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L’entraîneur de Patinage Canada, Yvan Desjardins, atteint son but avec la certification de niveau 5 du PNCE

N’essayez pas de dire à Yvan Desjardins que le chiffre 13 est malchanceux.

Entraîneur très respecté à l’École Excellence Rosemère, à Montréal, Yvan, qui travaille avec la légendaire entraîneure Manon Perron, dans le programme de mentorat de haute performance de Patinage Canada, est récemment parvenu au statut d’élite en devenant le 13e entraîneur de Patinage Canada, qui a obtenu la certification élevée de niveau 5 du Programme national de certification des entraîneurs (PNCE).

Le niveau 5 est le summum du PNCE et le statut le plus élevé qu’un entraîneur puisse atteindre.

« C’était certainement un de mes buts », a déclaré Yvan, à propos de la distinction de niveau 5. « Je ne savais pas quand je finirais, mais je voulais obtenir mon niveau 5 ».

Le programme de mentorat de haute performance de Patinage Canada offre des possibilités de perfectionnement professionnel à un groupe déterminé d’entraîneurs qui travaillent avec des athlètes ciblés, y compris un mentorat individualisé pour aider les entraîneurs à préparer leurs athlètes pour leur parcours de compétition.

Ancien membre de l’équipe nationale et concurrent aux Championnats du monde juniors, Yvan a reçu initialement sa certification de niveau 4 pendant ses études à l’Université de Montréal, il y a une plus d’une décennie et demie. Les projets de pleine certification de niveau 5 ont été suspendus quand Yvan et sa femme sont devenus parents de deux enfants. L’entraînement a été relégué à l’arrière-plan, en faveur du rôle de père.

Entraîneur depuis plus de deux décennies, Yvan s’est joint au programme de mentorat de haute performance en 2014. Travaillant aux côtés de Manon Perron, Yvan a atteint son statut de niveau 5 en août dernier et a officiellement reçu son attestation de réussite pendant les Championnats nationaux de patinage Canadian Tire, tenus à Halifax, en janvier dernier.

« Ce n’était pas à propos du niveau même », a affirmé Yvan. « Je ne cherchais pas à être reconnu. Je voulais être le meilleur entraîneur que je puisse être. J’ai beaucoup appris dans le programme et je me suis amélioré comme entraîneur. Des programmes comme celui-ci ouvrent votre esprit et vous permettent de voir ce que font les autres entraîneurs en ce qui concerne leur entraînement. »

« Ce fut superbe de travailler avec Manon. Elle me rassure que j’ai fait les choses correctement et cela signifie beaucoup provenant d’elle. Elle a aussi beaucoup de contacts qui ont aidé. Nous avons tous besoin de mentors, au patinage, en tant qu’organisation et dans la vie. Il faut avoir cet équilibre. »

« C’est ce que fait Patinage Canada avec le programme de mentorat des entraîneurs de haute performance et c’est une très bonne chose. »

Yvan a établi un lien spécial avec tous ses athlètes, y compris le champion national junior de 2015, Nicolas Nadeau. Plus tard ce mois-ci, Yvan et Nicolas se rendront en Hongrie, en vue des Championnats du monde juniors ISU de patinage artistique.

« Le père de Nicolas m’a dit « vous passez plus de temps avec mon fils que moi et j’apprécie vraiment ce que vous faites pour lui » », a ajouté Yvan, qui est aussi l’entraîneur de Joseph Phan, le champion junior en simple masculin de 2016.

« Les entraîneurs ont une relation spéciale avec leurs athlètes, qui se développe chaque année. Et, ce n’est pas seulement à propos du patinage », a précisé Yvan.

« Je veux pousser mes athlètes à être les meilleurs, sur la glace et dans la vie. »

Un entraîneur de patinage trouve après 25 ans des souvenirs de patinage perdus

Les albums de photos documentent la vie.

Pour le danseur sur glace Bryon Topping, membre avec Lynn Matthews de l’équipe des championnats du monde de 1965, ces photos racontent l’histoire d’un jeune patineur de Swift Current, en Saskatchewan, de ses intérêts et de ses réalisations. Malheureusement, il y a environ 25 ans, ses albums sont disparus.

« Après le décès de ma mère, je suis retourné chez moi pour l’enterrement et durant mon séjour, j’ai emballé deux boîtes de souvenirs que j’ai envoyées à la maison, à Ottawa, par autobus. Seulement l’une d’elles s’est rendue. »

Elle avait disparu… ainsi que des photos irremplaçables documentant la brillante carrière au patinage d’une personne, dont la philosophie de patinage pour la vie n’était ni prévue ni attendue.

