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Elvis Stojko nommé ambassadeur des athlètes aux Internationaux Patinage Canada

TORONTO (ONT.) – Le triple champion du monde, Elvis Stojko, âgé de 44 ans, de Richmond Hill, en Ontario, sera de retour sur la glace, mais cette fois en tant qu’ambassadeur des athlètes aux Internationaux Patinage Canada 2016. Représentant ses collègues athlètes, Elvis prêtera sa personnalité attachante et consacrera de son temps aux apparitions publiques, aux entrevues avec les médias et aux activités pour les partisans sur place.

Les Internationaux Patinage Canada 2016 auront lieu à Mississauga, Ont., du 27 au 30 octobre 2016, au Hershey Centre. L’événement est la deuxième compétition de la série annuelle du Grand Prix ISU de patinage artistique.

En tant qu’athlète, Elvis a concouru huit fois aux Internationaux Patinage Canada. Médaillé à toutes ses apparitions, il a remporté cinq médailles d’or et trois médailles d’argent.

« Je suis ravi d’être de retour aux Internationaux Patinage Canada. Cet événement me rappelle beaucoup de souvenirs et j’ai hâte de réfléchir au temps que j’ai passé comme patineur, tout en appuyant les athlètes en compétition. Je suis conscient de la pression que ressentent ces patineurs et je suis heureux d’être en mesure de défendre leurs intérêts, dans le cadre de mon rôle d’ambassadeur des athlètes », a déclaré Elvis.

Elvis s’est joint à l’équipe nationale de Patinage Canada en 1990 et est devenu l’un des patineurs les plus couronnés de succès du Canada. Trois fois champion du monde, il a aussi remporté deux médailles d’argent olympiques et a été sept fois champion canadien.

Il a également été le premier patineur à exécuter une combinaison de sauts quadruples (quadruple saut piqué /double saut piqué) en compétition, aux Championnats du monde ISU de patinage artistique 1991, tenus à Munich, en Allemagne, et le premier à réussir une combinaison quadruple saut piqué / triple boucle piquée dans le programme libre à la finale de la Série des champions ISU de 1997, à Hamilton, en Ontario.

Elvis fera fonction d’ambassadeur des athlètes durant l’événement d’une durée de quatre jours, à Mississauga.

RENSEIGNEMENTS SUR L’ÉVÉNEMENT
Les Internationaux Patinage Canada sont la deuxième compétition de la série annuelle du Grand Prix ISU de patinage artistique. Les autres événements ont lieu aux États‑Unis (Skate America), en Russie (Coupe Rostelecom), en France (Trophée Éric Bompard), en Chine (Coupe de Chine) et au Japon (Trophée NHK).

Chaque patineur/équipe peut être affecté à un maximum de deux événements. Les patineurs accumulent des points en fonction de leurs classements aux événements auxquels ils participent. Les six meilleurs de chaque discipline (hommes, femmes patinage en couple et danse sur glace) se qualifient pour la finale du Grand Prix ISU de patinage artistique, qui aura lieu à Marseille, en France, du 8 au 11 décembre 2016.

RENSEIGNEMENTS SUR LES BILLETS

Les billets d’épreuves individuelles varient de 35 $ à 60 $, plus frais supplémentaires applicables. Les billets peuvent être achetés en ligne sur le site Web ticketmaster.ca ou par téléphone au 1‑855‑985‑5000.

Début d’Elvis Stojko et de jeunes patineuses de Patinage Canada, dans le film télévisé Ice Girls

Le rôle principal d’Elvis Stojko, dans Ice Girls, est un cas typique de la vie imitant l’art.

Le triple champion du monde amorce sa carrière cinématographique dans Ice Girls, jouant le rôle d’un gérant de patinoire et – vous l’avez deviné – d’un ancien patineur artistique nommé Mercury, qui prend sous son aile une jeune patineuse nouvellement arrivée dans la ville.

La première d’Ice Girls, qui met aussi en vedette Natasha Henstridge (The Whole Nine Yards) et les jeunes patineuses canadiennes Michaela Du Toit et Taylor Hunsley, aura lieu sur le canal Family, le vendredi 11 mars, à 20 h (HE/HP).

Tourné à Sudbury, en Ontario, le film porte sur le fort lien qui se forme entre l’étoile potentielle de patinage artistique, Mattie Dane (Michaela Du Toit) et Mercury (Elvis Stojko).

Durant une compétition, Mattie se blesse à la suite d’une chute et s’efforce de regagner sa confiance après que ses rêves de patinage s’écroulent. Les choses empirent lorsque sa mère perd son emploi et la famille doit déménager dans une petite ville du Nord de l’Ontario, où Mattie s’efforce de trouver sa place dans un milieu inconnu.

Alors qu’elle tente de s’adapter, Mattie s’évade à la patinoire locale, mais une autre patineuse talentueuse (Taylor Hunsley) et sa mère excessivement compétitive (Natasha Henstridge) rappellent à la nouvelle venue qu’il n’y a pas de place au sommet pour les deux patineuses. Constatant le potentiel de Mattie, Mercury devient son mentor, tout comme il le fait dans la vie réelle lorsqu’il travaille avec de jeunes athlètes de Patinage Canada.

