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Kaetlyn Osmond et Gabrielle Daleman, première fois olympiennes, avancent aux programmes libres de jeudi

Ce fut moins que parfait pour les Canadiennes dans le programme court féminin aux Jeux olympiques. Faisons remarquer que ce fut leurs premiers Jeux olympiques et la première compétition internationale senior de Gabby Daleman.

Commettre une erreur n’est pas facile et peut être coûteux dans le programme court. La première combinaison triple-triple de la championne canadienne Kaetlyn Osmond est devenue un triple saut de boucle piquée – double saut de boucle piquée en un instant et ce n’est pas une combinaison qui permet d’accumuler beaucoup de points. Puis, elle a glissé d’une carre sur un double Axel, mais réussi le reste du programme, assez bien pour la classer en 13e place avec 56,18 points. Elle vise un classement parmi les dix premières places à ces Jeux.

Gabby Daleman, qui a patiné tôt, mais avec brio, a peut-être tenté de donner trop d’ampleur à sa combinaison. Elle a mis une main sur la glace sur son triple Lutz, mais a eu la présence d’esprit d’ajouter un triple saut de boucle piquée. Elle se trouve en 19e place avec 52,51 points et espère un classement parmi les 15 meilleures.

« J’ai gâché mon Lutz-saut de boucle piquée, mais je suis tellement fière », a déclaré Gabby par la suite.

Au-dessus de leurs classements s’est produite une pire défaite personnelle. Mao Asada, la médaillée d’argent des Jeux olympiques 2010 et un emblème du sport, a tragiquement perdu sa voie. Elle avait réussi un magnifique triple Axel durant l’échauffement et semblait être sur le point d’en exécuter un autre durant son programme sur une musique de Chopin, lorsqu’elle a fait une chute. Ceci a semblé la bouleverser. Elle n’a pas terminé de combinaison puis elle a exécuté un double au lieu d’un triple saut de boucle. Ses notes sont disparues comme de l’eau dans un entonnoir. Elle a fini au 16e rang, presque 20 points derrière la championne olympique en titre Yu-Na Kim, en tête avec 74,92 points, la meilleure note de programme court de la saison.

Mao a enregistré 55,21 points, seulement 2,70 points de plus que Gabby Daleman. Elle n’a aucune chance de remporter une médaille.

« Je ne sais trop que penser de ceci », a-t-elle dit. « Je ne peux que faire mon possible demain. Je n’y comprends rien. »

Elle a dit que l’entraînement s’était bien déroulé, mais lorsqu’elle a commencé le programme, elle ne pouvait maîtriser ses émotions ou son corps.

« Déchirant », a gazouillé Michelle Kwan.

« Mao a une douce élégance… a gazouillé le patineur en couple américain John Coughlin. « J’aurais regardé si elle avait accumulé les notes pour ses trois sauts. »

L’expérience de Yu-Na Kim a été complètement différente. Elle était tellement nerveuse à l’échauffement qu’elle a dit ne pas pouvoir du tout sauter. « Mais, j’ai essayé de croire en moi‑même et en ce que j’ai fait dans le passé », a-t-elle dit.

Lorsque la musique a commencé, elle a dit qu’elle croyait rêver.

Elle a exécuté un programme charmant et magique sur le morceau de musique Send in the Clown, chorégraphié par le Canadien David Wilson, et a exécuté un triple Lutz-triple saut de boucle piquée avec facilité. Ses points techniques ont été plus élevés par trois points environ que ses composantes de programme.

Carolina Kostner a présenté un moment mémorable avec son programme Ave Maria, non seulement parce qu’il était magnifique, mais parce qu’elle a fait quelque chose qui était de nature très olympique. Durant l’épreuve par équipe, elle avait effectué seulement un triple saut de boucle piquée – triple saut de boucle piquée, mais elle a accru la difficulté en exécutant un triple flip – triple saut de boucle piquée durant le programme court mercredi.

« Je n’ai même pas parlé à mon entraîneur de le changer », a-t-elle avoué. « Parfois, ceci fonctionne et parfois pas. Je suis reconnaissante qu’il m’ait laissé le choix. Je voulais lui montrer que j’étais capable. » Elle a obtenu 74,12 points, seulement un demi-point environ derrière Yu‑Na Kim.

Mais, Carolina s’est retrouvée troisième derrière Adelina Sotnikova, de Russie, faisant face à la bruyante équipe russe. Adelina a exécuté la combinaison triple saut de boucle piquée – triple saut de boucle piquée plus facile, mais néanmoins terminé deuxième avec 74,64 points, seulement un quart de point derrière la championne olympique en titre.