« Je me suis cassé la jambe quand j’étais en 3e année et j’ai passé plus de huit mois dans le plâtre », se souvient Bryon. « On m’a dit que je ne pouvais participer à des sports de contact et toute autre cassure pourrait entraîner la perte de ma jambe. »

Habitant dans une région rurale de Saskatchewan, peu de choix s’offraient en matière de réadaptation et, ainsi, sa famille a décidé de l’inscrire à un cours de patinage au Club de patinage de Swift Current.

« Pour moi, le patinage était tout d’abord une thérapie », admet Bryon.Young Bryan Topping

En fait, Bryon a non seulement obtenu l’exercice de rééducation dont il avait besoin, mais il a également découvert une fascination pour le sport et a rapidement réussi ses tests préliminaires. Bien que la famille de Bryon souhaite continuer à encourager son intérêt inattendu et ses habiletés, elle savait qu’elle devait prendre quelques difficiles décisions si Bryon choisissait le parcours de compétition. Sans glace artificielle à Swift Current, à l’époque, la famille s’est tournée à 150 milles vers l’est, au Wascana Winter Club, à Regina.

Le père de Bryon, Bert, travaillait pour le chemin de fer, ce qui donnait droit à Bryon à une carte‑voyage. « Tous les samedis matin, je me levais à 4 h 30 pour prendre le train à 5 h 30 et arriver à Regina à 9 h pour patiner toute la fin de semaine et rentrer chez moi le dimanche soir. »

Bryon se souvient aussi de sa première compétition à Regina au milieu des années 50. « C’était une épreuve de danse bronze avec ma première partenaire Sandra Mitchell. Concourir et regarder des patineurs de longue date, comme Alma English et Herb Larson, président de l’ACPA (1953-1955), fut une expérience formidable. Après ça, j’étais mordu! »

Bien que la passion de Bryon pour le patinage se développe, il apprenait aussi d’autres leçons qui n’étaient pas aussi positives. « À l’époque, une petite ville en Saskatchewan n’était pas un endroit pour un patineur masculin. Je me suis fait harceler, intimider et tabasser. À l’école, j’ai même demandé de l’aide supplémentaire à un professeur pour que je puisse participer à une compétition. Il a refusé. »

Malgré les défis, la motivation de Bryon s’est accrue. Il a étudié le patinage, rêvé des possibilités et regardé les meilleurs athlètes, décidant qu’un jour il serait l’un d’entre eux. Avec l’appui de ses parents et de ses grands-parents, il a poursuivi son entraînement. Bryon a parcouru le pays à la recherche d’une formation de niveau élevé jusqu’à ce qu’il arrive finalement à Toronto, avec l’entraîneur Dick Rimmer.

« C’est à ce moment que j’ai fait équipe avec Lynn », se souvient Bryon.

L’équipe de danse s’entendait bien et comme les albums de photos perdus de Bryon l’auraient montré, l’équipe a connu plusieurs années de succès sur le circuit de compétition, qui ont abouti à une 11e place aux championnats du monde de 1965. Après la dissolution du partenariat, Bryon a décidé de devenir professionnel pour enseigner à Regina.

Il s’est vite rendu compte que son style d’enseignement ne correspondait pas à toutes les situations. « J’ai dû m’adapter! » dit-il. « Heureusement, mon sens de l’observation est l’un de mes plus grands talents, ce qui m’a aidé à voir la nature des erreurs et d’ensuite travailler à y remédier. »

Et, c’est ce qu’il a fait, comptant les succès de nombreux élèves en Saskatchewan et ensuite en Ontario, lorsqu’il a déménagé à Stratford et a commencé à élargir son expérience de patinage.

« C’est à Stratford qu’on m’a demandé d’aider avec le patinage intensif ».

En tant qu’amateur avide de hockey, Bryon avait souvent observé que la plupart des joueurs de hockey ne connaissaient pas la base et n’avaient aucune idée comment utiliser la lame, les points d’équilibre et la posture. Par conséquent, il a commencé à concevoir des exercices de hockey qui permettraient de perfectionner les habiletés fondamentales de patinage. Ces exercices sont devenus populaires… et vite!