« Ce fut vraiment une expérience incroyable, que j’ai beaucoup aimée », déclare Elvis. « Le personnage cadrait bien avec ma personnalité. Il y a tant d’aspects de Mercury qui se trouvent déjà dans ma vie. Je me sentais à l’aise parce qu’à certains égards, c’était comme mon vécu. »

Bien que le film Ice Girls marque le premier rôle d’Elvis à l’écran, il ne s’agit pas de son rôle initial. À ses débuts sur Broadway, il y a environ deux ans, Elvis a personnifié l’avocat enjôleur et manipulateur Billy Flynn, dans Chicago: The Musical.

« C’est la direction dans laquelle je voulais m’engager depuis longtemps », affirme Elvis. « J’aime être sur scène et travailler avec des gens comme Brad Milne (coach scénique). Les choses ont commencé à changer pour moi, ces deux dernières années, et j’espère que je peux poursuivre sur cette lancée pour le prochain projet. Je vais simplement continuer à travailler et à me perfectionner. »

Michaela Du Toit et Taylor Hunsley ont compilé d’impressionnants résultats en patinage artistique au début de leur carrière.

Taylor a terminé dixième au Défi Patinage Canada et s’est ainsi qualifiée pour les Championnats nationaux de patinage Canadian Tire 2015. Michaela, qui patine au Club de patinage Richmond Hill, mais représente l’Afrique du Sud sur la scène internationale, a concouru aux Championnats des quatre continents de patinage artistique, en février, et a été médaillée d’argent au niveau pré‑novice au Défi Patinage Canada 2013.

Dans son premier grand rôle, Michaela admet qu’elle était nerveuse de travailler avec Elvis, au début du tournage, mais ils se sont mis dans la peau de leurs personnages presque immédiatement. Même quand on ne tournait pas, Elvis prenait le temps pour travailler avec Michaela, à des éléments techniques pour de vraies compétitions à venir.

« C’était tout simplement sensationnel de travailler avec toute la distribution et surtout Elvis », soutient Michaela. « J’étais tellement excitée quand j’ai appris qu’il jouerait dans le film. Sur le plateau, il était simplement un excellent mentor. Elvis est une personne absolument extraordinaire. »

La championne de danse sur glace olympique et mondiale, Tessa Virtue, qui a récemment annoncé avec son partenaire Scott Moir leur retour au rang de la compétition, la saison prochaine, fait également une brève apparition dans le film.

Les scènes ont été tournées dans trois patinoires de Sudbury – Walden, Cambrien et Countryside. De jeunes patineurs de sept clubs locaux de patinage apparaissent comme figurants.

« Les patineurs étaient tellement heureux de jouer dans le film », déclare Lisa Burton, une entraîneure du Club de patinage Chelmsford. « Ce fut une expérience extrêmement positive pour chacun d’eux et l’équipe ainsi que toutes les personnes associées au film ont été formidables. Ce fut tout à fait spécial pour chacun d’eux. »

Sudbury est la ville où un jeune Elvis a tout d’abord laissé sa marque sur la scène canadienne du patinage en terminant deuxième au classement après Kurt Browning, aux Championnats canadiens de 1990. Ce fut un aperçu de l’excellence qui suivrait, alors qu’Elvis remporterait trois titres mondiaux de 1994 à 1997.

« Sudbury me rappelle toujours des souvenirs », signale Elvis. « J’ai beaucoup de souvenirs de cet endroit. La communauté était tellement dynamique et j’ai eu beaucoup de plaisir à y retourner. »

Michaela affirme que le film présente une histoire de persévérance, de dévouement et d’amitié, qui illustre parfaitement la force de l’esprit humain, alors que son personnage s’efforce de reprendre le dessus malgré que les chances ne soient vraiment pas de son côté.

« Il y a beaucoup de leçons de vie dans le film », ajoute Michaela. « Il s’agit de ne pas abandonner ses rêves, peu importe comment dures les choses deviennent. Il peut sembler que le parcours n’est pas clair en ce moment, mais si vous persévérez, vous y arriverez. »

Vingt-six ans après son « moment épique », Elvis Stojko retourne à Halifax en tant qu’ambassadeur des athlètes

Photo : Gladys Orozco

Elvis Stojko ne peut croire que tant de temps s’est écoulé.

Il y a plus d’un quart de siècle qu’Elvis s’est présenté aux yeux du monde entier, à Halifax, en Nouvelle-Écosse, et le triple champion du monde se demande où sont passées toutes ces années.

Cette semaine, Elvis retourne dans la pittoresque ville maritime, à titre d’ambassadeur officiel des athlètes pour la 102e édition des Championnats nationaux de patinage Canadian Tire. Dans le cadre de ce rôle, Elvis prononcera des allocutions, participera à des entrevues avec les médias et des activités de marketing sur place et, comme toujours, réservera un peu de temps pour les athlètes participants et sa légion d’admirateurs.

Halifax, la ville hôte des Championnats du monde ISU de patinage artistique de 1990, aura toujours une place spéciale dans le cœur d’Elvis. Jeune homme au visage juvénile, à deux semaines environ de son 18e anniversaire et venant de remporter une médaille d’argent aux Championnats nationaux à Sudbury, en Ontario, Elvis est arrivé en Nouvelle-Écosse prêt pour ses premiers Championnats du monde seniors.

Cette semaine-là, à Halifax, le monde a fait la connaissance d’Elvis Stojko, âgé de 17 ans. Les championnats terminés, Kurt Browning avait mérité son deuxième de trois titres mondiaux consécutifs et Elvis avait obtenu une très respectable neuvième place.

