Le club de patinage Connaught donne un coup de main à Karen Magnussen

Karen Magnussen Tribute : Un spectacle-bénéficeJamais ne devons-nous oublier Karen Magnussen, vêtue de blanc neige, exécutant un grand écart qui planait dans les airs, puis un autre dans la direction opposée, libre, dynamique et féroce.

La patineuse de Vancouver a dû lutter pour tout ce qu’elle a gagné : cinq titres canadiens, une médaille d’argent olympique en 1972, un titre mondial en 1973. Karen est la dernière Canadienne qui a remporté une médaille d’or au Championnat du monde, mais rien n’a été facile pour la patineuse aux cheveux blonds et à la coupe de lutin. Un exemple? La lutte qu’elle a menée pour se rétablir à la suite de fractures de fatigue dans les deux jambes, qui l’ont mise dans un fauteuil roulant à la veille des Championnats du monde de 1969. Les médecins lui ont dit que si elle patinait, elle ne pourrait peut-être plus marcher.

« Je ne veux jamais qu’on me dise que je ne peux pas faire quelque chose », a-t-elle déclaré avant d’être intronisée au Temple de la renommée de Patinage Canada. Elle est revenue de plein fouet la saison suivante.

Il s’agissait d’une réaction typique de Karen fasse à une dure épreuve : elle a fait le reportage de l’événement mondial de 1969 pour un journal, puis a remis les revenus dont elle en a tiré aux fonds de bourses pour aider les autres patineurs.

Maintenant, à nouveau, les médecins disent à Karen qu’il y a quelque chose qu’elle ne peut pas faire. C’est cette dernière lutte qui est la plus redoutable pour Karen et, ainsi, un spectacle pour lui rendre hommage, organisé par le Club de patinage Connaught, le 14 mars, à Richmond, en Colombie-Britannique, est « comme un rayon de soleil dans ma vie », s’est exclamée Karen.

C’est un club qui a le cœur sur la main et qui connaît son histoire. Le 28 novembre 2011, après avoir inhalé un jet d’ammoniac, un gaz toxique, alors qu’elle se préparait à enseigner aux jeunes patineurs du North Shore Winter Club (dont ses parents avaient compté au nombre des membres fondateurs), elle a subi une blessure invalidante en plus de séquelles persistantes et d’interminables batailles avec les compagnies d’assurance, qui sont réticentes à la compenser. Elle a toussé pendant six mois après l’incident et ne pouvait pas dormir. Karen ne peut plus travailler, ne peut respirer correctement, souffre à présent de deux maladies auto-immunes liées à ses médicaments (12 pilules par jour), souffre d’arthrite dans ses articulations et, pire encore, ne peut même plus entrer dans une patinoire. Toute émanation pourrait déclencher une réaction. Avant l’accident, Karen était en bonne santé. L’ammoniac a brûlé son tissu pulmonaire ainsi que ses cordes vocales.

Karen avait espéré exercer ses fonctions d’entraîneure lorsqu’elle serait âgée de 70 ou 80 ans ou même lorsqu’elle aurait 90 ans, comme Ellen Burka. Plutôt, en l’absence maintenant de revenu, Karen et son mari Tony Cella sont sur le point de vendre leur maison. Sa brillante carrière a pris une tournure tragique. Le club Connaught tente d’y remédier, autant que possible, par une collecte de fonds.

Karen n’a pas pensé tout d’abord à elle-même, ce jour fatidique. Elle s’est précipitée pour faire sortir ses élèves de la patinoire en premier. Il y n’avait eu aucune alerte d’émission de gaz.

L’assurance? Le Winter Club, qui occupait une si grande partie de sa vie, n’a pas offert de l’aider. Ses fonctions administratives ont été confiées à quelqu’un d’autre. Certaines assurances ne l’ont pas couverte parce qu’elle ne se trouvait pas sur la glace lors de l’incident. Un accord d’indemnités pour les accidents du travail datant de 1917 permet le versement de paiements aux parties blessées, mais ne permet pas aux victimes de poursuivre l’employeur. La légende canadienne est tombée entre toutes les failles qui pourraient exister pour l’assurance.