Il se souvient aussi comment les joueurs suivant son cours ricanaient quand il se présentait sur la glace chaussé de patins de patinage artistique. « Après leur avoir donné quelques minutes pour s’échauffer, je donnais un coup de sifflet et leur ordonnais de s’agenouiller sur un genou ». Je leur disais alors de regarder mes pieds. « C’est ce que je porte, habituez-vous! »

Ses cours commençaient par des exercices de base sur les démarrages rapides, l’équilibre, sur quelle partie de la lame se tenir et quoi faire avec leurs orteils, au nombre des importantes techniques. « Ce ne fut pas long avant qu’ils se rendent compte que je n’allais pas leur enseigner le triple Lutz. Ce que j’allais leur apprendre, c’était la façon d’être de meilleurs patineurs. »

Après avoir déménagé à Ottawa, Bryon s’est installé au Club de patinage de Gloucester et a continué à affiner sa philosophie de l’entraînement pour améliorer chaque patineur.

« J’ai été contacté par un joueur de hockey qui devait faire un essai avec les Maple Leafs de Toronto et m’a demandé si je travaillerais avec lui. J’ai accepté, mais je me suis rapidement aperçu qu’il n’y avait pas beaucoup que je pouvais faire en une seule séance d’entraînement. »

L’année suivante, le joueur est revenu. « Je lui ai dit que s’il voulait mon aide, il devrait suivre mon cours de trois semaines pendant l’été. Ce cours comptait en majorité de bons joueurs juniors A et il serait obligé de travailler dur pour arriver à les suivre… il a accepté. Au bout de trois semaines, il était un patineur différent. Il avait appris à virer avec puissance dans les deux sens, arrêter sur toutes les carres, patiner en arrière avec puissance; tous les mouvements importants. Il est allé au camp d’essai des Leafs et en raison de son dur travail, il a connu de nombreuses années de succès comme joueur professionnel de la LNH. »

Cette expérience… et d’autres semblables… ont donné à Bryon beaucoup de satisfaction. « C’était la même chose lorsque j’étais entraîneur de patinage intensif de l’équipe Colts junior A de Cornwall pendant trois ans. C’était toujours agréable de les entendre m’appeler « monsieur l’entraîneur ». »

Bien qu’il ait continué à enseigner le patinage intensif jusqu’il y a environ 10 ans, ces jours-ci il passe son temps à la patinoire à regarder son petit-fils jouer au hockey. « Mes genoux me lâchaient, donc j’ai accroché mes patins. »

Bryon Topping

Et, encore… après toute une vie immergée dans tous les aspects du patinage, Bryon était toujours intrigué par le mystère des albums de photos manquants après 25 ans. Puis, un jour, sur sa page Facebook sont soudainement apparus des détails d’un article récemment publié dans le journal local de Swift Current, le Prairie Reporter, racontant comment Leon Echert avait acheté une boîte de souvenirs et de photos à une vente-débarras. Se rendant compte que ces souvenirs et photos pourraient être importants, il a commencé à chercher leur propriétaire.

« Je suis très reconnaissant à M. Eckert de les avoir trouvés et de me les avoir retournés », dit Bryon. « Et, merci à mes amis sur Facebook de nous avoir connectés. Les photos de Lynn et moi sont très spéciales, les seules prises avant notre départ pour les championnats du monde. »

Enfin… au moins une partie du mystère a été résolue.

Bryon sourit en ajoutant : « J’ai un emblème canadien que je porte avec fierté. Je suis aussi fier du fait que j’étais membre de la première équipe de patinage à représenter le Canada avec le nouveau drapeau canadien. »

Et, maintenant, il a les photos pour le prouver!

Toujours entraîneur après 60 ans!

Paul Tatton alors et maintenant

Paul Tatton alors et maintenant

Bien que ce fût tout d’abord une façon pour un enfant maladif de faire de l’exercice, le patinage est finalement devenu une histoire d’amour qui a duré toute une vie.

Au milieu des années 40, Paul Tatton était âgé de 10 ans quand il a commencé à patiner au Club de patinage artistique de North Bay. « J’avais été alité à cause d’une pleurésie pendant plus d’un an, donc naturellement je ne pouvais participer à des sports d’action. J’ai réussi d’une façon quelconque mon test préliminaire de figures au cours de ma deuxième saison… et c’est là que mon amour du patinage est né. »

Jeune Paul Tatton.