« Halifax – wow, quelle semaine ce fut », s’est exclamé Elvis, en riant. « Une semaine de rêve pour moi, une expérience absolument incroyable. Il n’y a aucun doute que ce fut un tournant décisif de ma carrière. »

« Je ne l’oublierai jamais. C’était à guichets fermés, les partisans faisaient salle comble et ils s’emballaient (pour le programme libre). C’était tout simplement un de ces moments épiques ».

« Je n’oublierai jamais, l’année précédente aux Championnats du monde juniors, j’avais terminé huitième au classement général. Tout à coup, je patinais contre Kurt, Viktor Petrenko et Todd Eldridge – des patineurs que j’avais toujours regardés à la télévision – et j’étais le neuvième meilleur au monde et sixième pour le programme long. C’était assez surréel. Tout a changé très rapidement après Halifax. Les choses n’ont cessé de s’améliorer et je n’ai jamais vraiment regardé en arrière. »

Après avoir quitté Halifax, Elvis a entrepris sa montée progressive vers le sommet du monde du patinage. Aux Championnats du monde de 1991, il est devenu le premier patineur à réussir la combinaison de quadruple-double sauts. L’année suivante, il a remporté sa première médaille mondiale, une médaille de bronze, qui a été suivie d’une médaille d’argent en 1993.

En 1994, Elvis a atteint l’apogée du patinage, remportant son premier de trois titres mondiaux sur une période de quatre ans.

Pour faire bonne mesure, Elvis est également devenu le premier patineur à réussir une combinaison quadruple-triple à la finale de la Série des champions de 1997 à Hamilton, en Ontario.

Outre ses trois titres mondiaux et ses sept couronnes seniors canadiennes, Elvis compte une paire de médailles d’argent olympiques dans son coffret de trophées (1994, 1998).

C’est après sa deuxième médaille d’argent olympique à Nagano, où il a patiné avec une douloureuse blessure à l’aine – qu’Elvis a connu des moments difficiles. Au cours des quelques années suivantes, Elvis admet qu’il a sombré dans une longue période de dépression. Ayant besoin d’une pause, Elvis est allé rendre visite à un ami au Mexique, en 2001.

C’est ce qu’il avait besoin : une chance de se détendre, de s’échapper des impitoyables hivers canadiens et de préserver sa vie privée.

Il a acheté un appartement sur-le-champ.

En 2009, il a rencontré Gladys Orozco, une ancienne championne de patinage artistique mexicaine, durant une compétition de patinage. Un an plus tard, Elvis et Gladys se sont mariés à Las Vegas. Le couple habitait à Ajijic, un superbe village situé à environ une heure de Guadalajara.

Mais finalement, le Canada l’a rappelé.

« Je ne suis jamais vraiment parti », avoue-t-il à propos de son retour au Canada. « Bien sûr, je vivais au Mexique, mais j’ai toujours été un Canadien. Cela n’a jamais changé. »

« Il était temps de rentrer. »

Depuis son arrivée au Canada, Elvis a travaillé avec Patinage Canada, prenant de jeunes patineurs sous son aile et leur offrant de l’entraînement sur glace et de la préparation mentale. Expert en arts martiaux, Elvis a également donné des leçons de kung-fu à ses jeunes élèves.

Elvis Stojko trains young skaters.

Pendant ses courts temps libres, Elvis continue à patiner dans des spectacles alors qu’il poursuit une autre de ses passions : le karting professionnel aux niveaux national et international. Elvis s’est aussi récemment aventuré dans le monde du spectacle de Broadway, jouant le rôle de l’avocat manipulateur dans Billy Flynn in Chicago: The Musical.

Malgré son horaire chargé, Elvis souhaite redonner à un sport qui lui a tant donné.

Pendant qu’il gravissait les rangs lorsqu’il était jeune, Elvis soutient qu’il s’adressait souvent au champion du monde de 1987 et deux fois médaillé d’argent olympique, Brian Orser, pour obtenir des conseils.

Elvis n’a jamais oublié que Brian semblait toujours trouver du temps pour lui et il a l’intention de « donner au suivant ».

« Si je peux aider à les guider et les diriger dans la bonne voie et leur enseigner certaines choses que j’ai apprises, voilà en fait de quoi il s’agit. Redonner quelque chose. »

« J’ai eu la chance de compter d’autres personnes que je pouvais consulter, des personnes comme Brian, qui étaient occupées avec leurs propres carrières, mais prenaient toujours le temps d’aider », a ajouté Elvis.

« Les jeunes d’aujourd’hui auront leurs propres obstacles. Il peut s’agir d’un processus intimidant. Vous vous souciez de ce que pensent les gens, vous voulez plaire à tous. »

« Si je peux aider à les guider et les diriger dans la bonne voie et leur enseigner certaines choses que j’ai apprises, voilà en fait de quoi il s’agit. Redonner quelque chose. »

Et, alors qu’Elvis se prépare à arriver à Halifax pour jouer son rôle d’ambassadeur des athlètes, les souvenirs de 1990 referont sûrement surface.

Ce qu’il conseille à ceux qui concourent cette semaine aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire?

« Ça fait un peu cliché, mais simplement de profiter du moment », déclare Elvis.