« Qu’elle perde tout, c’est tragique, a déclaré Ted Barton, chef de la section de la Colombie-Britannique de Patinage Canada. La section a décidé de passer à l’action et lorsqu’elle a découvert que le Club Connaught avait déjà organisé un spectacle-bénéfice, Ted l’a contacté.

Le directeur du patinage du Club Connaught, Keegan Murphy, dont la mère Eileen avait été une amie proche de Karen, a sauté sur l’occasion. « Nous voulons toujours apprendre à la jeune génération que nous pouvons redonner à quelqu’un avec notre patinage », a déclaré Keegan. « Nous sommes honorés d’entreprendre un projet aussi important ».

Une centaine de patineurs participeront au spectacle, y compris Larkyn Austman, Mitchell Gordon, Garrett Gosselin et même un groupe de patineurs âgés de 5 ans prenant part à leur premier spectacle sur glace. Coproducteur du spectacle, Keegan a puisé dans quelques-uns des programmes classiques de Karen. Un des numéros? Raindrops Keep Falling on My Head – un des numéros d’exhibition de Karen avec les Ice Capades, lorsqu’elle tenait un parapluie. Les jeunes patineurs exécuteront ce programme.

En raison de ses problèmes avec les émanations, Karen ne sera pas en mesure d’assister au spectacle. C’est pourquoi le Club Connaught a trouvé une idée brillante et pleine d’égards : une séance d’accueil organisée dans une des salles privées de la patinoire la semaine dernière, où Karen a pu rencontrer chaque patineur participant au spectacle. Keegan s’est chargé d’éduquer les jeunes à propos de Karen. « Il est tellement important que les enfants aient la chance de la rencontrer », a-t-il dit.

Qui sait aujourd’hui que le contrat de 300 000 $ de trois ans que Karen a signé en 1973 pour patiner avec les Ice Capades était le plus important que cet organisme ait jamais offert à un patineur devenu professionnel? « J’aimais bien Karen », a déclaré Lynn Nightingale, qui était une rivale de Karen. « J’aimais sa sincérité. Elle était assez terre-à-terre. Ceux qui l’ont eue comme entraîneur l’aimaient. La vie ne l’a pas vraiment choyée. »

Qu’est-ce qui faisait de Karen, à part ses médailles, une patineuse dont on se souvenait? Elle était une concurrente féroce. Karen a exécuté de merveilleux mouvements de patinage qui l’ont distinguée les autres.

En voici certains :

Une arabesque interminable avec changement de direction, créée par Karen et son entraîneure Linda Brauckman, durant laquelle Karen change la position d’une jambe et de son corps pour faire un virage.

Une pirouette arabesque avec le torse et la tête tournés vers le haut, une autre création de Karen et Linda.

L’exécution d’un Ina Bauer dans une combinaison de double Axel.

Des écarts faits dans les deux sens, suivis d’un Axel – papillon – pirouette assise arrière.

Un changement de carre Ina Bauer dans une pirouette sautée assise.

Une pirouette latérale dos cambré transformée en une pirouette dos cambré complètement plate.

Karen se dit « comblée » par le coup de main offert par le Club Connaught. « C’est vraiment très spécial. »

Pendant des années, Karen a distribué des chèques aux jeunes patineurs de sa fondation. Un de ces patineurs était Keegan, qui a affirmé que l’attention accordée par une ancienne championne du monde signifiait tout pour lui.

Maintenant, pour une patineuse magnifique qui a tant donné dans sa vie, c’est le temps de lui donner en retour. Non seulement peut-on acheter des billets pour le spectacle, mais on peut aussi faire des dons. Dick Button sera de la partie.

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