Jeune Paul Tatton

Ses efforts dans son premier spectacle sur glace n’ont jamais indiqué le genre de carrière qui s’annonçait. « Alors que Sonya Henie était la vedette du spectacle, j’étais une grenouille comme deux autres jeunes garçons. Nous patinions sur de la glace naturelle, sur un pouce de glace fondante, et avions tellement bougé que lorsque nous avons enlevé nos costumes, nous étions complètement verts. La teinture est restée pendant une semaine! »

Dès le début, ce fut un engagement familial : ses parents faisaient bénévolement chaque tâche au club, sa mère finissant par devenir une juge de tests or. « Après ma deuxième année », a dit Paul, « mon père m’a conduit jusqu’à Toronto pour une leçon d’une demi-heure avec l’entraîneur Gerry Blair. À la fin de la leçon, il m’a dit que je pouvais être aussi bon que je le voulais, il pouvait me montrer quoi faire, mais le reste dépendait de moi. »

Quand Paul est retourné à North Bay, il a informé ses parents qu’il devait vivre ailleurs pour obtenir du temps de patinage. Ses parents ont accepté et le lendemain, ils l’ont conduit à Copper Cliff, à l’ouest de Sudbury, lui ont obtenu une chambre, ont pris des dispositions pour ses repas dans un pensionnat et l’ont inscrit au Club de patinage de Copper Cliff. « J’avais 13 ans », raconte Paul, « et je me levais à 4 h tous les matins, je marchais pour prendre le petit déjeuner, puis je me rendais à la patinoire où je patinais de 5 h à 8 h 30, puis j’allais à l’école. Je m’entraînais là avec M. Blair les fins de semaine et je m’entraînais seul durant la semaine. »

Paul Tatton comme un jeune garçon

Paul Tatton comme un jeune garçon

Paul admet que Gerry Blair l’a pris sous son aile et s’est assuré qu’il aille ce qui avait besoin pour s’améliorer. « J’avais des problèmes avec les chaussures de patins qui se brisaient, alors M. Blair m’a emmené voir un de ses amis, John Knebli. John fabriquait des chaussures pour les personnes handicapées. Lorsqu’il a vu mes patins, il a immédiatement dit : « Je peux faire mieux que ça! ». Il m’a ramené à sa boutique, a mesuré mes pieds plats… et deux semaines plus tard, j’avais les toutes premières chaussures de patins que M. Knebli ait jamais faites. Le reste est passé à l’histoire. »

Sous la direction de Gerry Blair et, plus tard, de Sheldon Galbraith, Paul a obtenu la troisième place aux Championnats canadiens seniors en 1954, terminant son programme libre malgré une crise d’asthme à mi-chemin de sa performance. Retournant à la maison pour patiner à l’ouverture officielle du North Bay Memorial Gardens, il savait que sa carrière de compétition se trouvait à un tournant décisif. Les temps étaient durs et compte tenu des règles strictes concernant le statut d’amateur, Paul sentait qu’il était presque obligé de devenir professionnel.

Paul Tatton patinage en couple

Paul Tatton patinage en couple

« Le directeur de la patinoire Morris Snyder m’a demandé de diriger une école de printemps pour lui. Il pensait que je pourrais obtenir une bonne participation et, bien sûr, j’aime le défi, alors je voulais voir si je pouvais le faire. Ce fut un succès avec tous les tests de niveaux élevés réussis. »

Paul a commencé l’œuvre de sa vie. « La transition à l’entraînement a été facile… Je suis un excellent planificateur… et pas seulement pour le patinage. » Que ce soit d’apprendre à voler un avion et d’obtenir sa certification après un mois, d’être repéré par les Blackhawks de Chicago de la LNH ou d’obtenir une bourse d’études pour développer sa haute voix de ténor lyrique en Italie, peu importe ce que visait Paul, il le faisait avec détermination.

Heureusement, le dévouement de Paul envers l’entraînement de patineurs l’a emporté.

