Baiser irlandais : un programme celtique émouvant de l’équipe de patinage synchronisé Nova rend hommage à une chef d’équipe bien-aimée


Juste avant le début de la musique, Nadine Tougas lève les yeux au ciel et envoie un baiser vers le firmament.

Ceci est devenu le mouvement chorégraphié caractéristique de la saison pour l’équipe de patinage synchronisé Nova, de la catégorie ouverte. Ce baiser, ce baiser irlandais sentimental, s’adresse à Linda McGirr.

« Chaque fois que nous l’avons fait, dans tous les programmes, c’était en souvenir de Linda », déclare la capitaine de l’équipe, Nadine Tougas.

« C’est pour elle. »

Il s’agit du plus long adieu au cours de cette saison des plus émouvantes de l’équipe québécoise Nova, un hommage durable à leur chef d’équipe de longue date, qui est décédée si soudainement, il y a un an.

Personne n’avait aucune idée. Quelques heures après que Nova soit rentrée après les Championnats de patinage synchronisé 2014 de Patinage Canada, en Colombie-Britannique, avec un quatrième titre consécutif dans la catégorie ouverte, Linda, professeure bien-aimée qui avait consacré ses temps libres à Nova depuis plus d’une décennie, a dit à sa famille qu’elle se sentait inhabituellement fatiguée.

« Durant les compétitions, elle était toujours la dernière couchée et la première levée, elle faisait toujours quelque chose pour l’équipe », signale Marie-France Sirois, entraîneure et chorégraphe de l’équipe. « C’était simplement qui elle était. Nous avons pensé que c’était la raison pour laquelle elle était fatiguée. Nous n’avons jamais cru que ce serait autre chose. »

Linda est allée voir le médecin pour ce qu’elle pensait être un examen de routine.

Plutôt, elle a appris la nouvelle dévastatrice qu’on lui avait diagnostiqué un cancer du foie de stade 4 et qu’il ne lui restait que peu de temps.

Linda McGirr n’est jamais retournée chez elle. Elle s’est plutôt rendue directement à l’hôpital. Un mois plus tard, elle était décédée, seulement âgée de 51 ans.

Linda McGirr

« La dernière chose qu’elle a faite dans sa vie était pour cette équipe », ajoute Marie-France. « C’est combien elle nous aimait. C’est combien elle aimait cette équipe. »

« Nous n’avons même pas eu la chance de lui dire au revoir. Nous pensions honnêtement que nous avions encore beaucoup de temps avec elle… »

Linda semblait avoir un profond effet sur tous ceux qu’elle rencontrait, que ce soit ses élèves au Champlain College Saint-Lambert, où elle a enseigné pendant plus de 30 ans, ou ses familles de patinage au CPA Brossard et au Club de patinage synchronisé Nova. Même après que sa fille, Caroline, cesse de patiner avec Nova, il y a quelques années, Linda a resserré ses liens avec l’équipe.

Durant ses derniers jours, Linda a été réconfortée par la musique celtique, qu’elle avait écoutée toute sa vie. Sa lutte a été brève, mais courageuse.

Puis, elle est disparue.

À ses funérailles, on a joué plusieurs des chansons irlandaises préférées de Linda, dont Danny Boy. Alors qu’elle luttait pour retenir ses larmes, Marie-France s’est trouvée fascinée par la musique.

« C’était une journée tellement triste, mais cette musique… », dit Marie-France, à propos des funérailles, avant de faire une pause.

« Une musique magnifique pour une magnifique personne. Ce fut à ce moment que j’ai décidé que nous allions l’honorer avec notre programme. »

Sans avoir la chance de faire un dernier adieu à Linda, Nova a créé son propre au revoir, comme l’équipe le voulait, avec sa musique, son programme et durant sa saison.

Marie-France, cherchant à trouver cet équilibre parfait pour leur programme de quatre minutes, a commencé à écouter de la musique irlandaise, jour et nuit. Une fois qu’elle a sélectionné les chansons, elle a contacté Hugo Chouinard, renommé dans le milieu du patinage pour sa maîtrise de la conception de musique, afin de créer un pot-pourri qui commence par une émouvante interprétation celtique d’Amazing Grace et se termine par un numéro de Riverdance qui fait taper du pied.

Après le montage de la musique, Marie-France s’est tournée vers la célèbre modéliste québécoise, Josiane Lamond, pour la confection des tenues d’inspiration celtique de l’équipe. Elle a également eu recours au danseur irlandais montréalais, Martin Côté, qui s’est produit dans le monde entier, pour travailler avec son équipe.

Le produit final était une œuvre exquise de quatre minutes, qui a amorcé un hommage d’un an, se terminant par le cinquième titre national consécutif de Nova dans la catégorie ouverte aux championnats tenus, il y a deux semaines, à Québec.

« C’était très émouvant et les gens nous ont dit que nous avions pu transmettre l’émotion de ce programme », ajoute Nadine Tougas. « Je n’oublierai jamais ce moment. »

« Linda nous a inspirés jusqu’à la fin », admet Nadine. « Chaque fois que nous avons exécutée le programme, nous lui avons fait savoir : ceci est pour toi, bon spectacle! »

Baiser irlandais l’équipe de patinage synchronisé Nova

« Elle aimait célébrer la Saint-Patrick et aimait tout ce qui était irlandais », a soutenu Marie-France, ajoutant qu’elle était toujours inspirée par le célèbre programme Riverdance de Shae-Lynn Bourne et Victor Kraatz. « Son sens de l’humour l’a aidé à devenir la personne qu’elle était. Elle nous faisait toujours rire.

« Je souhaite seulement que nous ayons fait ce programme lorsqu’elle était encore là avec nous. »

« Ce fut très émouvant, mais nous voulons que les gens se souviennent d’elle, parlent d’elle et sachent ce qu’elle signifiait pour nous », poursuit Marie-France. « Je dis toujours aux patineuses de patiner pour elles-mêmes, pas pour leurs parents, pas pour moi, mais pour elles‑mêmes. »

« Cette saison, c’était différent. Il manquait quelque chose. Elles patinaient aussi pour quelqu’un d’autre. »

Dans la ville de Québec, pour les championnats nationaux, leur premier sans Linda, Nova a collé une photo de leur chef d’équipe bien-aimée sur chacune des portes des chambres d’hôtel de l’équipe.

Le dernier jour d’entraînement, alors que Nova faisait sa dernière répétition sur sa plus grande scène de la saison, un oiseau a plané, seul dans la patinoire, décrivant des cercles, haut au-dessus de la glace, pendant quelques minutes.

Le moment n’a pas échappé à qui que ce soit.

« Quelqu’un a dit « c’est elle. Elle est là » », fait remarquer Marie‑France.

« C’était presque comme un signe qu’elle était encore avec nous. »

Certaines choses ne devraient tout simplement pas changer.

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