« Ces jeunes sont les meilleurs au Canada. Ils sont ici pour une raison. Quelques-uns d’entre eux vivront une semaine magique, d’autres pas. Pour beaucoup de ces jeunes, cette semaine sera une expérience d’apprentissage. Vous apprenez, vous vous adaptez et vous revenez plus fort. »

« Il suffit de faire de son mieux. C’est votre chance. Ne négligez rien. »

Et qui sait. Peut-être quelques patineurs quitteront Halifax avec leurs propres souvenirs.

Elvis Stojko retourne au Canada guéri et prêt à prêter assistance

Elvis Stojko est de retour.

Le Mexique est dans son rétroviseur ainsi que les mandariniers et les papayers d’Ajijic, où il a vécu pendant 12 ans.

Il est rentré au Canada, heureux, marié à Gladys Orozco depuis cinq ans et avec une carrière qui l’emmène maintenant dans plusieurs directions : patinage, course automobile, acteur et chanteur. Et, il se lie à nouveau à Patinage Canada, ayant accepté de diriger quelques séminaires pour les patineurs en cours de développement et faisant don d’une partie des produits de la vente de son nouveau vin, Quad, à l’association.

Trois fois champion du monde et deux fois médaillé d’argent olympique, Elvis Stojko a beaucoup à offrir aux étoiles en herbe du patinage, y compris son attitude de guerrier durant la compétition. Elvis était le concurrent suprême, ne reculant jamais devant un défi. Et, à aucun moment cet état d’esprit n’a été davantage mis à l’épreuve qu’aux Jeux olympiques de 1998, à Nagano, quand il a patiné avec une blessure à l’aine.

Elvis excelle à résoudre les problèmes et il en avait beaucoup à Nagano. Certains ont toutefois fini par échapper à sa volonté. Il avait déjà soumis son aine à un stress lors des Championnats canadiens de cette année-là, mais le matin du programme court masculin aux Jeux olympiques de Nagano, il s’est déchiré un muscle à l’aine durant une séance d’entraînement en début de matinée. Il est passé en mode d’urgence.

Elvis a exigé beaucoup de lui-même pour gagner cette médaille d’argent. Mais les conséquences de tout cela et de tout ce qui lui est arrivé la même année sont revenues le hanter. À la fin de ce programme long héroïque et courageux, Elvis a senti quelque chose briser en lui, peut-être ce qu’on appellerait sa volonté ou son esprit. « Ça s’est brisé et je n’ai jamais – par la suite, peu importe comment j’ai essayé de m’entraîner ou de patiner – été capable de ressentir ce même sentiment à nouveau », a déclaré Elvis. « Et, c’était là ma force. »

« J’ai passé une période de moments très sombres », a déclaré Elvis. »

Il avait dépassé les limites de son incroyable volonté. « Je crois que j’ai perdu espoir ou que la volonté m’a manqué », a-t-il dit. « À partir de ce moment, j’étais brisé. J’avais le cœur brisé et j’étais brisé. » Il l’ignorait à l’époque, parce qu’il avait été tellement programmé à s’entraîner et à aller à la patinoire, à travailler aux programmes de l’année suivante, passer à travers toutes ces étapes importantes.

Elvis a continué à patiner, pour tenter sa chance à nouveau. Il est revenu plus fort que jamais, avec deux quadruples sauts. Mais, du point de vue mental, il n’était toujours pas près d’être dans le même état d’esprit qu’au début de 1998. Il croit qu’il patinait à environ 65 % de ses capacités. Il s’est rendu jusqu’en 2002, puis a abandonné et est tombé dans une profonde dépression dont il ne savait même pas qu’il souffrait et qui avait vraiment commencé après les Jeux de 1998.

« J’ai passé une période de moments très sombres », a déclaré Elvis. « C’est une des raisons pour lesquelles j’ai quitté le Canada. J’avais besoin d’espace et d’anonymat. J’ai traversé des moments difficiles en raison de problèmes familiaux, après la séparation de mes parents. Le Mexique était mon lieu de solitude. »

Les athlètes qui se sont beaucoup investis dans leurs efforts trouvent parfois difficile de retourner à une vie ordinaire, a déclaré Elvis. À un moment donné, il a entendu le champion olympique de natation, Mark Tewksbury, parler de sa vie à la suite des Jeux olympiques dans les années 1990, après avoir remporté sa médaille d’or. Il est déménagé en Australie pour une année, souffrant de dépression post-olympique.

« Il n’avait aucune idée comment aller de l’avant et faire face aux choses », a fait observer Elvis. « Et, pour moi, ce fut aussi une dure transition. Les patineurs de renom sont chanceux de pouvoir encore participer à quelques spectacles. Les autres patineurs peuvent être embauchés sur des bateaux de croisière. Mais, ce n’est pas un processus facile. »

« Le pire, c’est que vous êtes pris dans un dilemme, a ajouté Elvis. Vous voulez faire ce que vous sentez vouloir faire. Mais, il faut payer les factures. « Alors vous êtes coincé, cherchant à faire quelque chose que vous ne voulez pas nécessairement faire », a‑t‑il dit.

Sur le plan financier, Elvis se tirait bien d’affaire, mais toute sa vie depuis l’âge de quatre ans avait tourné autour du patinage. C’était sa base. Il n’avait jamais pensé à ce qui viendrait après. « Je ne pouvais me voir que comme Elvis Stokjo, le patineur », a-t-il affirmé. « Tout le monde me voyait comme ça. J’avais besoin de trouver ce qui me rendrait heureux et me comblerait. Et, il m’a fallu beaucoup de temps pour le savoir.

