux Patinage Canada. J’ai eu la chance de l’accompagner et de vivre cette incroyable expérience. On m’a montré les vestiaires, l’aire d’échauffement, les salles de données et le centre des médias. J’ai pu voir quelques patineurs s’échauffer et se préparer pour le gala de dimanche. La partie la plus intéressante a été de voir l’aire des conférences de presse. C’est tellement plus grand que ce qu’on voit à la télévision. Il y avait une grande table d’honneur pour les athlètes, entourée de tables plus petites et de chaises et la salle était remplie de photographes, de caméras vidéo et de microphones, quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant et à laquelle je n’étais pas préparée. Elvis avait également quelques bons conseils pour moi, qui aspire un jour à prendre part à un événement de ce calibre. Il m’a parlé de son expérience avec les médias, comment se préparer pour les entrevues et comment surmonter les obstacles. Ce fut des leçons très précieuses que j’espère être en mesure de mettre en pratique un jour! long2

Durant la fin de semaine, j’ai eu l’occasion de parler à quelques partisans. J’ai aussi revu des visages familiers. De nombreux patineurs de mon centre d’entraînement étaient présents, ainsi que beaucoup de partisans réguliers et de longue date du patinage. C’était formidable d’entendre les commentaires positifs des partisans et de voir leur enthousiasme. On m’a aussi donné quelques conseils sur ce qu’il faut apporter à une compétition :

1. portez les couleurs de votre équipe : rouge et blanc, allez Canada!
2. apportez un drapeau : de votre ville, pays ou du pays de votre patineur préféré!
3. Ayez quelque chose pour tenir compte de la notation. Un programme ou tout simplement un stylo et du papier!
4. habillez-vous chaudement : parfois il peut faire froid dans ces patinoires, apportez vos chandails, foulards et mitaines de Patinage Canada!
5. racontez vos histoires de patinage : chaque membre de l’auditoire en a une, écoutez le récit de quelqu’un et partagez le vôtre!

Dans l’ensemble, les partisans ont beaucoup appuyé et applaudi les patineurs, qu’ils aient la performance de leur vie ou besoin d’aide pour continuer. Le nombre de fois que le public a commencé à battre des mains au rythme de la musique pendant le jeu de pieds était incroyable! Tout le monde, jeunes et vieux, s’est retrouvé plongé dans l’expérience et a pu s’impliquer! C’était aussi sensationnel de voir les jeunes patineurs ressentir la même joie que j’ai ressentie quand j’étais jeune.

Voir leurs yeux étinceler m’a réchauffé le cœur. C’est extraordinaire de voir la prochaine génération inspirée et aussi excitée que je l’étais.

long1

Derrière la lame avec Michelle Long : Internationaux classiques d’automne 2016

Quelles que soient les circonstances, je suis toujours une personne très émotive. Mais, une fois sur la glace, lorsque j’ai enlevé ma veste d’Équipe Canada et j’ai entendu l’annonceur dire « du Canada, Michelle Long », je n’ai pu m’empêcher de déborder d’émotions : fierté, anticipation et pure joie. N’ayant que 30 secondes pour me placer en position de départ, j’ai dû me concentrer sur le programme court, à mon premier événement international représentant le Canada.

C’était une expérience que j’attendais et pour laquelle j’avais travaillé durant mon entière carrière comme patineuse de niveau senior. Avant de mettre pied sur la glace, en tant que membre de l’équipe nationale, j’étais une partisane de patinage, assistant à autant d’événements locaux que possible, afin de regarder les meilleurs patineurs au monde. Maintenant, je partageais la glace avec certains de ceux que je regardais depuis des années. Fantastique!

michelle-pic-2Bien que ma semaine de compétition se soit composée principalement de petits matins, de repas sains, de siestes et d’un peu de patinage, des choses très intéressantes se sont passées. Après ma première séance d’entraînement officielle, lorsque tous les patineurs quittaient la glace, je suis allée récupérer ma veste d’équipe – et j’ai remarqué qu’il y avait une araignée dessus. Ça ne semble pas effrayant, mais pour quelqu’un comme moi, qui a une peur folle des araignées, ce l’était! J’ai hurlé devant une patinoire pleine de spectateurs et de concurrents. Mon cœur battait très vite, mais ce fut un bon moyen de briser la glace et nous avons tous bien ri par la suite.

Une fois la compétition en cours, ma nervosité a commencé à se dissiper. Je ne suis généralement pas une patineuse nerveuse durant les compétitions, mais compte tenu de cette nouvelle expérience, j’ai commencé à ressentir la pression de bien patiner. Sachant que je n’avais rien à perdre et tout à gagner, j’ai fait de mon mieux et présenté ma meilleure performance. Bien que ces programmes n’étaient pas mes meilleurs au point de vue technique, je peux tirer tellement de bonnes leçons de cet événement et honnêtement affirmer que j’ai très hâte de reprendre l’entraînement pour ce que me réserve l’avenir.

