L’entraîneur canadien Brian Orser crée des champions à Toronto

Il y a plusieurs années, dans la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, Brian Orser était porteur du drapeau rouge et blanc et frangé.

Ce fut un fier moment de sa vie, ce jour-là, aux Jeux olympiques de Calgary. Les jours qui ont suivi ont été plus difficiles. Il s’attendait à remporter la médaille d’or, mais a été médaillé d’argent.

Il porte toujours des drapeaux, mais dans un autre rôle qu’il n’avait jamais prévu : celui d’entraîneur. Et, à présent, il est l’entraîneur de deux champions olympiques à des Jeux consécutifs. Il guide d’autres patineurs à faire ce qu’il n’a pas fait. Brian, l’entraîneur le plus divertissant près de la bande, est maintenant devenu très recherché, un maestro canadien des carres, de la présentation du produit et des stratégies.

Devenir entraîneur ne faisait pas partie du grand plan de Brian lorsqu’il concourrait, puis participait à des tournées pendant 17 ans. Lorsqu’on le lui demandait, Brian disait toujours qu’il ne se voyait pas comme entraîneur. Il ne savait pas s’il avait la patience voulue.

Patiner, c’est une chose. Enseigner, toute une autre. Mais, durant les séminaires donnés de temps à autre aux jeunes patineurs, Brian a commencé à obtenir d’excellentes rétroactions à propos de son style d’enseignement et de sa capacité d’établir des rapports avec les enfants. Il est devenu mordu de l’enseignement et a commencé à comprendre comment enseigner.

Lorsqu’on lui a tout d’abord donné l’occasion de devenir directeur du patinage au Toronto Cricket, Skating and Curling Club, à Toronto, la première réaction de Brian a été de refuser. Il habitait à Ottawa à l’époque et il ignorait s’il avait les outils voulus pour mettre en œuvre un programme.

Ce qui a conclu l’affaire a été un appel de son amie de longue date, Tracy Wilson, qui lui a demandé s’il prendrait l’offre en considération si elle était à ses côtés? Brian a répondu : Bien sûr. »

« Si je pénètre en terrain inconnu, je dois avoir quelqu’un avec moi, dans tout ce que je fais dans ma vie », a-t-il dit. Il est entouré par une équipe talentueuse : Tracy Wilson et le chorégraphe de renommée mondiale David Wilson et aussi, maintenant, le champion du monde de 2008, Jeffrey Buttle, qui introduit une énergie différente, parce qu’il patine encore en public.

L’une des premières étudiantes de Brian était Yuna Kim, une patineuse pleine de talent pour les sauts, qui est originalement venue au Cricket Club pour travailler avec David Wilson. Durant son séjour, elle a demandé à Brian de jeter un coup d’œil à son travail et elle est restée.

Bien que je sois très chanceux d’avoir obtenu une patineuse de classe mondiale aussi talentueuse, c’est presque plus un défi de l’entraîner, a soutenu Brian. « Si vous gâchez ça, vous n’êtes pas un très bon entraîneur », dit-il.

Sa tâche était de pallier les faiblesses de Kim et de faire passer son patinage à un niveau supérieur. Elle n’était pas la patineuse la plus heureuse lorsqu’elle est arrivée, a signalé Brian. « Je ne pense pas qu’elle était heureuse dans sa vie », a-t-il ajouté. « Je crois qu’elle ne savait pas vraiment ce qu’elle était, autre qu’une athlète. » Elle n’avait aucune identité en dehors du patinage. Brian et son équipe ont décidé que leur mandat serait de trouver de la joie pour elle par l’intermédiaire du patinage. « Petit à petit, nous avons commencé à enlever une par une les pelures de l’oignon. »

Ceci a fonctionné. Et, Brian a prouvé que ce n’était pas un succès unique, en transformant Christina Gao d’une patineuse junior acceptable en une excellente patineuse, qui a trouvé sa passion. Lorsque Christina a été acceptée à l’Université Harvard, Brian était comme « un fier papa », a-t-il avoué. Il a aussi travaillé avec le double champion du monde junior, Adam Rippon.

Maintenant, Brian est fier de son plus récent accomplissement : transformer Yuzuru Hanyu d’un patineur ayant une passion frénétique à un champion olympique à l’âge de 19 ans et guider Javier Fernandez à devenir un double champion européen – parce qu’il croyait dans le patineur espagnol.

Brian se rappelle avoir vu quelque chose de spécial à propos de Yuzuru, au fil des ans, avant qu’il ne l’entraîne, « il manquait un peu de maîtrise », a-t-il dit. Brian ne l’a jamais vu exécuter la même chorégraphie deux fois. « Il improvisait », a ajouté Brian. « Il était plutôt un patineur émotionnel. »

Yuzuru a accepté ce que Brian et son équipe lui offraient : décomposer le patinage à ses éléments fondamentaux et établir une base qui favorise la confiance. « C’est une question d’équilibre, de puissance et simplement de patinage sans effort », a affirmé Brian.

Brian balance sur la corde raide avec Yuzuru : sa passion est mieux maîtrisée, mais Brian ne veut pas qu’il ne la perde non plus. Être un champion olympique ne lui a pas monté à la tête, soutient Brian. Il montre sa médaille dans le vestiaire, mais il est prêt à retourner sur la glace pour travailler un croisé et des éléments de base pendant une heure. « Nous prêtons attention à chaque petite transition », a fait observer Brian.

Les transitions? Elles ne font pas seulement partie de la note des composantes de programme. Le patinage dépend des transitions, a dit Brian. Les patineurs peuvent se servir des transitions pour acquérir de la vitesse, bouger sur la glace ou contourner un coin, plutôt que d’avoir à pousser.

Pendant deux ans maintenant, Brian a dû changer de veste entre celles de l’Espagne et du Japon aux Jeux olympiques de Sotchi, mais ceci a atteint un paroxysme lorsque les deux patineurs ont concouru dans le même groupe. Mais, au Championnat du monde, au Japon, ce mois-ci, Brian en portera une troisième : celle du Canada (finalement!). C’est un peu comme rentrer au pays. Il guidera Nam Nguyen, âgé de 15 ans, qui patine dans la même patinoire que Javier et Yuzuru et les admire. Maintenant, il participera aux mêmes épreuves.

Brian et son équipe ont manifestement du succès. Et, les gens le reconnaissent. Chaque semaine, Brian reçoit deux ou trois messages électroniques de parents de patineurs qui lui envoient une vidéo de YouTube, lui disant : « Voici ma fille. Jetez-y un coup d’œil. » Ils proviennent de partout, même de Russie.

Beverley Smith

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