« Je n’étais pas déprimé parce que je quittais le patinage », a-t-il avoué. « J’étais déprimé en raison des énormes préparatifs et ce que j’avais traversé mentalement à cause de cette blessure. Cette blessure m’a vraiment secoué. »

Pour Elvis, ce n’était pas tellement le fait qu’il n’ait pas remporté la médaille d’or à Nagano. « C’était de ne pas être capable d’atteindre ce sommet que je savais pouvoir atteindre », a-t-il précisé. « J’avais un gros fardeau sur mes épaules. Tout le monde croyait que je pouvais gagner. Quand je me suis présenté, je savais que je patinais sur une jambe. »

Mais, Elvis a finalement compris. Au Mexique, le brouillard a fini par se disperser. Puis, il a rencontré Gladys Orozco. Et, maintenant la course automobile lui a permis de puiser dans son personnage de Terminator. « Je sens que j’ai laissé aller ce qui s’est passé en 1998 », dit-il. « Je dirais que cela m’a pris au moins 10 ans pour dissiper ce qui s’est produit à Nagano. Ma jambe a guéri, mais pas mon âme. Mon âme a pris beaucoup plus de temps. »

Ce qui le rend heureux maintenant? Passer du temps avec sa femme et ses chiens. C’est là qu’il est heureux ces jours-ci. Maintenant de retour au Canada, il passe du temps avec son meilleur ami, Glen Doyle, son sifu lorsqu’il pratiquait ses arts martiaux.

Il tire son chapeau à Gladys, qui lui a dit qu’elle ne soucie pas où elle vit, pourvu qu’elle soit avec lui. Elle a déjà subi un horrible hiver canadien et ça va. Le couple savait qu’il devait revenir au Canada parce plus de possibilités les attendaient que dans cette collectivité grandissante de retraités d’Ajijic, près de Guadalajara. Elvis est à la recherche de commanditaires pour ses initiatives de course automobile. Gladys, avec son air exotique, a l’occasion d’être mannequin à Toronto.

Un an plus tôt, ils ont tout vendu au Mexique et quitté avec l’essentiel, leurs trois chiens, leurs vêtements et quelques babioles. Ils ont organisé deux géantes ventes-débarras à Ajijic, vendu la maison meublée et ont conduit leur camion au Canada. Un ami l’a reconduit au Mexique pour le vendre.

Maintenant, le couple vit à Richmond Hill, en Ontario, où Elvis a grandi et ils recommencent à zéro. « C’était assez génial », a affirmé Elvis à propos des biens dont ils se sont dessaisis. « C’était agréable. »

Ô CANADA! Elvis Stojko est de retour dans sa terre natale pour travailler avec de jeunes athlètes de Patinage Canada

Elvis Stojko est de retour à la maison.

Après avoir vécu plus de dix ans au Mexique, Elvis Stojko est de retour au Canada, dans le pays qui l’a vu remporter trois titres mondiaux il y a de cela deux décennies.

Son exode au sud de la frontière n’était pas prévu. Grandissant à la merci des hivers canadiens implacables et s’entraînant tous les jours dans des arénas froids et humides, Stojko avoue que s’il était lassé du froid, il n’avait pas l’intention de fuir vers un climat plus chaud. Mais au cours d’un voyage au Mexique pour rendre visite à un ami en 2001, Stojko décide sur le champ d’acheter un appartement.

Le sort a voulu qu’il rencontre quelques années plus tard Gladys Orozco, une ancienne championne nationale mexicaine de patinage artistique. Ils se sont mariés il y a cinq ans.

Le couple a vécu dans une villa splendide à flanc de montagne dans le village de Ajijic, à environ une heure de Guadalajara. Stojko, une personne qui a toujours préservé sa vie privée, était heureux de vivre en isolement et de profiter du climat chaud.

Mais finalement, le Canada allait rappeler Stojko à la maison.

« C’est merveilleux d’être de retour pour de bon, de dire Stojko, qui est revenu vivre au Canada il y a un an. J’ai adoré vivre au Mexique et ce fut une expérience merveilleuse. Mais tout semblait vouloir nous attirer ici, ma femme et moi. »

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Photo – Gladys Orozco

« C’est ici mon chez-moi. »

L’homme de 43 ans revient non seulement en terre natale, mais il effectue en quelque sorte un second retour aux sources, car Stojko est en relation de travail avec Patinage Canada.

En effet, Stojko a pris récemment sous son aile proverbiale 14 patineurs et leurs entraîneurs au Centre national de performance de Patinage Canada situé à Toronto. Dix-huit ans après avoir remporté son dernier titre mondial, Stojko dégage toujours une forte présence quand il entre dans une pièce.

Encore aujourd’hui, quand le trichampion du monde, couronné sept fois champion canadien et double médaillé d’argent olympique, prend la parole, les gens l’écoutent avec attention.