Le point saillant de ma fin de semaine s’est produit après mon épreuve. Étant donné que l’épreuve féminine était la première à prendre fin, j’ai été en mesure de m’asseoir, de regarder et d’encourager le reste de mon équipe! J’ai été stupéfaite et ébahie par le grand soutien du public, de mes concurrents et de mes coéquipiers canadiens. Du fait que Montréal est un lieu d’entraînement populaire, beaucoup de patineurs qui s’entraînent dans la région sont aussi venus regarder et encourager l’équipe. Beaucoup d’entre eux ont pris le temps de me parler de ma performance et de l’expérience et de me donner des conseils pour l’avenir. Ce sont des paroles que je n’oublierai jamais! Et aussi, « du Canada, Michelle Long! ».

michelle-pic1

Patinage Canada annonce l’équipe nationale de 2016-2017

OTTAWA (ONT.) – Patinage Canada a le plaisir d’annoncer son équipe nationale de 2016-2017. Composée de 28 membres seniors, l’équipe comprend cinq hommes, cinq femmes, quatre équipes de patinage en couple et cinq équipes de danse sur glace.

Pour être nommé à l’équipe nationale, un patineur doit se classer parmi les cinq meilleurs dans les disciplines seniors de patinage en simple, de patinage en couple ou de danse sur glace aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire ou être ajouté à l’équipe, à la discrétion de Patinage Canada. Ces patineurs peuvent être pris en considération pour représenter le Canada aux compétitions internationales.

Leur nomination à l’équipe nationale est en vigueur du 1er juin 2016 au 30 avril 2017. Patinage Canada a aussi annoncé les trois équipes qui formeront l’équipe nationale de patinage synchronisé de Patinage Canada.

HOMMES
Patrick Chan, 25 ans, Toronto, Ont.
Liam Firus, 23 ans, North Vancouver, C.-B.
Kevin Reynolds, 25 ans, Coquitlam, C.-B.
Nam Nguyen, 18 ans, Toronto, Ont.
Nicolas Nadeau, 18 ans, Boisbriand, Qc

FEMMES
Alaine Chartrand, 20 ans, Prescott, Ont.
Gabrielle Daleman, 18 ans, Newmarket, Ont.
Kaetlyn Osmond, 20 ans, Marystown, T.-N. et Sherwood Park, Alb.
Véronik Mallet, 22 ans, Sept-Îles, Qc
Michelle Long, 24 ans, Newmarket, Ont.

PATINAGE EN COUPLE
Meagan Duhamel, 30 ans, Lively, Ont. et Eric Radford, 31 ans, Balmertown, Ont.
Julianne Séguin, 19 ans, Longueuil, Qc et Charlie Bilodeau, 22 ans, Trois-Pistoles, Qc
Lubov Ilyushechkina, 24 ans, Moscou, Russie et Dylan Moscovitch, 31 ans, Toronto, Ont.
Kirsten Moore-Towers, 24 ans, St. Catharines, Ont. et Michael Marinaro, 24 ans, Sarnia, Ont.

DANSE SUR GLACE
Kaitlyn Weaver, 27 ans, Waterloo, Ont. et Andrew Poje, 29 ans, Waterloo, Ont.
Piper Gilles, 24 ans, Toronto, Ont. et Paul Poirier, 24 ans, Unionville, Ont.
Élisabeth Paradis, 23 ans, Loretteville, Qc et François-Xavier Ouellette, 23 ans, Laval, Qc
Alexandra Paul, 24 ans, Midhurst, Ont. et Mitchell Islam, 26 ans, Barrie, Ont.
Tessa Virtue, 27 ans, London, Ont. et Scott Moir, 28 ans, Ilderton, Ont.

PATINAGE SYNCHRONISÉ
Les Suprêmes, du CPA Saint-Léonard
NEXXICE, du Burlington Skating Centre
Meraki, du Club de patinage Leaside

La persévérance de Michelle Long est récompensée alors qu’elle réalise le rêve de sa vie à Kingston

Michelle Long a commencé à verser des larmes avant même que la musique ne prenne fin.

Alors que la patineuse âgée de 22 ans mettait les touches finales à son programme libre durant les récents Championnats nationaux de patinage Canadian Tire, elle n’a pu contrôler ses émotions et s’est mise à pleurer, un grand sourire aux lèvres.

Non, Michelle n’a pas quitté Kingston avec une médaille dans sa valise.

Ce n’était pas important pour elle. Parfois, le triomphe ne se mesure pas en or, en argent ou en bronze.