Adelina a affirmé qu’elle était un peu nerveuse, mais a traité l’événement comme une compétition normale. « J’étais très heureuse que ma note technique soit tellement élevée », a‑t-elle fait remarquer. (Sa note de 39,09 points, était 0,06 point plus élevée que la note de Yu‑Na Kim et environ un point et demi plus élevé que celle de Carolina Kostner).

Et, elle a éclipsé sa compatriote russe Julia Lipnikstaia, qui avait exécuté les deux parties de l’épreuve par équipe et était soudainement devenue une nouvelle vedette à la maison. Julia se trouve en cinquième place avec 65,23 points après une chute sur un triple flip – ce qui est rare pour elle.

« Je ne sais pas ce qui s’est passé », a-t-elle dit tristement. « Je n’étais pas nerveuse. Je ne ressentais pas trop de pression. La foule m’a aidée ». Les notes n’étaient pas aussi basses qu’elle s’y attendait.

La championne américaine Gracie Gold occupe la quatrième place avec 68,63 points, environ six points derrière la première place. « J’ai été contente de me produire sous les lumières vives et compte tenu du stress », a-t-elle fait observer. « C’est une épreuve difficile. »

Les deux autres Américaines sont immédiatement derrière elle : Ashley Wagner est sixième, tandis que Polina Edmunds est septième.

Les Canadiennes ont leur but à atteindre dans le programme long de jeudi. « Ce ne fut certainement pas un programme aussi bon que celui que j’ai exécuté dans l’épreuve par équipe », a soutenu Kaetlyn Osmond. « Les sauts étaient un peu chancelants et je ne pouvais pas les sauver aujourd’hui. Mes composantes m’ont semblé excellentes toutefois. Naturellement, ce n’est pas ce que je voulais faire, mais il me reste une autre performance. Demain, je vais me concentrer et laisser les choses se produire. »

Dans le lieu réservé aux étreintes et aux larmes, Kaetlyn n’a pas pensé à ses erreurs. Elle a pensé à ce qu’elle avait bien exécuté.

Gabby Daleman a obtenu sa meilleure note de la saison, 52,61 points, et a admis qu’elle était un peu nerveuse à propos de ce qui l’attendait : sa première compétition internationale senior étant les Jeux olympiques. Elle a dit qu’elle a ajouté plus de détails à ses deux programmes depuis qu’elle avait terminé deuxième aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire.

Beverley Smith

Profil d’une olympienne : Gabrielle Daleman

Il semblait que jamais Gabrielle « Gabby » n’enlèverait la veste d’équipe olympique qu’elle avait méritée pour avoir remporté la médaille d’argent aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire.

Au cours des journées qui ont suivi la présentation du Comité olympique canadien, Gabby est restée sur place, aux championnats, appuyant son frère, Zachary Daleman, qui a terminé cinquième dans l’épreuve masculine novice. Partout où Gabby allait, elle portait sa veste rouge et noire.

Ce fut le meilleur cadeau de fête qu’elle puisse imaginer. Gabby a été sélectionnée pour les Jeux olympiques à l’âge de 15 ans, puis elle a célébré son 16e anniversaire le lundi suivant, 13 janvier. Chose étrange, Gabby a la même date de naissance que son idole, Joannie Rochette, qui a gagné une médaille de bronze aux plus récents Jeux olympiques d’hiver, à Vancouver.

« Les mots me manquent pour décrire comment excitée je serais », a avoué Gabby avant l’annonce de l’équipe. Les Jeux olympiques ont lieu tous les quatre ans et de savoir que je serais la plus jeune me ferait le plus grand plaisir. »

À l’origine, la petite patineuse de Newmarket, Ontario, n’était pas impressionnée par l’idée de patiner. Sa mère, Rhonda Raby, était une partisane du patinage qui avait inscrit Gabby à un programme de patinage lorsqu’elle n’avait que quatre ans. « Je comptais parmi les enfants qui ne voulaient pas aller sur la glace au début », a-t-elle dit. « Je pleurais. Je suppliais de ne pas aller sur la glace. Mais, après quelques semaines de larmes, ma mère m’a simplement dit : « Vas-y ». Ensuite, personne ne pouvait me faire quitter la glace. »

Lorsque Gabby avait huit ans, elle a vu Joannie Rochette à la télévision et a commencé à sauter partout dans le salon. « Et, c’est à ce moment que j’ai su que je voulais être une patineuse de compétition et l’imiter », a déclaré Gabby.