« C’est merveilleux de renouer avec Patinage Canada, de travailler avec des jeunes et d’être accessible, ajoute Stojko. « Il serait dommage que mes nombreuses connaissances et expériences meurent avec moi plutôt que d’être transférées. L’évolution repose sur la transmission du savoir. C’est comme cela que nous apprenons. Bien égoïstement, c’est un bon sentiment, car en enseignant, j’apprends aussi. »

« Elvis a été l’un des athlètes canadiens capables d’une concentration incomparable pendant sa carrière exceptionnelle. Sa capacité de demeurer dans l’instant présent afin de maximiser sa performance est légendaire », déclare Dan Thompson, chef de la direction générale.

« Nous sommes extrêmement honorés de la décision d’Elvis de donner en retour au sport de façon aussi tangible et nous nous réjouissons de la relation à long terme que nous établirons avec lui dans le cadre de ces camps. »

Au Centre national de performance, Stojko a consacré une partie de la journée à souligner l’importance de la préparation mentale et de la conscience du corps en tout temps. Il a également passé plus d’une heure sur la glace avec les patineurs et les entraîneurs à travailler les sauts et la réception des sauts avec les jeunes athlètes.

Stojko, un expert célèbre en arts martiaux, a également donné une séance d’entraînement de kung-fu ainsi qu’enseigné de nombreux exercices et techniques de respiration visant à stimuler divers groupes musculaires.

« La majorité des gens s’intéressent à l’aspect physique du kung-fu alors que c’est l’aspect mental qui est le plus important, dit-il. C’est de pouvoir l’utiliser comme une aide à la concentration. C’est pour la confiance et l’instinct de combattivité qu’il procure et qui aident les gens à aller au-delà d’une limite qui leur semble impossible à franchir. »

Monica Lockie, directrice du Centre national de performance de Patinage Canada, souligne que les leçons que les jeunes athlètes reçoivent de Stjoko sont des plus précieuses.

« Curieusement, plusieurs de ces jeunes sont nés bien après la fin de la carrière d’Elvis, ajoute Monica Lockie. La plupart d’entre eux ne savent pas vraiment la force qu’il avait et le grand nombre d’obstacles qu’il a dû surmonter. Je crois qu’un camp comme celui que nous offrons est essentiel pour nos patineurs, nos futurs champions, afin qu’ils comprennent que c’est correct de défier l’adversité.

« Elvis a eu une carrière de patinage fantastique et est une icône par excellence de la force de caractère et de la persévérance. Il souhaite habiliter les patineurs à construire leur propre confiance en eux plutôt que de compter seulement sur les autres. Elvis a réussi grâce à sa propre volonté. »

« En fin de compte, c’est la force mentale qui détermine jusqu’où nous pouvons nous dépasser sur le plan physique. »

Stojko est fort occupé ces jours-ci. Quand il ne travaille pas pour Patinage Canada, Stojko poursuit ses propres rêves de course en kart, en tant que coureur de compétitions de calibre national et international. Lors des Championnats nationaux de karting qui auront lieu plus tard cet été, Stojko espère se qualifier pour l’équipe mondiale.

L’an dernier, Stojko a également fait ses débuts à Broadway en jouant le rôle de Billy Flynn, un avocat enjôleur et manipulateur, dans Chicago: The Musical.

« C’est très amusant, dit Stojko, en parlant de sa passion pour le kart. Je prends la chose très au sérieux et je veux vraiment faire partie de l’équipe mondiale. Je pense que c’est un but très réaliste.

« J’aime vraiment diriger des séminaires et travailler avec des jeunes. J’aime l’aspect consultatif de ce travail et j’aime avoir mon propre horaire de travail.

Stokjo se réjouit de poursuivre et renforcer son partenariat avec Patinage Canada.

« C’est ce vers quoi nous nous orientons, ajoute-t-il. S’ils aiment mon travail et si les enfants aiment ce qu’ils font, nous allons continuer ».

« C’est ce que j’adore faire. »

Stojko et Bourne en vedette dans Blades On Stage, le « Broadway holiday spectacular on ice »

Elvis Stojko est fort occupé ces jours-ci.

D’abord, le tri-champion du monde de patinage artistique a récemment fait ses débuts à Broadway en jouant le rôle de Billy Flynn, un avocat manipulateur et enjôleur, dans Chicago : The Musical.

Fort de ce premier contrat passé, Elvis Stojko fait maintenant équipe avec la championne du monde et chorégraphe renommée Shae-Lynn Bourne pour le rôle principal dans Blades On Stage, soit le « Broadway holiday spectacular on ice ». Juste à temps pour la période des fêtes, Mirvish Productions présente le spectacle avec une distribution impressionnante de patineurs dans de seconds rôles dont Violetta Afanasieva et Peter Dack, au théâtre Princess Of Wales de Toronto, de la veille de Noël au 4 janvier.

Si les comédies musicales et les spectacles de la période des Fêtes ne prennent pas tout son temps, la rapidité d’action est certainement le thème du calendrier de Stojko.

Ce grand amateur du sport motorisé a transformé sa passion en entamant une seconde carrière à titre de coureur de compétition de kart de calibre national et international. Pour ce qui est de ses aspirations, Stojko admet que s’il souhaite demeurer actif dans les domaines du patinage et du théâtre, il s’efforce de garder la pédale au plancher, au sens propre et figuré.

« La course de kart va très bien et c’est très amusant », dit Stojko pendant une pause à la répétition de Blades On Stage.