Il a travaillé aux États-Unis, plus particulièrement à Hershey, en Pennsylvanie, à l’Université de Miami, à Oxford, dans l’Ohio, en tant que directeur du patinage et est rentré au Canada en 1976, après quoi il a ouvert sa propre école à Sundridge, en Ontario. « Aujourd’hui, je travaille pour le Club de patinage de Riverside, le Club de patinage de Windsor et le Club de patinage de La Salle dans l’Ouest de l’Ontario. »

Partout où il a été, Paul a découvert que c’était la science du patinage qui lui présentait des défis, en particulier durant les figures d’école. « J’aimais voir ce qui se passait lorsque je me tournais la tête d’un côté, mais pas de l’autre. J’aime toujours faire de la recherche sur le patinage, puis voir les effets… c’est fascinant… Je ne m’ennuie jamais. »

Il est triste que les figures soient disparues. « Les figures vous apprenaient à vous concentrer. L’apprentissage de virages de qualité, de la maîtrise du corps et du traçage d’une courbe parfaite était une véritable forme d’art. C’était là que se trouvait le grand écart; aujourd’hui, c’est souvent juste des acrobaties. »

Une des anciennes élèves de Paul, Jen Jackson, maintenant une collègue entraîneure, se souvient de ses débuts sous la tutelle de Paul. « Je connaissais Paul depuis 1987 lorsque j’ai déménagé à Windsor et je cherchais un entraîneur qui m’aiderait à finir mes tests or. Je l’ai choisi parce que quand je suis entrée dans la patinoire pour jeter un coup d’œil, bien qu’il n’enseigne pas à la meilleure patineuse sur la glace, il lui a donné une leçon avec grand enthousiasme. Je pouvais voir sa passion pour le sport… et il ne regardait jamais l’horloge. »

Entraîneur Paul Tatton

Entraîneur Paul Tatton

Paul admet que sa priorité a toujours été d’inculquer la confiance chez les patineurs qu’il entraîne. « J’aime penser qu’avec chaque leçon, j’ai accompli quelque chose qui les aidera. Vous apprenez beaucoup à propos de vous-même dans le patinage. Vous apprenez à affronter des défis qui vous seront bénéfiques pour la vie. Mes entraîneurs m’ont bien sûr donné confiance et j’en suis reconnaissant. Maintenant, il m’incombe de transmettre cette confiance. »

À bien des égards, Jen a suivi le modèle d’enseignement de Paul. « Quand je suis devenue entraîneure, Paul a été tellement généreux et m’a laissé travailler avec tous ses patineurs. Maintenant qu’il est plus âgé, il ralentit, laissant les autres jouer un plus grand rôle de leadership, afin qu’il puisse travailler à des aspects particuliers avec les patineurs. Il aime enseigner les virages et est devenu le spécialiste des pirouettes. Les enfants l’adorent. Il a toujours un mot gentil ou un récit sur le bon vieux temps et comment chaque patineur lui rappelle quelqu’un de merveilleux qu’il entraînait. »

Prendre de l’âge s’est accompagné d’autres défis pour Paul. Il y a deux ans, il a été opéré de l’épaule et s’est aussi cassé le dos, des blessures qui l’ont empêché d’aller sur la glace pendant des mois.

Comme le dit Jen, bien qu’il ne puisse aller à la patinoire, ceci n’a pas réduit son enthousiasme. « Quand j’allais lui rendre visite, tout ce dont il pouvait parler, c’était comment les enfants allaient. Il ne s’est jamais plaint de sa situation et plutôt me disait qu’il ne pouvait attendre de revenir et espérait qu’on aurait toujours besoin de lui. »

Paul admet que ce sont les moments où il a aidé des enfants à faire quelque chose qu’ils ne pensaient pas pouvoir faire qui le rendent le plus fier. »

Enseignant près de la bande, bien qu’il ne chausse plus ses patins maintenant, Paul est toujours aussi enthousiaste et impliqué que jamais, assistant cette semaine à l’assemblée générale annuelle de la section de l’Ouest de l’Ontario de Patinage Canada et célébrant sa 60e année à titre d’entraîneur.

Félicitations Paul!

Le maître entraîneur Sheldon Galbraith laisse un héritage durable

Les funérailles de Sheldon Galbraith n’étaient ni intimes ni lugubres.

De nombreux vieux amis sont venus. Leur bavardage a rempli la pièce et s’est transformé en chahut. C’était comme une vieille réunion de famille. M. Galbraith avait toujours beaucoup à dire, tout comme sa famille, qui comprend les gens qui ont senti sa grande présence au fil des ans.

Galbraith était sur le point d’avoir 93 ans, quand il est décédé le 14 avril, et il s’est clairement dégagé de tous les propos que la vie qu’il avait vécu était bien remplie et significative. Pionnier en avance sur son temps, il possédait une forte personnalité qui rayonnait glorieusement sur des photos de lui, en noir et blanc sur papier glacé, qui patinait à l’unisson en patinage en couple, à ses débuts avec les Ice Follies, avec son frère Murray.