Gabby s’est démenée pour se tailler une place aux Jeux olympiques, son rêve étant né lorsqu’elle a terminé deuxième aux championnats canadiens l’an dernier, durant sa première année seulement comme senior. Dans son esprit, ceci voulait dire qu’elle devait comprimer trois ans de patinage au niveau senior en une année pour faire partie de l’équipe. Elle a mis les bouchées doubles, insérant deux triple-triple dans son répertoire, y compris le formidable triple Lutz – triple saut de boucle piquée, une combinaison qu’exécutent de nombreuses patineuses au haut de l’échelle internationale. « Je savais que j’avais besoin de ça pour réussir », a-t-elle dit.

Sa note finale de 182,47 points l’a visiblement stupéfiée; son record précédent, établi plus tôt dans la saison, était de 174 points. « Je ne m’attendais pas du tout à cette note », a-t-elle signalé. « Dès le début, je ne me concentrais même pas sur ma note, mais plutôt sur ce que je devais faire pour atteindre mon but. » Elle était un peu nerveuse au moment d’aller sur la glace, sachant tout ce qui était en jeu, mais elle s’est calmée en se disant qu’elle savait quoi faire et devait faire confiance à son entraînement. Elle a lutté pour chaque point obtenu.

Les sauts représentent sa partie favorite du patinage, mais elle a aussi beaucoup travaillé à améliorer sa note de composantes de programme, faisant appel à Lori Nichol pour concevoir, pour la première fois, les deux programmes. Lori avait chorégraphié son long programme l’an dernier. « J’aime beaucoup m’entraîner pour mes programmes », affirme-t-elle. « C’est un plaisir de travailler avec Lori. Elle exige beaucoup de moi. »

L’un de ses entraîneurs, Andrei Berezintsev, soutient que Gabby s’est améliorée à tous les égards cette saison. « Je crois en fait qu’elle pourrait être sélectionnée pour les Jeux olympiques; elle repousse ses limites. »

Andrei travaille avec Gabby depuis cinq ans. Lorsqu’il l’a vue pour la première fois, elle exécutait un a simple Axel, mais trichait un double Salchow. « Mais, j’aimais qu’elle avait toujours le sens du spectacle », a-t-il fait observer. « Sur la glace, on peut toujours la voir. »

Ce fut une intense saison. Lorsqu’on lui demande ce qu’elle fait hors glace, lorsqu’elle ne patine pas, Gabby pense tout d’abord : « Si je ne patine pas, habituellement je vais chez le physiothérapeute ». Elle se met à rire, et ajoute : « Je suis une athlète, vous savez ». Elle aime passer du temps avec un groupe d’environ six amis, dont la plupart étaient aux Championnats canadiens. « Mais, surtout je reste à la maison et j’essaie de me détendre et de m’étirer », signale-t-elle. « Le patinage occupe presque toute ma vie. Et, ça me va parce que je sais que j’en serai récompensée et c’est ce que j’aime faire. »

La carrière de Gabby ne fait que commencer. La double championne canadienne Kaetlyn Osmond, qui a battu un fort groupe de femmes à son premier événement du Grand Prix, les Internationaux Patinage Canada, il y a un an et demi, a aussi poussé Gabby. « Ce que Kaetlyn a fait l’an dernier était vraiment extraordinaire », a soutenu Gabby. « Je sais qu’elle est une sensationnelle compétitrice. Elle est une excellente patineuse, une bonne amie et une fille merveilleuse et j’aime concourir contre elle. »

Amitié à part, Gabby estime qu’elle n’a pas toujours besoin d’être la demoiselle d’honneur. « Un jour, je veux la battre », dit-elle. « Je dois continuer à pousser parce que nous voulons toutes nous trouver au haut des classements. »

Elle a appris beaucoup de leçons en peu de temps : ne pas se concentrer sur les notes, mais ce qu’elle doit accomplir, se fier à son entraînement, ne pas se concentrer à l’excès, ne pas se bouleverser si quelque chose ne fonctionne pas, ne pas exagérer à la suite d’une blessure – connaître ses limites.

Et, malgré son dynamisme, Gabby sait déjà que la perfection n’existe pas. Mais, elle est motivée. Et, n’oublions pas que les Jeux olympiques seront la première importante compétition internationale senior de Gabby. Sur la scène internationale, cette saison, elle a concouru sur le circuit Grand Prix junior.

Beverley Smith