« La tournée hivernale en Floride s’en vient. Il y aura des gars de IndyCar, des pilotes de renom, qui participeront à la course. Je suis impatient d’y participer et je prends la chose très au sérieux. C’est ce que je veux faire. »

La course de kart est plus qu’un simple passetemps pour Stojko. Il parle sans hésitation de son objectif final qui est de poursuivre avec détermination son ascension dans le sport jusqu’à ce qu’il réussisse à courir dans les plus grandes compétitions.

Pour un type qui compte dans sa collection de trophées trois médailles d’or du monde et deux médailles d’argent des Jeux olympiques, personne ne veut parier contre lui!

« Le sport motorisé a toujours fait partie de ma vie, avoue Stojko, également expert en arts martiaux. La course automobile est mon objectif et je pense avoir les habiletés et le talent pour en faire un sport professionnel. Je reçois le bon soutien et je suis entouré des bonnes personnes qui m’appuient. Il me reste à trouver les commandites qui me permettront de me rendre au niveau suivant et à déterminer jusqu’où je veux me rendre.

« Après ça, il n’y a pas de limite. »

Stojko devra se faire à l’idée de laisser son kart puissant à la maison pour les prochaines semaines.

S’il avait envie de faire des pirouettes sur les roues de son bolide entre les spectacles de Blades On Stage, il n’aura pas grand place pour exécuter des virages en épingle. En effet, les acteurs de Blades on Stage feront des pirouettes sur une mince surface de glace plutôt restreinte, faite sur mesure pour la scène du Princess of Wales, qui crée un décor unique et intime entre les spectateurs et les exécutants.

« C’est un défi parce que nous disposons d’une surface de 40 pieds sur 55 pieds, avoue Stojko. Bien des gens nous demandent si c’est de la vraie glace ».

« Oui, ce l’est, ajoute-t-il en riant. Ce sera de la vraie glace sur la scène – une première au Canada – ce qui est vraiment excitant. »

Si Stojko avait dans sa liste de souhaits de « jouer un jour dans une comédie musicale sur Broadway », il peut désormais dire que c’est mission accomplie. Fils d’un ténor de formation classique, Stojko a lancé son premier album, 100 Lifetimes, en 2010, avant de tenter sa chance au théâtre en interprétant le rôle de Billy Flynn dans Chicago: The Musical.

Le rôle a été joué par des artistes tels Billy Ray Cyrus, Alan Thicke, Tom Wopat et Richard Gere, qui a interprété Flynn dans le film oscarisé il y a plus de dix ans.

« C’était incroyable, dit Stojko, en parlant de ses débuts sur Broadway. J’ai d’abord pensé que j’avais les yeux plus gros que la panse après la première semaine de répétition à New York, mais rien de mieux que de travailler avec des professionnels de haut calibre. J’ai réussi à m’y faire et à vraiment incarner mon personnage. »

« De spectacle en spectacle, je devenais plus solide et quand je suis arrivé à Toronto pour livrer ma performance (en mars dernier), je me sentais parfaitement à l’aise. Ça a été une expérience incroyable que j’aimerais revivre. Je m’en souviendrai toute ma vie. »

Les projecteurs de Blades On Stage seront également dirigés sur Bourne qui a fait équipe avec Victor Kraatz pour remporter en 2003 les championnats du monde de danse sur glace, le fait saillant d’un parcours impressionnant qui comprend dix titres de champions canadiens et trois participations aux Jeux olympiques.

Bourne a une réputation établie de chorégraphe majestueuse qui travaille avec des étoiles comme le champion olympique en titre Yuzuru Hanyu, Joannie Rochette, Ashley Wagner, Akiko Suzuki, Daisuke Takahashi et Jeremy Abbott. Elle crée également les chorégraphies des étoiles montantes canadiennes de danse sur glace Kaitlyn Weaver et Andrew Poje qui viennent de remporter la médaille d’or à la finale du ISU Grand Prix.

Tout comme Stojko, Bourne dit que Blades On Stage présente des défis uniques et qu’elle est impatiente de réunir le patinage et Broadway au cours de la période des Fêtes.

C’est la vitesse – patiner sur une scène procure une sensation très différente qu’il serait impossible de ressentir dans un autre spectacle de Broadway », dit Bourne. C’est excitant, car je n’ai jamais patiné sur une aussi petite surface. J’ai trouvé une façon de reproduire la vitesse au théâtre. »

« Ce que j’aime le plus, c’est l’aspect artistique du patinage, la chorégraphie, le divertissement et l’interprétation, ajoute Bourne. Ça me donne l’occasion de faire preuve de créativité dans l’utilisation de la surface glacée dont nous disposons. »

« Il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire, même sur une petite surface. Il faut juste faire preuve d’un peu plus de créativité. »

Elvis Stojko repousse encore les limites après sa carrière

C’est indubitable. Lorsque le triple champion du monde de patinage artistique Elvis Stojko, âgé de 41 ans, fait son apparition, il dégage toujours une certaine énergie, ce qu’il a toujours fait et ce qu’il fera toujours.

Il est bronzé, mince et semble aussi en forme que lorsqu’il concourait et avait remporté ses deux médailles d’argent olympiques et sept championnats canadiens. « Moins de craintes et plus d’espoir », voilà son mantra.