Des photos de la vie de M. Galbraith figuraient dans la pièce : une incroyablement belle photo de lui en uniforme de la marine, M. Galbraith qui transportait un énorme sac de golf, avec un regard amusé au-dessus de son épaule, M. Galbraith à la chasse au chevreuil ou peut-être à l’orignal (plus gros était le gibier, mieux c’était), M. Galbraith vêtu de son uniforme habituel d’entraîneur – long manteau ample, gros caoutchoucs, chapeau avec rabats ramenés au-dessus de sa tête – alors qu’il se penchait pour inspecter une figure imposée, M. Galbraith avec sa famille, sa femme depuis 69 ans, Jeanne, leurs quatre filles et leur fils, M. Galbraith qui recevait l’Ordre du Canada.

La liste de ses réalisations est longue : entraîneur de Barbara Ann Scott, gagnante de la première médaille d’or canadienne aux Jeux olympiques d’hiver de 1948, entraîneur de champions du monde dans trois des quatre disciplines du patinage, entraîneur des champions olympiques Barbara Wagner et Bob Paul, la première équipe canadienne de patinage en couple à remporter cette médaille d’or, des doubles champions du monde Frances Dafoe et Norris Bowden, qui ont également été médaillés d’argent olympiques, entraîneur du champion du monde de 1962, Donald Jackson, qui est devenu le premier patineur à réussir un triple Lutz en compétition, entraîneur de Vern Taylor, auquel on attribue l’exécution du premier triple Axel.

Il a également mérité toute une gamme de prix : il a été le premier entraîneur de patinage artistique à être intronisé au Panthéon des sports canadiens (1980) et il est également membre du Temple de la renommée olympique du Canada (1990), du Temple de la renommée du patinage artistique canadien (1991), du World Museum Hall of Fame aux États-Unis (1996) et du Professional Skating Hall of Fame (2003). Premier président de l’Association des entraîneurs de patinage artistique du Canada, M. Galbraith a également reçu l’Ordre du Canada et l’Ordre de l’Ontario.

Mais ce qui est encore plus étonnant est de lire entre toutes ces lignes. Brian Foley, danseur canadien renommé, qui a aussi fait de la chorégraphie pour Dorothy Hamill, Robin Cousins, John Curry et Toller Cranston, a signalé qu’il a rencontré pour la première fois au Toronto Cricket Skating and Curling Club, en 1966, M. Galbraith, qui était entraîneur en chef à l’époque.

« Je n’oublierai jamais la première fois que j’ai rencontré M. Galbraith », a déclaré Brian. « Il m’a très poliment réprimandé, à sa manière, parce que je me trouvais et j’enseignais à sa place ».

Dans un coin éloigné de cet espace, Brian a vu les nombreux outils didactiques que M. Galbraith utilisait pour tirer le meilleur de ses patineurs : « un dispositif de saut maison », a fait remarquer Brian. « Des trampolines avec tapis au sol, quelques poteaux en bois, quelques dispositifs permettant de grimper et d’autres attirails qui me rappelaient les débuts du Cirque du Soleil. »

Et qui ne pouvait jamais oublier la salle vidéo? « Je tiens à assurer tout le monde que personne n’était invité ou autorisé dans cette salle », a dit Brian. Toutefois, la juge internationale Jane Garden y est entrée. M. Galbraith lui a montré les vidéos, lui a appris à voir les erreurs et a fait d’elle une meilleure juge. Plus tard, il a recommandé que les juges transmettent leurs connaissances durant les compétitions de patinage. Non seulement a-t-il enseigné aux patineurs, mais il a aussi enseigné aux juges.

Galbraith a passé sa vie à rechercher et à développer ses propres philosophies, à adapter sa formation comme instructeur de vol au patinage artistique. C’était pour lui une science, mais il faisait aussi appel à son intuition. La technique en figures, sauts et pirouettes était très importante. Il enseignait la science de l’impulsion, de l’équilibre et du centrage, qui sont des éléments nécessaires pour exécuter des pirouettes de qualité, a ajouté Brian. Il a étudié le transfert physique du poids d’une carre à l’autre, portant le poids de façon appropriée au‑dessus de la partie antérieure de la plante du pied. Il a mesuré la quantité de vitesse exigée pour patiner vers l’avant et vers l’arrière avec une grande évolution.