Au moment où sa collègue du Richmond Training Centre, Gabrielle Daleman, est descendue de la plus haute marche du podium, serrant sa première médaille d’or canadienne en simple féminin senior, Michelle et ses entraîneurs Robert Burk et Danielle Rose étaient immergés depuis longtemps dans leur parfaite euphorie.

« Je ne peux pas arrêter de sourire », a déclaré Michelle, radieuse, quelques minutes après son programme libre, à Kingston.

« C’est quelque chose dont je rêvais depuis que j’étais petite. Finalement concourir aux Championnats canadiens et enregistrer un record personnel en style libre, je suis tellement heureuse maintenant. »

Le registre indique que Michelle a terminé septième à ses premiers championnats nationaux.

Ce qu’il ne montre pas, c’est son histoire.

Bien qu’elle ait accompli le programme Patinage Plus à un jeune âge, Michelle n’a commencé le patinage de compétition qu’à titre de pré-novice, à l’âge de 15 ans. Ce n’est que depuis les quatre dernières années qu’elle poursuit sérieusement son objectif de concourir pour un titre national.

« Je voulais vraiment me concentrer sur mon rêve et me rendre aux Championnats canadiens », dit-elle. « C’était tout ce que je voulais. Rien de plus. »

Cette vision plutôt ambitieuse a semblé se heurter à un obstacle en décembre 2013, lorsqu’en compétition au Défi Patinage Canada, Michelle est venue très près de se tailler une place aux 100e Championnats nationaux à Ottawa, en Ontario.

Mais, ce n’était pas suffisant. Au lieu de concourir, elle a acheté un billet et s’est rendue dans la capitale nationale pour assister à la compétition.

L’expérience était douloureuse, admet Michelle, mais elle a aussi accru sa détermination.

« Ce fut une grosse déception », affirme Michelle.

« Ce défi a été difficile à prendre. Je ne savais pas si je devais continuer ou non. Ce fut un des moments les plus difficiles, regarder ces deux premiers groupes (à Ottawa), sachant que j’aurais dû être là. »

En décembre dernier, au Défi à Pierrefonds, au Québec, elle n’a pas commis la même erreur et a terminé au quatrième rang, s’assurant une place à Kingston.

Son histoire invraisemblable est encore plus étonnante si l’on considère qu’en plus de s’entraîner, Michelle a trois emplois de serveuse et barmaid et étudie à temps partiel à l’Université York. Par une journée typique, elle se lève à 7 h et ne cesse pas de la journée. Lorsqu’elle quitte le travail, il est passé 2 h le lendemain matin.

Moins de cinq heures plus tard, elle recommence à nouveau. Tout pour l’amour d’un sport.

« La passion qu’elle a pour le patinage est vraiment une joie à voir », a signalé Robert Burk. « Michelle peut aller aussi loin qu’elle le veut. Avec son dynamisme, elle peut continuer à gravir les rangs. Nous ne cessons de lui dire que nous croyons en elle. Vous pouvez le voir dans ses yeux.

« Elle sait maintenant ce que nous avons savions depuis toujours. Elle est assez bonne. Maintenant, nous devons l’aider à atteindre son but. »

« C’est spécial », ajoute Danielle Rose. « On ne le voit pas très souvent. Quand quelqu’un a autant d’amour, autant de passion, on a tout le temps au monde pour eux. Ce que nous voyons durant l’entraînement est de niveau national et, maintenant, tout le monde peut aussi le voir. »

Il y a cinq ans, lorsque les Internationaux Patinage Canada ont eu lieu à Kingston, Michelle a assisté à l’événement avec sa mère, rencontrant quelques patineurs au cours de la semaine.

C’est à ce moment qu’elle a commencé à rêver.

« À l’époque, je ne me voyais pas vraiment ici », reconnaît Michelle. « Ceci semblait tellement loin, tellement improbable, mais j’ai continué à exiger beaucoup de moi-même. »

Cinq ans plus tard, elle était de retour à Kingston. Cette fois, ce n’était pas à titre de spectatrice.

« Je n’ai jamais patiné devant une foule aussi nombreuse. C’était une expérience tout à fait surréaliste. D’être ici, de tout voir se produire, de me trouver sous les projecteurs de la télévision…

« En fin de compte, c’était encore plus grand que je ne l’avais rêvé. C’est un sentiment qu’on ne peut expliquer à moins d’en avoir fait l’expérience. »

Le rêve peut avoir été réalisé, mais Michelle soutient que ce n’est que le début. On lui demande où elle se voit dans un an.

« Sur le podium », dit-elle, sans hésiter.

« Dans l’équipe nationale. Pourquoi pas? »

Pourquoi pas, en effet.

Michelle Long n’a pas le temps de se demander quelles sont ses chances d’y parvenir.