Maintenant, il a d’autres défis en vue : courses de karts (« Ils vont à toute allure », affirme-t-il à propos de ses karts, ce qui est tellement lui) et chanter dans le spectacle de Broadway, Chicago, à New York et Toronto. Et, il participe toujours à des spectacles et des carnavals. Il termine son autobiographie, qui sera publiée l’an prochain. Il travaillera aussi comme journaliste pour Yahoo.com aux Jeux olympiques de Sotchi, comme il l’a fait à Vancouver. Il est tellement occupé, mais plein de vie avec tout ce qu’il mène de front et tout le divertissement.

Ces Jeux olympiques seront différents des derniers pour lui, lorsqu’il a pris parti pour Evgeny Plushenko et le concept qu’un patineur ne devrait pas être un champion olympique sans l’exécution d’un quadruple saut. Depuis Vancouver, le quadruple saut a fait un retour en force, compte tenu de modifications apportées aux règlements qui accordent plus de points au saut de quatre rotations et d’un changement aux règlements sur la rotation insuffisante qui évite qu’un saut triché soit extrêmement grave. Même le jeune Russe Maxim Kovtun, qui ne se rendra peut-être pas aux Jeux, prévoit exécuter cinq quadruples sauts.

« Les patineurs repoussent maintenant les limites », signale Elvis. « Les patineurs exécutent à présent des quadruples Lutz. C’est ce que j’appelle repousser les limites. C’est sensationnel à voir et de nouveau excitant. Ceci ajoute encore un élément de risque. Maintenant, on est retourné à la norme qui devrait exister. »

Il est bien conscient de ses faiblesses et de ses points forts lorsqu’il concourait. « Aucun athlète ne possède tout », soutient Elvis. Il a vu des athlètes qui se concentrent trop sur leurs talents naturels, mais négligent leurs faiblesses, à leur propre péril.

« J’avais un don naturel comme athlète, capable de me concentrer et je faisais preuve de beaucoup de volonté », ajoute Elvis. Son sobriquet n’était pas Terminator pour rien; dans les annales du patinage artistique, il y aura toujours la photo d’Elvis se tordant de douleur au terme de son programme long aux Jeux olympiques de Nagano, qu’il a exécuté malgré avoir subi une blessure à l’aine durant la semaine, qu’il avait aggravée pendant le programme.

« Il y avait d’autres choses au patinage auxquelles je devais vraiment travailler », a-t-il signalé. « L’une était l’aspect cardio. Une autre était que beaucoup de gens croyaient qu’en raison de mon côté sportif, je n’étais pas artistique, donc je devais l’être. C’était toujours une lutte pour moi et quelque chose pour laquelle je devais travailler et vraiment m’entraîner. »

Elvis a rencontré Patrick Chan, l’an dernier, durant quelques spectacles pendant l’hiver. Elvis, le champion du monde de 2008 Jeff Buttle, le quadruple champion du monde Kurt Browning et Patrick se produisaient dans le même spectacle. Patrick et lui se sont bien entendus. « C’est un type bien », affirme Elvis.

« Seule la vérité peut nous rendre plus fort. Et, les gens vont toujours dire à Patrick qu’il est toujours sensationnel. »

Patrick savait qu’il pouvait apprendre beaucoup d’Elvis, l’un des concurrents les plus coriaces à avoir jamais mis pied sur la glace. Il lui a posé plusieurs questions sur les préparatifs, l’entraînement et la compétition.

Elvis a conseillé à Patrick de ne pas se soucier durant la semaine de réussir chaque entraînement. « Tu commences à faire cela et il ne te restera plus rien », a dit Elvis. « Tu serais une proie facile si je concourais contre toi. »

« Que veux-tu dire? », lui a demandé Patrick.

« Je m’assurerais d’exécuter mes sauts devant toi », a répondu Elvis. « Je les réussirais tous, je te pomperais, simplement pour que tu t’épuises durant la semaine et n’ait plus rien à donner à la fin. »

Elvis lui a dit que lorsqu’il a concouru aux Championnats du monde en 1997, il a participé à la séance d’entraînement le matin du programme long, a réussi trois sauts, masqué son programme, puis a quitté la glace. Les gens se sont demandé si quelque chose n’allait pas.

Il a exécuté le programme long sans faute et remporté le titre mondial. « J’avais confiance en moi », a soutenu Elvis. « Je n’avais pas à réussir et à impressionner à chaque entraînement ». Il a dit à Patrick que les gens parlaient de son entraînement, mais ne se rappelaient que de sa compétition. Ça fait partie de la confiance qu’on a en soi », a ajouté Elvis. « Tu dois avoir confiance qu’il n’est pas nécessaire de toujours gagner en tout et partout, mais toujours croire que tu es capable. Tu devrais déjà le savoir. »

Elvis ne manque pas de confiance. Il participe à des courses de karts avec des athlètes qui ont la moitié de son âge. Ce ne sera pas un passe-temps pour lui. Il repousse les limites et se sert de sa concentration pour aller plus vite. Ceci deviendra son principal intérêt alors qu’il finira par laisser le monde du patinage derrière lui. En mars, au théâtre Princess of Wales à Toronto, il jouera le rôle intimidant de l’avocat enjôleur Billy Flynn dans Chicago – et ce ne sera pas sa première fois sur scène. Il a aussi chanté dans Grease à Toronto et a sorti un album. Un fait peu connu : son père, Steve Elvis, était un chanteur talentueux.

Il semble qu’il n’y ait rien qu’Elvis ne puisse faire. C’est un état d’esprit.

Beverley Smith