S’il y a quelqu’un qui porte le flambeau technique de M. Galbraith, c’est Gary Beacom, le maître de la lame de patin. « Je suis reconnaissant que mon entraîneur le plus influent ait sondé les profondeurs de la technique avec un esprit aussi éclairé et un sens de l’aventure », a déclaré Gary. « Je dois ma grande compétence en patinage et ma capacité d’innovation à des décennies d’entraînement, compte tenu de la relation entre la vitesse, la courbe, l’inclinaison et la rotation établie par M. Galbraith. Il préconisait un mouvement harmonieux continu à l’aide d’impulsion et de rythme pour obtenir un avantage technique et artistique. »

Gary affirme qu’il a M. Galbraith à remercier pour avoir ramené la pirouette pieds croisés comme élément du programme imposé au milieu des années 70. Cette pirouette est devenue le mouvement caractéristique de Gary.

Casey Kelly, maintenant juge internationale, a commencé à suivre des leçons de M. Galbraith, quand sa famille est retournée au Canada en 1973. Elle se souvient de son impartialité et de son sens de l’égalité. Toller Cranston avait l’habitude de dépasser les lignes de l’espace qui lui était alloué pour l’entraînement des figures. Il s’entraînait en vue d’un Championnat du monde, tandis que Casey travaillait à son troisième test. Elle faisait poliment un pas de côté pour éviter Toller.

Cependant, M. Galbraith lui a dit : « Je te défends de t’arrêter. Tu mérites d’être ici, tout autant que lui. » Trois fois, Casey est rentrée tout droit dans Toller, avant qu’il ne retourne finalement dans son propre espace. « C’est quelque chose que je n’ai jamais oublié », dit-elle.

Donald Jackson a aussi découvert le sens d’esprit sportif de M. Galbraith, avant même de commencer à travailler avec lui. Donals s’entraînait avec Pierre Brunet aux États-Unis, mais M. Galbraith, l’entraîneur de l’équipe canadienne, remplaçait Pierre pour surveiller Donald pendant les Jeux olympiques de 1960, lorsque Pierre était trop occupé avec d’autres patineurs.

Galbraith était l’entraîneur officiel de Wendy Griner à l’époque et la question était la suivante : qui obtiendrait la parcelle d’entraînement en premier? « C’était toujours mieux de patiner le deuxième parce que la glace était un peu moins dure et plus semblable à la glace sur laquelle on patinait devant les juges », a déclaré Donald.

Donald était stupéfié lorsque M. Galbraith a tiré à pile ou face pour déterminer qui il entraînerait en premier. Il aurait pu facilement garder la meilleure parcelle pour sa propre élève. « C’était simplement le genre d’homme qu’il était », a déclaré Donald. « Juste, honnête, c’est ce que j’ai vraiment apprécié. » La saison suivante, Donald est devenu son élève.

Galbraith a laborieusement changé la technique de tous les sauts de Donald. Puis, un jour, il lui a demandé d’exécuter un double flip, ce que Donald pouvait faire les bras croisés. Mais, M. Galbraith lui a dit de relaxer en position de pirouette arrière pendant qu’il remontait. « Pas de problème », a pensé Donald, qui s’est posé rapidement sur les orteils et a fait une dure chute. M. Galbraith est arrivé en glissant et a dit : « J’ai vu ce que je voulais voir. Ne le refais pas. »

Il était trop tard pour que Donald change cette technique pour le saut flip. Mais, maintenant, tout le monde fait des sauts avec la technique de pirouette arrière. « Chaque fois que je vois les patineurs qui exécutent des triples et des quadruples sauts, je pense à ce que M. Galbraith a fait pour le patinage », a déclaré Donald. « Et, je pense aussi à mon ecchymose. Je crois que j’ai servi de cobaye. »

Eh oui, tout le monde l’appelait M. Galbraith. Presque personne ne l’a jamais appelé Sheldon. Barbara Wagner dit qu’elle l’a appelé M. Galbraith même quand elle est devenue adulte. Casey Kelly a affirmé que sa mère, Andra, ne l’appelait jamais Sheldon, même s’ils s’asseyaient l’un à côté de l’autre aux soirées du Temple de la renommée, à cause de son mari, le grand joueur de hockey Red Kelly.

« C’était un homme très spécial qui était bien en avance sur son temps », a soutenu Barbara Wagner.